« Baha’ a innové
dans sa vie comme dans sa manière de résister…. Il pourrait être un exemple
pour les jeunes sur
la voie de la nouvelle résistance, une voie philosophique innovante qui refuse
l’humiliation. Il n’a manqué de rien et n’a pas eu d’échec dans sa vie
sentimentale, et les conditions matérielles sont correctes. Au cours de ma
vie, je n’ai pas souvenir de l’avoir vu triste » (le père du martyr Baha’ Alayan, 22 ans).
La sauvagerie de l’entité sioniste n’y change rien : l’Intifada al-Quds se poursuit et prend de l’ampleur en associant d’autres régions, d’autres camps de réfugiés et d’autres acteurs. Malgré l’attitude attentiste de l’Autorité palestinienne, qui poursuit l’arrestation de militants palestiniens en Cisjordanie, appartenant notamment au courant islamiste (Hamas et Jihad islamique), la révolte du peuple palestinien contre l’occupant se développe et les opérations menées par les résistants deviennent de plus en plus efficaces, d’après les aveux de la direction sioniste, qui déplore une fois encore que la répression (exécution, tirs à balles réelles, démolition des maisons, poursuites et arrestations, kidnapping des corps des martyrs) n’a aucun effet sur l’Intifada al-Quds. Au contraire, la population s’organise pour faire face à la fureur répressive de l’occupant : reconstruction ou ré-installation des familles visées par la démolition des maisons, réclamation des corps des martyrs, et dans les prisons, le mouvement de protestation reprend peu à peu par des grèves sporadiques. Dans al-Quds, al-Naqab et Al-Aghwar, la politique de purification ethnico-religieuse se poursuit, les sionistes se sentant protégés par la communauté internationale. Quelques critiques venant des Etats-Unis ou de l’ONU ne changeront rien, pour eux, malgré le progrès de la campagne de boycott de l’entité coloniale et de ses produits dans le monde.
Les
martyrs palestiniens continuent à tomber, exécutés de sang-froid par les sionistes.
Le nombre des blessés par balles tirés par l’armée ou ses colons a sensiblement
augmenté. Le nombre des prisonniers augmente à toute allure, et les sionistes
ont ouvert une fois encore des centres de détention insalubres qu’ils avaient
fermés, non à cause de leur insalubrité, mais à cause de la diminution du
nombre de prisonniers, après 2011. La vague d’arrestations rappelle les
premiers mois de l’Intifada de 1987. Mais aucune Intifada ne ressemble à l’autre :
celle d’aujourd’hui a d’abord tiré les leçons des précédentes et se déroule
après des années de destruction systmétique par l’occupant du tissu politique,
économique et social de la Palestine occupée. Sans direction politique
apparente, sans objectif précis déclaré, sans organisation solide sur le
terrain, et malgré le pessimisme des analystes, habitués à ne voir que des
catégories clairement fixées, les Palestiniens poursuivent l’Intifada al-Quds,
leur révolte, avec l’aide de Dieu et implicitement encouragés par un peuple en
entier, qui a retrouvé sa voie.
Martyrs palestiniens tombés depuis mi-novembre :
109 – Taher Fanoun (al-Khalil, 19 ans), 3/12 ; 110 – Mostafa
Fadel Fanoun (al-Khalil, 16 ans), 3/12 ; 111 – Mazen Oreibi
(al-Quds, 36 ans ) 3/12 ; 112 – Izzidine Raddad (Tulkarm, 21 ans),
3/12 ; 113 – Anas Hammad (Selwad, 21 ans) 4/12; 114 - Abdel
Rahman Barghouty (Ramallah, 27 ans) 4/12 ; 115 – Ihab Meswada,
(Al-Khalil, 18 ans) 6/12 ; 116 -
Omar Skafi (Beit Hanina, al-Quds, 21 ans), 6/12 ; 117 - Malek Shahine
(Camp Dhayshe, 20 ans), 8/12 ; 118 –Abdel Rahman Meswada
(al-Khalil, 21 ans) 9/12 ; 119 - Uday Irshid (22 ans, al-Khalil),
11/12 ; 120 - Issa Horoub (60 ans, al-Khalil) 11/12; 121
– Sami Madi (Gaza, 41 ans), 11/12 ; 122 – Abdel Muhsen
Hassouna (21 ans, Beit Hanina) 14/12 ; 123 – Samah Abdel Mu’min
(Nablus, 19 ans) 16/12 ; 124 – Ahmad Jahajha (Qalandia,
al-Quds, 21 ans) 11/12 ; 125 - Hikmat Hamdan (Bireh ) ; 126
– Abdullah Nassasra (Beit Furik, 15 ans ) 17/12 ; 127 – Mahmoud al-Agha
(Khan Younes, Gaza, 22 ans) 18/12 ; 128 – Mohammad Ayad (Selwad, 20
ans) 18/12 ; 129 – Nash’at Asfour (Sinjel, Ramallah 33 ans) 18/12 ;
Résistance palestinienne et crimes sionistes :
Les
résistants palestiniens poursuivent leurs attaques contre les sionistes, là où
ils peuvent les atteindre. La dernière opération menée par le résistant Mahmoud
Bisharat, du village Tamun, entre Nablus et Jénine, s’est déroulée dans la
colonie Ra’nana, dans les territoires palestiniens occupés en 48. Le résistant, gravement blessé, a été arrêté,
et son acte de bravoure a blessé 3 sionistes, dont un gravement. Presque tous
les jours, les résistants palestiniens mènent des opérations de ce genre, que
ce soit aux barrages installés par les sionistes en Cisjordanie, ou dans les
rues et les routes de contournement réservés aux colons. De nouvelles « armes »
sont utilisées, les rayons laser envoyés dans les yeux des colons, sur les
routes de contournement, où ces derniers perdent le contrôle de leurs voitures.
Selon les médias sionistes, ce genre d’armes devient de plus en plus courant
parmi les Palestiniens et les services de renseignements sionistes sont
incapables d’y mettre fin.
D’autres
résistants utilisent les armes à feu, comme dans l’opération ayant blessé deux
colons, le 9 décembre, dans la région de Tulkarm. Les résistants ont réussi à
prendre la fuite. Le résistant ayant écrasé 4 soldats sionistes au sud de
Nablus a également réussi à prendre la fuite, le 9 décembre.
Mais
la résistance, ce sont aussi les affrontements quotidiens entre les jeunes,
principalement des camps palestiniens, et les soldats et colons sionistes, et
dans les bourgs de la ville occupée d’al-Quds. Les étudiants de Tulkarm
poursuivent leurs manifestations contre les barrages et ses soldats et
utilisent pour leur défense les bouteilles incendiaires. Le bourg de Selwad,
près de Ramallah, a vaillamment résisté aux incursions de l’occupant. Deux
soldats ont été blessés lors de l’incursion de l’armée sioniste dans le bourg
de Anata, au nord-est d’al-Quds, où des affrontements ont eu lieu. Les journées
du vendredi sont toujours les moments les plus intenses pour les résistants et
les manifestants, notamment dans la bande de Gaza, où les Palestiniens marchent
vers les barrages installés par les sionistes. Ces derniers tirent des balles
réelles sur les manifestants. Deux martyrs de Gaza sont tombés au cours de ce
mois et des dizaines de Palestiniens ont été blessés, certains gravement (98
blessés le 3 décembre). 60 Palestiniens ont été asphyxiés à Qalqylia par les
gaz lancés par l’occupant. Des affrontements ont eu lieu dans le camp de
Dhayshé, près de Bayt Laham le 8 décembre, où les soldats ont tiré sur les
jeunes, tuant Malek Shahine, un militant du FPLP. Les sionistes ont tiré des
balles réelles lors des affrontements à Selwan (plusieurs fois), à Ni’lin, au
nord d’al-Khalil, à Aboud, à Kfar Qaddoum, au camp de Jalazon, au nord de
Ramallah, dans la ville d’al-Khalil, tuant le jeune Uday Irshid, le frère de la
martyre Dania Irshid, exécutée près du Haram al-Ibrahimi, il y a quelques
semaines. C’est au cours d’une manifestation dans le bourg de Senjel, au nord
de Ramallah, que Nash’at Asfour a été tué par les sionistes, au cours des
affrontements qui ont eu lieu. Les sionistes ont mené des incursions dans ce
bourg, ce dimanche 20 décembre, ainsi que dans le village de Tamoun, d’où est
originaire le résistant Bisharat, mais aussi à Nablus, où des affrontements ont
eu lieu, et autour de l’université Khaddouri à Tulkarm.
Selon
les statistiques fournies par des centres d’études, les sionistes tués au cours
des opérations de la résistance, entre le premier octobre et le 15 décembre,
sont au nombre de 23 sionistes, dans 169 opérations de la résistance. Dès le début du mois, les
incursions de l’armée sioniste dans les quartiers, les bourgs, les villages et
les camps palestiniens se sont multipliées, que ce soit dans le camp de She’fat,
où les sionistes ont blessé 43 Palestiniens le 2 décembre, le bourg de Hazma,
au nord-est d’al-Quds, où ils ont arrêté des dizaines de jeunes, dans le camp
de Fawwar, près d’al-Khalil, le 11 décembre, dans Abu Diss et al-Bireh, le même
jour. Aucun village des régions de Ramallah, al-Bireh et al-Khalil ne sont
épargnées par les crimes sionistes, ni par les arrestations.
Plusieurs
centaines de soldats sionistes ont pénétré dans le camp de She’fat, début
décembre, pour démolir la maison familiale du martyr Ibrahim Akkari. S’ils sont
parvenus, à cause de leur nombre, à la démolir, ils ont cependant fait face à
la résistance de la population qui empêche depuis des mois les sionistes d’entrer
dans le camp. Après leur départ, les Palestiniens ont organisé une collecte
pour reloger la famille du martyr dans un appartement neuf. L’exemple du camp
de She’fat a été repris dans la ville de Nablus où les sionistes ont démoli la
maison familiale du martyr Jamil Arboudi, et les habitants de Nablus se
sont organisés pour reloger la famille et lui apporter le soutien nécessaire.
Croyant
pouvoir mettre fin à l’Intifada, en démolissant les maisons des martyrs, l’occupant
procède, après plusieurs jours de l’opération, à prendre les mesures des
logements qu’il compte démolir. Ces mesures visent à semer la panique parmi les
habitants du lieu, mais rien n’y fait, car la population reste solidaire des
résistants et de leurs familles. C’est ainsi que l’occupant a pris les mesures de
la maison de la martyre Tharwat Sha‘rawi, 72 ans, dans al-Khalil, du martyr
Abdel Rahman Barghouty, dans le village de Aboud, à l’ouest de Ramallah, de la
maison de Anas Hamad, dans Selwad, à l’est de Ramallah, la maison du prisonnier
blessé Bassem Na’ssan, d’al-Mughir, au
nord de Ramallah, la maison du prisonnier Abdel Aziz Mer’i, dans Qarawat bani
Hassan, dans la région de Salfit. Dans Jabal al-Mukabbir dans al-Quds, les
sionistes ont remis un ordre de démolition de la maison du martyr Baha’ Alayan,
où vivent plus de 25 membres de la famille élargie.
Tout
au long de ces semaines, les manifestants palestiniens n’ont cessé de réclamer
la restitution des corps des martyrs tombés depuis le début de l’Intifada. Les
sionistes craignent les funérailles des martyrs, et pensent qu’en emprisonnant
les corps, ils pourront mettre fin à l’Intifada. Plus de 50 corps de martyrs
sont détenus aux mains des sionistes. Il y a quelques jours, les sionistes ont
commencé à rendre quelques-uns, à commencer par l’enfant martyre, Hadeel Awad
et le martyr du Naqab, Mu’tazz Uqbi.
L’occupant
détient les corps de 16 martyrs de la ville d’al-Quds, 20 martyrs de la ville d’al-Khalil,
un martyr de Qalqylia, deux de Bayt Laham, 4 de Nablus, 6 de Ramallah et un de
Tulkarm.
Les
rafles menées par l’occupant dans les villes, villages et camps de la
Cisjordanie et les bourgs d’al-Quds ont abouti à des centaines d’arrestations,
notamment des jeunes et des enfants. L’occupant arrête également des cadres de
mouvements politiques, de crainte qu’ils n’influent sur l’Intifada en cours,
comme les cadres du mouvement du Jihad islamique à Tulkarm, Zayed Selmane, et à
Jénine, Abdel Halim Izzidine, comme il arrête les anciens prisonniers libérés,
sachant que le rôle de ces prisonniers est toujours important en situation de
révolte.
Dans la ville d’al-Quds
Dans
la vieille ville d’al-Quds, le quartier Aqaba al-Khalidiyya est menacé par la
judaïsation depuis plusieurs années. Les Palestiniens qui y vivent ont reçu
récemment des avis d’expulsion, comme les famille de Kastero, Hushayma,
Saydawi, Miswada, qui y vivent avant même l’occupation de la ville en 1967. Des
associations sionistes prétendent que les maisons palestiniennes leur
appartiennent, et elles sont soutenues par le gouvernement sioniste et le
sionisme mondial qui les finance. Selon un responsable palestinien, l’occupant
colonial a semé près de 71 points de colonisation dans la vieille ville, et
menace d’expulser 15 familles de leurs maisons pour s’en approprier.
Colonisation et purification ethnico-religieuse
Que
ce soit en Cisjordanie, dans al-Quds ou dans les territoires occupés en 48, l’occupant
démolit les maisons des Palestiniens, pour divers motifs qu’il invente, soit
pour « punir » les résistants et leurs familles, soit parce que les
maisons n’ont pas obtenu de permis de construire de l’occupant lui-même. Il a
annoncé qu’il détruirait 12 maisons dans le quartier Naqar dans Qalqylia, le 7
décembre dernier. Dans la ville d’al-Quds, l’occupant a démoli la maison de la
famille Diab dans Sheikh Jarrah, le 15 décembre dernier.
L’occupant
a l’intention d’ériger un nouveau mur d’annexion dans le sud de la Cisjordanie,
soi-disant pour empêcher les jets de pierre. Il s’agit de confisquer des
terrains situés autour du camp al-Arroub et de la route 60 pour élargir les
colonies et casernes de l’armée coloniale.
L’occupant
a démoli la maison du palestinien Omar Yassine, dans la ville de Tamra, en
Palestine occupée en 48, sous le prétexte qu’elle a été construite sans permis.
Dans les territoires occupés en 48 et partiellement vidés de leur population
palestinienne, les colons sionistes poursuivent plusieurs mesures visant à la
purification ethnico-religieuse de ces territoires, qu’ils considèrent comme
étant leur Etat. Les Palestiniens de 48 ont protesté contre cette démolition
par une grève générale dans la ville. D’autres mouvements plus vastes sont
envisagés, pour riposter également à l’interdiction du mouvement islamique et
de ses institutions, qui vise également à empêcher les Palestiniens de s’exprimer
et de s’entraider, pour faire face à l’occupation.
Déclarations et communiqués
Alors
que des organisations palestiniennes ont le regard tourné vers le passage de
Rafah et les querelles entre l’Autorité palestinienne, le Fateh et le Hamas, à
ce propos, ou bien vers le remaniement ministériel par Mahmoud Abbas, les
déclarations qui suivent ne concernent que l’Intifada al-Quds.
Ahmad
Mudallah, dirigeant au Mouvement du Jihad islamique en Palestine, a appelé à
constituer des comités de soutien aux familles des martyrs et des prisonniers,
et aux familles dont les maisons ont été démolies par l’occupation.
Youssef
Al-Hasayna, dirigeant au Mouvement du Jihad islamique, a déclaré au cours d’une
interview sur la chaîne al-Aqsa, que le chemin de l’Intifada al-Quds s’élargit
et se développe, suscitant une crise sécuritaire, politique et militaire dans l’entité
de l’ennemi, qui a reconnu que plus de 4000 opérations ont été menées au cours
des derniers mois. Il a déclaré cependant que la coordination sécuritaire entre
l’Autorité palestinienne et l’ennemi représente un danger et influe sur la
marche de l’Intifada et sur l’unité nationale. Il a appelé les organisations
palestiniennes à participer activement à l’Intifada, ainsi que les syndicats et
toutes les composantes de la société palestiniennes, mais également les membres
des appareils sécuritaires de l’AP. Il a également dit que le message de l’Intifada
al-Quds au monde est que la question palestinienne demeure la voie pour régler
toutes les crises de la région, et a mis en avant la question palestinienne
comme prioritaire et centrale dans le monde arabo-musulman.
Mahmoud
Zahhar, dirigeant au mouvement Hamas, a déclaré que l’Intifada al-Quds est le véritable
indicateur sur la manière de libérer la Palestine, ayant consisté à 1) se
débarrasser de la peur, 2) se préparer autant que possible, 3) l’action
sincère. Lorsque cela se réalisera, a-t-il ajouté, la libération de la
Palestine aura lieu dans un temps proche auquel personne ne s’attendait.
Personne autre que Allah ne sait quand se réaliseront les buts de cette
Intifada.
Le
secrétaire général du FPLP, Ahmad Saadate, a envoyé une lettre de la prison où
il est détenu, à l’occasion de
la commémoration de la 48ème année de la naissance du FPLP. Il a
appelé à se rassembler autour de l’Intifada populaire pour empêcher les
tentatives de la stopper. Il a affirmé que la révolte populaire traduit l’état
normal du peuple et qu’elle est une riposte aux crimes de l’occupation. Il a
salué les jeunes qui affrontent l’occupant, les mères et les sœurs des martyrs
et des prisonniers et tout le peule qui se tient debout face à l’occupant
colonial, et qui est décidé à bâtir son avenir national et son entité
politique, culturelle et humaine. Il a mis en garde contre les tentatives de
soumission de l’Intifada à des tactiques pour revenir aux négociations, ou aux
tentatives de faire de la résistance populaire une résistane pacifique. Il a
ajouté : « notre Intifada et notre résistance contre l’occupation est
une lutte stratégique incessante pour réaliser le rêve de notre peuple, qui est
l’indépendance totale qui donnera naissance à un véritable Etat démocratique
qui rejette toutes les formes de la discrimination raciale, de l’oppression et
qui achève le conflit en Palestine et autour de la Palestine, en déracinant le
projet sioniste. »
Les
Brigades « Izzidine al-Qassam », branche armée du mouvement Hamas,
ont déclaré à l’occasion de la 28ème commémoration de la naissance
du mouvement Hamas. Leur porte-parole, Abu Ubayda, a salué « notre peuple
résistant dans al-Quds, en Cisjordanie, à Gaza et dans l’exil ». Il a
insisté sur le fait que « nos armes qui se sont entremêlées au sang de
milliers de martyrs sont le signe de notre victoire, notre manière de discuter
avec l’occupant. Elles resteront levées face à l’entité sioniste spoliatrice ».
Sheikh
Khodr Adnan, dirigeant au Mouvement du Jihad islamique, a déclaré au sujet de
la « coordination sécuritaire » et des arrestations menées par les
services sécuritaires de l’Autorité palestinienne : « L’arrestation
de sheikh Khaled Jaradat, du journaliste Mus’ab Khatib et de Nizar Banat, et la
poursuite de la détention politique, sont un reni de la résistance de notre
peuple et des recommandations de nos martyrs et prisonniers ». Dans une
autre déclaration, sheikh Khodr Adnane a appelé à tourner les regards et à s’unifier
autour d’ al-Quds et l’Intifada, et à délaisser toutes les affaires « secondaires ».
Isma’il
Haniyyé, adjoint du président du bureau politique du mouvement Hamas, a déclaré
que « l’Intifada al-Aqsa n’a pas encore montré tout ce qu’elle porte. Ce
qui se passe a fait échec aux théories de Netanyahu et Dayton », ajoutant
que la « libération d’al-Quds ne peut se faire sans la volonté, qui est la
meilleure arme. Ceux qui ne possèdent pas la volonté ne possèdent pas les
armes, et ne peuvent avancer ni se prouver à lui-même qu’il est dans son droit ».
Khaled
al-Batch, dirigeant au mouvement du Jihad Islamique en Palestine, a critiqué
ceux qui se posent des questions sur le rôle des organisations palestiniennes,
affirmant que de telles affirmations « sont injustes envers les sacrifices
des chevaliers de l’Intifada qui appartiennent en majorité à des organisations
de la résistance ». Il a ajouté que si l’Intifada réclame d’autrs formes
de luttes, nous sommes prêts à le faire, cela dépend des décisions des héros
sur le terrain ».
Un
communiqué du FPLP à l’occasion de la naissance du mouvement salue les
résistants de l’Intifada al-Quds et affirme que l’Intifada actuelle a secoué
toutes les prévisions et les calculs de l’ennemi, dévoilant sa face fasciste. « Il
est consterné et apeuré face à la détermination de notre peuple et à l’état de
conscientisation nouvelle qu’il ne peut imaginer. Il est debout impuissant
devant cette unité combative sur le terrain et les lourds sacrifices consentis. »
Analyses
A propos de la
« coordination sécuritaire » entre l’Autorité palestinienne et
l’entité sioniste, Khaled Sadeq a relevé l’annonce par la radio sioniste de
l’arrestation de plusieurs membres du Mouvement du Jihad islamique, par les
services sécuritaires de l’Autorité. Pour l’auteur, il ne fait aucun doute que
la nouvelle fut transmise par l’Autorité palestinienne, qui poursuit la
« coordination sécuritaire » avec l’occupant, dans le but d’empêcher
l’extension de l’Intifada al-Quds. Celle-ci prétend avoir subi des pressions de
la part de Kerry pour stopper l’Intifada, mais sur le terrain, avec
l’arrestation de plusieurs militants du Jihad Islamique et du Hamas, ces
derniers temps (16 militants du Mouvement du Jihad islamique en novembre
seulement), l’Autorité palestinienne applique bel et bien les souhaits de Kerry
(7 décembre).
Dans un article
intitulé « de la responsabilité du passage des actions individuelles à l’Intifada »
paru le 15 décembre, l’écrivain Muhannad Abdel Hamid met en garde contre le
fait que les actes de résistance individuels perdurent, car selon lui, les
sionistes peuvent s’adapter à une telle situation, jusqu’à ce que le phénomène
s’arrête. Pour lui, les autorités de l’occupation poursuivent leur répression,
colonisation et assassinats, puisque ni les pays arabes et musulmans, ni les
pays dans le monde, n’assurent de relais à la révolte palestinienne. Il affirme
« nous avons perdu dans les négociations, nous avons perdu dans les
affrontements armés, et il ne faut pas que nous perdions dans cette révolte ».
Entre les actes individuels spontanés et la résistance armée portée par les
organisations qui selon l’auteur, est arrivée à une impasse, il propose une
voie médiane qui serait celle de la participation populaire « réfléchie »
et « consciente » et un programme politique précis.
Dans la presse sioniste :
Le quotidien sioniste Haaretz
dévoile que l’appareil des services de renseignements de l’occupant, le Shabak ,
a signalé que les Palestiniens sont en voie de constituer des cellules armées
dans la Cisjordanie occupée, et que l’armée craint la possibilité pour les
résistants de passer à des attaques armées. Cela constituera une nouvelle étape,
car jusqu’à présent, les attaques étaient menées par des individus. Selon l’analyste
militaire du quotidien, l’armée se sent impuissante à poursuivre les résistants
individuels, d’autant plus qu’elle a dû déployer ses soldats, qui sont devenus
des cibles faciles pour les résistants. Mais le passage à des attaques menées
par des cellules combattantes risque, selon l’analyste, de bloquer la
circulation des colons, qui devront faire face à des embuscades le long de
leurs trajets.
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