Femmes de Gaza réclamant la libération des prisonniers |
La vague de froid dans
la région n’a pas épagné les prisonniers, dont les conditions de détention sont
déjà précaires et inhumaines. Les prisonniers palestiniens lancent des cris
d’alarme, ils ont froid et les autorités carcérales les empêchent de recevoir
des vêtements chauds supplémentaires, des couvertures et des appareils pour
chauffer les cellules et les camps de détention.
1 - Prisonniers
grévistes de la faim dans les prisons de l’occupation
- Le prisonnier
jordanien Alaa Hammad (34 ans) a momentanément arrêté la grève de la faim, déclenchée
au début du mois de mai 2013, avant de la reprendre quelques jours plus tard.
La direction carcérale sioniste a autorisé les membres de sa famille au second
degré, vivant dans la ville d’al-Quds, de lui rendre visite. Mais quelques
jours plus tard, elle a refusé la visite à son épouse et ses enfants, vivant en
Jordanie. Il a donc repris la grève de la faim. Le résistant Alaa Hammad, qui a
mené une longue grève de la faim, sans aucun appui médiatique, a été arrêté en
2006 et est condamné à 12 ans de prison.
- Trois prisonniers en
détention « administrative » mènent une grève de la faim, depuis le
16 novembre dernier. Il s’agit des frères Mohammad (25 ans) et Islam (20 ans)
Saleh Badr, de Beit Laqya et Thaer Nabil Ubaydo. Ils subissent des pressions de
la part des autorités carcérales pour arrêter leur mouvement : leur
cellule est constamment fouillée et les incursions des forces de la répression
sont multipliées. Ils ont refusé une proposition du Shabak (service de
renseignements sioniste) d’arrêter leur mouvement en contrepartie d’une
promesse verbale que leur détention ne serait pas renouvelée. Le 11 décembre,
les trois prisonniers ont été transférés à l’hôpital « Mijan » à
cause de la détérioration de leur état de santé. Dans la cellule où ils ont été
isolés, ils n’ont que de minces matelas et couvertures, ils ont interdits de
sortie de leur cellule sauf une heure, pour se laver. Islam Badr est le plus
jeune détenu « administratif » (20 ans).
- les prisonniers
« administratifs » de la prison du Naqab ont mené une grève de la faim de trois jours,
en pleine tempête, pour protester contre les mesures punitives de
l’administration carcérales prises à leur encontre.
2 – Libérer les
prisonniers malades
- le résistant
Mu’tassam Raddad, arrêté en 2006
condamné à 20 ans de prison, a été transporté d’urgence à l’hôpital. Au regard
de son état de santé qui s’est dégradé, les autorités de l’occupation ont prévu
une séance du tribunal pour le libérer avant la fin de la période. Une fois
encore, au lieu de soigner les prisonniers malades, la direction sioniste
préfère se dégager de sa responsabilité, et envoyer les prisonniers à la mort,
en les libérant in-extremis.
- Le ministre chargé
des prisonniers dans l’Autorité Palestinienne, Issa Qaraqe’i a affirmé que les
prisonniers malades sont des « morts en puissance », car l’Etat de
l’occupation ignore leur cas et refuse de les soigner. Il a ajouté que dans
l’entité de l’occupation, ce sont les services sécuritaires qui décident du
sort des prisonniers, et non les médecins.
Le prisonnier malade,
Na’im Shawamreh, détenu dans la prison de Ascalan, est en situation
critique : il perd quotidiennement le contrôle de ses membres. Son état de
santé se détériore rapidement.
Plusieurs prisonnières
palestiniennes souffrent de divers maux. Un rapport d’une association de
solidarité avec les prisonniers palestiniens fait état de plusieurs maladies
qui frappent les prisonnières résistantes à l’occupation. Qu’elles soient
condamnées ou non, les détenues palestiniennes vivent dans des conditions
inhumaines, ce qui favorise et aggrave les maladies dont elles souffrent. La
résistante Lina Jarbouni souffre des sequelles de l’opération chirurgicale
subie il y a quelques mois, Intissar Sayyad souffre des poumons, Tahrir Qanni a
les yeux infectés depuis son arrestation le 12 mai 2013, Nawal Saadi, du camp
de Jénine, souffre de tension.
3 – Abolir la
détention « administrative »
Depuis le 25 novembre,
les détenus « administratifs » sont en lutte contre cette forme de
détention arbitraire et criminelle. Il
ont défini la troisième étape de leur lutte, qui est la grève de la faim, tous
les lundis et jeudis. La prochaine étape prévoit le boycott des centres
« médicaux » de la direction carcérale, le refus des médicaments et
la grève illimitée de la faim. Ils poursuivent le boycott des tribunaux
militaires. Si l’occupant ne réagit pas, ils prendront des mesures plus
importantes le 30 décembre, y compris la grève de la faim illimitée.
Les autorités de
l’occupation se vengent : les détenus « administratifs » détenus
dans la prison de Meggiddo ont été dispersés dans les différentes sections de
la prison, et dans la prison de Ofer, ils ont été interdits de visite pendant
un mois.
Abdallah Ja’idi, 42
ans, du mouvement Hamas, arrêté le 28 novembre, a été condamné à 4 mois de
détention « administrative » par un tribunal militaire sioniste. Il
avait déjà été arrêté et détenu pendant 28 mois.
Juste au moment où il
devait être libéré, le tribunal militaire de l’occupation prononce une
détention « administrative » à son encontre : Le prisonnier Raed
Moussa, de la région de Jénine, arrêté le 30 octobre dernier, a été transféré
au tribunal de Ofer qui l’a condamné à 6 mois de détention
« administrative » alors que le tribunal de Salem avait demandé sa
libération.
26 ordres de détention
« administrative » ont été prononcés par les tribunaux militaires
sionistes contre les Palestiniens arrêtés, au mois de novembre. La détention
«administrative » signifie la détention basée sur des rapports secrets des
services de renseignements, qui jugent si le Palestinien représente un danger
pour l’occupation. Tout Palestinien est menacé par l’occupation par cette forme
de détention.
4 – Interdiction
d’étudier
Les autorités de
l’occupation avaient supprimé, après l’enlèvement du soldat sioniste Shalit, la
possibilité pour les prisonniers de poursuivre leurs études, par le biais de
« l’université libre hébraïque », seule autorisée à remettre des
diplômes aux prisonniers. De nombreux résistants, qui ne leur restaient que
quelques mois avant d’achever le cycle universitaire choisi, ont dû arrêter
leurs études, la direction de l’université ayant refusé sa poursuite. Après
l’accord d’échange entre la résistance et les sionistes, cette mesure punitive
est discutée par la Knesset sioniste, où les partis politiques font la
surenchère pour montrer lequel est le plus terroriste.
En poursuivant leurs
études, les résistants prisonniers de l’entité occupante poursuivent leur défi
à l’occupation. De nombreux prisonniers ont réussi à obtenir des diplômes qui
leur ont permis de travailler, après leur libération. Pour les prisonniers,
étudier c’est non seulement espérer, mais c’est aussi affirmer sa volonté de
poursuivre, en prison même, la lutte du peuple palestinien. Etudier c’est
lutter et résister à l’occupant, qui cherche à faire des prisonniers des êtres
dépourvus de toute humanité, des êtres qui ressembleraient aux colons. En
interdisant la poursuite des études et en confisquant les livres introduits en
prison, en déchirant les manuscrits écrits par les prisonniers, l’occupant
tente de briser la volonté des prisonniers. Malgré tout, les prisonniers
résistent.
5 - Répression
Suite aux
manifestations et protestations à Haïfa (en soutien aux Palestiniens de
Shefa’Amr traduits devant le tribunal pour avoir mis fin à la terreur de Natan
Zadé, en août 2005) et dans le Naqab lors de la Journée de colère le 30
novembre dernier, des dizaines de Palestiniens des territoires occupés en 48
ont été arrêtés. Certains ont été relâchés, mais d’autres risquent d’être
condamnés.
Arrestation des deux
fils du député maqdissi Ahmad Attoun et convocation de la mère, de l’épouse et
de son frère par l’occupant au poste de la prison de Moskobiyya.
Pour la dixième fois,
la comparution de la résistante Mona Qaadan devant le tribunal sioniste est
reportée. Arrêtée au mois de novembre 2012, Mona Qaadan (42 ans) ancienne
prisonnière libérée, n’est toujours pas « jugée », et sa famille est
toujours interdite de visite.
Le tribunal militaire
de l’occupation, à Salem, au nord de Jénine, a prolongé pour la huitième fois
la détention de deux gosses de la famille Abu Rabb, Ibrahim et Yazid, qui est
blessé. Les deux enfants avaient été battus et torturés lors de leur
arrestation. Les pères des deux enfants ont adressé des appels à l’UNICEF et le
CICR pour intervenir et faire libérer leurs enfants, arrêtés depuis le 24 avril
2013.
3 prisonniers détenus
dans la prison de Meggido ont été asphyxiés le 11 décembre, lorsque les forces
répressives de l’occupation ont aspergé les prisonniers de gaz, suite à la
protestation de ces derniers contre les gardiens.
Avant la libération de
Midhat Issawi, les forces de l’occupation ont mené une incursion dans le boug
Issawya et dans la maison de Samer Issawi, à la recherche de … Samer et Midhat
Issawi. La famille des deux personnes recherchées leur a déclaré qu’ils sont en
prison.
Arrestation pour refus
de servir dans l’armée de l’occupation
Le jeune Omar Saad, du
village al-Maghar, dans la Galilée occupée en 1948, a envoyé une lettre au
bureau du service militaire, expliquant son refus d’être enrôlé dans l’armée de
l’occupation. Comme tous les Palestiniens druses, Omar est obligé de servir
cette armée qui tue son peuple. Omar a été condamné à la prison. Bien qu’il ne
soit pas le premier druse à refuser d’être enrôlé, Omar Saad a tenu à médiatiser
son refus, au moment où les sionistes pensent enrôler les chrétiens
palestiniens dans leur armée.
6– Libération
Nasser Abu Saoud, de
la ville occupée d’al-Quds, a été libéré après 26 mois de détention dans les
geôles de l’occupation.
Le résistant Midhat
Issawi, a été libéré après 20 mois de détention. Frère de Samer Issawi, et
cadre dirigeant du FDLP, Midhat a subi un emprisonnement de 25 ans dans les
prisons de l’occupation. La famille Issawi a déclaré que leur joie ne sera
complète qu’à la libération de Samer Issawi, qui a mené une grève de la faim
durant 9 mois et qui devrait être libéré.
Aprè 10 ans
d’emprisonnement pour résistance à l’occupation, Muss’ab Brayim (Jihad
islamique) et Adel Sadeq ont été libérés début décembre. Le résistant Brayim a
envoyé un message aux organisations de la résistance palestinienne leur
réclamant des actions pour faire libérer les prisonniers, décrivant ceux-xi
comme étant les représentants de la nation, tant au niveau de leur patience que
de l’affrontement avec l’ennemi.
Le résistant
prisonnier Bashir Shbayta a été libéré.
6 – Statistiques
Nadi al-Assir (club
des prisonniers) a affirmé que les autorités de l’occupation détiennent dans 26
prisons, centres et camps de détention 5000 Palestiniens, dont 15 prisonnières
et environ 200 enfants. 95% des prisonniers détenus subissent des tortures
diverses, dès leur arrestation et avant et pendant les interrogatoires. Au
cours de cette année, 4 prisonniers ont été assassinés par l’occupant à cause
de la négligence médicale. 165 Palestiniens sont en détention
« administrative ». 1400 prisonniers sont malades, et parmi eux, 150
prisonniers souffrent de graves maladies.
52 anciens
prisonniers, détenus avant les accords d’Oslo en 1993, n’ont pas encore été
libérés.
Selon le centre Wadi
Helwa, dans al-Quds, les forces de l’occupation ont arrêté 75 Maqdisis au mois
de novembre, dont 40 enfants et 4 femmes. Les enfans arrêtés ont entre 10 et 17
ans. Un ordre d’arrestation a été prononcé à l’encontre d’un enfant de 4 ans,
Mohammad Zein al-Majed.
7 – Solidarité
Plusieurs
manifestations et rassemblements de solidarité avec les prisonniers malades, et
notamment Mu’tassam Raddad, ont eu lieu dans les provinces de Tulkarm et
d’al-Khalil, au début du mois de décembre. D’autres manifestations ont eu lieu,
avec la participation des familles de prisonniers, dans la ville d’al-Khalil
pour exiger la libération des détenus « administratifs », en
solidarité avec leur mouvement de protestation.
L’association européenne
U-Free demande la libération du journaliste et caricaturiste Thamer Sabaaneh,
arrêté en mars 2013 par l’occupation et détenu « administratif ».
Thamer Sabaaneh a longtemps milité pour la libération des prisonniers, et a
écrit de nombreux textes pour populariser leur lutte. Agé de 35 ans, il est le
père de trois enfants, le dernier étant né après son arrestation.
Les forces
sécuritaires de l’AP poursuivent les militants palestiniens
Des incursions
« de la honte » sont menées par les forces sécuritaires de l’AP dans
la province de Nablus, et notamment dans le camp de Balata. De nombreux
prisonniers libérés ont été arrêtés. Les services de renseignements de l’Autorité
palestinienne ont arrêté le prisonnier libéré Ibrahim Shrayem, cadre du
mouvement du Jihad islamique, à Qalqylia. Shrayem avait été arrêté par
l’occupation deux fois, pour une durée de trois et demi.
Les forces
sécuritaires de l’AP ont mené une incursion dans le camp de Jénine pour arrêter
le cadre dirigeant du mouvement du Jihad islamique, Mahmoud Saadi, et le fils
du dirigeant du Hamas toujours détenu par l’occupation, Hamza abul-Haija. Elles
ont été accueillies par les jeunes du camp qui ont lancé des pierres.
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