Les opérations de la résistance
palestinienne dans la ville d’al-Quds se multiplient au moment où la révolte
populaire se poursuit dans presque tous les quartiers de la ville occupée. Les
autorités de l’occupation ont accentué la répression, les assassinats sont même
recommandés par les hautes instances du pouvoir colonial, et les centaines
d’arrestations témoignent de la « main de fer » que les sionistes ont
promis.
I - Al-Quds occupée :
résistance palestinienne
Les Brigades du martyr Abu Ali
Mustafa (FPLP) ont revendiqué l’opération ayant entraîné la mort de 4 sionistes
à Deir Yassine, au centre « Harnouf ». Les martyrs Ghassan et Uday
Abu Jamal, de Jabal al-Mukabber dans al-Quds, ont mené cette opération
(communiqué du 18 novembre). L’opération héroïque a été saluée par le Hamas et
le mouvement du Jihad islamique en Palestine, mais condamnée par le président
Mahmoud Abbas. Le bloc parlementaire du Fateh a cependant salué l’opération,
expliquant qu’il s’agit d’une réponse adéquate aux crimes de l’occupation.
Suite à l’opération, les sionistes arrêtent 14 membres de la famille des deux
combattants (11 membres ont été libérés le lendemain), qui sont cousins et
installent des barrages partout dans la ville. Ils menacent de démolir leurs
maisons, comme pour les autres résistants. Les corps des deux martyrs ne sont
toujours pas remis à la famille, ce qui a soulevé de nouvelles protestations du
quartier Jabal Mukabber.
Réactions internationales à
l’opération : dénoncée par les sionistes et impérialistes dans le monde,
dont l’Elysée, elle fut également dénoncée par le ministre turc des Affaires
étrangères, qui a jugé qu’il ne fallait pas viser des lieux
« saints », le premier minisre du Bahrein et le Pape.
Un « israélien » a été
blessé le 16 novembre alors qu’il se trouvait près de Bab al-Amoud dans
al-Quds, frappé par un tournevis. La police sioniste s’est alors déployée dans
les lieux à la recherche du résistant.
Dans une interview accordée au
centre d’information palestinien (CPI), Ussama Hamdan, responsable des
relations internationales dans le mouvement Hamas, a répondu aux accusations
portées par certains contre « le fait de jeter les Palestiniens » en
pâture à l’entité sioniste (les opérations de la résistance à al-Quds), disant
que traiter les Palestiniens de la sorte, comme s’ils étaient des machines que
l’on pouvait déplacer, c’est ignorer ce qu’est le peuple palestinien et ignorer
le sang de la résistance qui coule dans ses veines.
Un communiqué de presse du
mouvement du Jihad islamique en Palestine (5 novembre) souligne que la bataille
dans al-Quds a commencé, que les masses palestiniennes refusent l’apaisement et
que la volonté de « notre peuple est plus forte que la répression et le
terrorisme sionistes ». Il appelle à la mobilisation de la nation pour
sauver al-Aqsa et al-Quds.
Suite à l’opération héroïque
menée par le résistant martyr Mohamad Akkari, du camp de She’fat, qui s’est
soldée par la mort de deux colons, les forces sionistes ont attaqué le camp et
ses habitants, qui ont tenu tête aux forces de l’occupation pendant plusieurs
heures. Les jeunes Palestiniens sont parvenus à prendre le contrôle du barrage
installé par les sionistes pendant un quart d’heure, lorsque 70 soldats ont
pris la fuite à cause des pierres, des coktails molotov et des explosifs lancés
sur eux. Les affrontements entre les forces sionistes et la population du camp
a duré pendant deux jours, et le Croissant Rouge palestinien a indiqué que 37
Palestiniens ont été blessés et 150 asphyxiés par les gaz. Le 19 novembre, les
sionistes n’ont pu démolir la maison du martyr Akkari, les habitants du camp de
She’fat ont réussi à les bloquer et expulser du camp.
Le Croissant Rouge palestinien a
également signalé que 25 Maqdissis ont été blessés et 50 asphyxiés par les gaz
dans Wadi al-Joz, At-Tor et Issawiya et l’ancienne ville où se sont déroulés
des affrontements entre Palestiniens et forces sionistes.
Une délégation de Maqdissis se
rend à Kfar kanna, dans les territoires occupés en 1948, pour les condoléances
à la famille du martyr Khayr Eddine Hamdan tombé sous les balles de l’occupant
et pour affirmer l’unité de la lutte entre tous les Palestiniens, quelles que
soient leurs situations actuelles et leur lieu de résidence.
Les Maqdissis de Shu’fat décident
de former des comités de vigilance pour protéger la population contre les
agressions des colons.
La population du camp de She’fat
refuse la présence du ministre sioniste de l’intérieur à l’intérieur du camp. Des
groupes de jeunes protestent et lancent des pierres et des bouteilles vides sur
son passage, ce qui l’oblige à s’en aller. Les forces de l’occupation attaquent
alors l’école des filles dans le camp et trois jeunes élèves sont asphyxiées
par les gaz. (19 novembre)
Les habitants du quartier Batn
al-Hawa dans Selwan sont parvenus à chasser des colons qui voulaient s’emparer
de la maison appartenant à la famille Shuyukhi. Les colons sont revenus avec
les policiers de l’entité coloniale, des affrontements ont eu lieu et colons et
policiers ont dû s’en aller. (10 novembre).
Le responsable de l’église
orthodoxe en Palestine, Atallah Hanna a dénoncé les agressions
« israéliennes » contre la mosquée al-Aqsa et considéré que toute
agression contre la mosquée est une agression contre l’ensemble du peuple
palestinien, et contre son identité, son histoire et son attachement spirituel
à la ville d’al-Quds. Il a déploré l’absence de réaction arabe à ces
agressions.
II - Al-Quds occupée :
asphyxie et purification ethnico-religieuse
Le ministre sioniste Liberman a
refusé les critiques internationales relatives à la poursuite de la judaïsation
de la ville d’al-Quds : il a réaffirmé l’intention des sionistes d’y
poursuivre la colonisation.
La municipalité de l’occupation a
posé de nouvelles pancartes d’indication dans la ville en vue de judaïser les
noms des lieux et des sites.
Le comité de planification dans
la municipalité de l’occupation a entériné le plan de construction de 78 unités
de logement colonial à l’est de la ville d’al-Quds, 50 d’entre ces unités dans
la colonie située dans Jabal abu Ghnaym et 28 dans la colonie Ramot, au nord de
la ville. (19 novembre).
L’occupant sioniste a démoli la
maison de Hassan al-Hadra dans Jabal Zaytoun, At-Tour, le 5 novembre.
L’occupant a discuté la
possibilité de déporter les « semeurs de trouble » dans la ville
d’al-Quds vers la bande de Gaza. Une nouvelle mesure pour poursuivre le
nettoyage ethnico-religieux de la ville.
Les forces sionistes ont
distribué le 8 novembre des ordres de confiscation de 12852 dunums des terrains
appartenant au village isolé par le mur de Beit Iksa. Pour le maire de la
ville, ces confiscations signifient la mort du village. Le village est isolé de
son environnement palestinien depuis 2006 et une porte métallique permet à ses
habitants d’y entrer et d’en sortir.
Les autorités sionistes ont
décidé de confisquer 66 dunums des terrains du village sheikh Saad, au sud-est
de la ville, pour des motifs militaires et sécuritaires. La population du
village a protesté contre les confiscations en manifestant. Des milliers de dunums
avaient déjà été confisqués pour la construction du mur de l’annexion,
empêchant la liaison entre le village et Jabal al-Mukabber.
III – Al-Quds occupée :
répression
Les colons sionistes exécutent un
chauffeur de bus palestinien, originaire d’abu Dis. Âgé de 32 ans, le martyr Hassan
al-Rammouni a été pendu par les colons tard dans la nuit du 16 novembre.
Aussitôt, des protestations contre l’occupant et ses forces se sont déroulées
dans les quartiers d’At-Tour, Ras al-Amoud et plusieurs autres quartiers de la
ville et les forces politiques palestiniennes ont appelé à une grève générale
le lundi 17.
Le gouvernement de l’occupation
étudie les moyens de réprimer les « lanceurs de pierres » en les
privant de leurs assurances familiales, versées par l’occupant dans la ville
d’al-Quds : une nouvelle manière de se défaire de sa responsabilité en
tant que force occupante.
Les autorités de l’occupation ont
l’intention de détruire les maisons des résistants Maqdissis, en mesure
« punitive » : la maison familiale de Mohamad Ja’abis, dans
Jabal al-Mukabber, celle de la famille de Abdel Rahman Shaloudi, dans Selwan,
celle de la famille de Ibrahim Akkari et la maison de la famille du martyr
Mu’tazz Higazi. Le père du martyr Mohammad Abu Khdayr a réclamé la destruction
des maisons des colons qui ont assassiné son fils. Selon Hassan Khater,
spécialiste des questions maqdissies, la destruction des maisons des résistants
est une pratique qui date de 1967, mais elle n’a aucun effet sur la volonté de
résistance des Maqdissis. En détruisant les maisons, l’entité coloniale
poursuit sa politique de nettoyage ethnico-religieuse. La famille des martyrs
Abu Jamal a affirmé par ailleurs que la décision de démolir leurs maisons et de
refuser qu’ils soient enterrés dans leurs villes n’a aucun effet sur leur
volonté de résistance.
De violents affrontements ont eu
lieu contre les forces sionistes, dans Jabal al-Mukabber après l’arrestation de
14 membres de la famille des résistants martyrs de la famille Abou Jamal. Les
forces sionistes ont attaqué au gaz la tente de condoléances tenue par la
famille. Plusieurs personnes ont suffoqué. A Sour Baher, les affrontements se
poursuivent pendant plusieurs jours ; A Bab Hatta, les jeunes ont lancé
des pierres contre les policiers de l’occupation qui a arrêté deux
personnes. A l’entrée du camp de
She’fat, les jeunes ont lancé des explosifs pour feux d’artifice alors que les policiers
lançaient les bombes sonores et le gaz.
Les forces de l’occupation font
une incursion dans l’hôpital al-Maqassid le 9 novembre, à la recherche de
jeunes ayant lancé des pierres sur les sionistes. Elles ont agressé des
patients et leurs familles.
Selon Le club des prisonniers
(Nadi al-Assir) palestinien, 1300 Maqdissis ont été arrêtés depuis le mois de
juillet 2014. 40% des Palestiniens arrêtés sont des mineurs. La plupart sont
accusés de participation aux affrontements avec la police de l’occupation, de
jets de pierres, de cocktails molotov et d’explosifs pour feux d’artifice.
Le tribunal de l’occupation
accuse sheikh Raed Salah d’avoir prononcé un discours « appelant au
racisme » à Wadi al-Joz, dans al-Quds, il y a quelques années. Le sheikh,
dirigeant du mouvement islamique – nord en Palestine occupée en 48, a fait
appel et gagné. Il a commenté l’affaire en disant que les « autorités de
l’occupation se font des illusions si elles pensent pouvoir briser notre
résilience dans al-Quds et l’intérieur palestinien ».
Le tribunal de l’occupation a
condamné Azhar Othman de s’éloigner de la mosquée al-Aqsa pendant deux mois,
avec le paiment de 1500 shekels. Hiba Tawil a été condamnée à payer 500 shekels
et Azba Salayma et Ra’ida Abu Hadwan à 1000 shekels.
Les forces de l’occupation ont
arrêté deux personnes au cours d’une manifestation de femmes protestant contre
l’interdiction faite aux femmes d’entrer dans la mosquée al-Aqsa depuis dix
jours (17 novembre).
C’est le FBI américain qui
prendra en charge l’enquête sur l’opération héroïque des résistants
palestiniens dans la synagogue située dans Deir Yassine, et non le Shabak, puisque
les colons tués sont américains et britanniques.
IV - Al-Quds occupée : les
lieux saints
Sous le titre « le sommet
Kerry Netanyahu Abdallah : succès israélien de la séparation de la mosquée
al-Aqsa de la ville d’al-Quds », l’étude rédigée par le centre d’Etudes
Atlas explique comment le sommet, qui a éloigné Mahmoud Abbas, comporte
plusieurs dangers, le plus grave étant la séparation du statut de la mosquée
al-Aqsa de la ville d’al-Quds. Si Netanyahu a accepté, le vendredi suivant le
sommet, que la mosquée ouvre ses portes à tous les fidèles sans exception, pour
suivre les recommandations du sommet « ne pas changer le statu quo »
de la mosquée, il a vite modifié son attitude le lendemain en interdisant aux
femmes et aux jeunes d’accéder à la mosquée, et autorisé les colons de la
profaner. Pour les sionistes, « ne pas modifier le statu quo » signifie
tout juste alléger de temps en temps la répression contre les fidèles de la
mosquée. Le plus grave reste cependant d’avoir ignoré toute la ville d’al-Quds,
qui subit un nettoyage ethnique et
religieux et dont la population autochtone est menacée d’expulsion et de
répression. Selon le sommet, la colonisation pourrait se poursuivre, mais il
faudrait alléger la répression contre les fidèles, pensant que de telles
recommandations pourraient « calmer » les Palestiniens.
L’institution al-Aqsa pour le
waqf et le patrimoine a dévoilé l’intention de l’occupant d’ouvrir au public
les souterrains qu’il a fait creuser et les larges salles se trouvant à 20
mètres sous la partie occidentale de la mosquée al-Aqsa, sous le lieu musulman
connu par le nom du waqf Hammam al-Ayn.
Malgré le sommet tripartite à
Amman, les associations des colons appellent à envahir la mosquée al-Aqsa le
lundi 17 novembre.
Suite aux opérations de la
résistance contre la présence coloniale dans al-Quds et la mosquée al-Aqsa, des
voix se sont élevées parmi les sionistes réclamant la fin des incursions dans
la mosquée (le rabbin principal et la police), pour ne pas susciter la colère
des musulmans (10 novembre).
300 soldats de l’occupation ont
profané la mosquée le mercredi 5 novembre et attaqué les fidèles qui se
trouvaient à l’intérieur de la mosquée al-Qibali, qui fait partie de la mosquée
al-Aqsa. Le département des Awqaf a considéré que c’est la première fois que
l’armée arrive à l’intérieur de la mosquée al-Qibali et du minbar de Salaheddine,
qui avait été incendié en 1969.
L’occupant a l’intention
d’installer des barrières électroniques pour entrer dans la mosquée al-Aqsa,
comme il l’a fait pour la mosquée al-Ibrahimi dans la ville d’al-Khalil. Il
prend pour exemple Le Vatican, a-t-il dit, comme si le Vatican était un pays
occupé.
V - Al-Quds occupée :
solidarité
Une campagne initiée par des
associations maqdissies « paie un dinar tu sauves un Maqdissi » a été
lancée pour riposter à la campagne sioniste « paie un dollar tu tues un
Arabe ». Cette campagne a été soutenue par plusieurs personnalités
politiques palestiniennes qui y voient une manière de soutenir la population
maqdissie qui a été abandonnée par les régimes arabes et musulmans. Les
associations maqdissies concernées par cette campagne : « femmes pour
al-Quds », « Forum de Bayt al-Maqdis, l’association orthodoxe et le
comité populaire pour la défense d’al-Quds.
Les camps de réfugiés
palestiniens au Liban se mobilisent pour le soutien à la résistance dans la
ville d’al-Quds, et dénoncent le silence médiatique arabe et international en
ce qui concerne la répression et la poursuite de la colonisation. Par ailleurs,
plusieurs associations féminines, libanaises et palestiniennes, se sont
rassemblées devant le siège de l’ESCWA (représentation ONU) pour affirmer leur
solidarité avec les Maqdissis.
Plusieurs associations
palestiniennes agissant en Europe dans le cadre du « congrès des
Palestiniens d’Europe » ont décidé de mener une semaine de solidarité avec
al-Quds et al-Aqsa, à Bruxelles, Berlin, Londres, Vienne, Hambourg et Paris.
En soutien à la résistance
maqdissie, l’institution internationale al-Quds a déclaré, dans un communiqué,
que les opérations successives contre la présence « israélienne »
dans la ville occupée d’al-Quds sont une riposte naturelle aux crimes
systématiques de l’occupation.
En Jordanie, « l’association
contre le sionisme et le racisme » a organisé son sit-in hebdomadaire
devant l’ambassade sioniste (réclamant sa fermeture) en hommage à l’arabité de
la ville d’al-Quds et à la résistance de sa population. De nombreux
rassemblements ont eu lieu à Amman et d’autres villes en soutien à la mosquée
al-Aqsa.
En Turquie, des manifestations et
rassemblements ont réuni des milliers de personnes pour dénoncer la profanation
de la mosquée al-Aqsa et soutenir la résistance palestinienne.
En France, la campagne
« save al-Aqsa » commence à mobiliser les diverses associations et
individus pour une grande journée de solidarité le 29 novembre avec la mosquée
al-Aqsa, symbole de l’occupation de la Palestine. Cette campagne « fait le
lien naturel entre les guerres de destruction en cours et de morcellement de la
oumma et le souci de l’occident d’assurer la sécurité et la suprématie militaire de l’entité sioniste ».
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