Le quartier al-Qirami
dans la vieille ville en danger : Au mois d’avril
dernier, les colons commencent à s’infilter dans l’axe al-Qirami – Khaldiyyé
dans la vieille ville, en s’emparant d’une maison et d’un magasin. Au même
moment, les creusements entrepris par les autorités de l’occupation et les
colons dans le quartier commencent à ébranler les maisons, la plupart datant de
plusieurs centaines d’années. Aujourd’hui, le quartier al-Qirami est en danger.
Pendant des dizaines d’années d’occupation, les autorités sionistes ont empêché
les habitants de réparer et de rénover leurs propres maisons, devenues menaçantes
pour leurs habitants, avec l’accélération des creusements, puisque les plafonds
sont lézardés et que des pans des murs latéraux commencent à s’effondrer. 12 familles composées de 40 personnes ont dû
abandonner leurs maisons qui risquent de leur tomber sur la tête. Il ne s’agit
absolument pas de circonstances naturelles, mais d’un plan sioniste visant à
faire quitter la population de ce quartier afin d’y loger les colons. Ceux-ci
s’activent à présent dans le quartier, ils circulent et prennent des mesures,
cartes dans les mains. Cela correspond exactement à la propagande touristique
sioniste disant : « ce sont des quartiers juifs où vivent
momentanément quelques Palestiniens ». Bassim Qaddoumi, du comité des
habitants du quartier, explique : « tous les quartiers de la vieille
ville sont menacés par l’expulsion de leurs habitants. Le plan a effectivement
commencé dans les quartiers Qirami, Khaldiyya et Saraya. Dans le quartier
Qirami, la zawiya du sheikh Muhammad Qirami est menacée par l’expropriation.
Elle s’étend sur un demi-dunum planté d’arbres, et où vivent 15 familles. Le
plan sioniste vise à transformer ce lieu en jardin public. »
Les maisons des quartiers
Khalidiyya, Qirami et Saraya sont très anciennes et font partie du patrimoine
historique de la ville. M. Qaddoumi ajoute que la municipalité de l’occupation
fait pression sur les habitants qui vivent en dessous du seuil de la pauvreté pour
leur faire abandonner leurs maisons. Elle leur propose la suppression des
impôts dus et accumulés et même de leur remettre une somme d’argent s’ils s’en
vont. La population de ces quartiers résiste. Mais si l’état des maisons
empire, à cause des creusements (deux tunnels souterrains creusés par les
sionistes passent sous ces quartiers), les autorités sionistes prendront
prétexte du danger menaçant les habitants pour les expulser. Ensuite, les
maisons seront réparées et rénovées, et mises à la disposition des colons. A
moins que les appels répétés lancés par les maqdisis pour sauver leurs
quartiers et leur ville ne soient entendus à temps.
Judaïsation des
programmes scolaires dans les écoles maqdisies : lors de la
rentrée scolaire, les maqdisis furent surpris d’apprendre que 5 écoles avaientt
décidé d’adopter le programme scolaire sioniste, prétextant qu’il permet aux
élèves d’accéder aux emplois, dans le futur. Les différentes associations des
parents d’élèves et plusieurs organismes nationaux de la ville d’al-Quds ont
tenu à manifester leur colère et leur désapprobation, mais ils ont surtout
réagi sagement en allant voir les parents d’élèves et les enseignants de ces
écoles. Leurs efforts ont permis à trois écoles de revenir aux programmes
scolaires nationaux et à rejeter les propositions alléchantes des autorités de
l’occupation, qui promettent des financements à toutes les écoles qui acceptent
l’enseignements de leurs programmes.
Des cartes
biométriques pour les « résidents » maqdisis : un pas de plus
dans la purification ethnico-religieuse de la ville arabo-mulsulmane. Dr. Hanna
Issa, directeur du comité islamo-chrétien de soutien à la ville d’al-Quds, a
mis en garde contre l’adoption de cette carte « biométrique » qui
inclut des données personnelles sur les maqdisis. Les milliers de Palestiniens
maqdisis vivant dans les quartiers al-Ram et Izariyé, séparés par le mur de la
colonisation de la ville d’al-Quds, ont été soumis à des pressions pour prendre
ces nouvelles cartes, s’ils peuvent apporter la preuve qu’ils vivent à
l’intérieur de la municipalité sioniste. Sinon, ils perdent leur droit à
« résider » dans leur ville.
Menaces sur les toits
des souks de la vieille ville : le directeur de la
mosquée el-Aqsa, Najeh Bkayrat, a dévoilé que les autorités de l’occupation envisageaient
de s’emparer des toits de plusieurs souks de la vieille ville pour les
transformer en jardins et parcours touristiques pour les juifs. Vieux de
plusieurs années, ce plan de judaïsation va être à nouveau mis sur le tapis
puisque les autorités de l’occupation ont demandé à plusieurs commerçants des
souks al-Attarin (parfumeurs) et lahhamin ( bouchers) de faciliter les travaux.
Il y a plusieurs semaines, les colons se sont emparés des toits du quartier
al-Qirami, du souk al-Attarin et de Bab khan ez-zeit, pour y implanter une
colonie.
Dr. Najeh Bkayrat a mis en garde
contre les plans de judaïsation, affirmant que l’occupant a l’intention d’expulser
tous les commerçants de la vieille ville, et de procéder à une épuration
ethnique dans cette partie d’al-Quds, afin de faciliter la construction du « temple »
juif sur la mosquée al-Aqsa. De son côté, le directeur de l’information de l’institution
al-Aqsa et le patrimoine a dévoilé que l’occupation a préparé les cartes de la
judaïsation mais les commerçants et le département des Awqaf sont parvenus
jusqu’à présent à stopper le projet, puisque la majeure partie des toits et des
commerces appartiennent aux Awqaf. L’institution avait mis en garde il y a
quelques mois contre les activités de la prétendue « compagnie pour
développer le quartier juif dans la vieille ville d’al-Quds » visant à
instaurer une promenade et un parcours touristique pour les colons et les
touristes surnommé « promenade des toits ». Ce plan, s’il est
exécuté, permettra aux sionistes de dominer la mosquée al-Aqsa du côté ouest,
comme il étouffera la présence palestinienne dans la vieille ville. Le
gouvernement jordanien a réagi à ce plan et vivement protesté auprès des
autorités de l’occupation.
Arrestations et
condamnations : le centre Wadi Helwa a annoncé que le tribunal central de
l’occupation a étendu l’arrestation de deux maqdisis et refusé leur libération
sous le prétexte qu’ils représentent un « danger à la sécurité de l’Etat ».
Un rapport du centre d’information
Wadi Helwa, à Selwan, paru le 5 octobre, signale que les violations les plus
graves de l’occupation commises pendant le mois de septembre concernent la
mosquée al-Aqsa. Au cours du mois de septembre, une grave recrudescence des
violations menées par le gouvernement sioniste et les groupes juifs a été
notée, puisque 1595 colons extrémistes ont mené des incursions dans la mosquée,
et parmi eux le ministre de l’habitat dans l’entité coloniale. Le rapport
signale la fermeture de la mosquée al-Aqsa sept fois pendant le mois de
septembre, les fidèles âgés de moins de cinquante ans se sont vus interdire
deux fois l’entrée dans la mosquée, et les étudiants qui suivent des cours à l’intérieur
de la mosquée ont été également interdits d’y entrer, deux fois pendant ce
mois. Le rapport indique des affrontements avec les forces sécuritaires de l’entité
sioniste et des activités en solidarité avec la mosquée al-Aqsa et contre la
judaïsation de la ville, dans plusieurs quartiers de la ville. 180 maqdisis ont
été arrêtés. Les agressions du groupe sioniste « prix à payer » se
sont poursuivies et ont touché l’église latine à Selwan et l’église évangélique
à Nabi Dawud. La démolition des maisons des maqdisis s’est poursuivie et vingt
familles du quartier al-Qirami ont reçu des ordres d’expulsion.
L’intention proclamée
par la république tchèque de transférer son ambassade dans
l’entité sioniste de Tel Aviv vers la ville d’al-Quds a été vivement dénoncée
par l’Autorité Palestinienne et les organisations de la résistance. Pour Saeb
Urayqat, membre du comité central du mouvement Fateh et responsable des négociations
avec l’entité coloniale, « la décision… est une grave violation des droits
musulmans et chrétiens dans l’Etat de la Palestine. Elle n’est pas acceptable,
et elle risque de détruire le processus de paix ». Il a précisé que la
ville occupée d’al-Quds représente le centre du conflit palestinien arabe –
sioniste. L’intention tchèque a également été dénoncée par le secrétaire
général de l’organisation de la coopération islamique, la jugeant très grave.
Quant à la Ligue arabe, elle a jugé qu’une telle intention est une violation
des résolutions de l’ONU.
II - Al-Quds occupée : les lieux saints
Le directeur de la mosquée
al-Aqsa, dr. Najeh Bkayrat a déclaré que l’occupant vise à supprimer la
présence des musulmans dans la mosquée al-Aqsa, en prenant plusieurs mesures.
Il éloigne les personnalités religieuses et nationales de la mosquée et de la
ville, et suscite des conflits à propos de chaque m2 de la ville. Concernant le
mur al-Bouraq, mur extérieur de la mosquée, l’activité sioniste en a fait un
lieu de conflit, alors qu’il est entièrement musulman. Le fait d’interdire
l’entrée de la mosquée aux musulmans âgés de moins de cinquante ans vise à
restreindre l’accès des musulmans à leur mosquée. Les incursions répétées des
colons dans la mosquée al-Aqsa, qu’ils soient civils ou appartenant aux
différents appareils sécuritaires de l’entité coloniale, visent à s’emparer
progressivement de la mosquée et à en interdire l’accès aux musulmans. Les
autorités de l’occupation ajoutent à ces mesures l’interdiction faite à des
dizaines de maqdisis de s’approcher de la mosquée al-Aqsa, pour des périodes
assez longues. Dr. Najeh Bkayrat est interdit de s’approcher de la mosquée
al-Aqsa, pendant 6 mois.
Au moment où les incursions
sionistes dans la mosquée al-Aqsa se multiplient et deviennent presque
quotidiennes, les autorités de l’occupation empêchent les étudiants et élèves
d’y accéder, sous prétexte de « troubles à l’ordre public ». Des
dizaines d’étudiants ainsi que des enseignants qui dispensent des cours dans
les salles de la mosquée ont été interpellés par les policiers sionistes qui
leur ont remis des convocations aux postes de l’occupation. Pour Mahmoud
Abul-Ata, directeur de l’information dans l’Institution d’al-Aqsa et du
patrimoine, la présence de ces étudiants et élèves est indispensable pour la
défense de la mosquée contre son partage. C’est d’ailleurs une des raisons pour
laquelle des voix s’élèvent à présent dans les milieux sionistes réclamant l’interdiction
définitive de ces cours dispensés dans la mosquée.
Un nouveau projet de judaïsation
de la mosquée al-Aqsa a été présenté par des groupes sionistes, consistant à s’emparer
de la partie Est de la mosquée, pour y construire une synagogue. Le plan
signifie la judaïsation du cinquième de la mosquée pour y pratiquer des rites
talmudiques, en individuel ou en groupe, à certains moments de la journée et
pendant les fêtes juives.
III - Al-Quds occupée : résistance palestinienne
Mahmoud Mawassi, secrétaire
général du parti arabe démocratique (dans les territoires occupés en 1948) a
déclaré que les Palestiniens de 48 sont mobilisés pour la défense de la mosquée
al-Aqsa contre sa judaïsation et son partage. Malgré les différents dossiers
épineux qui les préoccupent (démolition des maisons, le plan Prawer d’épuration
ethnico-religieux dans al-Naqab, le racisme quotidien), les Palestiniens de 48
restent la première ligne de défense de la mosquée al-Aqsa. Des centaines
d’entre eux se trouvent en permanence dans la mosquée pour s’opposer aux
incursions sionistes, de jour et de nuit.
Les fidèles de la mosquée al-Aqsa
ont empêché des colons de pratiquer des rites talmudiques le 10 octobre à l’intérieur
de la mosquée. La présence massive des fidèles et des étudiants venus dès l’aube,
qui ont commencé à glorifier Dieu, dès qu’ils ont aperçu les colons entourés de
policiers de l’occupation, a sauvé la mosquée al-Aqsa une fois encore.
Plusieurs étudiants ont été ensuite arrêtés.
Plusieurs institutions maqdisies
et palestiniennes ont dénoncé les plans de l’occupation concernant la mosquée
al-Aqsa. Elles ont affirmé que les Juifs n’ont aucun lien avec la mosquée
al-Aqsa, ni religieux, ni politique. La mosquée al-Aqsa appartient aux seuls
musulmans, ont-elles ajouté, et concerne les deux milliards de musulmans dans
le monde. Elles ont demandé, dans un communiqué, aux peuples et gouvernements
dans le monde arabo-islamique de réagir et d’assumer leurs responsabilités
envers al-Quds et al-Aqsa.
Des jeunes parviennent à percer
le mur de la colonisation dans la zone Ras Kabsa, à Abu Dis, à l’est d’al-Quds.
Un porte-parole de la « résistance populaire » a déclaré que des
affrontements quotidiens entre les Palestiniens et les forces de l’occupation
se déroulent dans la zone Ras Kabsa, Abu Dis et Izariyyé, allant même jusqu’à l’université
al-Quds.
Des maqdisis de confession
chrétienne ont manifesté dimanche 6 octobre en direction de l’église du St
Sépulcre, dans la vieille ville, en protestation contre les agressions des
colons qui avaient visé les lieux saints chrétiens, dont l’Eglise latine. Le
président de l’association pour le développement du quartier chrétien, Bassem
Saïd, a déclaré que la marche de protestation a pour but d’adresser un message
et de mettre en garde les parties extrémistes contre toute atteinte aux lieux
saints chrétiens et musulmans dans la ville sainte. « Une voix unifiée et
unique est émise par al-Quds por refuser les violations des lieux saints et les
agressions contre les églises et contre la mosquée al-Aqsa ».
Le comité de résistance au mur et
à la colonisation et l’institution pour la défense de la mosquée al-Aqsa et des
lieux saints islamiques et chrétiens ont organisé le 7 octobre un rassemblement
de soutien à la mosquée al-Aqsa sous le slogan « al-Quds nous rassemble et
la mosquée al-Aqsa nous unifie » et ce dans le bourg de Anata, au nord d’al-Quds,
avec la participation de plusieurs personnalités et de forces politiques.
Sheikh Najeh Bkayrat a déclaré que « la population maqdisie et les fidèles
de la mosquée ne permettront pas le partage de la mosquée et le renouvellement
de la tragédie de la mosquée Ibrahimie d’al-Khalil.
Plusieurs rassemblements et manifestations se
sont déroulés au mois de septembre et se poursuivent au mois d’octobre, pour le
soutien à la ville d’al-Quds et la mosquée al-Aqsa et les autres lieux saints.
Le mouvement du Jihad islamique a organisé des manifestations dans plusieurs
villes de la bande de Gaza, appelant à protéger la mosquée al-Aqsa de la
judaïsation et de son partage entre juifs et musulmans. Dans les camps
palestiniens du Liban, plusieurs rassemblements ont eu lieu les deux derniers
vendredi, pour mettre en garde contre la judaïsation de la ville (Burj al
Barajneh, Chatila, Baddawi, Rachidiyeh, Ayn el-Helwé). D’autres rassemblements
ont eu lieu dans les villes de Saïda et Beyrouth, le dernier à l’appel des
mouvements nassériens, devant la représentation de l’ONU à Beyrouth.
Le mouvement Hamas a organisé un
rassemblement de solidarité avec la mosquée al-Aqsa, dans la ville d’al-Bireh, sous
le slogan « j’ai le droit de prier dans al-Aqsa ».
Le département des relations
arabes dans l’OLP a appelé les maqdisis à boycotter les élections municipales
organisées par l’entité sioniste dans la municipalité d’al-Quds. Il a appelé la
population à participer à la campagne de boycott pour empêcher toute
participation à ces élections. Il a affirmé que la ville d’al-Quds est une
ville occupée depuis 1967 (la partie orientale de la ville) et qu’aucune loi « israélienne »
ne doit y être appliquée, conformément aux décisions et traités internationaux,
et par conséquent, toute participation à ces élections est considérée comme une
normalisation avec l’occupant et la légalisation de son annexion. Le FPLP –
Commandement général a également lancé, dans un communiqué, un appel de boycott
de ces élections municipales.
IV - Al-Quds occupée : solidarité
Un atelier a été organisé par
l’Institution Internationale al-Quds (IIQ) à Beyrouth pour étudier la nouvelle
situation dans la ville d’al-Quds et comment unifier les énergies de la nation
pour y faire face. Au cours de cet atelier, le chef du bureau politique du
mouvement Hamas, Khaled Mechaal, s’est prononcé, via satellite, pour la
réactivation de la résistance armée et l’unité autour de la ville d’al-Quds,
contre les conflits armés et les interventions étrangères dans les pays
musulmans. Y ont également participé les représentants au Liban du mouvement du
Jihad islamique et du mouvement Hamas, des responsables du Hezbollah et de la
Jamaa Islamiyya, ainsi que plusieurs penseurs, journalistes et militants de la
cause palestinienne qui devaient proposer des plans d’action pour stopper la
judaïsation de la ville sainte.
Une conférence a été organisée
dans le camp de Burj al-Barajneh en solidarité avec la ville d’al-Quds, où le représentant du FPLP a insisté sur la
nécessité d’agir et non de discourir pour aider notre peuple et les maqdisis à
résister à l’occupation.
L’Unesco a voté plusieurs projets
arabes appelant à envoyer une commission d’enquête concernant les violations
sionistes dans Bab al-Maghariba et la partie orientale de la ville occupée d’al-Quds.
Le conseil de l’UNESCO a également accepté le projet de six décisions
présentées par la Jordanie et l’Autorité palestinienne relatives à la
protextion du patrimoine culturel et humain de la ville d’al-Quds et d’autres
villes palestiniennes. L’Unesco a fermement condamné les creusements menés par
l’occupation à l’intérieur et autour de la vieille ville, et la destruction des
vestiges islamiques dans Bab al-Maghariba. Le groupe arabe à l’Unesco a réclamé
des garanties internationales pour entraver toute légalisation des violations
israéliennes de la place al-Bouraq et d’autres lieux dans la vieille ville d’al-Quds.
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