« Parce qu’elle est la
glorieuse Palestine, tous les sacrifices consentis deviennent minuscules. Nous
ne disons pas « nous avons donné ou nous nous sommes sacrifiés »,
c’est tout à fait le contraire, c’est elle qui nous donne, qui se sacrifie, qui
nous élève vers les sommets et qui nous accorde l’existence » (le
prisonnier Mou’ayyad Hammad, de Selwad, condamné à 7 perpétuités, père du plus
jeune détenu administratif Hamza Hammad, 15 ans)
L’opération de résistance menée dans
al-Quds le 18 avril dernier a prouvé aux sionistes et leurs complices dans le monde, que l’Intifada al-Quds se
poursuit, même quand le rythme de ses attaques est réduit. Car les causes de la
révolte palestinienne sont toujours les mêmes : occupation, vol des
terres, profanation des lieux saints, crimes et répression. Les dirigeants
sionistes, politiques et militaires, le savent, mais ils pensent que leurs mesures
répressives et humiliantes contre le peuple palestinien arriveront à bout de
l’état de révolte et de l’esprit de la résistance.
Depuis l’occupation britannique en
1920, qui a mis en place l’installation de la colonie sioniste, le peuple
palestinien lutte et résiste. Il a su déjouer des milliers de mesures
répressives, il a temporisé parfois, il a accentué d’autres fois, il a perdu à
certains moments, mais il n’a jamais baissé les bras, car il sait que la terre
volée en 1948 lui appartient, comme lui appartiennent l’air qu’il respire,
l’eau qui le désaltère, les produits du sol qui le nourrissent et les vestiges
enfouis qui témoignent de son histoire. Les envahisseurs sionistes n’ont rien, sinon
la force militaire pour écraser et chasser un peuple et la complicité des
puissances occidentales, qui couvrent leurs crimes.
C’est par la force militaire que les
sionistes, soutenus par les puissances occidentales, envahissent
quotidiennement la mosquée al-Aqsa, arrêtent les Palestiniens, même les
pêcheurs à Gaza. C’est parce qu’ils veulent maintenir, par la force militaire,
leur suprématie et domination de la région que les sionistes menacent la
résistance armée à Gaza et au Liban, installent les barrages dans toute la
Cisjordanie, démolissent les maisons dans al-Quds et al-Naqab, s’emparent des
terres dans la région de Nablus et de la vallée du Jourdain, profanent les
cimetières dans les villes côtières. La terreur sioniste qui s’abat sur toute
la terre palestinienne, du nord au sud, du fleuve à la mer, est largement
soutenue par les puisssances occidentales, et récemment encore, par la France,
qui propose une conférence internationale, dont le but inavoué est de mettre
fin à la révolte palestinienne et de trouver une issue à une Autorité
palestinienne moribonde.
Cette Autorité palestinienne qui ne
craint plus d’avouer son rôle, celui de supplétif à l’occupant, en arrêtant les
militants et les anciens prisonniers, en livrant aux sionistes les informations
qu’elle parvient à obtenir par la torture dans ses prisons et qui, cependant,
continue à réclamer « un Etat palestinien sur les frontières de
1967 » aux côtés de l’entité sioniste implantée en 1948, tout en faisant
avorter des démarches pouvant faire dénoncer l’occupant par la
« communauté internationale ». La France, semble-t-il, a fait
pression sur l’Autorité palestinienne pour retirer le projet de dénonciation
par le conseil de sécurité de l’ONU de la colonisation en Cisjordanie, car ce
vote à l’ONU serait mal perçu par les puissances qui devraient participer à la
conférence internationale.
Pendant ce temps, les Palestiniens
poursuivent leur Intifada al-Quds, et essaient de mettre leur ingéniosité au
service de la lutte. En Cisjordanie occupée, y compris al-Quds, en Galilée, à
Gaza, dans al-Naqab, la Journée de solidarité avec les prisonniers célébrée le
17 avril, dans les camps des réfugiés et dans l’exil, également, a montré que
l’unité du peuple palestinien se construit dans la lutte et non dans les
pourparlers engagés dans les capitales, arabes ou étrangères, ou devant les
écrans de télévision.
Martyrs palestiniens tombés en avril 2016 :
210 – Ibrahim Barad’iye (54 ans,
Sourif) ; 211 – Abdel Hamid Abu Srour (19 ans, camp de Ayda, 18 avril); 212 –
Maram Abu Isma’il (23 ans, Qatana, al-Quds) ; 213 - Ibrahim Abu Isma’il
(16 ans, Qatana, al-Quds).
Scènes de l’Intifada al-Quds
Les exécutions des Palestiniens sont
devenues le quotidien des colonisateurs sionistes. Après l’exécution de Abdel
Fattah Sharif dans al-Khalil, filmée par un Palestinien, et les manifestations
de soutien au tueur dans la rue sioniste, pour refuser sa condamnation, les occupants
considèrent qu’ils ont gagné la légitimité de tuer et d’exécuter les
Palestiniens comme bon leur semble. C’est ainsi qu’ils ont froidement exécuté
Maram Abu Isma’il, mère de deux enfants, et son frère Ibrahim, qui se rendaient
chez le médecin. Maram était enceinte. L’occupant refuse de dévoiler ce que ses
caméras ont filmé. Il prend le prétexte des opérations menées par les
résistants contre ses soldats et colons pour assassiner et exécuter, et pour
empêcher les ambulances palestiniennes de secourir les blessés, qui meurent
faute d’avoir été secourus à temps, d’autant plus qu’une directive sioniste
demande aux ambulanciers sionistes de ne pas secourir tous ceux que l’armée
blesse aux barrages. Tuer, empêcher de secourir et de soigner, c’est la devise
des sionistes, notamment lorsque « la communauté internationale »
tourne le dos aux Palestiniens et refuse d’assumer ses responsabilités.
L’académie de la résistance : l’Université
d’al-Quds produit les combattants. C’est le titre d’un rapport du journal
sioniste Yediot Ahranot, qui remarque que l’Intifada al-Quds est populaire,
notamment dans la région d’al-Quds, et plus précisément dans l’université
située à Abu Diss. C’est de la ville d’al-Quds que sont sortis des dizaines de
jeunes qui ont pris en charge de défendre leur pays. L’Université d’al-Quds,
fondée en 1984, est accusée à présent de produire des combattants, des « terroristes »
selon la propagande sioniste et son quotidien. Muhannad Halabi était étudiant
dans la faculté de droit. Plusieurs zones de combat contre l’occupation ont été
animées par des étudiants de l’université. Des dizaines de manifestations de
soutien aux combattants, à leurs familles et à l’Intifada al-Quds ont eu lieu
dans l’Université, et il semblerait qu’un atelier de fabrication de munitions aurait
été découvert récemment à Abu Diss, où travailleraient des étudiants de cette
même université.
Suite à l’opération menée par le
martyr Abdel Hamid Srour, dans al-Quds, des dizaines de jeunes ont parcouru les
rues de Bayt Laham, scandant des slogans de soutien aux opérations de la
résistance, comme « le toit du bus s’est envolé, nos salutations à Ayyash
(martyr des Brigades d’al-Qassam – Hamas) ». Le corps du martyr est
toujours confisqué par les sionistes qui ont procédé à des arrestations en
nombre, dans la région de Bayt Laham, considérant que l’opération a été menée
par un groupe. Mais la mère du martyr affirme le contraire, dans une interview
accordée à un site palestinien d’informations, disant que son fils craignait
les infiltrations, nombreuses, notamment par les services de sécurité
palestiniens.
Résistance
Le 18 avril, une opération de
qualité est menée contre les sionistes dans la ville d’al-Quds. Un bus
transportant des colons est touché par l’explosion d’un autre bus stationné sur
la route, entraînant plus de 20 blessés parmi les sionistes. Le combattant palestinien,
également blessé, est transporté à l’hôpital, où il décède. Il s’agit du martyr
Abdel Hamid Abu Srour, 19 ans, du camp Ayda près de Bayt Laham. L’opération de
la résistance dans al-Quds a plongé l’entité coloniale et ses dirigeants dans
le désarroi le plus total : ils furent surpris par le type d’opérations,
s’agissant d’une explosion, et par le lieu où elle a eu lieu, dans la ville
d’al-Quds, surtout que les colons se préparaient à organiser des festivités
pour les fêtes juives. Les sécuritaires sionistes étaient rassurés par leur
système renforcé de sécurité, et malgré cela, les combattants palestiniens ont
réussi à asséner un coup dur aux colons et à leurs dirigeants militaires en
s’infiltrant jusqu’à la ville d’al-Quds, pourtant transformée en bunker. Cette
opération a prouvé aux sionistes que l’Intifada al-Quds ne peut être enrayée
par des mesures sécuritaires, aussi musclées soient-elles. Pour les sionistes,
cette opération pourrait être le retour aux opérations de résistance ayant
secoué les colons au cours de l’Intifada al-Aqsa, entre 2000 et 2005, d’autant
plus qu’elle semble être le fait d’un groupe organisé ou d’une opération
longuement réfléchie.
Les services de renseignements
sionistes ont affirmé que les opérations menées contre l’occupant au cours de la
première partie de ce mois se sont élevées à 90 opérations de jets de pierre et
de bouteilles incendiaires sur les véhicules des colons. Des tirs ont visé une
patrouille sioniste vers la bande de Gaza. A Kfar Qaddoum,comme dans le Naqab,
à Bayt Laham, à Izariyyé dans al-Quds, les jeunes palestiniens attaquent les
colons et les blessent la plupart du temps. Les routes coloniales de la
Cisjordanie sont de plus en plus ciblées par les résistants. Souvent, ce sont
les infiltrations sionistes dans les quartiers et bourgs palestiniens qui provoquent
les jeunes qui ripostent aux tirs de l’armée d’occupation. Que ce soit à She’fat,
Abu Diss ou Izariyyé, dans al-Quds, les affrontements entre Palestiniens et
occupants témoignent de la volonté de résistance, même si les occupants sont
armés jusqu’aux dents. Le 18 avril, des pierres sont lancées sur les voitures
des colons sur la route coloniale 443. Des jeunes mettent le feu à la barrière
qui entoure la colonie Betar Ilit, à l’ouest de Bayt Laham, le 13 avril. Des
affrontements ont lieu à Nablus lors du passage des manifestants sionistes en
soutien au tueur de la famille Dawabsha, le 4 avril. Le 5 avril, un colon est
touché par un coup de poignard à Tel Aviv. Une bouteille incendiaire est lancée
contre un véhicule de l’armée, près de Ramallah, le 5 avril. Le 19 avril, 16
bouteilles incendiaires sont lancées sur les forces de l’occupation, à l’est d’al-Quds.
L’occupant annonce qu’il aurait
découvert plusieurs ateliers de fabrication de munitions et d’armes, dans la
ville de Nablus et dans les environs d’al-Quds.
Répression et purification ethnico-religieuse
Bafouant la dignité humaine et le
respect aux morts, les sionistes continuent à confisquer les corps des martyrs
tombés au cours de l’Intifada al-Aqsa, comme ils l’ont fait pour des martyrs
tombés depuis des dizaines d’années (Dalal al-Moghrabi, par exemple). De même,
les dernières directives données aux ambulanciers sionistes, de ne pas secourir
les blessés palestiniens, victimes des tirs de l’armée d’occupation, montrent
que le sionisme est avant tout une idéologie d’extermination des peuples. Bien
que ces directives ne font qu’entériner une pratique déjà en cours envers les
Palestiniens, elles sont aujourd’hui rendues publiques à cause du silence
complice de la « communauté internationale ».
Les multiples invasions des bourgs,
villes et camps palestiniens opérées ce mois-ci ont suscité des affrontements
quotidiens, et notamment dans les camps de Qalandia et de She’fat, envahi par
40 véhicules militaires le 20 avril. Le 19 avril, le camp de Ayda, dans Bayt
Laham, a été envahi pendant que des hélicoptères militaires volaient au-dessus
de la ville d’al-Khalil, le 18 avril. Des affrontements entre Palestiniens et
occupants ont eu lieu dans le village de Anata, qui a été envahi le 19 avril.
Lors des affrontements dans le camp al-Arroub dans al-Khalil, les sionistes
tirent et blessent un jeune Palestinien le 15 avril. Un enfant et trois jeunes
sont blessés par les sionistes le 16 avril dans la ville d’al-Khalil. A Selwad,
trois jeunes sont blessés le 15 avril lors des affrontements qui opposent la
population à l’occupant. Un enfant est blessé lors des affrontements le 4 avril
à Issawiya. Deux jeunes de 14 ans sont arrêtées le 28 avril, accusés d’avoir
voulu poignarder des sionistes dans le village de Bayt Ur al-Tahta, dans la
région de Ramallah. L’une a été blessée par balles. A Nablus, le même jour,
Ahmad Mas’ud 17 ans, du camp de Balata, est blessé par balles lors d’affrontements
avec les colons qui ont envahi la « tombe de Joseph ».
Au cours de ce mois, les sionistes
ont tiré plusieurs fois sur les Palestiniens de la bande de Gaza, faisant
plusieurs blessés. Le 1er avril, des affrontements ont eu lieu aux « frontières »
séparant l’entité coloniale de la bande de Gaza.
Tout au long du mois d’avril, les
forces sionistes ont mené de vastes
rafles dans les villes et villages palestiniens de la Cisjordanie, al-Quds y
compris. Le 5 avril, des dizaines de militants ont été arrêtés, parmi eux des
militants du Hamas. A Ramallah, l’armée d’occupation confisque et démolit un
bureau de change et arrête 14 Palestiniens, le 14 avril. Le 4 avril, l’occupant
arrête des jeunes au sud de Nablus en les accusant d’avoir tenté de poignarder
les soldats ou de les écraser.
La
répression des journalistes se poursuit, qui sont accusés d’incitation par l’occupant.
Samah Dweik, d’al-Quds, est arrêtée à cause de ses écrits sur Facebook, Omar
Nazzal, secrétaire du syndicat des journalistes, est arrêté alors qu’il s’apprêtait
à participer à une conférence européenne de journalistes et le 12 avril, le
journaliste Khaled Abu Kharma, de la ville de Rahat, dans al-Naqab, est arrêté.
L’arrestation
et la détention de sheikh Mohammad Salim, après son sermon dans la mosquée
al-Aqsa, le premier vendredi d’avril, ont suscité de larges protestations, et ont
été perçues comme des mesures d’intimidation en direction du régime jordanien.
Au cours de ce vendredi, des dizaines de fidèles ont également été arrêtés.
5000
Palestiniens ont été arrêtés depuis le début de l’Intifada al-Quds, en octobre
dernier. Au mois de mars dernier, 647 Palestiniens ont été arrêtés.
Les
démolitions de maisons et de constructions diverses ont touché toute la
Palestine, que ce soit dans al-Naqab, au sud du pays, dans al-Quds, ou en
Cisjordanie. A Nablus, les forces sionistes ont démoli 3 maisons dans Khirbet
al-Marajem, appartenant aux citoyens Jamal Tawil et Hisham Jadrawi. Ces
démolitions ont suscité des affrontements entre Palestiniens et sionistes. Dans
la région d’al-Khalil, les sionistes ont démoli une maison à Beit Sourif,
appartenant à Majdi Ghunaymat, dont la famille a été abandonnée sans abri. Dans
al-Quds, les bulldozers de l’occupant ont démoli, à Jabal al-Mukabbir une
maison appartenant à Abdel Basset Abu Irmila. La maison du martyr Hassin Abu
Gosh, dans le camp de Qalandia, a été démolie le 20 avril. Dans la région
d’al-Naqab, occupée en 1948, les sionistes ont démoli une partie de la maison
de la famille Arjan, à Rahat, et ont démoli pour la 95ème fois le
village d’al-Araqib, dont la population renouvelle sa construction après chaque
démolition, affirmant son droit à vivre sur ses terres et dans son village. Selon l’ONU, l’occupant sioniste a démoli 588
structures depuis le début du mois de janvier. L’ONU ne comptabilise pas les
structures palestiniennes démolies dans les territoires occupés en 48.
L’occupant
poursuit sa vengeance plusieurs années après : le 1er avril,
les troupes sionistes envahissent le village de Ubaydiyya, dans la province de
Bayt Laham et investissent la maison de deux martyrs des Saraya al-Quds, Khaled
et Aqla Shanayta, assassinés en 2006. Sous le prétexte de procéder à des
fouilles, elles ont saccagé la maison.
Vol des
terres : des milliers de dunums ont été volés au cours du mois d’avril.
2500 dunums ont été confisqués des terres du bourg al-Zawiya, à l’ouest de Selfit,
et de Siniria, au sud-est de Qalqylia. L’occupant a annoncé qu’il confisquerait
des centaines de dunums des terres du village de Jaloud, au sud de Nablus, et
des villages de Termes’aya et Moghir, près de Ramallah, afin de relier entre
elles les colonies implantées en Cisjordanie.
Si la ville
d’al-Quds et ses lieux saints sont systématiquement ciblés par la
judaïsation-sionisation, d’autres lieux en Palestine font également l’objet d’invasions
et de profanations, comme la mosquée al-Ibrahimi dans la ville d’al-Khalil,
interdite aux fidèles musulmans pendant plusieurs jours, les lieux appelés « tombeau
de Joseph » et « tombeau de Rachel» en Cisjordanie, que les sionistes
prétendent être juifs, ainsi que les « piscines de Sulayman » dans
Bayt Laham
Dans la ville d’al-Quds et la mosquée al-Aqsa
Pendant
plusieurs jours de suite, les forces armées de l’occupation ont envahi les
bourgs de Izariyye et Abou Diss. Elles ont lancé du gaz lacrymogène sur la
population et tiré des balles en caoutchouc. Plusieurs magasins et maisons ont
été investis et du matériel a été confisqué. Les forces de l’occupation s’étaient
préparées à l’avance pour ce pillage, en amenant des camions vides avec elles.
Au cours de leur campagne militaire contre le bourg d’al-Issawiya, les
sionistes ont diffusé un communiqué à la population, où ils commencent leurs menaces
en citant un verset du Coran : « les agresseurs apprendront un jour
quel sort funeste les attend » (al-Shu’ara’). Le village de Qatana, dans
la région d’al-Quds, a été investi lors de la sortie scolaire, ce qui a
provoqué des affrontements entre les jeunes et les forces de l’occupation.
Celles-ci se sont déployées pendant plusieurs jours dans le pourtour de l’ancienne
ville, fouillant les Palestiniens, et notamment les jeunes, de manière
humiliante, en s’aidant de chiens.
Les Maqdissis
sont poursuivis par l’occupant, ils sont arrêtés et détenus, sous le prétexte
qu’ils résistent à l’occupation : le 20 avril, le tribunal sioniste a
condamné 5 jeunes des familles Ghazawi et Ruwaydi pour avoir lancé des pierres
et des bouteilles incendiaires. Le même jour, l’occupant arrête 20 Palestiniens
au cours d’une incursion dans Issawiya, dont l’enfant Muhammad Mahmoud, 10 ans,
Ahmad Jamjoum, 13 ans, Ahmad Ubayd, 16 ans. L’enfant Majd Idriss, 14 ans, a été
arrêté dans le quartier de She’fat. Le 20 avril, 20 Palestiniens sont kidnappés
de plusieurs quartiers dans la ville, investis par les forces d’occupation.
L’occupant
continue à expulser les fidèles de la mosquée al-Aqsa : le 16 avril et les
jours suivants, ce sont les plus âgés qui étaient sa cible préférée. 4
Palestiniens, dont Marwan Hashlamon (60 ans) et Anwar al-Qaq (63 ans) ont été
interdits de fréquenter leur mosquée, et placés en détention à domicile pour 7
jours. D’autres Palestiniens du même âge ont été expulsés, portant leur nombre à
7, interdits d’entrer dans la vieille ville, jusqu’à leur comparution devant
une cour sioniste, le 17 mai prochain. Le 29 avril, les soldats sionistes ont
arrêté 42 Palestiniens dans la mosquée al-Aqsa, avant de les relâcher quelques
heures plus tard, en maintenant 7 d’entre eux dans les centres d’interrogatoire,
dont Qussai Mohammad Khalil, 17 ans,
Fadi Ahmad Met’eb, 17 ans, Ayyoub Maher al-Hindi, 18 ans, Tawfiq Mheisen, 17
ans. Des dizaines de soldats avaient envahi la mosquée après l’avoir encerclée.
Les
Palestiniens sont interdits de fréquenter leur mosquée et d’y prier, et de la
protéger contre les colons et la judaïsation.Bien que les dirigeants sionistes
aient rassuré le régime jordanien qu’ils ne prendraient pas de mesures de
judaïsation, ce sont 1058 colons qui ont envahi la mosquée pendant les fêtes
juives. Les fidèles en provenance de la bande de Gaza, bien que triés sévèrement
par les autorités sionistes, ont été interdits pendant deux vendredis de se
rendre à la mosquée al-Aqsa.
Un rapport
de la presse sioniste décrit la « ville » souterraine d’al-Quds,
creusée par les sionistes. Selon le quotidien Haaretz, les vestiges musulmans
ont été transformés en vestiges juifs, sans aucune assise historique. Cette « ville »
souterraine sioniste creusée comprend des lieux de prière juifs, des musées,
des routes (où ne circulent pas les Arabes palestiniens). Les sionistes qui ont
creusé pendant des dizaines d’années sous la mosquée al-Aqsa et la vieille
ville ont caché et enseveli les vestiges musulmans et antiques, loin des
regards des experts internationaux, pour mettre en valeur ce qu’ils considèrent
comme des vestiges juifs. Un archéologue sioniste a refusé cependant ces travaux
d’exacavation qu’il juge illégaux, menés de façon incontrôlée. Un autre
considère que ces excavations n’ont aucune valeur scientifique, mais
contribuent seulement à développer le tourisme sioniste et à propager un mythe,
celui d’une présence juive en Palestine il y a plus de 2000 ans.
Les sionistes
pratiquent des rituels juifs dans la mosquée al-Aqsa, pour affirmer sa
judaïsation. De plus en plus d’appels des organisations ultra sont lancés en
vue de multiplier les rituels talmudiques dans les lieux saints musulmans,
comme le fait d’offrir des sacrifices dans la mosquée. Le 25 avril, des
milliers de juifs sionistes ont pratiqué des rituels juifs devant le mur
al-Bouraq, au sud de la mosquée.
Les sources
sionistes indiquent le 22 avril que 415 unités de logement dans les colonies sont
prévues, ce qui signifie l’extension des colonies et l’augmentation du nombre
de colons. La compagnie Euro-Israël élargit la colonie de « Pesgav Zeev »
au nord d’al-Quds. La compagnie Douna a l’intention de construire 72 unités de
logement dans la colonie « Modi’in ».
Jabal al-Baba dans al-Quds : la purification ethnico-religieuse à l’œuvre
La zone
appelée Jabal al-Baba se situe entre les bourgs de Azariyye et Abu Diss. L’occupant
veut s’en emparer pour élargir la zone des colonies dans la région d’al-Quds.
Depuis plusieurs années, l’occupant démolit les maisons des Bédouins al-Jahalin
qui y sont installés. 20 familles ont déjà été ciblées par les démolitions de leurs
maisons, qui sont reconstruites après chaque démolition. Les familles ont déjà
été expulsées de la région d’al-Naqab, en 1948, lors de la Nakba, et sont
venues s’installer dans cette zone. Mais les sionistes, selon leur plan de
colonisation établi dès le XIXème siècle, veulent s’emparer de toute la
Palestine, et même au-delà, si les moyens leur sont assurés, et en expulser les
Palestiniens et les autres Arabes. Aujourd’hui, les sionistes proposent aux
Bédouins al-Jahalin, sans le légaliser, un lieu de vie, comme ils l’ont fait
pour les habitants du village Um al-Hiran, dans al-Naqab. Pour les sionistes,
il ne s’agit que des déplacements provisoires, jamais une installation
définitive, sauf pour les colons. Comme pour le village d’Um al-Hiran, les
Bédouins vivant à présent dans Jabal al-Baba sont menacés d’expulsion. C’est
pourquoi ils affirment que s’il faut coûte que coûte s’en aller, c’est vers
al-Naqab qu’ils retourneront, et non pas ailleurs.
La presse palestinienne
Négociations
pour une accalmie sécuritaire (10 avril, centre d’études Atlas)
Les Palestiniens se sont habitués à
rattacher les négociations pour une accalmie sécuritaire à propos de la bande
de Gaza, où les sionistes ont réussi à instaurer l’équation accalmie contre
accalmie, mais ce qui se déroule à présent, ce sont des négociations similaires
concernant la Cisjordanie, entre les bras sécuritaires palestiniens et
sionistes, où l’Autorité palestinienne reprendrait son contrôle sur la zone A
en contrepartie d’un rôle plus grand de ses appareils sécuritaires, en
renforçant la collaboration sécuritaire avec l’occupant.
Ce n’est pas la première fois que de
telles négociations ont lieu. Elles avaient pris place au début de l’Intifada
al-Aqsa, lorsque les forces sionistes ont envahi la zone A en Cisjordanie et à
Gaza. Elles avaient pour but de revenir à la période d’avant le 28 septembre
2000, et étaient supervisées par la CIA, par le biais de son directeur, ce qui
a donné lieu au document Tenet, qui stipulait que les services sécuritaires
palestiniens maintiendraient l’ordre (sioniste) à 100% en contrepartie de l’interdiction d’envahir des territoires
palestiniens par l’armée sioniste.
Mais contrairement aux précédentes,
les négociations actuelles ne posent aucune condition pour arrêter la
colonisation dans les territoires occupés en 67, elles « légalisent la
poursuite de la colonisation et la judaïsation d’al-Quds en contrepartie du
maintien de l’appareil étatique palestinien et son contrôle de ses zones
d’influence, ce qui constitue un reniement des principes des négociations, qui
doivent être la sécurité en contrepartie de la paix, et non la sécurité pour
les colons et l’armée (sioniste) en contrepartie du contrôle conditionné de
l’Autorité sur certaines zones. » Le peuple palestinien a l’impression
« que sa cause nationale est en train de devenir tout simplement un moyen
de lui assurer une vie civile à l’intérieur de cantons isolés les uns des
autres et enfermés par des groupements coloniaux ».
L’intifada dans
son septième mois par Rassim Ubaydat, 10 avril
Malgré la férocité de la répression
qui s’est abattue sur les Palestiniens en révolte, l’Intifada poursuit son
chemin, pour le septième mois. L’ennemi n’a pas réussi à y mettre fin, tout
comme nous n’avons pas, jusqu’à présent, réussi à la transformer en alternative
politique qui dépasse Oslo (les accords d’Oslo, ayant conduit à la formation de
l’Autorité palestinienne) et la division interpalestinienne. La confrontation
avec l’occupant reste sans direction, sans buts nationaux unifiés, dans
l’absence de bases idéologiques, politiques, économiques et sociales unifiées.
L’Intifada court de graves dangers. Outre l’occupant qui veut l’égorger, des
parties arabes et internationales cherchent à l’étouffer, craignant qu’elle ne
s’étende vers les pays voisins, comme l’Egypte ou la Jordanie et que la
question palestinienne ne revienne sur le devant de la scène internationale, ce
qui pourrait bouleverser les cartes, aux Etats-Unis, en Europe et dans la
région. L’Intifada court le danger d’être étouffée à cause de l’absence d’une
direction palestinienne unifiée et la coordination sécuritaire avec l’occupant.
Cependant, l’Intifada a réussi à réaliser des acquis politiques importants,
elle a ôté les illusions sur les accords d’Oslo et la formation d’un Etat
palestinien qui en découlerait. Nous affrontons, avec l’Intifada actuelle, un
défi existentiel et non politique seulement, puisque l’occupant refuse toujours
de reconnaître l’existence du peuple palestinien.
Communiqués et déclarations
Le dirigeant dans le mouvement du
Jihad Islamique en Palestine, Khaled al-Batch, a appelé, au cours d’une marche
de solidarité avec les prisonniers palestiniens à Bayt Lahia, dans la bande de
Gaza, à kidnapper des soldats et colons en vue de les échanger contre les
prisonniers. Il a appelé les Palestiniens à redoubler les attaques contre les
sionistes pour empêcher la poursuite de l’invasion coloniale et à mettre fin
aux exécutions effectuées par les soldats de l’occupation.
Le membre du comité central du FPLP,
Rabah Mhanna, a appelé Mahmoud Abbas à démissionner « ayant dépassé toutes
les lignes rouges nationales ». Selon Mhanna, le président palestinien
poursuit les liaisons sécuritaires avec l’ennemi, contrairement aux décisions
prises par le conseil central de l’OLP.
Le dirigeant au FPLP, dans la ville
d’al-Khalil, Badran Jaber, a dénoncé les déclarations de Mahmoud Abbas, les
jugeant « honteuses et douloureuses », affirmant que le peuple
palestinien poursuit sa lutte contre l’occupation qui profane la terre et
humilie les Palestiniens, sans tenir compte du droit international ».
Le professeur d’université, dr.
Abdel Sattar Qassem, met au défi l’Autorité palestinienne de mettre en pratique
ses « menaces » à l’encontre de l’occupation. Il a déclaré que
les « menaces » proférées par l’Autorité palestinienne de cesser ses
engagements envers l’occupant si ce dernier poursuivait ses crimes, n’ont
aucune valeur. « Ce n’est pas la première fois que l’Autorité
palestinienne lance ce genre de discours, mais elle n’a aucun moyen de le
mettre en pratique. Cela ne se fera jamais, car l’Autorité palestinienne est la
partie faible, elle n’a jamais pu faire changer la politique « israélienne »
contre notre peuple.C’est pourquoi j’affirme toujours que les négociations sans
résistance n’ont aucune valeur, et la poursuite de la coordination sécuritaire
sont plus nocives envers l’Autorité qu’à d’autres parties, car elles la
désignent comme un supplétif de l’occupant, pas plus. »
Sheikh Ikrima Sabri, président du
haut conseil islamique, a déclaré le 14/4 que l’occupant poursuit son plan de
partage de la mosquée al-Aqsa, dans le temps et dans l’espace. Selon lui, l’accentuation
de la répression- expulsion et des arrestations dans la mosquée al-Aqsa sont le
prélude à un tel partage. Il a indiqué que la police sioniste poursuit les bus
qui transportent les fidèles vers al-Aqsa et empêchent leur arrivée, afin de
réduire le nombre de fidèles. De son côté, sheikh Raed Salah, président du
mouvement islamique – branche nord, mouvement interdit, s’est félicité de la
décision jordanienne de ne pas installer des caméras de surveillance dans la
mosquée al-Aqsa. En effet, suite aux protestations palestiniennes, qui
dénoncent cette installation qui ne servira qu’à l’occupant, le régime
jordanien a annulé sa décision.
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