La grève de la faim des
prisonniers palestiniens se poursuit, et les martyrs parmi les Palestiniens
solidaires de cette lutte, tombent, exécutés de sang-froid par les colons et
soldats sionistes. Avec la poursuite et l’extension de la lutte des
prisonniers, l’intifada reprend de plus belle, non seulement dans les
territoires occupés en 67 (Cisjordanie et Gaza), mais également dans ceux
occupés en 48, avec un mouvement qui dépasse la solidarité avec les prisonniers
pour inclure la lutte pour les droits palestiniens, contre les démolitions de
maisons et de villages, contre la judaïsation de la terre et des lieux, contre
la sainte alliance entre les monarchies du Golfe et l’entité coloniale, avec la
visite du président américain Donald Trump, dans la région.
Les martyrs exécutés à
cause de leur solidarité avec la lutte des prisonniers ou au cours de la lutte :
Fatima Hujayji (16 ans) de Ramallah, assassinée le 7/5 ; Saba’ Ubayd de
Salfit, assassiné le 12/5 dans Nabi Saleh, au cours d’affrontements avec les
forces armées sionistes ; Mohammad Kajsi (57 ans, de nationalité
jordanienne) assassiné dans al-Quds le 13/5 ; Mu’tazz Bani Shamsa (23 ans)
de Nablus, lors d’affrontements à Hawwara entre les Palestiniens et les forces
sionistes ; le pêcheur Mohammad Bakr (22 ans), de Gaza, froidement exécuté
en mer, devant ses cousins. Gravement blessée par balles tirées par l’occupant,
il y a deux mois, la martyre Fatima Taqatqa (15 ans) est décédée le 21/5.
10 mai : Au 25ème
jour de la grève des prisonniers, Le prisonnier gréviste Thabet Mardawi, des
Saraya al-Quds dans la région de Jénine, est transféré de la section d’isolement
vers la prison de Eschel. Le prisonnier Husni Issa (40 ans) de Rafah est
également transféré à la même prison. Les deux prisonniers étaient placé en
isolement avant le début de la grève. 49 prisonniers sont transférés de la
prison de Ofer vers les cliniques installées dans les prisons de Nitsan et
Haddarim. Dix prisonniers sont transférés de Nitsan vers Haddarim et 5 vers
Ascalan.
L’occupant refuse la visite de l’avocat
à Ahmad Saadate, secrétaire général du FPLP, ainsi que plusieurs autres prisonniers,
dirigeants au FPLP, comme Ahed Abu Ghalme.
11 mai : Le Fateh
appelle ses membres prisonniers à participer à la grève de la faim. Jusqu’à ce
jour, ce ne sont pas tous les membres du Fateh qui participaient à cette lutte.
Par ailleurs, 100 prisonniers
appartenant à plusieurs organisations décident de rejoindre la lutte. 11 prisonniers détenus dans Jalbou’ rejoignent
la grève de la faim.
13 mai :
La solidarité avec les prisonniers palestiniens en lutte se poursuit sur le
territoire libanais, dans les camps de réfugiés et dans les principales villes,
réunissant des partis, personnalités, organisations, dirigeants d’organisations
palestiniennes. Dans tous les camps palestiniens, des tentes de la solidarité
ont été installées. Des personnalités étrangères (européennes ou asiatiques)
solidaires du mouvement y sont accueillies.
Des dizaines de grévistes sont
transférés dans les cliniques, après la détérioration de leur état de santé.
14 mai : Des
prisonniers rejoignent la lutte de la grève de la faim, au 28ème
jour. 35 prisonniers de toutes les organisations de la résistance ont décidé de
rejoindre le mouvement de lutte.
Les officiers sionistes de l’administration
carcérale diffusent des informations relatives à la disposition des autorités à
négocier avec les prisonniers. Ces derniers affirment que seule la direction du
mouvement de la lutte est habilitée à discuter et à négocier. Des dizaines de
prisonniers grévistes sont emmenés aux hôpitaux installés dans les prisons.
Marwan Barghouty, dirigeant au
mouvement Fateh, transmet un message à partir de la cellule d’isolement dans la
prison de Jalame, d’encouragement et de fierté aux prisonniers en lutte,
appelant à un large mouvement de désobéissance civile à l’occasion de la
commémoration de la Nakba. Il a promis de poursuivre la lutte de la liberté et
de la dignité jusqu’à la réalisation de ses objectifs. L’administration
carcérale accentue la répression de Marwan Barghouty, avec des fouilles de la
cellule environ 4 fois par jour, la transmission de voix discordantes qui dure
plusieurs heures, et son enfermement dans une cave pendant 4 jours.
Le prisonnier Ahmad Saadate
transmet un message mettant en garde contre les fausses nouvelles diffusées par
l’administration carcérale.
Deux prisonniers grévistes,
Mohammad al-Ghoul et Yihya Ibrahim, de Tulkarm, ont reçu la visite d’un avocat,
à qui ils ont déclaré que certains grévistes commencent à cracher du sang.
15 mai : Au 29ème
jour de la grève, les prisonniers affirment poursuivre la lutte, malgré la
perte de connaissance de nombre d’entre eux, qui sont emmenés dans les
cliniques installées dans les prisons. Les médecins sionistes, lorsqu’ils s’y
trouvent, proposent aux grévistes des plats exposés dans les cliniques, comme
chantage avant de les soigner.
Des jeunes ferment les
principales routes menant à Ramallah, protestant contre la négligence et le
manque d’intérêt à la lutte des prisonniers palestiniens. Des affrontements
entre les services sécuritaires palestiniens et les jeunes, sur la route de
Sarda – Ramallah, les services sécuritaires ayant tenté de débloquer le
passage.
Dr. Ramadan Shallah, secrétaire
général du mouvement du Jihad islamique, met en garde les autorités sionistes,
si elles ne répondent pas aux prisonniers : « Nous ne resterons pas
les bras croisés et nous n’abandonnerons pas nos prisonniers. La résistance a
son mot à dire et nos alternatives sont ouvertes. »
16 mai : Marwan
Barghouty décide de stopper de boire de l’eau.
Les prisonniers du Mouvement du
Jihad islamique déclarent poursuivre la grève de la faim, la lutte pour la
liberté et la dignité et appellent le peuple palestinien à la révolte
généralisée contre l’occupation. Dans un message envoyé, ils décrivent la
situation d’affaiblissement général de leur corps, disant que les cliniques
installées dans les prisons regorgent de prisonniers grévistes.
Karim Younes a été transféré de
la section d’isolement de Ramle à la section d’isolement de Jalame. Il est le
doyen des prisonniers palestiniens. Arrêté et détenu avant les accords d’Oslo,
pour participation à la résistance au sein du Fateh, les autorités sionistes
ont refusé sa libération dans toutes les transactions avec l’Autorité
palestinienne.
Au 30ème jour de la grève, l’administration
carcérale a transféré 76 prisonniers grévistes de la prison de Ofer aux
hôpitaux installés dans les prisons. Elle avait transféré la veille 36
prisonniers de Ofer vers la clinique installée dans la prison de Haddarim. En
soirée, elle a transféré tous les prisonniers grévistes dans la prison de Naqab
vers la prison Eschel et d’autres. Elle a autorisé la visite familiale à 39
prisonniers grévistes. Malgré l’accord de la Haute cour sioniste, les autorités
n’ont accepté jusqu’à présent la visite des avocats qu’au nombre de 13 visites
pour le conseil des prisonniers, 21 visites pour le « club des prisonniers » et 5
visites pour « Addameer ».
Le prisonnier Hafez Qandas a été
transporté à l’hôpital Soroka, dans l’entité sioniste, après avoir eu une
hémorragie interne. Le prisonnier Hafez Qandas est de Yafa, en Palestine
occupée en 1948, et est détenu depuis 1984, soit avant les accords d’Oslo.
17 mai : 31ème
jour de la grève de la faim de plus de 1700 prisonniers détenus dans les
prisons sionistes. Des appels sont lancés à la résistance à Gaza d’agir pour
mettre fin à l’arrogance des autorités de l’occupation, qui refusent d’entamer
des négociations.
Signalant la gravité de l’état de
santé des prisonniers grévistes, Issa Qaraqe’ annonce que les autorités de l’occupation
ont transféré des centaines de prisonniers vers les prisons où sont installés
des hôpitaux de terrain. Plusieurs prisonniers ont subi des hémorragies et
perdu connaissance.
Fadwa Barghouty dénonce des
agissements de personnalités de l’Autorité palestinienne visant à stopper le
mouvement de la grève, avant la satisfaction de leurs revendications.
Le CICR ferme ses portes à
Ramallah, suite aux manifestations des Palestiniens, outrés par l’attitude de
cet organisme international, qui se prétend « neutre », envers les prisonniers
en grève de la faim. Par ailleurs, les familles des prisonniers ont fermé le
siège de l’ONU à Ramallah, protestant contre son attitude, concernant la lutte
des prisonniers palestiniens. Le communiqué des familles appelle à une
intervention urgente de l’ONU pour protéger les prisonniers de la mort et
former une commission d’enquête sur les crimes de l’occupation dans les prisons
sionistes.
Le prisonnier Maher Younes, de Ar’ara,
décide de mener la grève de la faim. Il est l’un des plus anciens prisonniers
détenus dans les prisons sionistes.
A Nasra, en Palestine occupée en
48, les mouvements Abnaa al-Balad et Kifaya ont organisé un meeting de solidarité
avec les prisonniers grévistes, en présence de Mme Abla Saadate. Le secrétaire
général de Abnaa al-Balad, Raja Aghbarieh, a déclaré que son mouvement appelait
les Palestiniens de 48 à une grande manifestation (sous la direction du comité
de suivi arabe) et à répondre à l’appel lancé par Marwan Barghouty pour lancer
la « désobéissance civile ». Depuis 30 jours, les deux mouvements
organisent des rassemblements de solidarité dans les territoires occupés en 48.
Le mouvement de la grève s’étend
encore, puisque 60 prisonniers de la prison de Jalbou’ ont rejoint la grève, au
moment où les autorités carcérales poursuivent le transfert des prisonniers,
dans des bus dont les sièges sont en métal, et où ils sont enchaînés et
entassés. Le trajet dure plusieurs heures. Le transfert et l’amélioration des
conditions de transport font partie des revendications des prisonniers.
18 mai : Au 32ème
jour de la grève de la faim des prisonniers, les autorités sionistes ont démoli,
à 4 heures du matin, la tente de solidarité installée dans Selwad, à l’est de
Ramallah, et arrêté 7 Palestiniens. La veille, des affrontements avaient eu
lieu entre les jeunes de Selwad et l’occupation, lorsqu’ils ont bloqué l’entrée
de la ville pour commencer le mouvement de « désobéissance civile ».
23 prisonniers de Selwad participent à la grève de la faim, depuis le 17 avril,
sur les 98 prisonniers originaires de la ville, dont 9 condamnés à la
perpétuité.
L’occupant continue à transférer
les prisonniers d’une prison à l’autre. Tous les prisonniers grévistes dans la
prison de Nafha ont été transférés à Haddarim, Shatta, Jalbou’ et Nitsan-Ramle.
La prison de Nafha regroupait le plus grand nombre de grévistes, soit 500
prisonniers.
Le prisonnier dirigeant au
mouvement Hamas, Abbas Sayyid, affirme dans un message que les prisonniers sont
décidés à poursuivre la grève de la faim, et qu’ils ne reculeront pas, même au
prix de leur martyre. Il affirme que la direction carcérale exerce des
pressions sur les prisonniers, par les transferts incessants et l’interdiction
des visites des avocats pour empêcher tout contact entre les prisonniers
grévistes. Il a dénoncé l’attitude du CICR qui n’assume pas son rôle mais se
contente de visiter quelques prisonniers, sans donner cependant de leurs
nouvelles aux familles.
Le prisonnier Abbas Sayyid et
Hassan Salame, du Hamas, ont été transférés de la prison d’Eschel vers la
prison de Nafha. L’état de santé de Ahmad Saadate et de Mohammad al-Qiq s’est
gravement détérioré. Abla Saadate critique l’attitude de Mahmoud Abbas, qui
circule dans le monde, sans se soucier de la vie des prisonniers.
Les branches armées des
organisations de la résistance palestinienne ont déclaré, au cours d’une
conférence de presse à Gaza, qu’elles ne resteront pas les bras croisés si un
quelconque malheur arrivait aux prisonniers grévistes. « Le mouvement
pacifique ne sert à rien avec un ennemi aussi arrogant qui ne comprend que le
langage de la force. Nous sommes prêts à parler avec lui par la langue qui lui
convient » a déclaré Abu Hamza, de Saraya al-Quds, qui parlait au nom des
branches armées.
Un rassemblement de solidarité
avec les prisonniers est organisé à Umm al-Fahem, dans l’intérieur occupé en
48, à l’initiative du comité de suivi des masses arabes. A Sakhnine, dans la
Galilée occupée en 1948, un rassemblement de solidarité a accueilli Abla
Saadate, épouse du dirigeant du FPLP, et Lina Jarbouni, récemment libérée après
15 ans de détention, qui ont appelé les Palestiniens à la révolte.
Des dizaines de journalistes
tunisiens se sont rassemblés à Tunis en soutien à la grève de la faim des
prisonniers palestiniens et notamment aux 26 prisonniers journalistes qui
participent à la grève.
Les camps palestiniens au Liban
accueillent les solidaires arabes et internationaux dans les tentes de la
solidarité avec les prisonniers grévistes. Des dizaines de personnalités, arabes,
européennes, américaines et asiatiques ont rendu hommage aux prisonniers en
lutte, par le biais de leur peuple réfugié.
19 mai : Des
manifestations à Gaza et dans la Cisjordanie occupée ont soutenu la lutte des
prisonniers. Les aurorités sionistes ont réprimé sauvagement les manifestants,
en faisant plusieurs blessés. Le « vendredi de la colère » s’est
soldé par 51 Palestiniens blessés et 17 arrêtés.
Mahmoud Abbas rencontre le
responsable du CICR à Amman. Selon son porte-parole, il aurait demandé à l’agence
internationale de multiplier ses visites aux prisonniers grévistes, et ce
dernier aurait accepté.
L’avocat Shuqayrat dénonce les
agissements des autorités carcérales, qui empêchent le bon fonctionnement de la
visite prévue des prisonniers grévistes. Il n’a pu rencontrer le prisonnier gréviste
depuis 33 jours, Mansour Shrayem, dans la section d’isolement de Petak Tikva,
que quelques minutes, avant d’être expulsé par les gardiens de la prison. Shrayem
a perdu 18 kg depuis le début de la grève, il a du mal à bouger. Il fait partie
des 80 prisonniers grévistes dans cette prison.
20 mai : 34ème
jour de la grève des prisonniers palestiniens, les autorités sionistes refusent
toujours de discuter avec les grévistes. Des réunions ont eu lieu entre des
personnalités sécuritaires de l’Autorité palestinienne et des responsables de l’occupation,
selon Issa Qaraqe’, pour mettre fin à la grève avant l’arrivée de Trump. Les
sionistes réclament la fin de la grève avant d’entamer des pourparlers. Comme
ils n’ont jamais tenu promesse, il sera difficile de compter là-dessus. Les
grévistes poursuivent le mouvement.
Le comité de soutien à la grève
réclame une attention particulière des médias envers les fausses nouvelles
concernant les soi-disant négociations, nouvelles qui visent à stopper le
mouvement de solidarité, d’autant plus que les familles des prisonniers
grévistes se sont organisées pour accentuer la lutte.
Chute de l’état de santé du prisonnier
gréviste Samer Issawi, qui a été transféré de la section d’isolement de la
prison de Ramle au soi-disant hôpital de la prison de Ramle.
Plusieurs prisonniers grévistes
ont été emmenés à l’hôpital Barzalay, dans l’entité sioniste, après la grave détérioration
de leur état de santé, suite à leur décision de ne plus boire de l’eau. Le prisonnier gréviste Mohammad Abu Rabb,
détenu dans la prison de Ascalan, , a déclaré à l’avocat que 50 prisonniers
poursuivent la grève dans cette prison, et subissent les pressions de l’adminitration
pénitentiaire pour les obliger à cesser leur mouvement. La clinique installée
dans la prison n’offre aux grévistes que du « glucose », qui le
refusent comme ils refusent d’engager des pourparlers avec la direction,
répondant que seule la direction du mouvement de lutte est habilitée à le
faire.
21 Mai : La lutte des
prisonniers se poursuit, et les manœuvres de l’occupant sioniste continuent
pour obliger les prisonniers à cesser leur mouvement, avant l’arrivée de Donald
Trump en Palestine occupée. 200 prisonniers rejoignent le mouvement. Thabet Mardawi,
condamné à la perpétuité, et détenu dans la prison Eshel, a déclaré que les
revendications des prisonniers sont des revendications nationales, appelant à
la solidarité active dans la rue palestinienne, le mouvement de la rue pouvant
seul obliger les autorités de l’occupation à répondre aux revendications des
prisonniers, et rien d’autre.
4 prisonniers détenus dans la
prison de Haddarim ont déclaré à l’avocat qui les a visités que les prisonniers
sont unifiés derrière la direction de la grève. Les prisonniers grévistes dans
Haddarim affrontent la direction carcérale, qui cherche à les diviser et
parfois, à faire semblant d’entamer des négociations. Le prisonnier Abu Arram,
qui a arrêté de boire de l’eau également, a réussi à prononcer ces paroles :
« nous poursuivons ».
Une grève partielle a été
décrétée dans les territoires occupés en 67, en solidarité avec les prisonniers
en lutte. Des dizaines de prisonniers ont rejoint le mouvement, dans toutes les
prisons. Le membre du Comité exécutif de l’OLP, Assad Abdul Rahman, a déclaré
mener la grève de la faim, en solidarité, pendant trois jours, à partir du
samedi 20 mai.
Une marche aux flambeaux a eu
lieu dans la ville occupée en 48, Umm al-Fahem, avec la participation des
forces nationales et islamiques.
La presse sioniste met en avant
que la direction carcérale serait prête à négocier, mais elle essaie de ne pas
donner une victoire aux prisonniers grévistes. Ce qui signifie d’après les
récentes déclarations de quelques responsables de l’Autorité palestinienne, qui
négocient eux-mêmes avec le Shabak, à la place de la direction de la grève, que
quelques revendications, et pas toutes, seraient acceptées. C’est ce à quoi a
fait allusion Fadwa Barghouty quand elle a déclaré que l’Autorité palestinienne
chercher à briser la grève.
22 Mai : la grève
nationale est décrétée en Palestine occupée (48 et 67) en solidarité avec les
prisonniers palestiniens et contre la venue de Trump, au 36ème jour
de la lutte. Dans les territoires occupés en 48, plusieurs villes et villages
ont décrété la grève, sauf dans les écoles et les hôpitaux. Un plan de
mobilisation générale a été annoncé, lors d’une conférence de presse, qui s’étendra
sur la semaine, avec des manifestations devant les prisons.
Un prisonnier gréviste, Adnane
Hussayn (31 ans) de Tulkarm, a frôlé la mort, alors qu’il se trouvait dans la
clinique installée dans la prison de Shatta, son cœur ayant cessé de battre
pendant quelques secondes. Il a fallu le réanimer avec des chocs électriques.
Il est détenu depuis mars 2004 et condamné à 24 ans de prison.
Le mouvement Hamas annonce que
1800 prisonniers de son mouvement rejoignent la grève de la faim, à partir de
ce jour.
Le prisonnier gréviste Nasser
Uways, détenu dans la section d’isolement de la prison Ayalon, à Ramle, reçu la visite d’un avocat, pour la première
fois depuis le début de la grève. Il a perdu 17 kg depuis le début de la grève,
et l’administration carcérale l’a sans cesse transféré d’une prison ou d’une
section à l’autre, pour l’exténuer, ainsi que ses frères de combat. Avec lui,
se trouvent à présent, les prisonniers Karim Younes, Haytham Hamdan, Ziyad
Zahran, William Khatib, Samir Ghayth, Ibrahim Hamed, Marwan Fararja. Il a
déclaré que leur moral est toujours élevé, et qu’ils poursuivent la lutte,
disant que leur détermination est de plus en plus ferme, tant que la direction
sioniste refuse de négocier.
La presse sioniste commence à
déchanter : elle ne cherche plus à diviser le mouvement de la lutte, mais
plutôt à mettre en garde contre la généralisation de la lutte à partir des
prisonniers, et craint le pire si un prisonnier gréviste venait à mourir. Pour cette
presse, les revendications des prisonniers sont devenus du coup très faciles à satisfaire,
et beaucoup plus simple qu’une nouvelle intifada et une vague de « violence ».
Fadwa Barghouty, lasse de ne pouvoir rencontrer le président de l’Autorité
palestinienne, pour lui réclamer des gestes envers les prisonniers grévistes, a
décidé de se réfugier près du tombeau de Yasser Arafat, avec la photo de Marwan
Barghouty, pour un sit-in. Elle a été rejointe par des dizaines de parents de
prisonniers.
Les familles des prisonniers grévistes maintiennent une tente de la
solidarité à Bayt Lahem et ont décidé de passer la nuit dans la tente, par
crainte qu’elle ne soit enlevée. Elles ont remis une lettre à Mahmoud Abbas, qu’il
devrait transmettre à Trump, lors de son arrivée.
Des centaines de Palestiniens ont manifesté dans les rues de Haïfa, en
Palestine occupée en 48, en solidarité avec les prisonniers grévistes. Ils
avaient auparavant organisé un rassemblement devant la prison de Meggido. La
mère des deux prisonniers, Mohammad et Ibrahim Aghabrieh a déclaré que les
revendications des prisonniers sont des revendications humaines. Leur lutte
pour l’obtention de ces droits montrent le degré de leur privation. Le monde
entier devrait se tenir aux côtés des prisonniers et de leurs revendications.
Nous ne pouvons pas demeurer les bras croisés face à leur lutte. Mes fils
réclament depuis deux ans la visite de leurs enfants, et « Israël »
refuse.
23 Mai : 37ème
jour de la grève de la faim des prisonniers palestiniens. Un message du
prisonnier Karim Younes, transmis par son avocat, affirme que les prisonniers
grévistes vont arrêter de boire de l’eau et du sel, malgré l’affaiblissement
général de leur corps. Mais leur détermination est toujours aussi forte pour
poursuivre la lutte, jusqu’à la victoire ou le martyre. Il demande l’accentuation
de la lutte du peuple, en parallèle avec leur grève. « Que l’occupant et
ses geôliers sachent qu’il peut emprisonner nos corps, mais nos âmes sont
libres et refusent la prison. »
De la prison où il mène la grève de la faim, le prisonnier Ibrahim
Hamed, des Brigades al-Qassam, a célébré à sa manière sa 12ème année
de détention, en envoyant un message aux Brigades, leur demandant de faire le
nécessaire pour libérer les prisonniers. Dans son message, il s’adresse aux
prisonniers, ses frères, en leur demandant de s’unifier pour donner une leçon
aux occupants.
24 mai : 38ème
jour de la grève de la faim des prisonniers palestiniens. Trump est parti, l’occupant
manœuvre et craint l’extension de la lutte hors des prisons. Les prisonniers
grévistes menacent les autorités carcérales de dissoudre leurs conseils
représentatifs, pour semer l’anarchie dans les prisons, si jamais un prisonnier
gréviste venait à décéder. Des dizaines de prisonniers ont décidé de cesser de
boire de l’eau salée, ce qui était nécessaire pour empêcher le pourrissement de
l’estomac.
L’avocat du « conseil des prisonniers » transmet les paroles
du prisonnier Amjad Abu Latifa, en grève depuis 37 jours, disant que la direction
des prisons a transféré une dizaine de prisonniers à l’hôpital Soroka, en
Palestine occupée.
40 prisonniers grévistes dans la prison d’Ohali Kedar sont transférés
vers les cliniques.
Une épidémie de maladie de la peau s’est déclarée dans la prison de
Eschel, à cause de la négligence de la propreté dans les prisons de l’occupation.
Le comité national de soutien à la lutte des prisonniers appelle à des
marches aux flambeaux dans toutes les villes, le soir du 24 mai.
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