« Al Hamdu Li Llah ! Ma fille a fait
ce qu’il fallait faire. J’avais aimé que Ashraqat vive des jours
meilleurs que ceux que nous avons vécus. Je suis très fier d’elle…
L’occupant ne nous a rien laissé, hormis le fait de résister, même au
moyen des ustensiles de cuisine, pour faire face à l’occupation et à sa
tyrannie » (le père de la martyre Ashraqat Qatnani (16 ans), ancien prisonnier).
L’Intifada al-Quds se poursuit. Malgré
les exécutions, les démolitions des maisons, les menaces d’expulsion,
les états de siège, les blocus de régions entières, les arrestations et
les tortures, les confiscations des corps des martyrs, pratiqués par les
dirigeants de l’entité sioniste et leurs forces militaires et civiles,
l’Intifada al-Quds reprend de plus belle, chaque fois que les sionistes
et leurs collaborateurs prévoient sa fin. La visite-éclair de John
Kerry, le ministre américain des affaires étrangères, n’a pu non plus
mettre fin à la révolte palestinienne, d’autant plus que ses
déclarations ont suscité la colère palestinienne, ayant accusé les
Palestiniens de « terrorisme », au lieu de s’en prendre à l’occupation
coloniale.
Si l’Intifada se poursuit, c’est parce
que ses causes sont toujours là (occupation, colonisation, répression)
et s’accentuent, les sionistes ne pensant qu’à sévir sauvagement , dans
une fuite en avant où ils espèrent gagner du terrain, malgré tout. La
colonisation se poursuit, notamment dans la région d’al-Quds et dans le
Naqab occupé en 48, et malgré l’échec du partage officiel de la mosquée
al-Aqsa, les colons protégés par la police sioniste ne cessent de la
profaner, pendant que des fidèles sont interdits d’y entrer. Pensant
pouvoir mettre à profit le climat international après les attentats
terroristes à Paris, la direction sioniste a interdit le « mouvement
islamique – branche nord » et 17 organisations sociales, médiatiques et
de protection du patrimoine palestinien dans la partie de la Palestine
occupée en 48. Mais l’unité des Palestiniens, que ce soit dans les
territoires occupés en 48 ou ailleurs, a montré aux sionistes et à leurs
stratèges que le peuple palestinien ne permettra pas d’isoler ni un
mouvement, ni une région, ni une personnalité.
C’est bien l’unité palestinienne qui est
la principale réalisation de l’Intifada. Unité entre les divers
territoires occupés (67 et 48), entre les organisations et les partis
autour de l’Intifada, unité du peuple palestinien (dans les territoires
occupés et dans leur exil forcé). Même les officiels de l’Autorité
palestinienne, comme Ahmad Qray’e, sont obligés de tenir un langage
« fort » face à l’occupation, qui ne leur laisse aucun espoir pour
poursuivre la voie de la négociation. Cette unité dans la lutte ne peut
cependant masquer les divergences quant à l’objectif que certains
recherchent, ni les moyens que d’autres utilisent, ni la capacité des
uns et des autres à mobiliser et à participer à la lutte. Mais tant que
les opérations et les affrontements se poursuivent, la voix reste celle
de l’Intifada qui est en mesure d’estomper peu à peu les divisions,
comme l’a exprimé et souhaité le mouvement du Jihad islamique en
Palestine. Ce dernier est de plus en plus populaire, comme l’a montré un
sondage effectué par « l’institut de recherche et d’études al-Watan »
en Palestine, autour de l’Intifada al-Quds : 72% des personnes
interrogées soutiennent la poursuite de l’Intifada, et 67,4% jugent
nécessaire de former une direction nationale unifiée. Concernant
l’action des organisations palestiniennes, 48,8% des personnes
interrogées sont satisfaites du mouvement du Jihad islamique en
Palestine, qui obtient le plus grand nombre de voix parmi les
organisations citées, et sur le plan médiatique, la chaîne « Falastin
al-Yom » obtient la préférence pour sa couverture des événements en
Palestine, à cause précisément de leur attitude et leur ton unitaires.
Martyrs palestiniens tombés depuis mi-novembre :
87 – Ahmad Abu Aysh, 28 ans (Ramallah
16/11) ; 88 – Layth Manasra, 21 ans (Ramallah, 16/11) ; 89 – Mohammad
Saleh, 24 ans (Ramallah 17/11) ; 90 - Shadi Rateb Arafa, 26 ans
(al-Khalil, 19/11) ; 91 – Mahmoud Alayan, 22 ans (Anata, 19/11) ; 92 –
Shadi Khassib, 32 ans (Ramallah, 22/11) ; 93 –Ashraqat Qatnani, 16 ans
(Nablus, 22/11); 94 - Issam Thawabta, 31 ans (Bayt Fujjar, 22/11) ; 95
– Hadil Awad, 16 ans (al-Quds, 23/11) 96 - Alaa Hashash, 16 ans
(Nablus, 23/11) ; 97 - Jamal Taha, 22 ans (Qatana, 23/11) ; 98 -
Mohammad Shawbaki, 21 ans (al-Khalil, 25/11) ; 99 – Ibrahim Daoud, 16
ans (Ramallah 25/11) ; 100 – Khaled Jawabra, 19 ans (al-Khalil 26/11) ;
101 – Samer Sarissi, 51 ans (Jénine, 26/11) ; 102 – Yahya Taha, 21 ans
(Qatana, 26/11) ; 103 – Umar Za’aqiq, 18 ans ( Bayt Ummar al-Khalil,
27/11) ; 104 - Fadi Khassib, 25 ans (Bir Nabala Ramallah, 27/11) ; 105 –
Bassim Salah, 38 ans (Nablus, 29/11) ; 106 - Ayman Abbassi, 17 ans
(Selwan, al-Quds, 29/11) – 107 – Maram Hassouna, 20 ans (Tulkarm,
1/12) ; 108 – Ma’man al-Khatib, 16 ans (Bayt Laham, 1/12).
Résistance palestinienne et crimes sionistes
Plusieurs opérations ont été menées par
les résistants palestiniens, souvent très jeunes, en attaquant au
couteau et à la voiture des colons et des soldats de l’occupation, sur
des intersections de routes, devant des barrages installés par
l’occupant ou dans des villes ou des colonies (Kiriat Gat) situées en
Palestine occupée en 48. La participation de la région nord de la
Cisjordanie, notamment de la région de Nablus, témoigne de l’extension
de l’Intifada à toute la Cisjordanie, garantie de sa durée. Dans la
région de Tulkarm, les étudiants de l’Institut Khaddouri affrontent
régulièrement les soldats de l’occupation qui en ont arrêté des dizaines
et blessé tout autant, et la région de Qalqylia assiste à des
affrontements réguliers entre les Palestiniens et l’occupant. Il faut
noter la combativité des réfugiés des camps palestiniens de la
Cisjordanie, et notamment du camp de Qalandia, où des affrontements ont
eu lieu à plusieurs reprises, et où des martyrs sont tombés, et où les
sionistes mènent régulièrement des incursions brutales pour arrêter les
jeunes et détruire les maisons.
Dans la ville d’al-Quds, outre les
fidèles qui continuent à protester devant la mosquée al-Aqsa et dans la
vieille ville contre leur interdiction de prier dans la mosquée, les
opérations se poursuivent, de même que les affrontements entre la
population et les forces sionistes, malgré l’isolement des bourgs et
quartiers par des blocs de ciment ou des barrages. Les affrontements
entre les jeunes insurgés et les sionistes se poursuivent en plusieurs
endroits, en Cisjordanie, dans les bourgs d’al-Quds, près du barrage
« frontalier » qui ronge les terres de la bande de Gaza, et dans les
territoires occupés en 48, où la décision d’interdire le mouvement
islamique – branche nord et 17 organismes civils a provoqué la colère,
les journées de grève et les manifestations. Dans les camps de réfugiés
palestiniens dans l’exil forcé, éloignés de tout affrontement avec les
sionistes, les nombreuses manifestations internes dans les camps, les
rassemblements et des initiatives de soutien à l’Intifada attestent de
l’unité palestinienne, par delà les divergences idéologiques et
politiques.
Le nombre de sionistes tués a dépassé la
vingtaine, depuis le début de l’Intifada al-Aqsa en octobre dernier, et
l’occupant a dénombré plus de 300 blessés, graves ou légers, par suite
des opérations de la résistance. Celles-ci comprennent, outre les coups
de poignard et l’écrasement par voiture, les jets de pierre et de
cocktails molotov et les tirs de feu.
Les organisations nationales et
islamiques palestiniennes essaient de structurer la révolte, en appelant
à des manifestations et affrontements aux points de « rencontre » avec
l’occupant, souvent les vendredis, comme pour la journée de mobilisation
pour récupérer les corps des martyrs, qui s’est déroulée le vendredi 27
novembre, ou la journée de mobilisation en solidarité avec l’enfant
prisonnier Ahmad Manasra, dont l’histoire résume la sauvagerie de
l’envahisseur. Dans la bande de Gaza, les manifestations regroupent la
plupart des formations de la résistance et les rassemblements
hebdomadaires devant le siège du CICR maintiennent la mobilisation sur
une des questions les plus cruciales du mouvement de libération
palestinien, celle des prisonniers.
Dans les territoires occupés en 48
dénommés « Israël », l’interdiction du mouvement islamique – branche
nord et 17 institutions sociales a suscité la colère des Palestiniens.
Le Haut comité de suivi des masses arabes, qui rassemble tous les
partis, les maires des villes, bourgs et villages palestiniens et les
associations, a décidé une journée de grève générale, suivie d’un
ensemble de manifestations locales, et une manifestation générale qui a
eu lieu à Umm al-Fahem, et qui a rassemblé près de 50.000 Palestiniens
de l’intérieur. La mobilisation se poursuit jusqu’à la levée de
l’interdiction. De nombreuses initiatives sont prises, dont celle des
étudiants de « Abna’ al-Balad » qui ont gelé leur inscription à
l’université de Haïfa, pour protester contre l’interdiction du mouvement
islamique.
Les crimes sionistes se multiplient . La
plupart des Palestiniens assassinés l’ont été de sang-froid, les
militaires n’ont même pas envisagé de blesser et d’arrêter les
Palestiniens « suspectés » ( ?) de vouloir mener une opération. Mais
même lorsqu’ils sont arrêtés ou blessés, gisant au sol, l’occupant, que
ce soit les soldats ou bien les colons, les ont exécutés, croyant
pouvoir arrêter l’Intifada de cette manière et dissuader les jeunes de
les attaquer. Non seulement l’occupant refuse de soigner les blessés,
mais il interdit aux ambulances du Croissant Rouge Palestinien de
parvenir jusqu’à eux, les abandonnant au sol jusqu’à se vider de leur
sang, ce qui correspond également à des exécutions. De plus, une
campagne virulente contre le Croissant Rouge palestinien, contre la
presse et les médias palestiniens, est menée par l’institution sioniste,
qui les accuse de soutenir les insurgés et d’inciter « à la haine ». Le
Croissant-Rouge palestinien a signalé que l’occupant a mené 277
agressions sur ses équipes depuis début octobre. Il a blessé 131
secouristes et endommagé 76 ambulances, et interdit 70 fois à leurs
équipes de secourir des blessés. Et l’occupant a fermé trois stations
radiophoniques à al-Khalil pour « incitation » et menacé d’autres
situées dans d’autres villes, si elles ne modifiaient pas leur ton.
Les hordes de colons menacent les
Palestiniens, tout en saccageant leurs voitures, leurs biens et leurs
champs. Dans le nord, aux abords de Nablus, les colons ont menacé les
familles de subir le même sort que la famille Dawabche, immolée vive par
des colons que l’entité sioniste a refusé de poursuivre. Dans le reste
de la Palestine, les colons écrasent les Palestiniens (bébé de 2 ans
blessé suite à une tentative d’écrasement près de Beer Nabala, le 15
novembre), les attaquent par bandes dans les rues, essaient de kidnapper
des enfants et des jeunes, actes ignorés par la majorité des médias
occidentaux. Dans la ville d’al-Khalil, les soldats sionistes ont mené
des incursions dans les écoles et les maternelles, pour arrêter des
enfants, âgés de moins de 10 ans, accusés de lancer des pierres.
Plusieurs de ces enfants arrêtés ont été relâchés ensuite, mais emmenés
dans les centres d’interrogatoire situés dans les colonies et interrogés
en l’absence de leurs parents.
Pour compléter le tableau de la
répression coloniale, les membres du Knesset sioniste ont approuvé un
projet de loi autorisant à détenir des enfants âgés de moins de 14 ans,
dans des centres « spécialisés ». Des dirigeants tels que Liberman
appellent à assassiner des dirigeants de la résistance, à envahir la
Cisjordanie, à expulser les familles des résistants, à supprimer les
autorisations de travail dans les territoires occupés en 48 et les
colonies en Cisjordanie, fournis par l’occupant. Chaque jour, les appels
hystériques des dirigeants de cette entité coloniale montrent leur
impuissance à enrayer la révolte palestinienne, ce qu’ont d’ailleurs
confirmé le chef militaire de l’entité et son premier ministre, qui ont
affirmé qu’il devient de plus en plus difficile de contenir la révolte,
surtout lorsque les attaques sont menées en solitaires et ne sont pas
préparées.
Pour les sionistes, tout acte
palestinien, à moins de collaborer, est passible de sauvagerie
(arrestation ou exécution). Le bras de la répression s’est étendu
jusqu’aux territoires occupés en 48 où des Palestiniens ont été arrêtés
pour avoir diffusé les nouvelles de l’Intifada et des vidéos
« subversives » sur leurs pages facebook et récemment, 12 Palestiniens
ont été arrêtés à Haïfa, accusés de détention d’armes. Dans la ville
d’al-Quds, où les divers quartiers palestiniens ont été quadrillés,
l’institution sioniste a envoyé l’unité de police, Mabat 2000, chargée
de la surveillance technologique, qui a installé 400 caméras dans les
divers quartiers.
L’utilisation par l’entité coloniale des
« musta’ribin » (unités spécialisées pour infiltrer et assassiner) dans
les manifestations et rassemblements palestiniens rappelle ce qui
s’était déjà passé durant la première Intifada. Ces « escadrons de la
mort » infiltrent les manifestants mais ces derniers commencent à les
repérer, par la manière dont ils laissent tomber leurs chemises, pour
cacher leurs armes. Ces escadrons sont responsables de l’assassinat de
Abdallah Shalaldeh et de l’enlèvement de Azzam Shalaldeh, dans l’hôpital
public d’al-Khalil, où 8 membres de leurs unités ont pénétré en force,
faisant croire à une urgence médicale.
L’appareil sioniste a arrêté plus de
2400 Palestiniens depuis le début de l’Intifada, dont la moitié sont des
mineurs, principalement de la région d’al-Khalil. Il a également arrêté
des dizaines de Palestiniens considérés comme « meneurs » de
l’Intifada, des dirigeants d’organisations comme Omar Barghouty, ancien
prisonnier libéré, âgé de 62 ans. Il était recherché par les sionistes
depuis le 22 octobre dernier, lorsqu’ils ont investi l’hôpital public à
Ramallah, où il était soigné. Les sionistes ont arrêté ses enfants et
menacé d’arrêter son épouse s’il ne se rendait pas aux forces de
l’occupation. Les sionistes ont également arrêté un dirigeant du
mouvement du Jihad islamique en Palestine, Wahid Abu Maria, dans la
région d’al-Khalil, ancien prisonnier libéré, qui avait mené la grève de
la faim contre la détention administrative et que les sionistes
tiennent en partie responsable de l’extension de la révolte dans la
région d’al-Khalil.
Accusant les transports routiers de la
ville de Nablus de transporter les manifestants jusqu’au barrage de
Huwwara, les sionistes ont confisqué 8 bus de la compagnie Al-Tamimi.
Dans la ville d’al-Quds
La municipalité de l’occupation poursuit
les bourgs palestiniens, notamment les boutiques et les petits
commerces, pour les fragiliser et les obliger à fermer. C’est l’objectif
visé par la multiplication des impôts et des contraventions qui
pleuvent incessamment.
Sous le prétexte de rechercher les
lanceurs de pierre, les forces sionistes mènent des incursions dans les
clubs de sport comme dans les écoles et les centres sociaux, laissant
derrière elles des dégâts matériels importants. Le club de Al-Tur a été
la cible de la terreur sioniste, où du matériel a été confisqué.
Le théâtre madissi al-Hakawati a reçu la
menace de fermeture par l’occupation, qui poursuit l’épuration
ethnico-religieuse de la ville d’al-Quds. Depuis l’occupation de la
partie Est de la ville en 1967, et notamment depuis l’Intifada al-Aqsa
en 2000, l’occupant a fermé des dizaines de lieux culturels
palestiniens.
Les hordes de colons poursuivent la
profanation de la mosquée al-Aqsa, quotidiennement, rassemblant entre 30
et 100 colons à chaque fois. Elles ont mené une marche nocturne le 11
novembre, autour des portes de la vieille ville, donnant l’occasion aux
forces de l’occupation de fermer certaines zones.
Les forces de l’occupation ont agressé
les Maqdissies inscrites sur la liste « noire », c’st-à-dire interdites
d’entrée dans la mosquée. L’occupant a interdit à sheikh Abdel Rahman
Bkayrat d’entrer dans la mosquée pour trois mois.
Parmi les 17 institutions interdites par
l’occupant, figure l’agence de presse maqdissie Qpress, très active
pour informer sur la situation dans al-Quds. L’occupant montre une fois
de plus qu’il craint les médias qui rapporte la vérité.
Des affrontements ont eu lieu aux abords
du camp de She’fat, le 12 novembre, à la sortie des élèves des écoles,
lorsque le barrage des sionistes a été fermé pour les empêcher de
passer.
Une manifestation de la population de
Jabal al-Mukabbir a eu lieu le 13 novembre pour réclamer la récupération
des corps de 11 martyrs maqdissis et la suppression des blocs de béton
qui encerclent le bourg.
Colonisation et purification ethnico-religieuse
Les dirigeants sionistes poursuivent la
colonisation dans la ville occupée d’al-Quds. Netanyahu a approuvé le
plan de construction de 454 unités de logement colonial dans la colonie
de « Ramat Shlomo » et la colonie « Ramot ». Ces colonies sont
implantées au nord de la ville occupée sur des terres considérées
palestiniennes par les résolutions internationales.
Un tribunal sioniste a ordonné la
démolition de deux appartements dans la partie Est de la ville
d’al-Quds, sous le prétexte qu’ils ont été construits sans permis. Ces
appartements construits depuis 21 ans, appartiennent à la famille Siyam.
A Silwan, l’occupant a délivré des avis de démolition pour 10
appartements et autres bâtiments. Dans la vallée du Jourdain, menacée
par l’épuration ethnique totale, les soldats sionistes ont confisqué des
tentes et des puits d’eau, et en ont détruit d’autres, pour empêcher
les Palestiniens d’y vivre.
Dans la région du Naqab, située au sud de la Palestine occupée en 48, le village non reconnu d’Al-Araqib a été visé pour la 91ème
fois par la destruction. Les sionistes prévoient la construction de
plusieurs colonies, ayant pour objectif la judaïsation entière de la
région.
L’occupant a mené des travaux de
démolition sur des centaines de dunums cultivables en vue de construire
une colonie, au nord- ouest de Ramallah, sur les terres du village
al-Mazraa al-gharbiya. Le village est entouré par la colonie Telmond et
une caserne militaire.
Déclarations et communiqués
Les événements marquants de ces deux
semaines sont l’interdiction du Mouvement Islamique – Branche nord,
dirigée par sheikh Raed Salah, par la direction sioniste, la visite de
John Kerry, le ministre américain des Affaires Etrangères, en Palestine
occupée et sa rencontre avec Netanyahu et Mahmoud Abbas, et
l’intensification de l’Intifada al-Quds.
-Sheikh Khodr Adnan a appelé à la
reconstruction des maisons démolies par l’occupant, en signe de
résistance. Il a rappelé que la démolition des maisons vise à affaiblir
les citoyens palestiniens, et c’est pourquoi il faut résister en les
reconstruisant.
-Ripostant aux vagues d’arrestations
menées par l’occupant, sheikh Khodr Adnan a rappelé que ces
arrestations, qui touchent notamment les prisonniers libérés, sont signe
de défaite de l’ennemi, qui ne parvient pas à stopper l’Intifada. Il a
ajouté qu’il ne fallait pas s’attendre à ce que le gouvernement
Netanyahu accorde quelque chose, car les droits s’arrachent.
-Le FPLP a dénoncé la répression
sioniste visant ses membres dans les camps palestiniens de la
Cisjordanie (Dhayshé, Ayda et She’fat), dans un communiqué du 19
novembre.
-Dr. Jamal Amrou, membre du haut conseil
islamique dans al-Quds a déclaré que l’interdiction du mouvement
islamique – branche nord est un pas supplémentaire dans la
neutralisation par les sionistes de toutes les parties ayant un lien
avec la mosquée al-Aqsa.
-Ismaël Haniyé, adjoint du chef du
bureau politique du mouvement Hamas, a déclaré qu’il est nécessaire de
poursuivre la pression sur l’occupant pour récupérer les corps des
martyrs. Il a ajouté : « Nos martyrs sont notre fierté et la fierté de
la nation, nous ne les oublierons pas, notamment les femmes et les
jeunes filles de Palestine ».
-Il a également déclaré que l’Intifada a
fait échec à la théorie sioniste de la dissuassion et que l’Intifada
n’a pas encore montré tout ce qu’elle peut faire.
-Manuel Msallam, membre du conseil
islamo-chrétien pour le soutien aux lieux saints a déclaré que
l’Intifada al-Quds est bénie, car elle maintient vive la question
palestinienne. Il a affirmé que « L’Intifada est comme le poumon dont a
besoin l’humain pour respirer, la patrie a besoin d’un poumon,
l’intifada est nécessaire pour réclamer les droits palestiniens ».
-A l’occasion de la commémoration de la
décision de partage de la Palestine, le 29 novembre 1947, le mouvement
du Jihad islamique en Palestine a publié un communiqué affirmant que la
terre de Palestine est une et indivisible, et toutes les décisions ayant
entraîné l’occupation par les sionistes sont nulles. Il a ajouté que
l’Intifada bénie montre que les ayant-droits sur cette terre
n’abandonneront pas leurs droits, et que l’insistance de cette nouvelle
génération est encore plus ferme pour récupérer la terre et le droit.
-Le Mouvement du Jihad islamique dénonce
dans un communiqué, la poignée de main entre le président de l’Autorité
palestinienne, Mahmoud Abbas et le premier ministre sioniste, à Paris,
lors de la conférence sur l’environnement. Tout en considérant ce geste
déplacé et humiliant pour les familles des martyrs tombés au cours de
l’Intifada, le mouvement craint que ce geste ne soit une introduction à
des rencontres et négociations prochaines.
Analyses
1-Ahmad Sadeq (éditorialiste dans
al-Istiqlal, Gaza, Palestine) a écrit : « je ne pense pas qu’il y a un
Etat dans le monde qui blesse un individu et qui le laisse saigner
jusqu’à sa mort, mis à part cette horrible occupation sioniste, qui tire
sur le Palestinien, qu’il soit jeune, enfant, fille, ou même vieillard,
et qui le laisse des heures perdre son sang jusqu’à ce qu’il meurt. Le
crime sioniste a atteint son paroxysme, et les moyens de tuer témoignent
du nazisme et du danger que représente cette entité. »
2-Dr. Walid Qitati, de Gaza, écrit à
propos de la crise existentielle de l’entité sioniste, soulignant que
cette entité a relié la sécurité à l’invasion des colons et à la
colonisation, qui sont les trois éléments permettant le maintien du
projet sioniste en Palestine. Cela s’applique également aux colonies
implantées en Cisjordanie, qui sont utilisées pour assurer la sécurité
et la domination militaire de la Cisjordanie, pour élargir les colonies
et accueillir d’autres colons. C’est pourquoi la stratégie de la
résistance globale doit frapper la principale assise sur laquelle
s’appuie l’entité coloniale, qui est la sécurité. Cette stratégie a
réussi à Gaza, de laquelle se sont retirés les sionistes et où ils ont
démantelé leurs colonies. Malgré la différence du point de vue
stratégique et religieux entre la Cisjordanie et Gaza, dans la doctrine
sioniste, la libération de la Cisjordanie est possible et réaliste si la
résistance à l’occupation devient globale et se manifeste sous divers
aspects (économiques, politiques, médiatiques) aux côtés de la
résistance, pour parvenir à mettre l’occupant dans une impasse
sécuritaire, qui pourrait menacer toute son existence. Il se retirerait
de la Cisjordanie pour maintenir sa présence en Palestine occupée en 48,
jusqu’à une date ultérieure. Dans ce cas seulement, lorsque l’entité
sioniste se sentira en crise existentielle, elle se retirera de la
Cisjordanie. Avant d’y arriver, la route est longue, semée de
sacrifices, de martyrs, de blessés, de détenus, de maisons démolies et
de familles en désastre. Mais nous n’avons pas d’autres chemins.
3- Concernant la visite de Kerry en
Palestine occupée, Hani Masri a résumé en quelques phrases ce qu’en ont
pensé toutes les organisations de la résistance palestinienne, à savoir
que Kerry est venu pour essayer de trouver une voie d’entente entre
l’Autorité palestinienne et l’entité sioniste, pour retrouver le calme
qui régnait plus ou moins avant le début de l’Intifada. Et il a
lamentablement échoué. N’ayant rien d’autres à proposer, puisque les USA
ne souhaitent pas ouvrir la voie des négociations, pour l’instant,
Kerry est reparti bredouille.
Solidarité et défections
Si la république islamique en Iran et le
Hezbollah n’ont pas manqué une occasion pour affirmer leur solidarité
avec le peuple palestinien en lutte et l’Intifada al-Aqsa, que ce soit
dans des conférences ou des allocutions télévisées, sayyid Hassan
Nasrullah, secrétaire général du Hezbollah, a tenu à s’entretenir avec
le père de la martyre Ashraqat Qatnani, 16 ans, exécutée par un colon,
affirmant que la martyre occupe dans son cœur une place aussi importante
que son fils martyr Hadi. Ce geste symbolique traduit le soutien
indefectible du Hezbollah et de sa direction à la lutte palestinienne.
Le soutien du peuple algérien, qui se manifeste quotidiennement de mille
manières et mille voies, n’a pas cessé depuis le début de l’Intifada,
comme le soutien affirmé par les peuples en Tunisie, au Maroc, au Liban,
qui ont assisté à des dizaines de manifestations et de rassemblements,
malgré la situation critique de certains pays. En Jordanie, les
antisionistes poursuivent leurs rassemblements hebdomadaires commencés
il y a quelques années, pour réclamer la fermeture de l’ambassade
sioniste et l’expulsion de l’ambassadeur. En Turquie, les dirigeants ont
affirmé leur solidarité avec le peuple palestinien.
D’autre part, il semble bien que le
régime jordanien ait approuvé la décision sioniste d’interdire le
mouvement islamique – branche nord, présidé par sheikh Raed Salah, comme
l’a sous-entendu ce dernier, qui a accusé « un régime arabe » ayant
participé à l’entente Kerry –Netanyahu concernant la mosquée al-Aqsa.
Le prince saoudien Turki al-Fayçal a
accordé une interview au quotidien sioniste Haaretz, qui n’est pas à son
premier geste de normalisation avec l’occupant. Il y déclare œuvrer
pour la « paix » avec l’entité sioniste. Selon un média arabe, le
milliardaire saoudien al-Walid bin Talal aurait déclaré qu’il soutenait
les occupants sionistes face au peuple palestinien.
Les Emirats arabes unis auraient accepté
d’échanger une mission diplomatique avec l’entité coloniale, en cette
fin de mois de novembre, selon les journaux sionistes.
Contrairement à son précédesseur, le
chef de l’Eglise copte a accepté de se rendre dans al-Quds occupée, sous
occupation sioniste. L’Eglise copte avait maintenu jusque là une
attitude de refus systématique de normaliser les relations avec
l’occupant.
Dans la presse sioniste :
Dans Haaretz, la présidente du Bloc « le
camp sioniste » au Knesset, Mirav Mikalei écrit le 17/11/2015 que le
monde entier devrait s’unir pour combattre Daech. Concernant la
Palestine, elle conseille d’avancer vers un règlement de la question
palestinienne, car « le désespoir et la démoralisation aident le
terrorisme daechien ». Daech, plus que jamais, a transformé le règlement
avec les Palestiniens en élément stratégique important pour la sécurité
d’Israël et de ses citoyens. « Pour faire partie de la guerre contre
Daech, et du monde occidental, et de cette alliance, Israël doit avancer
vers un règlement politique avec les Palestiniens ».
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