Les prisonniers jordaniens détenus dans les geôles
de l’occupation mènent la grève de la faim illimitée pour réclamer l’attention
de la part des autorités jordaniennes, dont des visites médicales régulières et
surtout des efforts de la part du gouvernement pour les libérer.
Les prisonniers égyptiens détenus dans les prisons
de l’occupation, et dont le nombre s’élèverait à 56 prisonniers, menacent d’entamer
la grève de la faim, pour réclamer leur libération. Parmi eux, se trouvent
plusieurs enfants, selon le président de l’association égyptienne pour les
droits de l’homme, Mahmoud Badawi. Les prisonniers égyptiens se plaignent du
désintérêt des autorités égyptiennes envers leur sort, au moment où les
sionistes, dont le père du soldat Shalit, organisent des manifestations pour
faire libérer l’espion sioniste Tabarin, détenu dans les prisons égyptiennes.
I - Abolir la détention « administrative »
Le prisonnier Ayman
Abu Daoud poursuit la grève illimité de la faim, pour protester contre son
arrestation et sa condamnation dans les mêmes termes qu’avant sa libération,
dans l’opération d’échange d’octobre 2011. Il avait été arrêté pour la première
fois en 2004, et condamné à 36 ans de prison. Libéré dans le cadre de l’échange
avec le soldat Shalit, il a été de nouveau arrêté le 13/2/2012.
Le prisonnier Ayman
Issa Mohammad Hamdan, 30 ans, de Bethlehem, a entamé la grève illimitée de la
faim pour protester contre la détention « administrative », et ce à
partir du 28 avril 2013. Ayman est détenu depuis le 21 août 2012, sans aucune
condamnation ou accusation précise.
2 – Libérer les prisonniers malades
Nombreux sont les
prisonniers dont l’état de santé s’est détérioré depuis leur arrestation, à
cause des conditions insalubres et inhumaines de leur détention. D’autres
prisonniers, blessés au cours de leur arrestation, n’ont pas été correctement
soignés par les autorités de l’occupation. Ils subissent des amputations des
membres blessés, après plusieurs mois de négligence. D’autres encore furent
arrêtés et détenus, alors qu’ils étaient malades, et étaient suivis par des
médecins, et prenaient des remèdes. L’occupant les a privés des visites
médicales et des remèdes. Leur état de santé s’est alors détérioré.
La
« communauté internationale » et les associations prétendant défendre
les droits de l’homme n’ont jamais condamné la négligence médicale
intentionnelle des autorités de l’occupation envers les prisonniers palestiniens.
Depuis des dizaines d’années, les associations de la solidarité avec les
prisonniers lancent des appels pour sauver tel ou tel prisonnier malade, mais
en vain ! Le monde est sourd quand il s’agit de la Palestine, et plus
particulièrement des résistants prisonniers palestiniens détenus dans les
geôles de l’occupation. Des dizaines de
prisonniers malades sont décédés en prison ou juste après leur libération,
souvent précipitée d’ailleurs, pour ne pas en supporter les conséquences. Des
nouvelles récentes en provenance des prisons signalent que les autorités
carcérales réclament à présent que les prisonniers paient eux-mêmes le prix des
interventions chirurgicales nécessaires, voulant faire payer au maximum le prix de l’occupation au
peuple palestinien lui-même.
Les prisonniers malades détenus dans la prison de
Ramlé, dans la pièce qui tient lieu d’hôpital :
1 - Nahed Faraj al-Aqra’,
41 ans, prisonnier depuis juillet 2000. Ses deux jambes ont été amputées par
manque de soins de sa jambe droite, blessée au cours de son arrestation.
2 –
Riad Dakhlallah Ammour, 42 ans, arrêté en mai 2003, condamné à 11 perpétuités.
Il est cardiaque, et souffre de plusieurs maux.
3 – Mahmoud Mohammad Salmane,
50 ans, cardiaque.
4 – Amir Farid Yasin Assaad, détenu depuis décembre 2011. Il
est semi-paralysé depuis un accident de voiture en 2005.
5 – Son frère Mohammad
Assaad, arrêté en décembre 2011. Son état de santé nécessite des soins
réguliers puisqu’il souffre d’une maladie touchant les vaisseaux sanguins.
6 –
Uthman Khalili, 32 ans, détenu « administratif » depuis juillet 2012,
paralysé après avoir été victime des forces de l’occupation, avant son
arrestation.
7 – Mansour Abdul Aziz Mawqada, 41 ans, détenu depuis juillet
2001. Handicapé par une semi-paralysie et plusieurs graves maladies.
8 – Samer
Ali Daoud Uwaysat, 28 ans, blessé par balles au dos. Il subit une intervention
chirurgicale où le foie et une partie des intestins sont enlevés.
9 – Khaled
Jamal Shawish, 41 ans, arrêté en 2007 et condamné à plusieurs perpétuités.
Semi-paralysé depuis qu’il a été blessé par balles au cours de la bataille de
Ramallah en 2002.
10 – Salah Eddine
Titi, 21 ans, détenu depuis février 2013. Malade de naissance, il a subi
plusieurs interventions chirurgicales avant son arrestation.
11 – Ahmad Mahmoud
Awad, 20 ans, attend d’être opéré à cause des divers maux dont il souffre.
12 –
Ayman Taleb Abu Sitta, 41 ans, arrêté en 1994, il a été récemment opéré.
13 –
Mu’tazz Ubaydu, arrêté en avril 2013, blessé il y a deux ans par les forces de
l’occupation, son état de santé est grave.
14 – Salah Mohammad Ali Hussayn, 42
ans, arrêté depuis décembre 2012, souffre de plusieurs fractures dans sa jambe
gauche.
L’état de santé de Mu’tassem Raddad de Tulkarm s’est une fois de
plus détériorée. Le mouvement du Jihad islamique a appelé à des manifestations
dans la ville de Tulkarm, pour réclamer sa libération et celle de tous les
prisonniers malades. Par ailleurs, 14 prisonniers gravement malades sont
détenus dans la prison de Ascalan, selon le prisonnier Nasser Abou Hamid.
3 – Arrestations et condamnations
Le parlement de
l’entité coloniale, appelé Knesset, a prolongé la loi permettant de condamner
les détenus palestiniens « pour causes sécuritaires » en leur
absence, et autorisant le Shabak de garder au secret les prisonniers
palestiniens, sans possibilité de consulter leurs avocats, pendant une longue
période.
L’occupation a
prolongé, pour la quatrième fois, la détention du prisonnier Assaad Izzidine,
frère du prisonnier récemment libéré Jaafar Izzidine, de Arraba (Jénine).
Assaad n’a nullement été condamné. Il fut arrêté par vengeance à cause de son
frère qui a mené la grève de la faim et obtenu sa libération.
Deux professeurs de
Naplouse ont été arrêtés : dr. Issam Achkar
et dr. Mustafa Shannar, tous les deux
professeurs à l’université al-Najah.
Le résistant Salam
Zaghl, qui avait poignardé un colon devant le barrage de Zaatara, a été emmené,
blessé par balles, à un hôpital à l’intérieur de l’entité coloniale. Les forces
de l’occupation ont interdit à l’avocat du club des prisonniers de le
rencontrer. Les informations récentes font état de la détérioration de son état
de santé.
Le prisonnier libéré
qui avait mené une grève de la faim pendant deux mois pour protester contre sa
détention « administative », Youssef Shaabane Yassine, a été arrêté
dans son village Anin, près de Jénine.
La résistante détenue
dans les prisons de l’occupation, Hiba Bdeir, 27 ans, de Bethlehem, arrêtée au
mois d’avril dernier, a subi plusieurs formes de torture lors de son
interrogatoire, dont la privation de sommeil pendant de longues journées.
Emmenée à la prison de Ascalan, elle fut privée de ses médicaments et a dû
subir un interrogatoire continu pendant 7 jours. 13 prisonnières sont toujours
détenues : Lina Jarbouni, Salwa Hassan, Alaa Jubaa, Hadeel Abou Turki,
Asmaa Batrane, In’am Hassanat, Nawal Saadi, Mouna Qaadan, Alaa Abou Zaytoun,
Intissar Sayyad, Nuhayl Abou Aycha, Hiba Rizk et Hiba Bdeir.
L’occupant a arrêté à
Qalqylia le prisonnier libéré Usama Zahran, 16 jours après que les services
sécuritaires de l’Autorité palestinienne l’aient libéré de la prison de Junayd,
où il a été détenu 36 jours pour « appartenance au mouvement du Jihad
islamique », et a arrêté le prisonnier libéré Fadi Moussa Ghunaymat, 30
ans, dans le bourg de Sourif, province d’al-Khalil.
Le prisonnier et
résistant Darrar Abou Sissi, enlevé en Europe par les services de
renseignements sionistes pour appartenance au Hamas, est toujours isolé dans
les geôles de l’occupation. Son isolement vient d’être renouvelé pour 6 mois
supplémentaires, afin de permettre au Shabak de mener des interrogatoires au
moyen de la torture.
4 – Libération
Les résistants et
cadres dirigeants du mouvement du Jihad islamique, Tareq Qaadan et Jaafar
Izzidine, de la ville de Arraba (Jénine) ont été libérés suite à la grève de la
faim de 93 jours qu’ils avaient menée contre la détention « administrative ».
Ils ont été accueillis au village de Arraba par une foule enthousiaste qui a
décidé que seule la lutte et les sacrifices consentis pouvaient mener à la
liberté. Les deux résistants avaient accepté la promesse faite par le tribunal
de l’entité coloniale que leur détention ne serait plus renouvelée après le 8
mai et qu’ils seraient libérés. A leur sortie de prison, ils ont annoncé que la
situation des prisonniers va de pire en pire, et que la répression s’accentue
et que les prisons assisteront dans les prochains jours à de nouvelles luttes
des prisonniers.
Le combattant fait
prisonnier, Hazem Titi, cadre des Saraya al-Quds (branche armée du Jihad
islamique) a été libéré après 10 ans et demi de détention. Il avait subi des
interrogatoires dans la prison de Petah Tikva, pendant 55 jours, puis transféré
dans la plupart des prisons sionistes. Il fut interdit de visites familiales
pour « raisons sécuritaires ».
Après 6 ans de
détention, l’occupation a décidé de libérer le député résistant Jamal Tirawi.
Le tribunal sioniste a finalement décidé que les six années de détention du
député n’étaient pas « justifiées », alors qu’il avait été accusé de
diriger les Brigades des martyrs d’al-Aqsa (branche militaire du Fateh). Jamal
Tirawi avait été arrêté en 2007, dans le camp Balata, près de Nablus.
5 – Statistiques
Les forces de
l’occupation mènent, depuis plusieurs mois, une campagne de répression et
d’arrestations de la population maqdisie qui a décidé de s’opposer aux mesures
de judaisation de la capitale arabo-musulmane de la Palestine. Dans son
rapport, le centre d’informations de Wadi Helwa a signalé que l’occupant a
arrêté une centaine de personnes au cours du mois d’avril. Les arrestations ont
eu lieu dans les quartiers de Issawiya, la ville ancienne, Selwan, Sour Baher et
At-Tour. 25 enfants ont été arrêtés, dont certains à peine âgés de 13 ans, dans
Issawiya. Des femmes ont également été arrêtées, dont Inaam Kalamblo, toujours
arrêtée dans la prison de Ramlé, Ayda Sidawi et Hiba Tawil.
6 - Mémoires
Le comité pour les libertés,
les prisonniers et les martyrs, issu du comité de suivi des masses arabes, dans
la Palestine occupée en 1948, a décidé de mener un travail de recherches et de
documentation sur l’histoire des martyrs et du mouvement national des
prisonniers et des blessés. Il a annoncé, après une réunion regroupant plusieur
écrivains et chercheurs, sa décision de rassembler les œuvres écrites par les
prisonniers. La recherche prévue commencera à partir de l’occupation
britannique de la Palestine.
Elle s’appelle Khadija
Shafe’i, elle est âgée de 74 ans. Elle participe régulièrement aux
rassemblements de soutien aux prisonniers en lutte, devant le siège de la
Croix-Rouge à Gaza, portant la photo d’un prisonnier, qui n’est pas son fils.
Elle est la plus ancienne prisonnière de la prison de Saraya, à Gaza sous
occupation, puisqu’elle fut arrêtée en 1970. Elle raconte : j’ai été
détenue dans la prison de Saraya pendant 5 ans, j’avais 30 ans. J’ai été
torturée et insultée. Nous faisions face à la lie de l’humanité. Nous avons
alors décidé de mener la grève de la faim, pour faire cesser leurs pratiques
inhumaines, et nous étions disposées à aller jusqu’au martyre. Nous avions
réussi à mettre fin à beaucoup de leurs pratiques, mais la torture comme les
brûlures et les coups ont continué ». Elle se sent toujours fière
lorsqu’un prisonnier parvient à sa libérer, grâce à la grève de la faim. Elle
dit : la grève de la faim est une arme efficace, elle est plus puissante
que les balles parce qu’elle contraint un gouvernement en entier à entendre un
individu enfermé entre quatre murs.
Elle fut longtemps
exilée de la bande de Gaza, par décision de l’occupation. Mais en 2005, elle
revient, en sautant par-dessus le mur de séparation construit entre l’Egypte et
Gaza. Elle dit « lorsque j’ai sauté par-dessus ce mur et suis rentrée à
Gaza, j’ai senti que je suis libre et que j’ai vaincu l’occupation une fois de
plus. La terre de Palestine est ma patrie, j’y ai tous mes souvenirs.
Manifestations en Palestine
48 en soutien aux prisonniers
Plusieurs dizaines de
militants actifs, appartenant à plusieurs partis politiques, ont participé à
des manifestations et rassemblements à l’intérieur des villes situées dans le
« Triangle » et devant la prison de Meggido, en solidarité avec les
prisonniers palestiniens et leurs luttes. L’initiative est partie de la ville
occupée de Yafa, où les militants ont organisé une chaîne humaine avec pour
objectif d’atteindre la prison de Meggido, avec pour principal mot d’ordre :
« la voie de la résistance est le seul moyen de votre libération ».
Les militants ont salué la famille du prisonnier Karim Younes, du village de
‘Ara, doyen des prisonniers palestiniens.
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