Al-Quds vit
désormais à l’heure de l’Intifada, la guerre des couteaux et des pierres, cette
guerre que les Maqdissis mènent aux côtés de leurs frères dans les autres
territoires de la Palestine. Les autorités sionistes ont intensifié leur
répression, mais les Maqdissis tiennent bon et, échappant au contrôle de
l’Autorité palestinienne et de ses forces sécuritaires, ils ne sont soumis à
aucune considération politique, venant d’ici ou d’ailleurs.
Les martyrs tombés dans la ville d’al-Quds depuis le 3
octobre : Muhannad Halabi (19 ans), Fadi Aloun (19 ans), Thaer Abu Ghazale
(19 ans), Wissam Jammal (20 ans), Ahmad Salah (20 ans), Ishaq Badran (16 ans),
Mohammad Ali (19 ans), Bassem Sedr (17
ans), Ahmad Abu Sha’ban (23 ans), Mutafa al-Khatib (18 ans), Mohammad Shamasne
(22 ans), Baha’ Alayan (22 ans), Ala’ Abu Jamal (28 ans), Mu’tazz Uwaysat (16
ans).
I - Al-Quds occupée : résistance palestinienne
La
résistance palestinienne s’étend dans tous les quartiers et bourgs d’al-Quds,
et dans la vieille ville. Elle prend différentes formes : les opérations
au poignard comme celle menée par le jeune étudiant, Muhannad Halabi, membre du
Mouvement du Jihad islamique, geste qui a déclenché la révolte dans toute la
Palestine. Les manifestations et affrontements avec les forces de l’occupation,
qui se poursuivent d’ailleurs depuis plus d’un an, mais plus fréquentes, et
plus violentes, où les jeunes poursuivent les forces de l’occupation avec les
jets de pierre, de cocktails molotov et toutes sortes de projectiles, et où les
forces de l’occupation tirent des balles réelles, des grenades lacrymogènes,
des balles en caoutchouc, ou bien tirent et exécutent les Palestiniens. Aucun
quartier ni aucun bourg ne sont épargnés et la révolte va s’intensifiant, les
jeunes « ayant le souffle long ». La résistance a su transformer le
visage d’al-Quds, de ville coloniale en ville de résistance.
Deux
quartiers se sont distingués quant à leur résistance : Jabal al Mukabbir
et le camp de She’fat, qui sont à présent entièrement bouclés. Dans le camp de
She’fat, les jeunes résistent par les armes à la tentative d’invasion des
forces sionistes, et dans Jabal al-Mukabbir, les Maqdissis ont décidé, pour
contourner le bouclage sioniste, d’utiliser les ânes pour se rendre dans les
autres quartiers et bourgs.
Les forces
palestiniennes nationales et islamiques dans la ville d’al-Quds ont appelé à
une grève générale le dimanche 4/10, pour dénoncer les crimes commis par l’occupation,
après l’assassinat du martyr Muhannad Halabi et l’exécution de sang-froid du
martyr Fadi Aloun, 19 ans, les 3 et 4 octobre.
Le mouvement
populaire de la jeunesse maqdissie a appelé l’ensemble du peuple palestinien à
considérer le jour du vendredi 9 octobre une journée d’affrontement général
dans toute la Palestine avec l’occupant. Dans un communiqué, le mouvement a
considéré que les menaces proférées par les dirigeants sionistes, au cours de
leur conférence de presse à l’encontre des Palestiniens « ne nous font pas
peur, et n’arrêteront pas l’intifada du peuple, mais c’est à l’occupant
envahisseur de comprendre qu’ils font face à une nouvelle étape, à une
génération qui a arraché toutes les branches de l’olivier ».
Les
sionistes craignent les jours du vendredi. Le Mouvement du Jihad islamique et
le mouvement Hamas ont appelé à une journée de mobilisation et de lutte
générales le vendredi 16 octobre.
Des milliers
de Maqdissis ont participé au cortège funèbre le jeudi 8 octobre, du martyr
Wissam Jamal Farag, 20 ans, du camp de She’fat au cimetière de Anata, dans un
mouvement de défi à l’occupant. Le martyr Farag a été tué dans le camp de
She’fat, en ébullition. 7 Maqdissis ont également été touchés par des balles
réelles et plus de 50 ont été touchés par des balles enrobées de caoutchouc.
La
population du camp de She’fat interdit aux forces de l’occupation de démolir la
maison d’un martyr. Au cours des affrontements, 7 policiers de l’occupation ont
été blessés par les tirs lancés par les les résistants du camp de She’fat. Le
martyr Ahmad Salah, appartenant au mouvement Hamas, est tombé.
Le vendredi
8/10, des milliers de Maqdissis ont tenu à accomplir la prière dans les rues et
ruelles adjacentes à la mosquée al-Aqsa, suite à l’interdiction aux fidèles
âgés de moins de 45 ans d’y entrer. Seuls 7000 fidèles ont pu entrer dans la
mosquée.
Alors que la
tension s’accentuait dans la ville d’al-Quds, juste avant l’opération héroïque
du martyr Muhannad Halabi, La presse sioniste libérale (Haaretz) accusait les
dirigeants sionistes de cacher leur impuissance par une politique démagogique
et de conclure : « Même si al-Quds se réveillait demain et découvrait
du jour au lendemain que toutes les pierres ont disparu et que les milliers de
gardiens veilleraient à ce qu’aucune pierre, ni caillou, ne soient introduits
vers la capitale, la violence ne cesserait pas, mais prendrait d’autres
formes ».
Les
conséquences de l’Intifada ne se font pas attendre : les touristes
commencent à bouder l’entité coloniale et al-Quds, entraînant des pertes
considérables à l’économie sioniste.
II - Al-Quds occupée : asphyxie et purification ethnico-religieuse
Les
autorités de l’occupation ont accentué la politique de purification
ethnico-religieuse de la ville d’al-Quds, sous le prétexte de « restaurer
le calme » dans la ville, considérant que le soulèvement palestinien est
le fait d’une poignée de jeunes, révoltés à cause de la profanation de la
mosquée al-Aqsa. Elles ont récemment expulsé le jeune maqdissi Anan Najib,
après l’avoir arrêté et passé sous interrogatoire et détenu pendant 24 jours
(dernière arrestation précédée d’autres). Anan Najib a été expulsé de sa ville
natale jusqu’au mois de mars 2016. Il a
affirmé que les jeunes Maqdissis poursuivront la lutte, même si certains cadres
sont expulsés.
L’occupant a
pris la décision de retirer la carte de résidence et la
« nationalité » de deux Maqdissis, accusés d’avoir mené une opération
contre l’occupant. Il s’agit de la jeune Shourouq Douwayat, de Sour Baher, et
de Subhi Abu Khalifa, du camp de She’fat, tous les deux blessés et arrêtés. Une
nouvelle mesure de l’occupant visant à vider la ville d’al-Quds des
Palestiniens.
L’adjoint du
premier ministre sioniste, Silvan Shalom, a déclaré que l’occupant a décidé de
supprimer la « nationalité » (israélienne) de 19 familles maqdissies,
et la confiscation des terres et maisons des exécutants d’opérations dans
al-Quds.
Le tribunal
sioniste a autorisé l’association sioniste Elad de gérer un parc jouxtant le
mur al-Bouraq, situé sous le pont al-Maghariba. Cette mesure permet d’étendre
le contrôle sioniste sur le pourtour de la mosquée al-Aqsa.
Dans Jabal
al-Mukabbir, la démolition de la maison du martyr Ghassan Abu Jamal le 7/10, a
causé la destruction partielle de la maison de son frère, Mu’awiya, et des
maisons voisines. Les sionistes venus détruire la maison du martyr s’en sont
pris également aux maisons voisines, en cassant leurs meubles et en inscrivant
sur les murs des slogans racistes.
Au cours du
mois de septembre, l’occupant a démoli 46 maisons et bâtiments dans la ville
d’al-Quds. L’occupant a annoncé son intention de construire 494 unités
locatives coloniales, dont 264 dans Jabal Abu Ghnaym, 24 dans la colonie Pesgat
Zeev, 96 dans la colonie Modi’in.
L’invasion
coloniale dans la vieille ville : « Aqabat al-Khalidiyyé » après
quelques décennies de résistance
Nassim Abu
Rajab vit dans ce quartier de la vieille ville, avec sa famille dans une maison
héritée de son grand-père, datant de 120 ans. Il est aujourd’hui menacé dans
son existence, par la présence coloniale qui s’étend au détriment des
Palestiniens. Il vit dans cette maison depuis 35 ans, avant que les
colons n’envahissent la maison située au-dessus de la sienne. Les colons ont
assassiné sa propriétaire, Umm Raed, car elle refusait de vendre sa maison. Elle
fut lâchement poignardée. Dans la maison envahie, les colons ont installé une
synagogue. Au cours de la première Intifada, en 1990, les colons ont incendié
la maison de Nassim 7 fois de suite, ce qui a obligé la famille à aller habiter
dans le souk al-Qattanin, pendant 47 jours. Puis revenue chez elle, la famille
a été obligée de grillager ses fenêtres, vivant comme dans une prison, pour
éviter les jets de pierre et de cocktails molotov dans la maison. Mais les
envahisseurs poursuivent leurs méfaits, en brûlant le linge déposé pour sécher,
ce qui a obligé la famille à grillager tout l’espace entourant la maison.
Pendant les
fêtes juives, la famille de Nassim est obligée de supporter les bruits en
provenance de la synagogue, mais la famille ne peut célébrer les fêtes
musulmanes, sans autorisation spéciale de la police de l’occupation, ni décorer
l’entrée de sa maison. Les enfants ne peuvent plus jouer devant la maison, ils
ont été agressés par les envahisseurs. Ces derniers ont kidnappé le fils de Nassim
et l’ont enfermé dans la synagogue et sa fille a été aspergée d’insecticide. Cependant,
Nassim continue à refuser de vendre sa maison aux envahisseurs (Reportage de
Qpress).
III – Al-Quds occupée : répression
Pensant
pouvoir arrêter le mouvement de révolte qui secoue la Palestine occupée, et
notamment la ville d’al-Quds, les dirigeants sionistes réunis en « cabinet
restreint » ont pris la décision de réprimer sauvagement les Palestiniens,
en démolissant les maisons des combattants qui mènent des opérations, en
intensifisant la campagne de la détention administrative, en expulsant les
jeunes Maqdissis de la mosquée al-Aqsa, en augmentant le nombre de policiers et
de soldats de l’armée dans la vieille ville, en tirant sur les Maqdissis et en triant l’entrée dans la vieille
ville ».
En l’espace
d’une dizaine de jours, les autorités coloniales ont exécuté de sang-froid 5
Maqdissis, prétendant qu’ils étaient prêts à mener une opération au poignard.
C’est ainsi que le martyr Mustafa al-Khatib, 18 ans, de Sour Baher, a été
exécuté le 12/10.
Les forces
de l’occupation ont investi la maison du martyr Tha’er Abu Ghazalé, accusé
d’avoir poignardé des colons à Tel Aviv. De violents affrontements ont eu lieu
dans le quartier de Bab Hatta, dans la vieille ville lorsque ces forces ont
lancé des grenades lacrymogènes et des bombes sonores sur les habitants du
quartier.
La
municipalité de l’occupation appelle les colons de la ville à s’armer pour
s’opposer aux Palestiniens. Il a déclaré « nous vivons une phase
d’urgence, et nous devons tous porter les armes, le front intérieur est le
véritable front ».
Les dirigeants
de l’occupation ont décidé de confisquer les corps des martyrs, de manière
définitive, selon eux, par crainte que les cortèges funèbres qui les
accompagnent ne se transforment en manifestations. Avant cette nouvelle mesure
barbare, les corps des martyrs tombés dans al-Quds étaient également confisqués,
par vengeance et chantage. C’est seulement plus d’une semaine après son martyre
que le corps de Muhannad Halabi a été remis à la famille. Entre temps, les
occupants ont investi la maison familiale, arrêté des membres de la famille,
convoqué les parents au poste d’interrogatoire. Ils ont également arrêté des
commerçants de la vieille ville d’al-Quds, pour n’avoir pas secouru les colons
poignardés par le martyr Muhannad.
Netanyahu
interdit l’entrée de la mosquée al-Aqsa aux députés palestiniens du Knesset
sioniste. Dans la foulée des mesures prises interdisant aux officiels de
l’entité coloniale de profaner la mosquée, le premier ministre a jugé utile de
faire un équilibre » : il a interdit aux Palestiniens l’entrée de la
mosquée. Mais les députés, notamment Mohammad Tibi, a refusé l’interdiction et
a proclamé : Ni Netanyahu ni la droite ne peuvent nous interdire l’entrée
de la mosquée al-Aqsa, qui nous appartient », en ajoutant : nous
serons tous ici, demain (vendredi 9 octobre) ».
Netanyahu
veut interdire les chants palestiniens, car il considère que leur diffusion
contribue à alimenter l’Intifada.
Les forces
de l’occupation ont investi Al-Issawiya et Jabal al-Mukabbir le 15/10, et
procédé à l’arrestation de 12 Palestiniens. Une jeune fille, âgée de 15 ans, a
également été arrêtée ce même jour dans le camp de She’fat, et 4 jeunes ont été
arrêtés dans at-Tur et Selwan. Le président du comité des parents des détenus
et prisonniers maqdissis, Amjad Abu Assab a déclaré que les forces sionistes
ont arrêté 5 jeunes à Tel Aviv.
La
répression et les tentatives d’assasinat ciblés ont touché les journalistes.
Muna Qawasme, Maqdissie travaillant à Qpress a été la cible d’un soldat de
l’occupation et a été touchée par une balle au bras. De même, les journalistes
Ali Diwani et Hadeel Nasser ont été agressés et blessés. Des dizaines de
journalistes et photographes ont été agressés ou touchés par les balles.
Le tribunal
central de la ville d’al-Quds a condamné à la prison ferme plusieurs enfants et
jeunes Maqdissis, dont Khaled Meswada, 16 ans, Ashraf Ghayth 15 ans, Ziad
Natché, 15 ans, et Rami Natché, 15 ans. 60 enfants et jeunes croupissent dans
les prisons de Asharon, Meddigo , Oufik et Moskobiya.
Des enfants
ont témoigné sur la torture subie lors de leurs arrestations et détention dans
les centres d’arrêt de l’occupation. Le jeune Mohammad Baybars, 17 ans, de Beit
Hanina, a été sauvagement interrogé pendant 21 jours, en position de Shabah.
De plus, le gardien a violemment poussé la porte sur ses doigts, de manière
intentionnelle. L’enfant Ashraf Ghayth, 14 ans, du quartier ath-Thawri, a été
sauvagement interrogé par trois instructeurs sionistes qui l’ont frappé sur le
ventre et le visage. Le jeune Walid Abu Juma’a, 16 ans, de At-Tur, a été
durement frappé sur le dos et le visage, et blessé à l’épaule.
Des
centaines de Palestiniens ont été arrêtés, depuis début octobre, avec la
nouvelle Intifada d’al-Quds, qui se poursuit. 270 Maqdissis ont été arrêtés
entre le 15 septembre et le 7/10, dont 125 âgés de moins de 18 ans. Selon Nadi
al-Assir, le nombre de jeunes âgés entre 12 et 20 ans arrêtés les dix premiers
jours du mois d’octobre s’élève à 170 Maqdissis. Le centre Wadi Helwe a
comptabilisé 300 Palestiniens Maqdissis arrêtés en septembre, dont 16 femmes et
104 enfants (de 13 à 17 ans), et 21 élèves et étudiants âgés entre 8 ans et 17
ans.
Les colons
agressent les Palestiniens, dans al-Quds. Une jeune femme de 18 ans a été
blessée par balle, tirée par un colons au sud de la ville. Un groupe de colons
ont poursuivi le 9/10 plusieurs voitures conduites par des Palestiniens. Un des
conducteurs a été blessé. Les colons ont agressé le 9/10 une famille résidant
près de la mosquée al-Aqsa, en pénétrant dans la maison, par les toits.
IV - Al-Quds occupée : les lieux saints
Depuis
quelques mois, l’occupant propage l’idée que les événements relatifs à la
mosquée al-Aqsa sont le fait d’un groupe d’activistes islamistes appartenant au
mouvement Hamas et au mouvement islamique de sheikh Raed Salah, pensant pouvoir
isoler ces mouvements et se considérer comme étant le protecteur des lieux
saints contre « l’extrémisme musulman ». Mais la réalité est autre,
puisque même les chrétiens de la Palestine considèrent qu’il faut sauver la
mosquée al-Aqsa de sa profanation et judaïsation. Si cette propagande parvient
à berner les esprits des impérialistes et de leurs valets arabes et musulmans,
le peuple palestinien sait que la défense de la mosquée al-Aqsa est l’affaire
de tous.
Pensant
pouvoir arrêter la révolte palestinienne, Netanyahu ordonne aux ministres et
députés sionistes de ne plus provoquer les fidèles en profanant la mosquée
al-Aqsa. La nouvelle décision de Netanyahu ne signifie pas que son institution
a abandonné la judaïsation de la mosquée, mais il s’agit juste d’une mesure
momentanée, d’autant plus qu’elle intervient après « les fêtes
juives », moment où les profanations s’accentuent. Cependant, il semble
bien qu’après deux semaines de révolte, les colons sionistes ont pris peur et
qu’ils évitent de profaner la mosquée, ce qu’a relevé Jamil Hamami, membre du haut
conseil islamique d’al-Quds, qui a souligné que le nombre de colons profanant
la mosquée a sensiblement baissé depuis le début de la révolte.
L’occupant
empêche les fidèles d’arriver à la mosquée al-Aqsa en l’encerclant par
plusieurs barrages. Il a bloqué également l’entrée de la vieille ville, où se
trouve la mosquée, par des blocs de béton. Sheikh Ikrima Sabri a dénoncé le
siège de la mosquée al-Aqsa et des quartiers de la ville, disant que ce siège
signifie que la ville est occupée et qu’il est nécessaire que l’occupation
cesse.
Le 8/ 10, 52
colons ont profané la mosquée al-Aqsa, à partir de la porte al-Maghariba, sous
la protection renforcée des forces spéciales de l’occupation, au moment où les
forces sécuritaires de l’occupation empêchaient les Maqdissis de la vieille
ville de circuler librement.
Les
autorités de l’occupation ont réservé un traitement spécial pour les femmes Maqdissies qui veulent entrer dans
la mosquée al-Aqsa. Outre la « liste dorée » contenant le nom de
plusieurs dizaines de femmes interdites d’y entrer, les sionistes contrôlent
spécialement l’entrée des Maqdissies. La journaliste maqdissie Liwa’ Abu Rmaylé
a été respoussée le 11/10.
Le 5/10, les
forces de l’occupaion ont encerclé dès l’aube la mosquée al-Aqsa, interdisant
aux fidèles de moins de 50 ans d’y entrer, ainsi que tous les Palestiniens
venant des territoires occupés en 48. Toutes les portes de la mosquée ont été
fermées, à l’exception de trois, et les forces spéciales se sont déployées à à
l’intérieur des murs de la mosquée. 20 colons ont profané la mosquée en passant
par la porte al-Maghariba. Le lendemain, 25 colons ont profané la mosquée.
Le ministère
palestinien des Awqaf et des questions religieuses a affirmé qu’au cours du
mois de septembre dernier, plus de 70 profanations ont eu lieu de la mosquée
al-Aqsa, menée par 1300 colons accompagnés par des officiers des services
sécuritaires de l’occupant. Il a dénoncé la mise en place des caméras par les
sionistes pour surveiller leurs gestes, ce qui conforte la mainmise sioniste
sur la mosquée.
V – Déclarations :
Le
responsable du dossier d’al-Quds, au mouvement du Jihad islamique en Palestine,
le prisonnier libéré Fouad Razim, a déclaré : « les affrontements
vont s’étendre à toute la Cisjordanie, dans al-Quds et les territoires occupés
en 48, et vont tout brûler sur leur passage ». Il a précisé que la
« bataille est aujourd’hui à l’intérieur de l’entité sioniste »,
ajoutant : « L’occupant vit aujourd’hui un véritable
cauchemar ». « Le passage des opérations de résistance de la
Cisjordanie et al-Quds vers l’intérieur de l’entié, où se trouvent les villes
occupées en 48, confirme que le peuple palestinien, et toute sa résistance,
sont unies, et que le rêve palestinien est un, il ne change pas d’une région à
une autre ».
Khaled
al-Batch, dirigeant au mouvement du Jihad islamique a déclaré, au cours d’une
manifestation de soutien à l’Intifada, dans les rues de Gaza : « La
résistance n’abandonnera pas les révoltés dans al-Quds, la Cisjordanie et Gaza,
et ne permettra pas que l’ennemi isole al-Quds, même si le prix sera
élevé ».
Dr. Maher
Taher, dirigeant au FPLP, a déclaré que « le mouvement palestinien dans al
Quds, la Cisjordanie et les territoires occupés en 48 est le fruit naturel des
pratiques de l’occupation et de l’horizon politique bouché ». Il a
ajouté : « Nous n’avons d’autre choix que d’affronter l’ennemi qui
s’imagine pouvoir nous imposer une reddition, et qui profite des circonstances
arabes pour liquider la cause palestinienne ».
Le dirigeant
dans le mouvement Hamas, Mahmoud Zahhar, a appelé le 3/10 les citoyens dans
al-Quds et la Cisjordanie à porter les armes pour protéger la mosquée al-Aqsa.
Il a déclaré dans une interview que « la seule solution pour protéger la
mosquée al-Aqsa et empêcher les plans israéliens, est que les Palestiniens de
la Cisjordanie et d’al-Quds portent les armes ». Le dirigeant Moussa Abu
Marzouk a déclaré qu’il ne peut y voir « aucune négociation ou marchandage
autour de notre droit sur al-Quds »
Le membre du
bureau politique du FDLP, Talal Abu Dharifa, a dénoncé les déclarations du
ministre américain John Kerry, l’accusant de soutenir l’Etat de l’occupation.
Il a ajouté que ces déclarations sont « un feu vert à la politique
terroriste et sanguinaire du gouvernement de Netanyahu. »
VI – Al-Quds occupée : solidarité
Les actions
de solidarité avec la nouvelle intifada se développent un peu partout dans le
monde. En jordanie, notamment, où le mouvement de refus de la normalisation
avec l’occupant, mené par l’Association contre le sionisme, a mené plusieurs
manifestations réclamant la fermeture de l’ambassade sioniste dans Amman et
dénonçant le silence complice des autorités jordaniennes avec l’occupant.
Plusieurs membres de l’association ont été arrêtés, puis relâchés, par mesure
d’intimidation. Par ailleurs, plusieurs personnalités politiques ont accusé le
gouvernement jordanien de ne pas assumer ses responsabilités envers la ville
occupée d’al-Quds et la mosquée al-Aqsa. Elles ont également réclamé
l’annulation de l’accord de Wadi Araba entre l’entité sioniste et la Jordanie.
Le
Rassemblement palestinien en Allemagne a appelé à plusieurs actions de
solidarité avec l’intifada , dans les villes allemandes, à partir du 12
octobre.
Le président
turc Erdogan a dénoncé les agissements « israéliens » dans al-Aqsa,
affirmant que la mosquée ne concerne pas uniquement les Palestiniens, mais
c’est l’affaire des musulmans ».
En Malaisie,
des milliers de citoyens ont manifesté devant l’ambassade américaine le
vendredi 2 octobre pour dénoncer les agressions sionistes sur la mosquée
al-Aqsa et soutenir le peuple palestinien et les Maqdissis notamment.
Au Maroc et
au Soudan, des protestations populaires ot eu lieu le vendredi 16/10 concernant
la profanation de la mosquée al-Aqsa.
« Parlementaires
pour al-Quds » : le congrès constitutif a eu lieu à Istanbul, réunissant 130
Parlementaires de 30 pays arabes et musulmans.
Une
manifestation a lieu à Paris, le 17 octobre, pour soutenir l’Intifada, à
l’appel des organisations palestiennes et arabes dans la ville.
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