« L’intifada avance, elle ne craint
rien. Elle ne s’arrête pas, ni recule ni ne succombe, malgré la
sauvagerie de l’occupation, la sévérité de ses mesures et de sa
politique. Elle avance orpheline, tire sa force et sa vigueur d’Allah,
et s’inspire des âmes des martyrs » (sheikh Nafez Azzam, dirigeant au mouvement du Jihad islamique en Palestine, 13 novembre).
Certains discutent encore pour savoir si
ce qui se passe en Palestine occupée est bien une « intifada » ou non,
45 jours après le déclenchement du soulèvement populaire, où la « guerre
des couteaux » voisine avec les manifestations, et où les tirs contre
les colons et soldats de l’occupation alternent avec les lancements de
pierre et de cocktails molotov. Pour ceux-là, l’Intifada correspondrait à
un certain schéma, qui ne s’applique pas à la situation actuelle.
Quoiqu’il en soit, l’Intifada se poursuit, se développe et s’étend en
Cisjordanie, mais a reculé dans les territoires occupés en 48, à cause
des multiples pressions exercées, notamment par l’Autorité palestinienne
et des partis arabes palestiniens participant aux élections du Knesset
sioniste. Mais, comme le disent des responsables palestiniens de ces
territoires occupés, la répression sioniste qui s’est abattue sur eux
depuis le début du mois d’octobre dernier reste plus pernicieuse que
celle qui s’abat sur les Palestiniens des autres territoires et de ce
fait, elle est moins médiatisée. De plus, des Palestinien de 48 ont été
victimes de coups de couteaux dans plusieurs localités, ont été expulsés
de leur travail de plusieurs entreprises et interdits d’entrer dans
certaines localités coloniales et les arrestations se poursuivent, pour
divers motifs.
En Cisjordanie, la période qui s’est
écoulée a été marquée par la recrudescence des attaques au couteau et à
la voiture, notamment dans la région d’al-Khalil, qui est entièrement
bloquée par les sionistes, qui en ont fait une prison. Le caractère
populaire de l’Intifada dans la région d’al-Khalil n’est plus à
démontrer : des dizaines de milliers de manifestants, rassemblant
hommes, femmes, jeunes, vieux, enfants, des familles entières, qui
réclament le retrait des colons et de leur armée et leur réappropriation
de leurs lieux saints, en premier lieu al-Haram al-Ibrahimi. En
attendant la libération, les manifestants réclament les corps de leurs
martyrs, depuis que les sionistes ont pris la décision de les confisquer
et de marchander leur retour aux familles.
Dans les régions de Bayt Lahem et
Ramallah, à proximité de la ville d’al-Quds, l’Intifada s’étend
également, et de plus en plus de jeunes, de syndicats, d’étudiants, ont
décidé de suivre le mouvement, d’autant plus que les criminels de
l’armée sioniste ne laissent aucune autre alternative. Toutes les
occasions nationales deviennent des occasions pour accentuer la lutte
contre l’occupant. Dans les autres régions, les manifestations prennent
de l’ampleur comme aux alentours de Tulkarm, et les opérations contre
les sionistes sont menées aux barrages de l’armée d’occupation.
L’Autorité palestinienne représentée par
Mahmoud Abbas n’a pas pris des mesures pour stopper l’Intifada, mais
par contre, ses services sécuritaires poursuivent certains militants,
notamment du mouvement Hamas qui signale régulièrement l’arrestation de
membres du mouvement. L’Autorité palestinienne qui réclame une
« protection internationale du peuple palestinien » dans les territoires
occupés en 1967, se sent de plus en plus affaiblie, étant à la fois
refusée par les sionistes et par des régimes arabes « influents », sans
compter les USA et leurs satellites. Cela n’empêche pas Mahmoud Abbas de
déclarer une fois encore qu’il est contre le droit au retour des
réfugiés, tout en réclamant une « solution juste » à cette question. Les
organisations palestiniennes, le Fateh y compris, soutiennent le
développement de l’Intifada, mais les divergences entre elles concernent
les revendications qu’elles mettent en avant et la manière dont elles
veulent structurer l’Intifada. Pour le mouvement Fateh, l’unanimité
n’est pas à l’ordre du jour, chaque dirigeant allant de sa propre vision
(Jibril Rajjoub et Abbas Zaki représentent deux voix diamétralement
opposées au sein du mouvement). D’autres mouvements sont traversés de
courants différents, certains réclamant la mise en place de programmes
politiques pour l’Intifada qui fixent à l’avance des revendications
minimales, d’autres préférant ne pas devancer le mouvement populaire et
considèrent que la tâche des mouvements de la résistance consiste à
apporter le soutien maximum à la lutte en cours et l’aider à se
développer. Faut-il structurer par le haut ou le bas ? Là aussi, les
débats sont en cours, mais il semble que les deux moyens de
structuration sont en train de se mettre en place, progressivement, et
des appels à la mobilisation sont lancés par « les mouvements national
et islamique » dans certaines localités. Alors qu’au mois d’octobre, les
analystes parlaient d’opérations isolées et d’actes individuels ou
restreints à une certaine jeunesse, l’Intifada est en train de s’élargir
pour rassembler des générations entières, des professions diverses, des
villes et localités différentes. Ce qui prouve que chaque Intifada a
ses propres lois de développement et ses propres mécanismes et qu’il n’y
a nul schéma pré-établi.
Martyrs palestiniens tombés depuis fin octobre :
65 – Islam Rafiq Ubayd, 23 ans
(al-Khalil) ; 66 – Mahdi Mohammad Muhtasseb, 23 ans (al-Khalil) ; 67 –
Faruk Sidr, 19 ans (al-Khalil) ; 68 – Ahmad Qnaybi, 23 ans (Kfar Aqab) ;
69 – Ramadan Thawabta, nourrisson de 8 mois (Bayt Laham) ; 70 – Fadi
Farroukh, 27 ans (al-Khalil) ; 71 – Ahmad Abu Rabb, 17 ans (Qabatia,
Jénine) ; 72 - Qassem Saba’na, 20 ans (Jénine) ; 73 – Nadim Shuqayrat,
52 ans (Jabal Mukabber, Quds) ; 74 – Mahmoud Nazzal, 18 ans (Jénine) ;
75 - Ibrahim Skafi, 22 ans (al-Khalil) ; 76 - Malek Sharif, 25 ans
(al-Khalil) ; 77 – Tharwat Sha’rawi, 73 ans (al-Khalil) ; 78 – Sulayman
Shahin, 22 ans (al-Bireh) ; 79 - Rasha ‘Oweissi, 23 ans (Qalqylia) ; 80 -
Mohammad Nimr, 37 ans (Issawiya, al-Quds) ; 81 - Sadeq Gharbiyya, 16
ans (Jénine) ; 82 – Salame Abu Jame’, 23 ans (Gaza) ; 83 - Abdallah
Azzam Shalaldeh, 27 ans (hôpital al-Khalil) ; 84 - Hassan Albou, 21 ans
(Halhoul, al-Khalil) ; 85 - Mahmoud Issa Shaladeh, 18 ans (Sa’ir,
al-Khalil) ; 86 - Lafi Yousef Awad, 22 ans, (Budrus, Ramallah).
Résistance palestinienne et répression
L’Intifada al-Quds que certains
souhaitent achever, se poursuit et s’accentue. Tous les jours, les
Palestiniens attaquent les sionistes, partout où ils le peuvent, en
donnant des coups de poignard ou en lançant des pierres et des
bouteilles incendiaires. Si le champ des affrontements ne s’est pas
véritablement élargi à toute la Cisjordanie et aux territoires occupés
en 48, et restent plutôt centré dans les régions d’al-Khalil, Bayt Lahem
et Ramallah, en plus d’al-Quds, des opérations sont menées à proximité
de Qalqylia, Jénine, Tulkarm et Nablus. La ré-apparition du « sniper »
d’al-Khalil et l’opération de tirs contre un véhicule de colons, il y a
quelques jours, montre la multiplicité des moyens utilisés par les
Palestiniens. Dans la bande de Gaza, les manifestations à l’intérieur du
territoire toujours placé sous blocus et à la limite de la zone
« frontalière » avec la Palestine occupée de 48, se sont poursuivies. Il
est difficile de dénombrer le nombre d’opérations ou de points
d’affrontements, mais en voici quelques exemples :
Résistance : Le 13 novembre, deux
colons (40 et 18 ans) sont abattus par les fidayins palestiniens aux
environs d’al-Khalil qui en ont blessés d’autres. Cette opération de la
résistance a été saluée par la plupart des organisations palestiniennes.
Le 11 novembre, des affrontements ont eu lieu dans le camp de Qalandia,
où 13 Palestiniens ont été blessés. L’occupant a réprimé une
manifestation d’étudiants qui se dirigeait vers le camp al-Fawwar et des
affrontements ont eu lieu. Des tirs ont touché un soldat près de
Ramallah et à Bayt Awa ; Des bouteilles incendiaires ont été lancées sur
un bus de colons, près de Bani Na’im, et sur les voitures de colons
près de Ramallah.
Le 10 novembre, Mohammad Nimr est
assassiné, accusé d’avoir voulu poignarder un sioniste, dans al-Quds.
Deux enfants ont été blessés par les balles de l’occupant avant d’être
arrêtés, accusés d’avoir poignardé le gardien du tram dans la colonie
Pesgat Zeev, près de Bayt Hanina. Le 9 novembre, l’occupant tire et tue
Rasha Uwayss, 22 ans, près de Qalqylia, soupçonnée d’avoir voulu
poignarder un sioniste. Un colon de 27 ans a été blessé après avoir reçu
des pierres dans al-Tur (al-Quds). Le 8 novembre, le résistant Sulayman
Shahine, 22 ans, écrase 4 sionistes près du barrage a Zaatara, au nord
de la Cisjordanie. Il a été tué. Un rabbin a été blessé dans une
opération coup de poignard près de la colonie « Alfi Minshi » près de
Qalqylia.
Le 7 novembre, un colon est blessé dans
une opération coup de poignard près d’al-Quds, et la résistante Hilwa
Alayan Hamamra, 22 ans, est arrêtée. Le 6 novembre, deux sionistes ont
été blessés dans al-Khalil dans deux opérations de tirs et un colon a
été poignardé. Deux autres ont été ciblés par un tireur près d’al-Haram
al-Ibrahimi dans al-Khalil. Un colon a été poignardé dans la colonie
« Shaer Benyamin » à l’est de Ramallah. Les sionistes exécutent une
Palestinienne âgée de 72 ans, Tharwat Sha’rawi, la soupçonnant de
vouloir les écraser. Le 5 novembre, l’occupant exécute le jeune Malek
Sharif, dans la ville d’al-Khalil, près de la jonction de la colonie
Gush Atsion. Des affrontements ont eu lieu dans plusieurs localités de
la Cisjordanie, et 53 Palestiniens ont été blessés.
Le 4 novembre, le jeune Ibrahim Skafi
écrase des sionistes dans la ville d’al-Khalil. Deux soldats sionistes
sont blessés. Il est immédiatement assassiné. 26 points d’affrontements
ont lieu en Cisjordanie, dont 4 dans la ville d’al-Quds, 3 dans ses
bourgs, 4 dans al-Khalil, 5 à Ramallah, et un dans la bande de Gaza. Le 3
novembre, deux opérations de la résistance, l’une avec un poignard et
l’autre en tirant des coups de feu. La première est menée par le jeune
Mohammad Al-Mahr, 16 ans, du camp de Jénine, qui a été arrêté. La
seconde a été menée par des résistants qui ont tiré en direction de la
colonie « Beit Il » près de Ramallah et en direction de « Qubbat
Rahil ». 96 Palestiniens ont été blessés au cours d’affrontements avec
les sionistes en 25 endroits de la Cisjordanie. Le 2 novembre, 3 colons
ont été poignardés dans la colonie Richon Letsion, près de Tel Aviv. Le
résistant Imad Eddine Tarda, 19 ans, de la région d’al-Khalil, a été
arrêté. 3 autres colons ont été poignardés dans la colonie « Natanya »
au nord de la Palestine. Le 1er novembre, 3 soldats sionistes
sont écrasés à Bayt Anoun, au sud de Sa’ir (al-Khalil). Dans la nuit du
31 octobre – premier novembre, une voiture de sionistes a été la cible
de cocktails molotov à Selwad. Le 27 octobre, Le jeune palestinien Islam
Ubayd a été tué par les soldats de l’occupation à Tel Rumayda, le 27
octobre, soupçonné d’avoir voulu poignarder un soldat.
La répression sioniste de
l’Intifada se manifeste par les exécutions « extrajudiciaires » (31
exécutions depuis le début de l’Intifada), les tirs à balles réelles ou
enrobées de caoutchouc sur les manifestants, les arrestations, les
incursions dans les villes, les camps et les villages palestiniens et
les démolitions des maisons des résistants palestiniens, les incendies
des champs palestiniens et les kidnappings d’enfants. Dans les prisons
et centres de détention, les sionistes exercent leur sauvagerie sur les
enfants, les jeunes, les femmes et les adultes. La ministre sioniste de
la justice propose d’arrêter et de détenir les enfants palestiniens âgés
de 12 ans et plus, alors que jusque là, les enfants âgés de plus de 14
ans étaient ciblés par les détentions. Des centaines de Palestiniens ont
été blessés, arrêtés, brutalisés. Au cours des marches de commémoration
de l’assassinat de Yasser Arafat en 2004, les sionistes ont blessé plus
de 70 Palestiniens dans plusieurs villes de la Cisjordanie. 13
Palestiniens ont été blessés par balles dans l’université de Tulkarm,
tirées par les sionistes.
Les journalistes palestiniens et
étrangers sont la cible des autorités de l’occupation : dans son rapport
mensuel (octobre 2015), l’union palestinienne des Radios et télévisions
signale que 90 agressions sionistes ont été menées contre les
journalistes, 55 journalistes ont été victimes de balles, de gaz ou de
violences corporelles, 14 journalistes ont été empêchés de travailler, à
al-Quds, Ramallah et al-Khalil. Des journalistes ont été utilisés comme
boucliers humains, contre les lançeurs de pierre. Le 3 novembre, les
sionistes ont mené une incursion dans les locaux de la radio « Manbar
al-Hurriya », à al-Khalil. Les locaux ont été dévastés et le matériel
volé. Elle a été fermée par ordre de l’occupation. Plusieurs
journalistes ont reçu des menaces de mort.
Selon le club des prisonniers,
l’occupant a arrêté 416 Palestiniens depuis le début du mois de
novembre, dont 122 mineurs, dans toutes les provinces placées sous
administration de l’Autorité palestinienne. Dans al-Quds, 181
Palestiniens ont été arrêtés, dont 42 mineurs. A al-Khalil, 50 mineurs
ont été arrêtés. 30 Palestiniens ont été arrêtés dans la région de
Nablus, et 9 mineurs dans Bayt Lahem.
Dans la ville d’al-Quds
Les sionistes empêchent des fidèles
d’entrer dans la mosquée al-Aqsa, et notamment les femmes inscrites sur
la « liste d’or » (ainsi appelée par les Maqdissis) au moment où
quotidiennement, les colons investissent la mosquée et la profanent.
Le député palestinien au Knesset, Bassel
Ghattas, entre déguisé à la mosquée, après l’interdiction sioniste
faite aux membres du Knesset, d’y entrer. Il dit être entré pour prouver
les mensonges de Netanyahu qui prétend que les juifs n’y font pas des
pratiques talmudiques. Il a réussi à les filmer en train de pratiquer
des rites talmudiques, sous la surveillance des policiers sionistes.
A propos des caméras prévus pour être
installés dans la mosquée, dans un but de surveillance : le département
des Awqaf musulmans déclare que les caméras de surveillance ne seront
pas installées dans la mosquée tant que les Awqafs ne les contrôlent
pas, car elles ont pour fonction de documenter sur les incursions
sionistes, et ne doivent pas être entre les mains des autorités de
l’occupation.
Près d’une trentaine de colons profanent
quotidiennement la mosquée, sous la surveillance policière sioniste, et
les fidèles musulmans les reçoivent aux cris de « Allahu Akbar », en
signe de protestation.
La police sioniste a mené plusieurs
incursions dans l’hôpital al-Maqassed, dans al-Quds, soi-disant pour
s’emparer de dossiers médicaux des blessés de l’Intifada ; Malgré la
protestation de l’équipe médicale et de la direction, les sionistes ont
malmené plusieurs personnes et poursuivi leurs incursions.
Des affrontements ont eu lieu à
plusieurs reprises entre les étudiants palestiniens à Abu Dis et les
forces de l’occupation. Le 30 octobre, répression de la manifestation à
Anata, en protestation de la profanation de la mosquée al-Aqsa. Les
Palestiniens d’al-Issawiya protestent contre la mise de blocs de béton
enfermant le bourg. Le rassemblement devant ces blocs de béton pendant
plusieurs heures, et la menace que la population ne bougera pas tant que
les blocs sont là ont obligé l’occupant à en enlever quelques-uns.
L’occupant mène une guerre contre
l’enseignement palestinien dans al-Quds, en multipliant les barrages qui
séparent les élèves de leurs écoles. La partie orientale de la ville
d’al-Quds est entièrement bouclée par l’armée sioniste.
Colonisation et purification ethnico-religieuse
La municipalité de l’occupation dans
al-Quds a approuvé un plan de construction de 891 unités de logement
coloniales dans la colonie de Gilo, à l’entrée de Bayt Lahem.
Les autorités sionistes ont détruit 3
puits d’eau au nord de la Cisjordanie, dans le village de Tinnik, près
de Jénine, pour empêcher les Palestiniens de survivre dans la région.
Ce qui se fait appeler « Bureau de
l’administration civile » sioniste a approuvé un plan de « légalisation
de deux colonies sauvages » dans Ramallah, et et la construction de 2200
unités de logement coloniales dans ces deux colonies.
La commission de planification régionale
de l’occupation a approuvé la construction de 1400 unités locatives
coloniales sur les terres de Lifta, le village palestinien vidé de sa
population en 1948. La municipalité de l’occupation a refusé ce plan,
considérant qu’elle veut maintenir le site comme lieu touristique et
environnemental (sans retour des réfugiés palestiniens).
Le 3 novembre, l’armée sioniste a démoli
trois maisons dans la ville d’al-Quds, ces maisons appartenaient à
Mousa Dsouqi, son frère Mahmud et à Khaldoun Nejm, pour motif de
« construction illégale », en réalité pour diminuer le nombre de
Palestiniens dans la ville.
Déclarations et communiqués
Les déclarations des dirigeants
palestiniens ont porté sur la rencontre Netanyahu – Obama, qui a scellé
l’entente sacrée entre criminels, sur la poursuite de l’Intifada et les
multiples crimes commis (opération commando dans l’hôpital civil à
al-Khalil, les exécutions « extra-judiciaires »), et la nécessaire unité
palestinienne.
Le représentant au Liban du Mouvement du
Jihad islamique en Palestine, Abu ‘Imad Rifa’î, a mis en garde contre
« les multiples tentatives de tuer l’Intifada al-Quds, de la contourner,
de vouloir en tirer profit rapidement, d’en cueillir les bénéfices et
de tomber dans les pièges qui font miroiter des acquisitions à court
terme ». (5 novembre)
Khaled al-Batch, membre du Bureau
Politique du Mouvement du Jihad islamique en Palestine, a déclaré :
« nous accorderons la priorité à l’action populaire, mais si nous
entendons des acclamations réclamant les Qassam et les Saraya, pour
prendre la revanche, nous serons prêts ». (3 novembre)
Abbas Zaki, membre du conmité central du
mouvement Fateh, a déclaré que « l’occupation ne peut réussir à
exécuter ses plans criminels dans al-Quds et al-Khalil », rendant
hommage à « l’héroïsme des jeunes face à l’ennemi sioniste ». Il a
ajouté que « Israël » ne sait pas à qui il a affaire ; « notre peuple
est capable de riposter au moment opportun, le monde entier peut
assister aujourd’hui à la peur que suscitent les pierres et les couteaux
à une occupation lourdement armée ».
Le dirigeant au mouvement du Jihad
islamique, Ahmad Moudallal, a commenté la rencontre Netanyahu-Obama, en
disant que les Etats-Unis, avec toutes leurs administrations, sont les
partenaires « d’Israël » dans tous ses crimes contre notre peuple
palestinien ». Il a ajouté que la position des Etats-Unis n’est pas
nouvelle. Ils ont soutenu la guerre sioniste contre notre peuple à
Gaza ».
Le FPLP a affirmé que l’incursion des
forces spéciales des agents sionistes dans l’hôpital civil d’al-Khalil
et l’exécution du jeune Abdallah et l’enlèvement de son cousin blessé
nécessite une riposte et une accentuation de l’Intifada. Pour le FPLP,
ce crime dévoile une fois encore le visage fasciste de l’ennemi qui
viole les traités internationaux. Le FPLP renouvelle sa demande de
former des comités de protection populaire dans toutes les villes et les
villages palestiniens pour s’opposer aux crimes de l’occupation et de
ses colons (12/11).
Kayed al-Ghoul, membre du bureau
politique du FPLP a déclaré, à l’occasion de l’anniversaire de la
proclamation de l’Etat de Palestine, en 1988 « Toutes les forces
politiques doivent participer à renforcer les capacités de l’Intifada
actuelle, à travers un programme politique uni, qui est la fin de
l’occupation avec tout ce qui s’y rattache, comme la fin de la
colonisation… le rôle essentiel consiste à trouver comment matérialiser
la proclamation de l’Etat palestinien sur le terrain, et cela est
possible dans le cadre de l’Intifada. C’est une occasion pour nous,
d’autant plus que cet Etat a déjà proclamé son indépendance et a été
reconnu par de nombreux Etats ».
Hassan Khater, directeur du centre
international d’al-Quds, a déclaré que l’accord conclu entre les
sionistes, les Jordaniens et Kerry est favorable aux sionistes, car il
légalise la présence et les incursions sionistes dans al-Aqsa. Il a
ajouté que les colons ne se satisfont pas de cet accord, mais exigent
encore plus de liberté pour profaner la mosquée. Il a signalé que les
colons qui prennent normalement leurs directives du gouvernement
sioniste, refusent d’accepter ses directives lorsqu’elles vont à
l’encontre de leurs désirs. Ils ont leur propre agenda, qu’ils essaient
d’appliquer par les armes que l’armée sioniste leur a fournies.
Analyses
1-Dans un article intitulé « la
judaïsation de la Cisjordanie » (6/11/2015), le professeur Abdel Sattar
Qassem souligne les effets de la colonisation dans cette partie de la
Palestine : le développement économique des colonies a fait des villages
et bourgs palestiniens des satellites tournant autour du « soleil ». Le
but des sionistes consiste à fonder des villes coloniales qui puissent
absorber la main-d’œuvre palestinienne, et des centres commerciaux
coloniaux qui puissent concurrencer les marchés palestiniens. Ce
faisant, l’entité coloniale reprend le schéma de sa colonisation de la
Galilée (al-Jalil), qui a perdu son caractère arabe et palestinien
depuis qu’elle a été envahie par les colonies. En Cisjordanie, on peut
voir à présent des milliers d’ouvriers palestiniens qui se rendent
quotidiennement dans les colonies. C’est ainsi que l’esprit de la
défaite et de la soumission a été introduit dans le cœur des
Palestiniens, qui cherchent à assurer le « pain quotidien » plutôt qu’à
lutter contre l’occupation. Bien que certains Palestiniens aient
emprunté le chemin de la lutte, ils ne sont pas soutenus par la
population de la Cisjordanie.
2-Les réalisations de l’Intifada al-Quds en un mois (analyse du site alqudsnews.net)
sous le titre de « Rectifier la voie et plonger l’ennemi dans la
crise » : L’intifada a fait échec au plan de partage de la mosquée
al-Aqsa, dans le temps et dans l’espace et mis en échec de la théorie
sécuritaire de l’occupation. Elle a fait l’unité palestinienne autour de
la lutte, unité géographique et unité des organisations palestiniennes.
L’Intifada a remis la Palestine au centre des préoccupations dans le
monde, elle a obligé Kerry à se rendre dans la région, malgré toutes les
crises actuelles.
Elle a mis fin aux paris sur les
processus de règlement politique, et aux négociations. Elle a placé la
question de la division interne au second plan, et a mis fin à l’espoir
de voir naître le « nouveau palestinien » forgé par le général américain
Dayton. Elle a approfondi la crise interne des sionistes qui ne
peuvent accepter ni un Etat, ni deux Etats, ni pratiquer un transfert de
population. En un mois, l’Intifada al-Quds a accompli plus que la voie
des négociations a accompli en l’espace de 20 ans.
3-Un article paru dans la revue
« al-Istiqlal » à Gaza a posé la question de savoir si la décision
européenne de marquer les produits des colonies aura un effet sur le
boycott de l’entité sioniste (5 novembre) : L’aticle remarque d’abord
que les diverses déclarations européennes concernant le boycott n’ont
jamais été suivies de décisions, jusque là. l’Union européenne profite
aujourd’hui des graves violations des droits palestiniens en Cisjordanie
pour affirmer une telle décision, sans pour autant qu’il y ait une
véritable volonté politique. L’Europe hésite encore à boycotter les
produits des colonies et à prendre des mesures concrètes contre l’entité
sionise. De plus, l’occupant peut contourner une telle décision, si
elle est appliquée, étant donné qu’elle ne vise que les produits des
colonies, et non toute la production sioniste.
4-Dans son article « la fin d’Israël
viendra de l’intérieur », Hammad Subh (9 novembre) écrit que depuis
1948, l’entité sioniste propage l’idée que le danger qui la menace
viendrait de l’extérieur, des pays arabes, car elle a nié la présence
même du peuple palestinien. Après la guerre de 1967 et l’occupation de
toute la Palestine, elle fut obligée de reconnaître qu’elle fait face à
un peuple, qui vit sur cette terre. Mais les dirigeants de l’entité ont
continué à nier la présence palestinienne, jusqu’à la première Intifada
en 1987, où des voix se sont élevées dans la société sioniste pour
réclamer une discussion avec les Palestiniens. L’Intifada al-Aqsa en
2000 a prouvé aux sionistes que les Palestiniens peuvent les frapper au
plus profond de leur entité. Ce qui a le plus blessé les « Israéliens »,
c’est la popularité de tous les mouvements de la résistance, ce que
soit à Gaza ou ailleurs en Palestine. Aujourd’hui, l’Intifada « des
couteaux » a violemment obligé les « Israéliens » à voir la réalité,
celle où les Palestiniens ébranlent leur front interne, au moment où
l’entité sioniste vit un moment de calme, sinon d’entente, avec des pays
arabes. C’est l’Intifada actuelle qui ébranle la tranquillité des
« Israéliens » et qui les dirige vers les cliniques psychiatriques.
Certaines voix «sages » essaient de sauver l’entité juive en réclamant
la fin de l’occupation de la Cisjordanie et de Gaza, pour éviter un
« Etat bi-national » catastrophique à leurs yeux, car dans quelques
décennies, les Palestiniens seront plus nombreux que les « Juifs » sur
la terre palestinienne et leur Etat redeviendrait arabe. A chaque fois
que l’Etat sioniste améliore ses relations avec des Etats arabes et
pense avoir écarté leur danger, sa situation interne devient de plus en
plus critique, pour faire face aux Palestiniens. Ce sont les vérités
essentielles du conflit sur la terre de Palestine, entre sa population
autochtone et entre des étrangers qui veulent imposer leurs illusions et
prétentions. Les réalités profondes s’opposent aux illusions. C’est ce
qui fait fuir le soldat armé d’une mitraillette face à un jeune ou
enfant armé d’une pierre ou d’un couteau. « L’opprimé attend l’équité,
et l’oppresseur le châtiment ». C’est toute l’équation
palestino-« israélienne ».
Dans la presse sioniste
Article de l’ancien ministre Moshe Arens
qui considère que la résistance palestinienne actuelle en Cisjordanie
et al-Quds fait partie du « Jihad mondial », en référence à ce qu’a
écrit « le philosophe Bernard Henry Levy » dans une revue américaine. La
preuve pour Arens est un discours prononcé par un sheikh à Gaza,
appelant à poignarder les sionistes. Pour Arens, des « concessions »
possibles de la part des sionistes aux Palestiniens n’aboutiront pas à
arrêter la vague « terroriste » car la cause n’est pas la politique
sioniste, mais le « Jihad mondial ». Haaretz, 3/11
Selon Ori Sofer (Maariv, 2/11), la
politique de Netanyahu nous emmène vers une « guerre civile ». Les
Palestiniens ont réussi à semer la panique dans la société
« israélienne ». Au lieu de chercher une solution politique, la
politique de Netanyahu va encourager les « Arabes Israéliens » à mener
des opérations, et c’est la « guerre civile » dans un « Etat
bi-national » où vivent 52% de Juifs et 48% d’Arabes. Il faut trouver
une solution politique autour des « frontières de 1967 ».
Comme toujours, la gauche sioniste
manifeste un racisme encore plus exacerbé envers les Palestiniens que la
droite (Netanyahu ou les autres). Ya’ir Lapid a déclaré que le danger
démographique (la présence des Palestiniens) est plus grave que les
opérations menées par les Palestiniens contre les sionistes. Pour lui,
il faut immédiatement se séparer d’eux (les Palestiniens) car
« imaginez-vous si 380.000 Palestiniens vivant dans al-Quds se mettaient
à voter et décidaient le moment où ils devraient prier dans la mosquée
al-Aqsa »…
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