Camp de Jénine : Bassam Saadi libéré |
I - Abolir la détention « administrative »
L’occupant a pris la décision de laisser mourir les prisonniers
grévistes de la faim, à moins qu’il ne ressente le danger d’une confrontation
militaire, notamment en provenance de la bande de Gaza, où le mouvement du
Jihad islamique a menacé l’occupant sioniste de rompre la trêve implicite entre
la résistance et l’occupant si l’un des prisonniers tombait.
Le prisonnier Akram Rikhawi, qui
devait être libéré à la fin du mois de janvier, après une longue grève de la
faim, a repris la grève de la faim illimitée pour réclamer sa liberté. Akram
Rikhawi avait reçu l’assurance des autorités sionistes, que sa détention ne
serait pas renouvelée s’il cessait sa grève de la faim. Or il n’a pas été
libéré.
La santé du combattant prisonnier Samer Issawi est en détérioration constante.
Sa famille et son peuple attendent d’un moment à l’autre l’annonce de son
martyre. Samer a décidé d’offrir sa vie pour la liberté des prisonniers et
l’abrogation de la détention administrative.
Le combattant Ayman Sharawneh a été transféré du centre d’isolement de
la prison Eshel dans Beer Saba’, dans al-Naqab, vers l’hôpital de la prison de
Ramleh. Il a été de nouveau transféré vers l’hôpital Soroka, dans al-Naqab, et
retourné dans une cellule d’isolement dans la prison de Ramleh. Les autorités
de de l’occupation visent, par ces déplacements incessants d’un prisonnier en
grève de la faim, à faire pression sur lui, pour qu’il arrête sa lutte et pour
susciter des doutes quant à sa décision de poursuivre la grève.
Le prisonnier Youssef Shaabane (33 ans) a cessé la grève de la faim, à
cause de la détérioration de son état de santé, apès deux mois de lutte. Il a
été immédiatement transféré à la prison de Meggido, au lieu d’être suivi
médicalement, et privé de la visite de son avocat.
Le prisonnier combattant Bassam Diab a été condamné à la détention
administrative pour 6 mois. Bassam Diab est le frère de Bilal Diab, qui avait
mené une longue grève de la faim, en tant que détenu administratif, et fut finalement
libéré. Bassam Diab avait participé à la mobilisation populaire de soutien aux
grévistes. Plusieurs fois prisonnier (6 ans en tout), Bassam Diab a été arrêté
lors de la rafle contre les membres du mouvement du Jihad islamique en
Cisjordanie occupée, il y a trois semaines.
La détention administrative du député Bassem Zaarir (51 ans) a été
prononcée pour 6 mois. Le député Zaarir a été élu dans la province d’al-Khalil.
Il a à nouveau été arrêté le 23 novembre dernier avec 5 autres députés pour
incitation contre l’occupation.
« Rien, aucune pression, aucune punition, aucun acte de
l’occupation ne nous empêcheront de poursuivre notre lutte pour arracher notre
liberté et dignité et nos droits légitimes. Même si chaque partie de notre
corps tombe en morceaux, même si l’un de nos yeux lorgne vers une telle
« solution », nous le crèverons », ont déclaré les combattants
prisonniers, Tareq Qaadane et Jaafar Izzidine. Devant leur état alarmant, les
autorités de l’occupation ont emmené les deux cadres dirigeants du mouvement du
Jihad islamique à l’hôpital, où il leur fut injecté du sérum par voie
intraveineuse. Ils ont été à nouveau transférés à l’hôpital-prison de Ramleh
(29 janvier).
Le mouvement du Jihad islamique en Palestine est
décidé à rompre la trêve et à lancer ses fusées sur l’entité de l’occupation si
l’un des prisonniers grévistes décède.
Au cours de la journée du 25 janvier 2013 que le mouvement avait
décrétée « journée de la solidarité avec les prisonniers grévistes de la
faim », le vice secrétaire général du Jihad islamique, Ziyad Nakhalé, a
déclaré, s’adressant à tous ceux qui, en Cisjordanie, à Gaza, dans les
territoires occupés en 48 et dans l’exil, ont activement participé à cette
journée : « En ce jour béni, nous sommes debout, unis autour d’une
seule cause, nous proclamons tous ensemble que nous sommes avec nos héroïques
prisonniers qui ont transformé leurs corps en épées contre la tyrannie de
l’occupation et ses appareils sécuritaires, en défense de leur dignité et de
leur humanité, et pour en finir avec la persécution sioniste incessante de
notre peuple et la pratique des arrestations de nos combattants et de nos
combattantes.
Vos fils et vos frères ont livré leurs corps en signe de volonté, de
victoire et de sacrifice, pour affirmer au monde entier qu’ils sont déterminés
à vaincre la défaite, la peur et l’humiliation. Ils sont vainqueurs par leur
volonté contre l’hésitation et la compromission. Ils suivent une voie qu’ils
connaissent et qu’ils ont déjà empruntée et par laquelle ils ont déjà réalisé
des acquis énormes sur le chemin de la liberté, comme l’a fait le grand
combattant Khodr Adnane, les frères Bilal et Thaer et la sœur Hana’.
Aujourd’hui, il s’agit d’une nouvelle phase de la lutte et de la résistance, menée
par les chevaliers de ce peuple, qui s’élèvent au rang de symboles d’une
volonté inébranlable, Samer Issawi, Ayman Sharawneh, le dirigeant combattant
Tareq Qaadane, le dirigeant combattant Jaafar Izzidine et le combattant Youssef
Shaabane et le combattant Akram Rikhawi. Nous les nommons, un par un, car ils
méritent qu’on soit avec eux, et qu’on les aime, parce qu’ils sont notre âme.
Ils ont transformé la bataille des « ventres creux » en bataille de
la dignité et de la fierté face à Israël, et nous devons parler de la bataille
de la volonté, pour briser cette arrogance sioniste…
A notre grand peuple, ceux qui se tiennent aujourd’hui aux côtés de
leurs fils et frères combattants, doivent savoir qu’ils empruntent le chemin
vers l’unité de notre peuple sous la bannière de la lutte, et de ces épées
brandies face à Israël.. Que s’élargisse le mouvement de la solidarité jusqu’à
couvrir toute la Palestine et le monde… C’est là le critère de sérieux de ceux
qui parlent de l’unité du peuple et de la géographie.. Ces dirigeants
(prisonniers) sont une dette et un devoir que nous devons accomplir. Nous
devons nous mobiliser pour leur dignité. A cette occasion, nous appelons
l’ensemble du peuple palestinien et des peuples arabes à préserver un haut
degré de mobilisation aux côtés de la cause des prisonniers.
Quelles que soient les circonstances et les alliances maléfiques, la
volonté des peuples est indéniablement plus forte et plus puissance que celle
du geôlier qui emprisonne encore des milliers de nos héros. Hommage à tous
ceux-là qui dessinent, par leur ténacité, patience, fermeté et volonté, la
carte de la Palestine.
De son côté, le dirigeant Khaled al-Batch : « Le mouvement du
Jihad islamique ne restera pas inactif si l’un de nos prisonniers décède, suite
à la négligence médicale de l’occupation envers les prisonniers »,
appelant les organisations de la résistance à adopter une stratégie commune qui
inclut la libération de tous les prisonniers.
2 – La Croix Rouge Internationale accusée de collaboration avec l’entité sioniste
Le prisonnier libéré Fouad Razem, originaire de la ville d’al-Qods et
refoulé vers la bande de Gaza, lors de l’accord d’échange d’octobre 2011, a
nettement accusé le CICR de servir les intérêts de l’entité sioniste, au lieu
de se tenir à distance entre l’occupation et les prisonniers. Le CICR refuse de
soutenir la lutte des prisonniers grévistes de la faim alors qu’il avait
dénoncé la capture du soldat sioniste en 2006. Fouad Razem a indiqué le mutisme
du CICR quant à la grève des prisonniers, et son refus de dénoncer les
détentions administratives, qui s’apparentent à une torture psychologique et
qui visent à humilier le peuple palestinien. De plus, le CICR a été mis en
cause parce qu’il avait arraché les photos des prisonniers grévistes de la
faim, que les familles des prisonniers avaient accrochées devant son siège. En
colère, les familles ont décidé de boycotter les services du CICR, d’autant
plus, comme l’explique la prisonnière libérée Fatima Zekk, qu’il a toujours
appliqué les directives de l’occupation.
3 – Libéré
Le prisonnier Muhammad Abdallah Titi (41 ans) du camp de Balata, à
Nablus, à été libéré après avoir été détenu pendant 10 ans pour résistance à
l’occupation. Son frère Saoud (29 ans) est toujours prisonnier, condamné à 16
ans de prison. Les autorités carcérales ont refusé toute demande de rencontre
des deux frères, sauf pour une journée, dans la prison Ramon.
4 – Enfants prisonniers
Le bulletin mensuel de « Defence for Children International –
Palestine section » signale une augmentation de 9,6% du nombre des enfants
traduits devant les tribunaux militaires sionistes au mois de décembre, et une augmentation
de 9,5% des enfants arrêtés âgés entre 12 et 15 ans. En 2012, environ 600
enfants palestiniens ont été arrêtés par l’armée de l’occupation. Au mois
d’octobre 2012, Mujahed S. âgé de 17 ans, est arrêté au barrage militaire à
l’entrée de son village Beyta. Il est emmené au centre d’interrogatoire de
Jalameh et mis en isolement total pendant 29 jours. Adham D., âgé de 17 ans,
est arrêté à Nablus et emmené au même centre, et mis en isolement pendant 12
jours.
5 – L’Autorité Palestinienne de Ramallah poursuit les prisonniers libérés
Les services sécuritaires de l’AP ont arrêté le combattant libéré
Mu’tazz Faraj Abido, 33 ans, dans la ville d’al-Khalil, en Cisjordanie, de
manière sauvage et inhumaine, ne tenant pas compte de son handicap. Combattant
du mouvement du Jihad islamique, le prisonnier libéré Mu’tazz souffre d’un
handicap partiel depuis son arrestation en 2012 puis détention pendant 4 mois,
par les forces de l’occupation, qui avaient refusé de soigner ses
blessures. Malgré son handicap, Mu’tazz
a participé à toutes les manifestations de soutien aux prisonniers grévistes de
la faim.
6 – Intimidation et terreur
Les forces de l’occupation ont arrêté la mère d’un prisonnier
appartenant au mouvement du Jihad islamique, Jamila Afif Ubayd, 70 ans, de
‘Arraba, près de Jénine, ainsi que sa fille, lors de la visite du combattant
Abed Mahmoud Ubayd (33 ans) condamné à 27 ans de prison. Elles ont été
interdites de visite et la mère du prisonnier a été emmenée au centre
d’interrogatoire de Jamaleh. Quelques heures plus tard, elle est relâchée.
Les nombreuses incursions de forces spéciales dans les prisons de
l’occupation ont augmenté la tension entre prisonniers palestiniens et
autorités carcérales. Les résistants prisonniers commencent à s’organiser pour
mener une lutte et réclamer le respect des accords signés par l’Etat sioniste
lors de l’échange des prisonniers, en octobre 2011, avec l’Egypte. Tous les
points de l’accord sont en train d’être violés par l’occupation, l’isolement
des prisonniers, l’autorisation d’étudier, la fin de la répression,
l’arrestation des prisonniers libérés.
7 – Portrait
Nader Sadaqa est un combattant palestinien pour la liberté et la
libération de la Palestine. Il appartient à la communauté samaritaine (de
confession juive) qui vit à Nablus. Détenu depuis le 17 août 2004, en plein combat contre
l’occupation, il est condamné à 6 perpétuités et 38 ans, dans la prison de
Gilboa.
Samer appartient au Brigades Abu Ali Mustafa, du FPLP. Lors de
l’Intifada al-Aqsa, il rejoint la résistance armée, avec pour mot
d’ordre : « nous sommes « la montagne de feu » (nom
populaire de Nablus) et quiconque nous agresse, nous le réduisons en
cendres ». Il a dirigé et mené plusieurs opérations armées contre
l’occupation. Ses amis et notamment Samer Abou Siz, samaritain comme lui et prisonnier
libéré lors de l’accord d’échange en octobre 2011, reconnaissent qu’en prison,
le combattant Samer Sadaqa a toujours recherché l’unité avec toutes les
formations de la résistance, disant : « l’occupation nous attaque en
tant que peuple, et nous devons lui résister uni ».
La mère du combattant Sadaqa raconte que le jour de son arrestation, les
occupants ont manifesté une grande joie, et parce qu’il est de confession
juive, ils se sont défoulés contre « ce samaritain qui les défiait »,
lui faisant subir toutes sortes de tortures. Pour l’occupant, il s’agissait de
donner une leçon inoubliable aux Samaritains de la Palestine. Mais d’après les
souvenirs de sa mère, Samer répétait toujours : « leur volonté n’est
pas plus forte que notre patience et notre fermeté ».
8 – Solidarité
A Gaza et en Cisjordanie
Au cours d’une manifestation de solidarité avec les prisonniers
grévistes de la faim, à Arrabe, près de Jénine, sheikh Khodr Adnan a annoncé
que plusieurs prisonniers détenus dans la prison de Meggido ont entamé une
grève de la faim de trois jours en solidarité.
Les associations de solidarité organisent quotidiennement des sit-ins
devant les sièges de la Croix-Rouge, à Gaza et à Ramallah. Ces sit-ins sont
boudés par les médias internationaux et par une grande partie des médias
arabes. Les organisations de la résistance réunies dans un conseil pour la
solidarité avec les prisonniers réclament l’ouverture d’une enquête
internationale concernant la mort des détenus palestiniens, notamment le martyr
Abou Dhray, qui semble avoir été victime des essais pharmaceutiques sur les
prisonniers palestiniens.
Le FDLP installe des tentes de la solidarité avec
les prisonniers
Dans le camp de Ayn El Helwé, le FDLP a installé une tente de la
solidarité avec le prisonnier gréviste de la faim, Samer Issawi. Il a également
installé une tente à Wadi Zeina, dans le Chouf (Liban) appelant à un large
mouvement de solidarité pour faire pression sur l’Etat sioniste.
L’Autorité Palestinienne et les prisonniers
grévistes
Ira-t-elle jusqu’à réclamer une session du Conseil de sécurité de l’ONU
pour discuter de la gravité de la situation des prisonniers palestiniens ?
C’est ce que promet Issa Karakae, ministre aux affaires des prisonniers de l’AP
à Ramallah. Le ministre des AE de l’Autorité a adressé une lettre au président
du Conseil de sécurité réclamant « de punir Israël pour les actes
inhumains qu’il commet envers les prisonniers ».
A cours d’un rassemblement tenu à Ramallah, en soutien aux prisonniers,
Issa Qaraqe' a déclaré que les autorités égyptiennes font des efforts
importants pour la libération des prisonniers palestiniens grévistes de la
faim. Les autorités égyptiennes négocient à nouveau ce dossier avec l’occupant.
A Trablos, dans le nord du Liban, plusieurs initiatives de solidarité
avec la lutte des prisonniers palestiniens : un match de foot et une
journée de solidarité à l’école al-Nour, où les élèves ont écrit des messages
aux prisonniers grévistes.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire