« Demain, nous marcherons pour le retour, et nous
sommes déterminés. C'est notre retour. A peine l'ennemi a-t-il entendu en
parler qu'il a commencé à gémir et à réfléchir sur la manière de sortir de
cette impasse. Il pense que nous voulons la nourriture qu'il nous a volée. Nous
sommes venus lui dire: Vas t-en, vas t'en, vas t'en loin de nos orangers, de
notre terre, de nos maisons. Ici, c'est notre terre, notre ciel, nos montagnes
et notre al-Quds. »
La « grande marche du retour » dans la bande
de Gaza, vers les lignes de séparation avec l’entité sioniste, est l’événement
marquant stratégique, qui s’est déroulé le 30 mars, à l’occasion de la « Journée
de la terre ». Cet événement est stratégique, à plus d’un titre : c’est
l’affirmation, face aux sionistes et aux Etats-Unis, mais aussi à la communauté
internationale, que le droit au retour des réfugiés palestiniens ne peut être
supprimé, ni par un trait de plume, ni par des pourparlers. Ce droit est
inaliénable et ne saurait être soumis à des tractations politiques.
Fixée jusqu’au
15 mai, date de la commémoration de la Nakba, la « marche du retour »
est lancée pour se poursuivre, sous diverses formes, même au-delà de cette
date. Elle est stratégique car, contrairement à ce que souhaitent certains, l’événement
a réussi joindre la lutte populaire à la lutte armée dans un projet de résistance
à l’occupant, où tout le potentiel et les possibilités sont mises au service de
la lutte ; elle a également réussi à mettre de côté, sinon à les résoudre,
les conflits inter-organisationnels qui secouaient les formations politiques
palestiniennes, puisque ce sont toutes les organisations de la résistance qui
ont appelé à la « marche du retour », aux côtés des unions
populaires et des associations civiles. Cet événement a une portée stratégique
puisqu’il est dirigé contre le plan américano-sioniste de liquidation de la
cause palestinienne, soutenu par des capitales arabes, qui s’est manifesté dans
la judaïsation de la ville d’al-Quds et la négation du droit au retour des
réfugiés, en vue de mettre en place le « deal du siècle » de Trump,
qui est déjà enterré avant d’avoir vu le jour, puisque les principaux
intéressés affirment haut et fort leur refus d’abandonner al-Quds et le droit
au retour et affirment la poursuite de la lutte. Il est également stratégique car il a mis l’Autorité
palestinienne de Mahmoud Abbas, qui a refusé de se joindre au mouvement, dans
une impasse politique, étant pris entre deux feux : les américano-sionistes
et leurs alliés arabes d’une part, et le peuple palestinien de l’autre.
La « marche du retour » ne saurait cependant
masquer la situation dans al-Quds, victime d’une colonisation-judaïsation de
plus en plus poussée, ni en Cisjordanie occupée, où la colonisation armée rampe
du nord au sud, de l’est à l’ouest, menaçant la présence palestinienne dans son
ensemble. D’un côté, une occupation coloniale et colonisatrice, de l’autre, une
Autorité palestinienne concontée au service de cette occupation qui gesticule
pour se faire une place en faisant appel à une communauté internationale
sourde. Au même moment, les Palestiniens vivant dans leur patrie occupée en 48
essaient de relever le niveau de leur lutte et de s’unifier pour empêcher la
destruction des villages non-reconnus dans le Naqab, au profit de la
colonisation sioniste et la destruction de leurs maisons dans leurs villes et
bourgs. Ils doivent affronter d’une part, la menace et la haine de l’établissement
sioniste et de ses bras médiatiques, sociaux et politiques, et d’autre part,
les sionistes « solidaires » qui poussent à leur intégration dans la
société coloniale.
Martyrs tombés le 18 mars et avril 2018
Le martyr Abdel Rahman Bani Fadl, 28 ans, du village
Akraba (Nablus), tué par l’occupant après qu’il ait poignardé un gardien de
colonie, dans al-Quds, le 18 mars. Il était marié et père de trois enfants,
dont un nourrisson.
Le prisonnier libéré Hassan Shawamrah (48 ans), décédé
des suites de sa maladie, lors de sa détention. Originaire de la ville d’al-Khalil,
il avait été libéré en juillet 2017, parce que les sionistes ne pouvaient plus
le soigner. (10 mars)
Le paysan Omar Samour, 31 ans, abattu par les sioniste
au nord est de Khan Younes, par un obus, alors qu’il cultivait sa terre, à la
veille des préparatifs de le grande marche du retour le 30 mars.
Les martyrs du 30 mars, lors de la marche du retour : Shadi Kashef (33
ans), Sari Abu Awda, Hamdan Abu Amsha, Bader Sabbagh (22 ans), Ibrahim Abu Sha’r
(20 ans), Abdel Fattah Abdelnabi (18 ans), AbdelQader Hawajri (42 ans), Jihad
Abu Jamous, Naji Abu Hjair (28 ans), Mohammad Najjar (25 ans), Amin Abu Umar,
Mohammad Abu Umar (22 ans), Ahmad Awda (16 ans), Jihad Fraineh (33 ans),
Mahmoud Rahmi, Mus’ab Sallul (23 ans), Mohammad Rabay’a (23 ans), Faris Raqab
(29 ans), Ahmad Arfa (25 ans).
Marwan Khudari, tué par un obus lancé sur Rafah, à l’aube
de la « journée du caoutchouc » du vendredi 6, au cours de la marche
du retour.
Martyrs tombés à Gaza, le 6 avril, au cours de la marche du retour : Le
journaliste Yassir Murtaja, 30 ans, Hamza Abdel Al 23 ans, Majdi Shabat, 38
ans, Hussayn Madi, 16 ans, Ussama Qdayh, 38 ans, Ibrahim ‘Ur 20 ans, Sidqi Abu
U’tiwi, 45 ans, Mohammad Moussa al-Haj Saleh, 33 ans, Yihia Zamili, 17 ans.
Le martyr Mohammad Anbar, 46 ans, du camp de Tulkarm,
en Cisjordanie occupée, décédé des suites de ses blessures, suite à une balle
tirée par l’occupant (8/4).
Chronique de l’Intifada
Les opérations
de la résistance se sont poursuivies en Cisjordanie (y compris al-Quds)
occupée, avec le coup de poignard planté par le résistant martyr le 18 mars
dans la ville d’al-Quds dans le corps d’un gardien de colonie, décédé. Pour les
organisations de la résistance, cette opération individuelle n’est qu’une
riposte logique aux crimes de l’occupation et affirme que « notre peuple
est déterminé à poursuivre la résistance » (mouvement al-Mujahidin,
communiqué).
Au cours
de la troisième semaine de mars, 80 points d’affrontements entre Palestiniens
et forces d’occupation ont eu lieu, au cours desquels 44 Palestiniens ont été
blessés. Les Palestiniens ont lancé des bouteilles incendiaires sur la colonie « Jab’ut »,
des cibles sionistes dans Selwan et autour de la coloine « Tsur ».
Au
cours de la quatrième semaine de mars, 3 opérations de la résistance ont blessé
un soldat sioniste à la tête dans al-Khalil, et un autre dans le village de
Takou’. 9 bouteilles incendiaires ont été lancées contre les soldats dans
al-Quds et autres lieux de la Cisjordanie occupée.
La
commémoration célébration de la Journée de la terre, le 30 mars, a été l’occasion
pour affronter l’occupant, partout en Palestine. Dans les territoires occupés
en 67, en Cisjordanie et al-Quds, des dizaines de points d’affrontements ont eu
lieu.
Au
cours de la marche du retour dans la bande de Gaza, les participants ont érigé
des tentes (les tentes du retour) ayant pour nom les villes et les villages
dont les réfugiés sont originaires : Beer Saba’, Safad, Haïfa, Yafa, Akka,
al-Lid, Majdal, Asdud, Bayt Jarja, Bayt Darras, Na’alya, Brayr, Yubna… »
et levé le drapeau palestinien et la carte de la Palestine.
Les
Palestiniens de Gaza préparent pendant la semaine, avant le 6 avril, des pneus
et des miroirs en vue d’aveugler les snipers sionistes. Ils ont l’intention, et
ils l’ont massivement fait, de brûler les pneus. Les sionistes lancent un appel
à l’OMS sous le prétexte que les Palestiniens polluent. Au cours de la journée
du 6 avril, les sionistes ont essayé d’éteindre les feux en lançant les eaux
usagées. Mais les colonies situées aux abords de la bande de Gaza ont reçu leur
dose de fumée noire. Le « vendredi du caoutchouc » est le surnom
donné par les marcheurs du retour.
Dans
un communiqué, le conseil national des tentes du retour affirme que la marche
du retour va se poursuivre, avec des manifestations populaires et des activités
dans les tentes du retour. Il a appelé les masses à une large participation
pour que « la culture de la résistance soit une part inséparable de la vie
quotidienne du citoyen palestinien ».
Dans
al-Quds, et à l’appel des personnalités religieuses de la ville, la prière du
vendredi 30 dans la mosquée al-Aqsa a été massivement suivie, pour faire échec
à sa profanation par les colons, pendant que toutes les mosquées des alentours
ont fermé leur porte pour se diriger essentiellement vers la mosquée al-Aqsa.
En
Cisjordanie, des marches populaires ont eu lieu dans les principales villes le
vendredi 6, pour protester contre les décisions américaines. Des dizaines de
Palestiniens ont été blessés lors des affrontements avec l’occupant, et
asphyxiés par les gaz lacrymogènes. Dans la ville d’al-Khalil, après que les autorités
d’occupation aient interdit l’appel à la prière dans sa mosquée, des marches populaires
ont affronté l’occupant. Les jeunes ont lancé des pierres sur les soldats. Dans
la province de Ramallah al-Bireh, 6 Palestiniens ont été blessés, d’autres
furent asphyxiés, lors des affrontements à l’entrée d’al-Bireh. A l’entrée du
village Al Mazra’a al-shamaliyya, les forces sionistes ont réprimé une marche
de la population contre le plan de colonisation de la zone. Dans la province de
Nablus, les Palestiniens ont lancé des pierres contre les soldats près des
villages de Bayta et Kfar Qalil.
Le
30/3, d’imposantes manifestations ont eu lieu à l’occasion de la journée de la
terre, dans l’intérieur occupé en 48. A partir de Sakhnine, Arraba et Dayr
Hanna, les manifestants se sont rassemblés dans Arraba, pour une célébration
centrale de la journée, appelée par le comité de suivi des masses arabes
palestiniennes. Dans al-Naqab et le Triangle, et dans les principales villes
palestiniennes, des manifestants ont affirmé l’arabité de la terre
palestinienne.
Répression et purification ethnico-religieuse
Le président
du pouvoir local sioniste en Haute-Galilée a décidé d’arrêter les offres d’achat
d’appartements quand il a découvert que les acheteurs étaient en majorité des
Palestiniens, déclarant qu’il voulait que cette région soit juive.
La
vague de destructions de maisons dans les territoires occupés en 48 se poursuit :
2200 constructions diverses ont été démolies par l’occupant, sous le prétexte
qu’elles n’ont pas été autorisées. Parmi les maisons démolies, plusieurs
centaines dans le Naqab occupé, pour faire place à la colonisation sioniste.
Des
centaines de colons attaquent le village Bayta, au sud de Nablus. Ils se sont
mis à lancer des pierres sur les citoyens. Les colons ont attaqué et envahi le
site archéolgique de Sebastia et démoli les instructions installées par le
ministère du tourisme de l’Autorité palestinienne. Ils ont également posé des
barbelés autour du site pour empêcher les citoyens d’y accéder.
Les
colons on envahi le village de Samou’, protégés par l’armée d’occupation, ayant
déniché un lieu « juif », qui est l’église romaine du village.
La
municipalité de l’occupation entend construire 5700 unités coloniales de
logement dans la zone, qui s’ajouteraient aux milliers qu’ils ont prévus de
construire ces derniers mois. Un nouveau plan de colonisation vise à séparer
les villes de la Cisjordanie de la ville d’al-Quds en implantant 600 unités
coloniales de logement au nord-est de la ville occupée d’al-Quds. Un autre plan
consisterait à construire 500 unités coloniales dans la colonie « Har
Barakha » près de Nablus. D’autre part, l’armée sioniste s’est chargée de
nettoyer des terrains des mines qu’elle avait installées, dans le but de
coloniser ces terres, situées dans toute la Cisjordanie occupée. Les autorités
sionistes étudient le projet d’agrandir la colonie « Nof Zahaf »,
dans Jabal al-Mukabbir, en construisant 600 unités coloniales.
L’autorité
coloniale a attaqué le village d’al-Walaja, le 28/3 et démoli la maison de
Nader Abu Khiara, en cours de construction (28/3).
Le
20 mars, 300 soldats de l’occupation investissent le camp de She’fat,
accompagnés d’un hélicoptère. Des dizaines de maisons ont été fouillées, avec
des chiens, les Palestiniens ont été agressés, les fenêtres des maisons
brisées. Plusieurs magasins ont vu leurs portes cassées.
6 Palestiniens ont été blessés, le 23/3 à Abu
Diss. Le 25/3, les forces de l’occupation ont attaqué la procession du Dimanche
des Rameaux dans al-Quds, et ont frappé les participants.
L’occupant
arrête un dirigeant du mouvement du Jihad islamique en Palestine, Bassam Saadi
(58 ans). Des affrontements ont eu lieu avec l’occupant lors de cette
arrestation. Bassam Saadi était poursuivi par l’occupant depuis 5 ans. Il avait
été libéré la dernière fois en 2013.
Les
arrestations des Palestiniens, dans al-Quds et en Cisjordanie occupées, n’ont
pas cessé. Le 21 mars, 35 Palestiniens ont été arrêtés, dont 20 du camp She’fat
dans al-Quds, parmi ces derniers Ibrahim Jamil Alqam et ses deux fils, Mahmoud
et Jamil. Le 7 avril, 28 Palestiniens sont arrêtés par l’occupant en
Cisjordanie.
L’occupant
arrête 6 enfants dans al-Issawiya (al-Quds) le 2/4, âgés entre 13 ans et 17
ans. Au cours des affrontements qui ont eu lieu à Abu Diss, entre occupant et
occupés, 98 Palestiniens ont été blessés le 2 avril.
Facebook
est un allié précieux pour l’occupant. Sa direction a fermé la page officielle
du FPLP, selon un communiqué du FPLP. De plus, Facebook a accepté de fermer les
comptes de plusieurs journaux palestiniens, suite à la demande formulée par l’entité
coloniale. Ces pratiques répressives montrent que l’occupant craint que l’opinion
mondiale ne lui soit hostile si les Palestiniens parvenaient à transmettre les
informations le concernant.
Profanation des lieux saints
Le
26 mars, la police sioniste autorise les colons à pratiquer des rites
talmudiques dans la zone des palais omeyyades au sud de la mosquée al-Aqsa.
Cette zone était interdite aux colons jusque là, par crainte de susciter la
crainte et la colère des musulmans. De leur côté, plusieurs organisations
talmudiques ont appelé les musulmans à sortir de la mosquée al-Aqsa, parce qu’elles
avaient l’intention de faire des rites religieux. Elles ont placardé des appels
aux portes de la mosquée. Le 25/3, le tribunal de l’occupant autorise les
colons à prier aux portes de la mosquée al-Aqsa. Avant les Pâques, les colons
ont investi la mosquée al-Aqsa par dizaines, tous les jours, protégés par les
services sécuritaires sionistes.
Les
fêtes de Pâques juives sont l’occasion pour les sionistes de profaner toutes
les mosquées et pour interdire aux Palestiniens de circuler librement dans leur
pays et leurs villes, visées par la judaïsation. Plus d’un millier de colons
fanatiques ont profané la mosquée al-Aqsa au cours de ces fêtes : 260
colons le 3 avril, sous protection serrée des policiers de l’occupation. Le
4/4, 381 colons et membres des services sécuritaires de l’occupant ont profané
la mosquée. La police sioniste a fermé la porte al-Maghariba après leur
profanation, et ont interdit aux fonctionnaires de la commission de rénovation
d’entrer dans la mosquée.
L’occupant
interdit l’appel à la prière dans la mosquée al-Ibrahimi dans al-Khalil.
Dans les prisons de l’occupation
Umar
Keswani, qui fut kidnappé à l’intérieur de l’université de Bir Zeit, a entamé
la grève de la faim le 19/3, pour protester contre la sauvagerie des méthodes
utilisées par le Shabak lors des interrogatoires. Il est parvenu à raconter à
son avocat qui lui a rendu visite dans la prison Moskobiyya : il est
détenu dans une cellule de 2m sur 2m, infestée par les insectes, avec une
petite ouverture pour faire passer l’air. Il a été frappé sur tout le corps,
les instructeurs du Sjabak ont utilisé des batons électriques. Il a subi des
interrogatoires de 18 heures d’affilée, sans possibilité de dormir et ils l’ont
attaché à une chaise en fer. Après 18 jours de lutte, il a arrêté la grève.
La
grève des tribunaux sionistes par les détenus administratifs se poursuit depuis
presque deux mois.
7 prisonniers mènent, début avril, la grève de la faim pour
protester contre les mauvais traitements et l’isolement, la négligence médicale
et la détention administrative. Le prisonnier Mus'ab Hindi de Nablus, en grève de la
faim depuis 28 jours,victime de la détention administrative depuis un an. Il
avait été détenu auparavant pendant 9 ans.
Le
prisonnier Bashir Abdullah Khatib, 56 ans, de Ramleh, en Palestine occupée en
48, en grève de la faim depuis 27 jours, pour négligence médicale. Condamné à
35 ans, ce combattant de la liberté est détenu depuis 1988.
Le
prisonnier Adil Shehade de Nablus, en grève de la faim depuis 23 jours, en
protestation contre les mauvais traitements du Shabak sioniste dans la prison
Jalameh. Il a été arrêté en mars dernier.
Le
prisonnier Salih Abu Sawawin, de Wadi Salqa, à Khan Younes, mène la grève de la
faim depuis quelques jours protestant contre son isolement individuel dansla
prison de Ramon. Le prisonnier Sami Janazra, 45 ans, du camp al-Fuwar à al-Khalil,
poursuit sa grève depuis 11 jours contre la détention administrative. La
direction carcérale de l’occupation l’a placé en isolement, malgré son état
critique. Il avait déjà mené la grève de la faim pendant 70 jours auparavant et
a été arrêté en décembre 2017.
Le
prisonnier Ayman Ibteish, 37 ans, de Doura (Al-Khalil), poursuit la grève de la
faim depuis 3 jours pour protester contre son isolement individuel et la
prolongation de son isolement dans la prison de Ramon. Arrêté en août 2016, et
placé en détention administrative, Ayman Ibteish avait mené auparavant la grève
de la faim contre la détention administrative. Il a été arrêté plusieurs fois
et détenu pendant plus de 13 ans. De la prison où il est détenu, sheikh Khodr
Adnane a lancé un message de solidarité avec Ayman Ibteish, disant que l’ensemble
des prisonniers du mouvement du Jihad islamique envisagent un mouvement pour
faire sortir Ayman Ibteish de l’isolement.
L’occupant
a arrêté depuis octobre 2015, date du délbut de l’Intifada al-Quds, 4737
enfants palestiniens âgés entre 11 et 18 ans.
Le
tribunal central de l’occupant sioniste dans la ville de Haïfa refuse la
libération de sheikh Raed Salah, dirigeant du mouvement islamique dans les
territoires occupés en 48, alors que le tribunal primaire avait prononcé sa
libération conditionnelle.
La
prisonnière Amani Hsheim d’al-Quds a été condamnée à 10 ans de prison le 25/3,
accusée d’avoir exécuté une opération de la résistance. La prisonnière Jiyana
Hayawi, 20 ans, de Bir Nabala, au nord ouest d’al-Quds, a été condamnée à 22
mois de prison et une amente de 4000 shekels. Le tribunal de l’occupation a
prolongé le 27/3 la détention de l’enfant maqdissi blessé Assadeddine Abulhawa,
14 ans, d’at-Tur. Il avait été arrêté dans l’hôpital où il était soigné.
La liste noire des normalisateurs et lutte contre la normalisation
Le prince héritier Mohammad B. Salam adopte la version sioniste de la fondation de l’entité
coloniale. Pour la première fois dans l’histoire des Arabes et musulmans, ce
criminel ose prétendre que l’entité sioniste est légitime, dans une interview
accordée à un journal américain. Jusque là, des dirigeants arabes et musulmans
ont accepté le « fait accompli », sans accorder une légitimité à la
colonie. Le prince héritier saoudien est immédiatement suivi par l’ancien
premier ministre Qatari, Hamed b. Jassem, qui adopte la version sioniste de l’histoire,
« en toute conviction ».
Le 25
mars, une équipe « israélienne » a participé au rallye organisé à Abu
Dhabi. Elle affirme avoir été bien accueillie par les « citoyens » de
cet émirat. Selon la presse sioniste, les « Israéliens » sont entrés
avec leurs passeports. C’est la première fois que les « Israéliens »
participent à une manifestation sportive, invités par les organisateurs
émiratis, et non pas sous la pression des organismes internationaux sur les
Emirats. Mais la normalisation des relations entre les Emirats et l’entité
coloniale ne s’arrête pas aux détails des participations sportives, puisque les
Emirats ont participé à une manœuvre militaire avec l’armée d’occupation en
Grèce, quelques jours plus tôt.
Le
28/3, le ministre sénégalais des affaires Etrangères profane la mosquée
al-Aqsa, en compagnie et sous la protection des colons sionistes.
Le conseil des Ulémas et des prédicateurs d’al-Quds
renouvelle dans un communiqué publié le 25/3/2018 sa condamnation de la
normalisation avec l’occupant sioniste et décrit les normalisateurs comme des
individus sortis des rangs des musulmans et arabes, et soumis à l’occupant. Le
conseil considère que la normalisation actuelle avec l’occupant se déroule sous
le prétexte fallacieux que la normalisation sera bénéfique à la cause
palestinienne. En vue d’éclaircir la situation, le conseil affirme que
« la Palestine a, tout au long de son histoire, rejeté les envahisseurs,
tout comme le corps sain rejette la maladie », et que la solution se
trouve dans le départ de l’occupation.
La presse palestinienne
Khaled Awadatullah écrit sur le site babelwad, à
propos de la marche du retour : « la pratique de la marche est la
forme réelle de la pratique militante populaire, au moment où le retour et la
commémoration de la Nakba sont devenus des pratiques folkloriques symboliques.
La marche du retour propose un acte réel et non symbolique… La résistance
populaire est une résistance globale qui ne connaît pas le dualisme armé/non
armé. Il ne faut pas que le slogan de la résistance populaire qui a été
kidnappé soit un moyen de dénoncer implicitement ou clairement la résistance
armée ».
Yassin Ezzedine écrit, à propos de l’utilité de la « marche
du retour » (siteIshraqat), notant les points positifs de cette marche,
comme le fait de corriger la boussole intérieure palestinienne vers la lutte
contre l’ennemi sioniste, d’autant plus que la question du retour semblait être
négligée depuis des années. Il pense que « la marche du retour » n’est
qu’à son début, mais il faudrait la participation de la Cisjordanie et des
Palestiniens de l’intérieur (48) et des réfugiés partout pour qu’elle prenne de
l’ampleur et puisse exténuer l’occupant.
Antoine Shalhat reprend dans « al Mashhad
al-Isra’ili » la description faite par un linguiste « israélien »
de la « barbarie israélienne moderne » qui dit qu’elle est semblable
à la « barbarie israélienne ancienne, mais dépourvue de honte ». La
raison serait, d’après Shalhat, que l’armée (sioniste) et les colons agissent
main dans la main.
Le professeur Abdel Sattar Qassem explique que l’entité
sioniste tue parce qu’elle craint le retour des réfugiés. « C’est la pire
chose qu’elle peut entendre » et revendiquer le droit au retour est une
question gagnante ». C’est pour éviter un tel mot que les Américains ont
inventé l’idée de « deux Etats ».
Communiqués et déclarations
Le
comité de suivi des masses arabes en Palestine occupée en 48 appelle les
Palestiniens à célébrer la Journée de la terre : « cette
commémoration historique, qui est le drapeau de notre lutte, pour rester dans
notre pays, pour résister dans notre patrie, qui est le seul que nous avons, d’autant
plus que nous poursuivons notre lutte pour conserver encore le peu de terre qui
nous reste. »
L’archimandrite
Atallah Hanna, de l’Eglise orthodoxe de Palestine, déclare après que les
sionistes aient interdit à la procession religieuse de Pâques d’arborer le
drapeau palestinien : « Ils ont réussi à ôter les drapeaux
palestiniens par la force, car ils sont une force d'occupation dans al-Quds,
mais ils n'ont pas pu ni ne pourront arracher notr appartenance palestinienne
dans nos coeurs et notre conscience. Nous sommes Palestiniens,et cela demeurera
que nous levions le drapeau palestinien ou qu'on nous en empêche, notre
appartenance est à notre terre, à notre peuple et à sa juste cause".
Khodr
Habib, dirigeant au mouvement du Jihad islamique, a déclaré le 31/3 : « Que
l’armée d’occupation cible les manifestants pacifiques était prévisible à cause
de la nature agressive de l’occupation sioniste. Mais le nombre de martyrs et
de blessés n’empêche pas notre peuple de poursuivre à revendiquer ses droits,
en premier lieu le droit au retour car personne n’oublie ses villes et ses
villages dont il a été expulsé ».
Le porte-parole
du mouvement du Jihad islamique en Palestine répond à Mohamad B. Salman,
l’héritier du trône saoudien, qui a adopté la version sioniste du
conflit : « Nous dénonçons et condamnons les déclarations de
l’héritier saoudien au journal américain « the Atlantic », elles
traduisent un abaissement et une course dangereuse pour plaire aux Etats-Unis
et « Israël » au détriment des droits et constantes arabes et
islamiques, comme elles montrent une ignorance évidente des réalités de
l’histoire et de la nature du conflit. » Daoud Shihab a affirmé que
« le droit de notre peuple est absolu et non relatif, c’est un droit qui
n’accepte ni le partage ni la concession ».
Yehia Senwar,
dirigeant du mouvement Hamas à Gaza, a déclaré « le vendredi du caoutchouc » :
« Nous suivons la voie du martyr Yasser Arafat qui a équilibré entre les
formes de la résistance », affirmant que « Gaza ne souffrira pas de
la faim et n’abandonnera pas le projet national. Si nous explosons, c’est en
face de l’occupant que nous le ferons ».
Dans la colonie
L’entité sioniste tente
de diffuser sa propagande, à travers le cinéma et la télévision, à l’opinion
publique internationale. La série concoctée récemment « Anarchie » et
diffusée sur Netflix raconte les faits d’armes de la brigade des infiltrés
(musta’ribun), qui ont récemment enlevé l’étudiant Umar Keswani dans les locaux
de l’Université de Bit Zeit. Dans la série, les Palestiniens sont déhumanisés
alors que les infiltrés sont des humains, qui assassinent, menacent, kidnappent
et torturent, au service de l’occupant. Une série à la gloire du crime organisé !
Une autre série
télévisée, concernant les Arabes juifs ayant été obligés d’émigrer vers
l’entité sioniste, suscite une vague de remous dans la société coloniale, car
elle rappelle l’accueil qui leur a été fait, le racisme envers eux, les menaces
qu’ils ont subies pour les obliger à participer à la colonisation des villages
palestiniens « abandonnés ». Il semble bien que la progéniture de ces
Arabes Juifs aient oublié l’humiliation de leurs parents par l’institution
coloniale ashkénaze. Les « protocoles » des réunions des divers bras
de cette institution sont sans ambiguité aucune : l’agence juive menace
d’enlever les enfants de ces familles si elles refusent de s’installer dans les
lieux « abandonnés » par les Palestiniens. Un fonctionnaire de cette même agence raconte : les
Arabes juifs entassés dans des camions étaient basculés et jetés par terre,
après qu’il ait donné l’ordre, car ils refusaient d’en descendre pour
s’installer dans les villages palestiniens.
Du côté de l’Autorité palestinienne
Les services sécuritaires de l’AP ont arrêté récemment
97 militants, dont de nombreux prisonniers libérés des geôles de l’occupation,
après le discours de Mahmoud Abbas, menaçant la bande de Gaza d’un surplus de
sanctions. Les arrestations ont visé principalement les militants du Hamas et
du mouvement du Jihad islamique. Le premier ministre de l’AP Rami Hamdallah n’a
pas encore mesuré le changement opéré dans la bande de Gaza, avec la marche du
Retour, puisqu’il ne cesse de réclamer qu’il veut « toute la bande de Gaza »
et tous les dossiers, en même temps.
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