Au moment où ce
bulletin était prêt pour être diffusé, nous avons appris le décès du martyr
Maysara Abu Hamdiyyé, à l’hôpital Soroka, dans le Naqab. Atteint de cancer, les
sionistes ont refusé de le soigner et même de le libérer, afin qu’il soit
soigné convenablement. Le martyre de Maysara Abu Hamdiyyé vient une nouvelle
fois mettre en évidence les mauvais traitements et les conditions désastreuses
dans les prisons de l’occupation.
I - Abolir la détention « administrative »
Le résistant Samer Issawi poursuit la grève de
la faim, réclamant sa libération immédiate. Plus de 260 jours déjà, et les
autorités de l’occupation sioniste négligent sciemment sa demande, comme elles
négligent de prendre en compte les multiples manifestations et rassemblements
en Palestine. Il est clair qu’elles ont calculé que son martyre n’entaînerait
pas une révolte palestinienne ni des réactions efficaces dans le monde. La
solidarité manifestée avec le résistant Samer Issawi, devenu le symbole de la
fermeté et du sacrifice consenti par le peuple palestinien pour sa liberté,
s’est étendue, sans cependant pouvoir peser sur la décision de l’occupation.
L’occupant s’appuie sur le soutien américain et européen et sur le silence de
l’ONU et de ses organismes, et prend en compte la situation déplorable dans les
pays arabes et les sommets de ses dirigeants, où la Palestine, que ce soit
al-Quds ou les prisonniers, ne représente que des paroles et des promesses.
En signe de solidarité
avec Samer Issawi, le militant argentin gréviste de la faim, Faysal Sergio
Tabia a demandé aux autorités sionistes de l’emprisonner à la place de Samer
Issawi. Le militant argentin est président de l’association islamique
internationale des droits de l’homme et mène depuis plusieurs semaines la grève
illimitée de la faim.
Pour
empêcher la popularisation de la lutte du résistant Samer Issawi, l’occupation
a interdit à sa mère de voyager et de rendre à Tunis, pour une conférence sur
les prisonniers. Mais par contre, la sœur du résistant, Shirine Issawi, a
réussi à parler par téléphone à la réunion organisée par le C.A.P. à Bordeaux, et
a rapporté les paroles de Samer Issawi, disant « « Mon état de santé se détériore gravement et mes souffrances
s’amplifient : un groupe de médecins dirigés par l’adjoint du directeur de la
prison m’ont prévenu que mon cœur risque de s’arrêter de battre à tout moment.
Cependant, je m'engage devant vous tous à ce
que mon état de santé n'affecte aucunement mes décisions : je suis plus que
jamais déterminé dans ma conviction.
Je suis contre l’enfermement et je continue
ma grève de la faim illimitée. Je ne retournerai jamais sur mes pas car ma vie
n’est pas plus chère que le sang des martyrs qui ont fait le sacrifice de leur
âme pour défendre la patrie de Palestine et le peuple palestinien.
Le combat est clair et sans ambiguïté aucune,
il ne s’agit point de symboles ou de slogans. C’est un combat pour la liberté.
C’est pourquoi je poursuis ma grève de la faim jusqu’à l’obtention de la
liberté. »
Le prisonnier Younes
al-Hroub, en grève de la faim depuis plus de 37 jours, a refusé la proposition
de l’occupation de l’éloigner vers Gaza en contrepartie de sa liberté. Il a
affirmé poursuivre sa lutte jusqu’à l’abolition de la détention
« administrative » dont il est victime.
2 – Statistiques
105 Palestiniens de la
ville d’al-Quds ont été arrêtés depuis le début de l’année 2013, selon le Club
des Prisonniers, dont 20 enfants. Mais il ne s’agit que du nombre de maqdisis
dont les dossiers ont été traités par le Club car en réalité, le chiffre est
plus important. 85 d’entre eux ont été accusés de résistance à l’occupation
(jets de pierre, participation aux manifestations, attaques contre des soldats
ou appartenance à une organisation).
35 enfants
palestiniens, âgés entre 13 et 17 ans, ont été arrêtés dans la ville occupée
d’al-Khalil pendant le mois de mars.
14 journalistes
palestiniens sont détenus dans les prisons de l’occupation, dont 6 depuis le
début de cette année. 14 députés et 3 anciens ministres de l’AP sont également
détenus. La plupart des députés sont des « détenus administratifs »,
mais Ahmad Saadate, secrétaire général du FPLP, a été condamné à 30 ans de
prison, Marwan Barghouty, appartenant au Fateh, a été condamné à la prison à
perpétuité + 40 ans et Jamal Tirawi (Fateh) à 30 ans de prison, ainsi que
Hassan Youssef (Hamas) à 28 mois.
3 – Arrestations et condamnations
Les deux membres de la
famille de Jaafar Izzidine, qui avait mené la grève illimitée de la faim contre
la détention administrative, ont été arrêtés. Assaad et Ahmad Izzidine, du
village de Arrabe dans la province de Jénine, sont toujours arrêtés (depuis le
22 mars), le tribunal de Salem ayant reporté leur « condamnation ».
L’occupant a arrêté
plusieurs dirigeants du mouvement Hamas dans la ville d’al-Khalil, dont des
prisonniers récemment libérés. Parmi eux, le député Mohammad Jamal Natché, qui
avait été libéré il y a trois mois.
L’occupant sioniste a
arrêté et placé en détention à domicile, la mère du prisonnier Rami Khanfar, condamné à 15 ans de prison,
Fathiya Khanfar, 58 ans. Malade, Fathiya Khanfar est en détention à Rahat, dans
le Naqab occupé en 1948, dans l’attente de passer devant un tribunal, prévu le
14 avril.
Le tribunal sioniste
de la ville occupée de Nazareth, en Galilée, a condamné le prisonnier libéré
syrien du Golan, Sadqi al-Miqt, à 14 jours de détention à domicile et une taxe
de 5000 shekels, et interdit de s’approcher d’un terrain de foot pendant 3
mois. Sidqi al-Miqt, résistant du Golan, avait passé 28 ans dans les geôles de
l’occupation, accusé d’avoir organisé la résistance armée dans le Golan occupé.
Il a récemment participé à la protestation populaire dans le Golan contre la
venue d’une équipe de foot « israélienne » au Golan, considérant que
cela signifiait l’annexion du Golan.
4 – Libération
Le résistant Issam
Abdel Qader Abu Hassan (38 ans) du village Yamoun dans la région de Jénine a
été libéré fin mars après avoir été incarcéré pendant 9 ans pour résistance à
l’occupation. Il a confirmé, dès son arrivée chez lui, que les forces de
l’occupation ont accentué la répression contre les prisonniers palestiniens et
qu’elles utilisent le dossier des prisonniers pour faire pression sur
l’Autorité palestinienne.
Le combattant Mohammad
Al Akhras, des Saraya al-Quds (branche armée du Jihad islamique), a été libéré
après 8 années de prison. Il fut arrêté en 2005 à l’est de la ville de Rafah.
Deux Maqdisis, Alaa
Ali et Azmi Askar ont été libérés fin mars après avoir été prisonniers pendant
respectivement 12 et 8 ans.
5 – prisonniers en danger
Le prisonnier
palestinien Maysara Abu Hamdiyé est en danger de mort. Ses camarades dans la
prison de Eshel dans le Naqab ont tiré la sonnette d’alarme : il a
perdu la capacité de se mouvoir et son état de santé se dégrade. Maysara Abu
Hamdiyé est atteint de cancer depuis quelques mois et les autorités sionistes
refusent sa libération, et procèdent à des expériences médicales sur son cas.
Depuis plusieurs mois, les associations de solidarité avec les prisonniers ont
réclamé sa libération afin qu’il puisse être soigné. Mais l’occupant refuse. Le
résistant et combattant du Hamas, Abbas Sayyed, a réclamé un mouvement puissant
de solidarité pour le faire libérer avant qu’il ne décède. Il a accusé les
autorités de l’occupation de procéder à un assassinat intentionnel et lent du
prisonnier Maysara. Il y a quelques jours, Maysara a été emmené à l’hôpital
Soroka dans le Naqab, il est toujours attaché, mais non soigné, d’après
l’avocat du club des prisonniers qui a réussi à le voir.
Lina Jarbouni, la
doyenne des prisonnières palestiniennes dans les geôles de l’occupation, subit
ces jours-ci une détérioration alarmante de son état de santé, selon ses
camarades de cellule. Mais les médecins de l’Etat de l’occupation ont refusé de
la soigner, car ils n’ont pas le temps, ont-ils dit à Lina. Elle ne peut plus
se lever et n’a pu rencontrer son avocat. Lin Jarbouni est détenue depuis le 18
avril 2002, pour appartenance au mouvement du Jihad islamique. Elle fut
« oubliée » lors de l’accord d’échange avec le soldat sioniste détenu
par la résistance en octobre 2011.
21 prisonniers détenus
dans la prison Echel de Beer Saba’ ont mené une grève de la faim pour réclamer
la libération immédiate du prisonnier malade Maysara Abu Hamdiyé et plusieurs
prisonniers atteints de cancer. L’occupant a envoyé son unité spécialisée dans
la répression contre les grévistes.
6 – Solidarité
Les actions de
solidarité se sont amplifiées dans le monde entier, sans cependant pouvoir
peser sur la « communauté internationale » ou l’Etat sioniste, qui
poursuit ses pratiques terroristes et inhumaines envers les Palestiniens, et
les prisonniers. A Paris, un rassemblement a eu lieu devant le siège de la
Croix-Rouge, auquel a participé le prisonnier libéré Mahmoud Sersek, de passage
dans la capitale française. Tous les jeudis, un rassemblement se tient à Gaza
devant le siège du CICR, pour rappeler à cet organisme international le sort
des prisonniers palestiniens et témoigner de l’inquiétude des familles
palestiniennes quant à la détérioration des conditions de détention.
Une asssociation
européenne de solidarité a déclaré le mois d’avril « mois de solidarité
avec les prisonniers palestiniens », d’autant plus que le 17 avril est
« la journée du prisonnier palestinien », journée de lutte célébrée
tous les ans.
Les services
sécuritaires de l’AP ont arrêté des prisonniers libérés : Khalil Halayka,
28 ans, libéré il y a moins d’un an, qui vit dans la province d’al-Khalil et
Mohammad Murr, 25 ans, de Yatta, libéré des prisons de l’occupation il y a un
mois.
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