Démolition du cimetière Ma'manullah |
I - Al-Quds occupée : asphyxie et purification
ethnico-religieuse
Un nouveau tram éventre les quartiers musulmans :
la presse sioniste a dévoilé que l’occupant prépare un nouveau plan pour
détériorer et éventrer la vieille ville d’al-Quds. Ce plan conçu par le
ministre des transports avec la municipalité sioniste vise à tracer une ligne
de chemin de fer qui passerait par le
cimetière historique musulman de Ma’manullah, où serait construit une gare
souterraine.
Des analystes affirment : l’exclusion de la
ville d’al-Quds des négociations en cours entre l’Autorité palestinienne et
l’entité sioniste signifie un « feu vert » pour sa judaïsation. Pour
eux, l’occupant cherche à s’emparer entièrement de la ville pendant les
négociations.
C’est ce qu’affirme Ziyad Hammouri, le directeur du
centre al-Quds pour les droit sociaux et économiques : « Israël
utilise les négociations pour couvrir ses plans coloniaux, il ne veut ni paix
ni négociations, mais profite de ce dossier pour gagner du temps »,
ajoutant que l’occupant prépare à présent de nouvelles lois pour annuler toute
souveraineté palestinienne sur la ville occupée, y compris des décisions
relatives aux coutumes palestiniennes et aux rites religieux.
Démolition de la maison du prisonnier libéré Amin
Shweiky dans le quartier Ashqariye dans Beit-Hanina, al-Quds. Les autorités de
l’occupation ont arrêté le propriétaire de la maison et l’ont obligé à assister
à la démolition de sa maison, par pur sadisme. Le prétexte de l’occupant est
que la maison , construite il y a dix ans, ne bénéficie pas d’une autorisation,
sans dire cependant que le propriétaire a fait une demande, a payé les taxes
diverses à cause de la construction avant de recevoir l’autorisation. Pour
Amine Shweiky, c’est tout le quartier Ashqariyeh qui est visé par la
démolition, mais Ziad Hammouri considère que la vague de purification
ethnico-religieuse menée par l’occupant concerne toute la partie orientale de
la ville, celle qui fut occupée en 1967 car plus de 2000 ordres de démolition
attendent leur exécution. Avec la démolition de la maison Shweiky, ce sont
vingt personnes qui sont jetées à la rue, dont plusieurs enfants.
Un immeuble composé de trois étages appartenant à
la famille Qarsh à Beit Hanina a également été démoli par l’occupation.
L’occupant poursuit la colonisation de la ville
d’al-Quds et de la Cisjordanie, en construisant et projetant de construire des
milliers de logements pour les colons juifs. Malgré ou à cause des
négociations, l’occupant veut créer un état de fait, comme il le fait depuis le
début du siècle dernier, depuis que les premiers colons ont débarqué en
Palestine. C’est d’ailleurs le sens d’un article écrit par un analyste sioniste
(Elie Hazan) qui explique que les sionistes poursuivent la judaïsation de la
ville sans tenir compte des critiques qui leur sont adressés, comme cela a eu
lieu lors des accords de Camp David avec l’Egypte. A l’époque déjà, les
Etats-Unis ont laissé faire et ont accepté l’état de fait.
L’occupation interdit au Maqdisi Khaled Zeer
d’aménager la grotte où il vit avec ses enfants après la démolition de sa
maison au mois d’août 2013. Il semble que les sionistes aient là aussi
découvert des « vestiges » historiques liées à leur histoire
mythique. C’est en tout cas le prétexte fourni pour interdire l’aménagement.
Un projet de loi sioniste pour empêcher tout
retrait sioniste de la ville d’al-Quds : le comité ministériel de
l’occupation a ratifé le projet de loi qui interdit tout retrait de la ville
occupée sans avoir été soumis au préalable au vote de deux tiers des députés au
parlement sioniste.
La ville arabo-musulmane d’al-Quds transformée en
« ville juive » lors d’un festival organisé par diverses institutions
sionistes dans la ville, pour attirer les touristes férus non seulement de la
prétendue histoire juive de la ville, mais
de la présence européenne croisée dans la ville sainte. Ce festival devrait
débuter début novembre et s’étendre sur un mois.
Une nouvelle fois, les prisonniers palestiniens de
la ville d’al-Quds et des territoires occupés en 1948 sont exclus de l’accord
de libération des anciens prisonniers. Cet accord conclu sous l’égide des
Etats-Unis devrait permettre la libération des anciens prisonniers, ceux qui
furent détenus avant les accords d’Oslo en 1993. Dix prisonniers maqdisis font
partie de ces anciens prisonniers.
L’occupation a prolongé l’arrestation de 8
Maqdisis, dont des enfants de 14 ans. La prolongation de l’arrestation signifie
que les Palestiniens détenus ne sont pas traduits devant les tribunaux, et
peuvent être emprisonnés plusieurs mois sans charge et sans
« condamnation ».
Les réfugiés de Lifta et le retour : le retour des habitants du village de Lifta,
dévasté par les bandes sionistes et occupé en 1948, est de nouveau en
discussion. Alors que les sionistes libéraux réclament que ses maisons soient
rénovées et que les habitants palestiniens y reviennent en coordination et dans
le cadre d’un projet sioniste de gauche (partage de l’espace), les réfugiés de
Lifta réclament leur retour au village sans être supervisés par les
associations sionistes de gauche.
Dans une étude récente, le professeur dr. Azmi
Baha’Eddine Abu Saoud a souligné que 86% des Maqdisis ont subi au cours de ces
dernières années diverses entraves à leur vie quotidienne (obtention de
documents, barrages, incursions, arrestations) et 55% ont été exposés à des
agressions de la part des autorités de l’occupation (violences verbales ou
physiques, agressions et destructions de leurs biens, coups, vols). L’étude
insiste sur la politique suivie par l’occupation pour priver les Maqdisis
d’étudier et de travailler dans leur ville.
II - Al-Quds occupée : les lieux saints
Les autorités de l’occupation volent les chaises
des salles de cours dans la mosquée al-Aqsa pour empêcher les étudiants
d’assister au cours. La police de l’occupation a mené 5 incursions au moins
dans la mosquée al-Aqsa pour voler les chaises et saccager les locaux dans
lesquels se tiennent des cours auxquels assistent différentes catégories
d’étudiants (jeunes, âgés, enfants, femmes ou hommes) pour assurer une présence
permanente dans la mosquée. Elle a interdit de faire entrer de nouvelles
chaises. Les étudiants et élèves ont assisté aux cours, assis par terre.
Une association féminine juive réclame la construction
d’un lavoir purificateur pour les femmes à la place d’un site historique
musulman, près de la mosquée al-Aqsa. Des sources palestiniennes affirment
qu’une partie des excavations faites par l’occupant dans la partie sud-ouest de
la mosquée al-Aqsa risque d’être consacrée à ce lavoir, ou alors ce serait le
site des excavations menées à l’extrême partie ouest de la zone d’al-Bouraq.
Le cimetière historique de Ma’manullah est
ciblé par la judaïsation : depuis que l’occupant s’en est emparé en 1947,
il n’a cessé de le profaner. Il détruit d’abord les murs qui l’entourent afin
de pouvoir le transformer à sa guise, sans aucune considération pour la
sacralité historique du lieu. En 1967, il transforme une partie du cimetière en
« parc de l’indépendance » après avoir creusé et profané les tombes
et déterré les ossements. Entre 1985 et 1987, il creuse encore et fait passer
des canalisations et y installe un parking en détruisant des dizaines de
tombes. En 2004, il prétend vouloir y construire le « musée de la
tolérance », poursuivant son acte de vandalisme. Pour les sionistes qui
occupent la Palestine, les vestiges millénaires de la Palestine n’existent
pas : seule la prétendue présence juive dans ce pays compte. C’est
également une « purification historique » de la Palestine qui est en
cours.
Presque tous les jours, les colons en vêtements
civils ou militaires, appartenant aux services de sécurité ou aux associations
para-militaires, femmes ou hommes, profanent la mosquée al-Aqsa, en menant des
incursions sous la protection de la police sioniste. La recrudescence de ces
incursions vise à légaliser la présence juive dans la mosquée, en prétendant
que c’est le lieu où était bâti le temple juif, alors toutes les fouilles
menées par les sionistes n’ont apporté aucune preuve à ces allégations.
L’assaut répété contre la mosquée al-Aqsa prépare son partage, dans le temps et
dans le lieu, comme ce fut le cas de la mosquée al-Ibrahimi dans la ville
d’al-Khalil.
III - Al-Quds occupée : résistance
palestinienne
Les maqdisis ont
boycotté les élections municipales dans la ville d’al-Quds
organisées par l’occupant. Moins de 1% de participation des Palestiniens, selon
les estimations des sionistes, qui pensaient ou espéraient, à cause de la crise
inter-palestinienne, pouvoir attirer les Maqdisis dans leur giron. Depuis que
l’occupant a annexé la partie orientale d’al-Quds, occupée en 1967, à la
colonie fondée en 1948, il cherche à entériner cette annexion en réclamant une
participation formelle des Palestiniens à la gestion de la ville. Mais les
Palestiniens maqdisis votent plutôt aux élections organisées par l’Autorité
Nationale Palestinienne, en risquant d’être arrêtés et expulsés, pour affirmer
leur identité et leur désir de libération.
Affrontements entre les jeunes
maqdisis de Abu Diss et les forces de l’occupation, le 22 octobre. Les jeunes
protestaient contre la démolition d’un immeuble, sous prétexte qu’il est
construit sans permis. 4 jeunes ont été arrêtés par l’occupant.
L’institution al-Aqsa pour le
waqf et le patrimoine a annoncé que 1000 étudiants ont participé ces dernières
semaines aux cours dispensés dans la mosquée al-Aqsa, en tant que geste de
résistance à sa judaïsation.
Al-Quds occupée : solidarité
Des milliers de Jordaniens ont assisté au festival
« le cri d’al-Aqsa » organisé par le mouvement islamique jordanien à
Amman, pour la soutien à la mosquée al-Aqsa et dénoncer les tentatives de sa
judaïsation.
L’université jordanienne a décidé d’inclure la
matière sur la ville d’al-Quds dans son cursus.
La Ligue arabe proteste et dénonce le projet de loi
sioniste réclamant l’interdiction de négocier à propos d’al-Quds. Elle a jugé
que ce projet de loi menace « le processus de paix ».
Le Parlement Arabe a conclu ses travaux en
dénonçant les dangers qui menacent la ville sainte, l’expulsion de sa
population et la destruction de ses lieux saints, chrétiens et musulmans.
Le mouvement Hamas appelle l’Organisation de la
coopération islamique et la Ligue arabe à agir rapidement et à assumer leurs
responsabilités pour protéger la mosquée al-Aqsa.
Un livre récent « al-Quds et l’Islam » est paru à l’Institut
d’Etudes Palestiniennes, rédigé par le chercheur Khalil Athamna. Il explique
comment la ville d’al-Quds a acquis, même avant l’Islam, son caractère de ville
sacrée. Les tribus arabes chrétiennes y étaient attachées et préparé le terrain
à l’Islam et aux musulmans, qui ont accordé une place primordiale à la ville
sainte, tout au long de leur histoire. Le caractère sacré de la ville tient à
la doctrine de l’Islam, mais aussi à sa place politique aux premiers temps de
l’Islam. L’auteur consacre un chapitre pour analyser l’importance du
« jihad » (lutte) pour libérer al-Quds lorsqu’elle fut occupée par
les Croisés.
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