« Ce que
nous avons donné jusque là est minime, en tant que sacrifice pour la Palestine.
Au jour de la Résurrection, nous devrons payer pour le sang et le martyre moins
cher que pour l’humiliation et le mépris. » (Sheikh
Khodr Adnane, en réponse à la menace d’exécution des prisonniers, lancée par le
sioniste Liberman).
« Admire
la beauté du ciel et des étoiles. Imagine-toi que tu te trouves sur la plage de
Yafa. » (le martyr Iyad Sajdieh, quelques minutes avant son
martyre, dans le camp de Qalandia)
Craignant que l’Intifada se
développe, notamment à cause de l’intensification de la colonisation, de la
judaïsation galopante de la ville d’al-Quds et des menaces qui pèsent sur la
résistance à Gaza, des parties internationales et arabes se sont données la
main pour présenter des initiatives de règlement du conflit arabo-sioniste,
rêvant toujours d’une région dominée par l’entité coloniale pouvant s’allier à
des Arabes « modérés » et faire des affaires avec eux. C’est le sens
des récentes initiatives de règlement présentées par Paris d’une part et par le
régime saoudien, d’autre part. Quant à l’initiative du régime égyptien, elle
concerne surtout la mise en place d’une équipe palestinienne unifiée pour
participer à des conférences et des pourparlers futurs, avec la bénédiction de
l’anglais Tony Blair. Il semble bien que les initiatives ignorent les droits
des Palestiniens, la France reculant chaque fois que Netanyhau aboit, de telle
sorte que son initiative balaie d’un coup le droit des réfugiés palestiniens à
retourner à leur terre et leurs propriétés, et réclame la reconnaissance par
l’Autorité palestinienne de la « judéité » de l’entité coloniale,
tout en entérinant la présence coloniale dans al-Quds et la Cisjordanie, en
acceptant un « échange de terres » (échange de terres palestiniennes
occupées en 48 contre des terres palestiniennes occupées en 67).
De leur côté, les régimes saoudien,
émirati et jordanien préparent l’après Mahmoud Abbas, en poussant leur poulain
Mohammad Dahlan, récemment mis en cause pour ses trafics concernant la vente de
terrain maqdissis aux sionistes, par le biais d’une compagnie émiratie. Si ces
derniers sont impliqués dans ce trafic visant la vie des Palestiniens dans leur
ville et capitale, le régime saoudien s’apprête, lui, à normaliser ses
relations avec l’entité coloniale, publiquement, et non plus secrètement, au
moment où Netanyahu nomme Liberman au ministère de la guerre. Côté régime turc,
les pourpalers pour normaliser les relations avec l’entité sioniste et revenir
à l’avant-Marmara se heurtent à la condition posée par le régime turc
concernant le blocus contre la bande de Gaza. C’est pourquoi la résistance
palestinienne appelle à l’unité des forces palestiniennes, à l’arrêt de la coordination
sécuritaire avec l’occupant, car seule l’unité des Palestiniens et
l’intensification de l’Intifada al-Quds sont capables de freiner les plans de
liquidation de la cause palestinienne en
cours, et de ramener les peuples arabes autour de la Palestine et d’al-Quds. La
Nakba se poursuit, comme l’a récemment affirmé le représentant au Liban du
Jihad Islamique en Palestine, et les scénarios qui ont vu la chute de la
Palestine en 1948 sont en train de se
répéter, avec la participation de la communauté internationale et de puissances
européennes, et surtout de régimes arabes. La seule différence, et de taille,
est que la résistance palestinienne s’est développée depuis, elle a mis en
échec les sionistes plusieurs fois depuis l’an 2000, et que, sur le plan
régional, elle est soutenue par la république islamique en Iran.
1 - Martyrs palestiniens tombés en mai 2016 :
214 – Ahmad Shehada (36 ans), Camp
de Qalandia 3/5. 215 - Sawsan Mansour (17 ans), Biddu, Ramallah 23/5 -
2 - Scènes de l’Intifada al-Quds
A - L’entité coloniale et la
confiscation des corps des martyrs : au cours de ce mois, plusieurs corps
de martyrs confisqués par l’entité sioniste ont été remis à leurs familles. Les
corps des martyrs Hassan Manasra (15 ans) et Alaa Abu Jamal (22 ans) de la
ville d’al-Quds ont été finalement remis aux familles, qui ont procédé à leur
enterrement dans le cimetière situé dans Bab al-Asbat, dans la vieille ville
d’al-Quds, et dans Jabal al-Mukabbir. Les corps des martyrs Maram et Ibrahim
Taha, exécutés le 28 avril, ont également été remis à la famille et enterrés
dans le cimetière de Qatana, au cours de funérailles populaires imposantes. Le
corps du martyr Fouad Abu Rajab, exécuté le 8 mars, a été remis à la famille
qui a été expulsée de la ville d’al-Quds. Les corps des martyrs Bashar Masalha
et Abdel Rahman Raddad, de Qalqylia et la région de Selfit, ont été remis aux
familles. Masalha et Raddad avaient été assassinés le 8 mars. Le corps du
martyr Abdel Fattah Sharif (21 ans) exécuté froidement par un soldat sioniste
dans la ville d’al-Khalil, au mois de mars dernier, a été remis à la famille et
enterré dans la ville d’al-Khalil, lors de funérailles imposantes.
B - Les examens de fin d’année
commencent en Palestine, en l’absence de 16 lycéens froidement exécutés par les
sionistes. Il s’agit de : Mustafa al-Khatib, lycéen dans
al-Kulliya al-Ibrahimiya, al-Quds ; Dania Arshid, al-Khalil ; Ahmad
Abu Rabb, lycée de Qabatia, Jénine ; Ahmad Kamil, Qabatia ; Noureddine
Saba’na, lycée de Qabatia ; Ashraqat Qatnani, camp de Askar ; Adnane
Michni, lycée d’al-Khalil ; Mohammad Halbiye, Abu Diss ; Kalzar
Awawi, lycée d’al-Khalil ; Mahmoud Shalalda, lycée de Sa’ir,
al-Khalil ; Mohammad Zaghlouan, lycée de Qariout, Nablus ; Labib
Azem, lycée de Qariout ; Ahmad Kawazba, lycée de Sa’ir ; Ahmad Amer,
lycée de Massha, Silfit ; Youssef Tarayra, lycée de Bani Na’im,
al-Khalil ; Sawsan Mansour, lycée de Biddu, al-Quds.
C - Le camp de Qalandia à la pointe de
la lutte : Les incursions de l’occupant dans le camp de Qalandia, aux
portes de Ramallah, ne se comptent plus. Des forces spéciales de l’armée ont
décidé de mettre au pas ce camp et ses réfugiés. Tous les soirs, et pendant
plusieurs mois, ces forces spéciales pénètrent dans le camp pour arrêter des
Palestiniens, soupçonnés de mener la résistance. Ils témoignent aux caméras de
leurs chaînes de télévision qu’ils ont peur, ils avancent par groupes, et
qu’ils cherchent avant tout à se protéger des coups qui peuvent pleuvoir sur
eux. Ils arrêtent cependant des militants, ils ont récemment arrêté deux
membres du FPLP, et parfois, ils s’engagent dans de vraies batailles contre les
jeunes résistants, qui refusent leur présence et les attaquent.
3 - Résistance
Un soldat sioniste a été blessé dans
la colonie Tel Aviv, le 30 mai, par un coup de poignard. Un jeune Palestinien
de 17 ans a été arrêté. Deux soldats sionistes ont été blessés par des tirs de
pierres, le 17 mai, au cours d’affrontements dans al-Issawiya. Des
affrontements ont eu lieu dans Selwan le 19 mai, suite une incursion provocatrice menée par les
sionistes dans ce quartier. A Kfar Qaddum, dont la population manifeste tous
les vendredis contre l’occupation, réclamant l’ouverture d’une route fermée par
l’occupant il y a 13 ans, des affrontements ont eu lieu et les sionistes ont
asphyxié la population en lançant des gaz, à l’intérieur des maisons.
Le 13 mai, de violents affrontements
ont opposé les jeunes de Abu Diss aux forces de l’occupation. Le 4 mai, 11
Palestiniens ont été blessés lors des affrontements à Abu Diss, dont deux
secouristes. Le 7 mai, un véhicule appartenant à des colons de
« Nahgot » a été ciblé par des bouteilles incendiaires, sans faire de
victimes. Le 3 mai, une charge explosive a explosé près d’un groupement de
l’armée sioniste au barrage qui sépare la Palestine occupée de la bande de
Gaza.
Le 3 mai, un Palestinien parvient à
poignarder un rabbin et à le blesser, avant de s’enfuir. Le rabbin a été
transporté à l’hôpital pour être soigné. Le résistant a été arrêté. Il s’agit
de Muhannad al-Muhtasib, de la ville d’al-Khalil. Il a 18 ans, et est le cousin
du martyr Mahdi al-Muhtasib, exécuté par l’occupant le 29 octobre dernier. Il
est détenu et son « procès » est prévu pour le 17 juillet. Le 30 mai,
les sionistes prétendent avoir arrêté les résistants qui ont mené une opération
–poignard dans al-Quds, blessant deux colons dans la zone de la colonie « Armon
Hatzaf ». 3 jeunes âgés de 16 et 17 ans ont été arrêtés à Jabal
al-Mukabbir.
Le résistant Ahmad Shehade a tenté
d’écraser des soldats sionistes près du barrage à Betunia, à l’ouest de
Ramallah. Il a été assassiné par les soldats. Cette opération intervient après
l’écrasement de trois soldats sionistes près de la colonie « Doliv » implantée
sur les terres de Deir Bazigh. Le 8 mai, trois colons ont été attaqués au
couteau près de la colonie « Amon Hanatsif » près de Jabal al-Mukabbir,
dans al-Quds.
Le 10 mai, un officier et deux
soldats de l’armée d’occupation ont été gravement blessés par une charge
explosive à l’entrée du village de Hazma, à l’est d’al-Quds. Peu avant, deux
colons avaient été poignardées dans al-Quds. Les militaires sionistes pensent
que la charge explosive à Hazma a été déposée par « un
professionnel », qui est parvenu à faire des leurres avec d’autres
charges, dans le but de causer beaucoup de dégâts parmi les occupants. Les
spécialistes militaires considèrent que l’opération à Hazma a été préparée
d’avance et qu’elle n’est pas le fait d’un seul résistant, mais d’un groupe, et
que les sionistes n’étaient pas préparés à y faire face.
Le tram colonial circulant dans
al-Quds a été la cible plusieurs fois, au cours de ce mois, de jets de pierre
lancés en plusieurs endroits de son passage. Ce tram fut construit par une
compagnie française qui a refusé de respecter le droit international, qui
considère al-Quds comme une ville occupée. Pour le construire, des milliers de
dunums de terrains appartenant aux Palestiniens ont été confisqués et des
maisons ont été démolies.
Au cours de la dernière semaine du
mois de mai, 77 points d’affrontements entre les Palestiniens et les sionistes ont
été recensés, situs dans al-Quds, al-Khalil, Beit Laham, Ramallah, Nablus et
les territoires occupés en 48. Des bouteilles incendiaires ont été lancées au
cours de la semaine sur les véhicules de l’armée sioniste et en direction de la
colonie Betar Ilit.
De nombreux points d’affrontements ont
eu lieu entre les Palestiniens et les occupants, à l’occasion de la
commémoration de la Nakba, que ce soit à Bayt Lahem ou à Nablus. Des soldats de
l’occupation ont été ciblés par des jeunes près du village Ba’el Hassour, au
centre de la Cisjordanie. Des affrontements ont eu lieu le 28 mai lors d’une
incursion des forces de l’occupation dans le camp de Dhayshé. Un jeune de 21
ans a été blessé. D’autres affrontements se sont déroulés dans le camp de Ayda,
et dans le village de Bayt Fujjar, après l’arrestation de jeunes.
Les familles maqdissies résidant
dans l’ancienne ville ont appelé à un rassemblement populaire pour dénoncer la
vente des propriétés palestiniennes aux sionistes, le 31 mai. Elles ont l’intention
de faire signer le document d’engagement envers al-Quds affirmant le refus des
ventes des propriétés maqdissies, et l’attachement à la terre palestinienne, et
de consacrer tous leurs efforts « pour protéger nos propriétés, malgré
toutes les pressions exercées sur nous », car ces propriétés « appartiennent
à tous les musulmans, et Dieu nous demandera des comptes à leur propos ».
Le communiqué des familles appelle l’Autorité palestinienne, les Awqaf, les
organisations et les institutions palestiniennes à prendre tous les moyens pour
poursuivre les agents des sionistes qui font passer les propriétés aux
sionistes. Il réclame la mise en place de plans pour protéger les propriétés
maqdissies face à la judaïsation.
4 - Répression et purification ethnico-religieuse
Le village de Hazma, au nord est de
la ville d’al-Quds, a subi un blocus de plusieurs jours, suite à une opération
menée par les résistants contre l’occupant. Les entrées du village ont été bloquées
par des barbelés puis par des blocs de béton, et le village a été encerclé par
des patrouilles sionistes. Les unités spéciales de l’armée d’occupation ont
arrêté des dizaines de jeunes du village,
Les forces d’occupation sionistes
installées aux barrages dans la Cisjordanie ont arrêté des dizaines de jeunes,
au cours du mois de mai, alléguant qu’ils voulaient mener des opérations contre
l’occupant. Elles ont arrêté deux jeunes du village de Qabatia, Abdallah
Malahla (20 ans) et de la ville de Qalqylia, Na’el Walid Hajj, le 20 mai.
Sheikh Raed Salah, président du
Mouvement islamique, tendance du nord, a été arrêté et condamné à 9 mois de
prison ferme. Il a été placé en isolement dans la prison de Ramon. Son avocat
et ses amis affirment que les sionistes cherchent à l’assassiner en prison.
L’occupation arrête les pêcheurs de
Gaza et confisque leurs bateaux. Le 22 mai, les sionistes ont arrêté 10
pêcheurs de Gaza. Selon le centre « al-Mizan », les sionistes ont
arrêté depuis le début de l’année 65 pêcheurs, certains ont été relâchés après
quelques jours de détention.
Plus de 2000 Palestiniens arrêtés
depuis le début de l’année, au cours d’incursions menées par les forces de
l’occupation dans les villes, villages, bourgs et camps palestiniens de la
Cisjordanie, mais aussi dans les villes et bourgs situés en Palestine occupée
en 48. Le 29 mai, 9 Palestiniens ont été arrêtés dans les provinces de Ramallah
et de Bayt Lahem, dont un enfant de 14 ans,
Mohammad Thawabta. Au cours des deux jours précédents, 18 Maqdissis
avaient été arrêtés. La mère d’un martyr, Wafa’ Suyuri, 45 ans, a été arrêtée
dans la ville d’l-Khalil. Le tribunal de l’occupant a condamné Youssef Rajabi,
19 ans, de la vieille ville d’al-Quds, à 9 ans de prison. Arrêté le 24 novembre
dernier, il est accusé d’avoir planifié une opération de résistance. La mère de
Muhannad Halabi, le résistant qui a déclenché l’Intifada en menant une
opération poignard début octobre, a été convoqué par le poste militaire de
Salem.
Les sionistes menacent la présence musulmane dans la ville d’al-Lid.
Le maire sioniste de cette ville occupée en 48 s’en prend aux appels à la
prière à partir des minarets des mosquées. Le village de Ramieh, situé aux
abords de la colonie sioniste « Karma’il » est menacé de disparition,
dans la région de Galilée. La colonie s’agrandit aux dépends du village, mais
les Palestiniens se sont organisés depuis plus d’un an pour arrêter le
processus de leur extinction.
Avant d’être nommé ministre de la
guerre, le sioniste Liberman menace d’exécuter les prisonniers palestiniens,
« coupables » de mener des opérations de résistance à l’occupation de
leur pays. Il a promis de mettre en place une loi au service de son plan. La
répression sioniste contre les prisonniers palestiniens s’est accentuée ces
derniers mois. De nombreux témoignages, notamment d’enfants, dénoncent les
tortures physiques et morales. Les familles des prisonniers sont malmenées et
humiliées, lors des visites, rares et pénibles. Les prisonniers sont assaillis
par des unités formées spécialement pour les réprimer, dans plusieurs prisons.
5 - Dans la ville d’al-Quds et la mosquée al-Aqsa
La
profanation de la mosquée al-Aqsa, dans la ville d’al-Quds, se poursuit, du
fait de la non-assistance des musulmans dans le monde aux Palestiniens et
maqdissis qui continuent à la protéger, malgré le rapport de forces défavorable
pour les Palestiniens. La profanation est un acte quotidien mené par les
sionistes, qu’ils appartiennent aux bandes de colons ou aux forces
sécuritaires. Par leur profanation quotidienne, les sionistes veulent entériner
un mythe, celui de la présence d’un temple juif à l’emplacement même de la
mosquée. Un chef d’une bande de colons, Yehuda Glick, blessé par un résistant
palestinien il y a plusieurs mois, a repris ses incursions dans la mosquée
al-Aqsa, protégé par des dizaines de policiers et d’hommes des services de
renseignement. Ces incursions profanatrices à l’intérieur de la mosquée sont
dénoncées et parfois repoussées par les fidèles palestiniens qui continuent à
défendre la mosquée, jour et nuit. Aux cris de « Allah Akbar », les
fidèles palestiniens de tout âge parviennent parfois à déstabiliser les colons
profanateurs. Mais les militaires et policiers sionistes se jettent sur eux et
les pourchassent. Certains sont arrêtés et conduits au poste de police
sioniste, d’autres reçoivent des convocations. Il est évident que les sionistes
sont en train d’instaurer une présence permanente des juifs dans la mosquée, en
vue de réduire au moins une partie de la mosquée en lieu de culte pour les juifs,
comme ils l’ont fait pour la mosquée al-Ibrahimi dans la ville d’al-Khalil.
Plusieurs
des mourabitun dans la mosquée ont été arrêtés ou interdits de présence dans la
mosquée ou même dans la ville d’al-Quds. Ali Abu Sabitan et son épouse ont été
convoqués à la prison Moskobiyya et Hanadi Helwani, enseignante maqdissie, a
été arrêtée. Jamal Amru et son épouse Zeina, ont été interdits de voyage au
motif de soutenir la mosquée al-Aqsa et les mourabitoun.
Au cours de
ce mois, a été révélé par le quotidien al-Akhbar (son correspondant dans
al-Quds) le réseau arabe composé de Palestiniens liés à Mohammad Dahlan et
d’Emiratis qui aident à faire passer les propriétés palestiniennes dans la
ville aux mains des colons sionistes. Les Arabes achètent les propriétés (que
les Palestiniens ne veulent pas vendre aux sionistes), qui passent par une
compagnie émiratie (al-Thuraya) pour être revendus aux sionistes. C’est de
cette manière que plusieurs propriétés palestiniennes situées dans Selwan et
dans la vieille ville sont passées aux mains des colons. Mais les sionistes
utilisent d’autres moyens pour arracher les propriétés aux Palestiniens avant
de les expulser. L’entité coloniale a promulgué quantité de lois pour
exproprier les Palestiniens, le dernier en date est appelé « la loi de la
troisième génération », selon laquelle les sionistes peuvent expulser de
leurs maisons les familles vivant en location, depuis 1968. Selon cette loi, la
troisième génération ne serait plus protégée par la loi sioniste des locations
et pourrait être expulsée. D’autre part, les sionistes trafiquent des actes de
vente à l’aide d’avocats véreux, vivant en Europe ou dans l’entité coloniale.
Le but étant de judaïser toute la Palestine et d’expulser les Palestiniens de
leur patrie.
Le recensement
comme moyen d’oppression à l’encontre des Maqdissis : c’est au cours de la
nuit que la police et l’armée sionistes mènent leurs enquêtes, soi-disant de
recensement, dans les quartiers palestiniens de la ville d’al-Quds. Réveiller
les membres de la famille en pleine nuit, frapper aux portes, rassembler la
famille, poser des questions sur les enfants, leurs écoles, sur les jeunes et
leur travail, photographier les cartes d’identité, harceler les vieillards… Des centaines de maisons situées dans les
quartiers Issawiya, At-Tour, Sawaneh ont subi ce traitement, au cours de ce
mois, traitement en vue de futures arrestations et expulsions.
Tous les
jours, les sionistes démolissent des maisons et des constructions diverses
appartenant à des maqdissis, dans l’espoir de les chasser de leur ville. Le 18
mai, une maison appartenant à Rajeh Sabbar a été démolie dans le quartier de
She’fat, sous le prétexte qu’elle a été construite sans autorisation. Mais le
but est d’agrandir la route coloniale reliant deux colonies, « Ramot
Shlomo » et « Pesgar Zeev ». Le 23 mai, c’est un lieu de prière
dans le quartier Mosrara qui a été démoli. Le 24 mai, deux bâtiments situés
dans al-Issawiya sont détruits au moment où un dépôt appartenant à un
Palestinien dans Selwan a subi le même sort. Début mai, une famille de Selwan a
été obligée de démolir un dépôt et à la fin du mois, c’est un citoyen de Selwan,
Mohammad Abu Tayeh, qui a été obligé de démolir sa maison.
Les
arrestations de Maqdissis de tout âge et pour plusieurs motifs se poursuivent
presque quotidiennement. Le 20 mai, le jeune Mohammad Samir Mashahra (16 ans)
est arrêté dans Jabal al-Mukabbir. Le 23 mai, les forces de l’occupation
arrêtent Mohammad Abu Homs, Adam Mahmoud, dans al-Issawiya et le jeune Mohammad
Abu Hamam (17 ans) et Shadi Abu Hamam (19 ans) dans Ayn Lawzé, à Selwan. Asma’
Moghrabi (23 ans), épouse du prisonnier Nasser Moghrabi a également été
arrêtée.
Une
association de colons s’active pour judaïser le quartier de Sheikh Jarrah dans
al-Quds. Elle a déposé son intention de construire 38 unités de logement
colonial dans le lieu dit « Qubbaniat Um Haroun », dont la propriété
revient à la famille Hijazi. La municipalité coloniale prévoit la construction
d’une colonie pour les colons de « Atirat Cohonim » au cœur du
quartier Selwan.
6 - La presse palestinienne
La revue al-Istiqlal, qui paraît à
Gaza, se demande, dans son numéro daté du 26 mai, et son éditorial « une
fois encore » à quoi sert l’initiative française, mais aussi à quoi
servent les protestations internationales concernant la poursuite de la
colonisation en Cisjordanie, si celles-ci ne sont pas accompagnées de pressions
pour arrêter le processus colonial. « Les Etats-Unis dénoncent la
colonisation mais cela n’a aucun effet sur les relations entre elles et
l’entité sioniste ». Et « les parties internationales dénoncent la
colonisation et évoquent son rôle négatif sur le processus de règlement, en
bouchant l’horizon à la solution de deux Etats, mais elles ne prennent aucune
décision capable d’arrêter la colonisation. »
7 - Communiqués et déclarations
Sheikh Khodr
Adnane, cadre dirigeant au Mouvement du Jihad islamique en Palestine, a
dénoncé la campagne d’arrestations des militants en Cisjordanie menée par les
services sécuritaires de l’Autorité palestinienne. Il a déclaré que l’appareil
sécuritaire de l’Autorité a intensifié les arrestations des cadres du mouvement
au cours des dernières semaines. Il a arrêté Nidal Musa’ed, cadre ayant été
emprisonné pendant 9 ans dans les prisons de l’occupation, et Yousse Mushar, et
Ahmad Nasr (58 ans) qui avait été expulsé en 1992 vers le Liban (Marj al-Zuhur)
par l’occupation. Le mouvement du Jihad islamique a dénoncé cette campagne
d’arrestations, menée pour justifier le retour de l’Autorité palestinienne au
choix des négociations avec les sionistes et confirmer sa volonté de poursuivre
la liaison sécuritaire avec l’occupant pour étouffer l’Intifada al-Quds.
Professeur
Abdel Sattar Qassem, de l’Université al-Najah à Nablus, a déclaré que les efforts en
cours pour un règlement servent en premier l’entité sioniste, leur but n’étant
pas de mettre fin au conflit, mais de détourner la colère des Palestiniens en
leur offrant des illusions et une vie économiquement valable. « Chaque
fois que les Palestiniens sont au bord de l’explosion, un Etat arrive et
proclame une initiative pour la « paix » et le règlement. »
Daoud Shehab,
responsable de l’Information au Mouvement du Jihad Islamique, a dénoncé la
presse « jaune » (Sharq al-Awsat, Londres, affiliée au régime
saoudien) qui diffuse de fausses informations sur le mouvement, et notamment
concernant la dernière visite de ses dirigeants à Téhéran. Daoud Shehab a placé
cette campagne contre le mouvement dans le cadre de la volonté de certains
d’empêcher les efforts du mouvement du Jihad islamique de parvenir à une
réconciliation inter-palestinienne et d’ouvrir enfin le poste-frontière de
Rafah, avec l’Egypte, pour alléger les souffrances des Palestiniens de Gaza.
Sami Abu Zuhri,
porte-parole du mouvement Hamas, a déclaré, concernant la nomination de Liberman
au ministère sioniste de la guerre, que ce dernier « et tous les
membres du gouvernement, ainsi que les dirigeants de l’entité israélienne sont
des criminels et des tueurs… Mais la
nomination de Liberman indique clairement que le fascisme dans les rangs de
l’entité est en hausse. Nous sommes à présent face à une entité raciste dans
tout le sens du terme ». Il a ajouté que les menaces de Liberman contre
son mouvement ne font pas peur au peuple palestinien. Quant à Khaled
al-Batch, dirigeant au mouvement du Jihad islamique, il a déclaré, après
cette nomination, qu’il était temps de revenir au début et de retirer toutes les
concessions scandaleuses que l’Autorité a faites, à commencer par la
reconnaissance de l’occupation sur 78% de la terre palestinienne, jusqu’à la
dépendance économique et sécuritaire, et la normalisation des relations, le
refus de la résistance et son rejet, et l’acceptation du principe de
« l’échange des terres », et la question des réfugiés.
Le député
Hassan Khrayshé a déclaré début mai que les déclarations de l’Autorité
palestinienne concernant l’arrêt de la coordination sécuritaire avec l’occupant
ne sont pas sérieuses, mais qu’elles ont été faites sous la pression du peuple
palestinien.
Lors de la commémoration de la
Nakba, le 15 mai 1948, le représentant au Liban du Mouvement du Jihad islamique
en Palestine, Abu Imad Rifa’î a affirmé que « la Nakba se poursuit
sous toutes ses formes. La souffrance du peuple palestinien augmente de jour en
jour, mais cela ne fait que consolider sa détermination à revenir à sa terre,
et à affronter l’occupant et à s’attacher à la résistance. Dans l’exil, il y a
une détermination forte et sérieuse pour le retour à la terre. » Il a
ajouté qu’il est vain de compter sur la communauté internationale pour
récupérer ses droits, car cette dernière exerce toujours des pressions sur les
Palestiniens pour qu’ils concèdent leurs droits. « L’occident n’intervient
que lorsque les « Israéliens » reçoivent des coups », a-t-il
ajouté.
8 - Dans la presse sioniste
Selon la presse sioniste, les
quelques opérations de résistance menées au cours de ce mois ne prévoient rien
de bon pour l’entité coloniale. Elles signifient d’abord que la coordination
sécuritaire avec l’Autorité palestinienne et les mesures répressives de
l’occupant ne peuvent arrêter la résistance, et ensuite, que ces opérations
risquent de s’intensifier au cours du mois prochain, pendant le mois de
Ramadan. Le site des services de renseignements de l’occupation, Walla, a
signalé que les forces de l’occupation ont arrêté au cours des derniers mois
plus de 2000 Palestiniens, la plupart résidant dans les villes de la
Cisjordanie, pour éviter précisément la poursuite de l’Intifada. Selon le site,
l’Autorité palestinienne a intensifié sa répression envers les militants du
Hamas et du Jihad islamique, non seulement pour étouffer la révolte, mais par
crainte pour son propre avenir, menacé selon elle par les organisations de la
résistance.
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