« La légitimité la plus
large que peut obtenir un responsable ou officiel (de l’Autorité) consiste à
rendre visite aux familles des martyrs et des prisonniers, et à ceux dont les
maisons ont été démolies » (Khodr Adnane, cadre du mouvement du Jihad
islamique, initiateur en 2011 des grèves de la faim dans les prisons pour
réclamer la fin de la détention administrative)
Parce que les opérations de la
résistance palestinienne se sont espacées, nombre de médias et commentateurs
ont considéré que l’Intifada al-Quds a dit son dernier mot. Il est vrai que la
férocité de la répression sioniste et les rafles nocturnes quotidiennes ont
entamé, non le désir de résister, mais la capacité physique de le faire.
Tout au long de ces derniers mois,
c’est la mosquée al-Aqsa qui a subi les provocations les plus graves depuis son
occupation. En effet, la ville d’al-Quds et les maqdissis vivent les moments
les plus graves de l’histoire de cette ville, avec les multiples invasions et
profanations de la mosquée al-Aqsa. Pour la première fois depuis l’occupation
de la partie orientale de la ville en 1967, les sionistes ont empêché les
Palestiniens musulmans de fréquenter leur mosquée et de s’y recueillir en
l’absence de colons profanateurs. Pour la première fois, et à cause de
l’indifférence arabe et musulmane dans le monde, les sionistes ont osé briser
un statu-quo jusque là maintenu, pendant le mois béni pour les musulmans, en
autorisant la souillure de la mosquée par les profanateurs et la provocation des
fidèles. Les plans sionistes de judaïsation de la ville se poursuivent, profitant
de la normalisation des relations d’officiels et semi-officiels arabes et
musulmans avec l’entité sioniste.
Martyrs palestiniens tombés depuis mi- juin 2016 :
216 - Arif Sharif Jaradat (22 ans,
Sa’îr), 19/6 ; 217 - Mahmoud Ra’fat Badrane (15 ans, Bayt Or, Ramallah),
21/6 ; 218 - Mohammad Tarayra (19 ans, Bani Na’im al-Khalil), 30/6; 219 - Wael Abu Saleh (46 ans, Tulkarm), 30/6 ;
220 - Sara Tarayra (27 ans, Bani Na’im -al-Khalil), 1/7 ; 221 – Jamal Dwaykat (20 ans, Nablus)
(mi-juin) ; 222 - Tayseer Mohammad Habach (63 ans, Assira), 1/7 ; 223
- Anwar Salayme (Al-Ram, 22 ans), 13/7 ; 224 – Mohieddine Tabakhi (12 ans,
Al-Ram), 19/7 ; 225 – Mustafa Baradhia (50 ans, Bayt Fujjar), 19/7 ; 226
– Mohammad al-Faqih (29 ans, al-Khalil) 27/7 ; 227 – Rami Awartani (31
ans, Nablus), 31/7 ; 228 – Moussa Salman (83 ans, Talfit, Nablus)
10/8 ; 229 - Mohammad Abu Hash-hash (Camp al-Fuwwar, 17 ans), 16/8 ;
Le martyr prisonnier libéré Na’im
Shawamra, de Doura, al-Khalil, est décédé des suites d’une longue maladie,
contractée dans les prisons de l’occupation. Le martyr avait été condamné à la
prison à perpétuité, mais libéré en 2013 (16/8)
Scènes de l’Intifada al-Quds
Yatta
assiégée : la vengeance de l’occupant : Parce que les résistants
ayant mené une opération dans la colonie de Tel Aviv sont de Yatta, dans la
province d’a-Khalil, les occupants s’en sont pris à tout le bourg et exercent
un siège qui a duré plusieurs semaines. Toutes les voies vers le bourg ont été
fermées, des blocs de ciment ont obstrué la circulation des Palestiniens. Il
s’agit d’une punition collective, comme l’occupant a pris l’habitude de le
faire, croyant intimider le peuple palestinien. Les malades ne peuvent aller se
faire soigner dans la ville d’al-Khalil, les ateliers ont cessé de fonctionner,
dans leur majorité, les importations de marchandises et les exportations ont
cessé, les ouvriers au nombre de 22.000 ne peuvent travailler, et parmi eux,
ceux qui pouvaient se rendre en Palestine occupée en 48. Au cours de la nuit,
les sionistes investissent les maisons, arrêtent les Palestiniens, brisent les
portes et cassent les mobiliers des maisons, comme à leur habitude (au cours du
mois de juin 2016)
Extension
de la lutte dans les prisons de l’occupation :
le mouvement de grève de la faim dans les prisons s’est étendu à plusieurs
prisons sionistes. Commencé par Bilal Kayed, le combattant du FPLP que les
sionistes ont refusé de libérer après 15 ans de détention, en transformant sa
détention en détention administrative, le mouvement s’est élargi lorsque 4
prisonniers détenus administratifs, dont les frères Mohammad et Mahmoud Balboul,
ont entamé leur grève de la faim. La solidarité avec Bilal Kayed a touché la
plupart des prisons de l’occupation, puisque le nombre des grévistes est passé
à presque 200 prisonniers, dont le secrétaire général du FPLP, Ahmad Saadate.
Malgré la répression féroce de la lutte par les sionistes, le mouvement de
grève se poursuit, grâce à la solidarité du peuple palestinien, qui manifeste
dans les rues dans toute la Palestine occupée, comme à Haïfa, ou devant les
hôpitaux où sont enfermés Bilal Kayed et Mahmoud Balboul. Plusieurs prisonniers
mènent également la grève de la faim depuis presque deux mois, pour réclamer la
fin de la détention administrative, et Walid Mussalma, pour réclamer la fin de
son isolement dans la prison d’Eshel.
Qalandia
et le camp s’opposent au rasage des maisons :
Au cours du mois de juillet, les forces de l’occupation ont fixé leurs
opérations de démolitions des maisons dans le camp de Qalandia, devenu un
« nœud de vipères » pour elles. Elles ont démoli les maisons des martyrs Issa Assaf et
Anan Abu Habsa, accompagnées de 70 véhicules militaires. Elles ont fait
exploser la maison du martyr Abu Hasna et démoli par bulldozer celle du martyr
Assaf. Des affrontements ont eu lieu lors de la présence des sionistes dans le
camp, et 20 citoyens Palestiniens ont été blessés. Dix jeunes ont été arrêtés,
dont Ahmad Matar (26 ans), le frère du martyr Omar Matar. Les martyrs Abu Habsa
et Assaf avaient mené une opération de la résistance dans Bab al-Amoud, dans
al-Quds, au mois de décembre dernier. Le 25 juillet, les sionistes ont démoli
12 immeubles dans le bourg de Qalandia comprenant 30 appartements sous le
prétexte de constructions illégales. La population du camp et de la ville
appellent à une large mobilisation.
La
région d’al-Khalil vit sous couvre-feu militaire : Suite à plusieurs opérations hardies menées par les
résistants dans la région d’al-Khalil, les forces sionistes ont bouclé la région
pendant plusieurs semaines, enfermé 600.000 Palestiniens et supprimé 2800
autorisations de travail dans les territoires occupés en 48. La communauté
internationale n’a rien vu, n’a pas commenté, les pays arabes et musulmans ont
tourné les regards vers d’autres cieux. Abdel Hadi Hantash, spécialiste des
questions relatives à la colonisation, a déclaré que l’occupant impose une
punition collective à la population d’al-Khalil, en les empêchant de se rendre
à leurs travaux, en les empêchant de poursuivre leur vie. L’occupant a bloqué
les routes menant aux camps et aux villages dans la province et installé des
blocs de béton et des barrages sur les routes pour empêcher les gens de
circuler. Les soldats sionistes ont investi les rues de la ville et fermé les
magasins, à la recherche des résistants. La ville d’al-Khalil est l’une des
plus grandes en Cisjordanie occupée. Ses habitants sont au nombre de 270.000
habitants, et le nombre des colons qui l’ont envahie s’élève à 850 colons.
Les
services sécuritaires de l’Autorité palestinienne font le travail de l’occupation : les arrestations des
militants, les incursions de nuit dans les maisons paisibles des familles
palestiniennes, à la recherche des jeunes et des prisonniers libérés, ce ne
sont plus seulement les sionistes qui pratiquent cette terreur, mais c’est
aussi la pratique des services sécuritaires de l’Autorité palestinienne. Ds
dizaines de militants et d’anciens prisonniers libérés ou des membres de leur
famille ont été ciblés ces derniers temps. Parmi eux, le militant du Mouvement
du Jihad islamique, récemment libéré des prisons de l’occupation, Salameh Abdel
Jawad, du camp Askar dans la ville de Nablus. Il a été kidnappé par les
services de l’Autorité palestinienne. Torturé au cours de sa détention (10
jours), il a été emmené à l’hôpital pour être soigné. Le militant a déclaré que
les services de l’Autorité palestinienne l’ont arrêté parce qu’il était actif
dans le soutien et la solidarité avec les prisonniers palestiniens, et
notamment ceux qui mènent la grève de la faim.
Résistance
Un soldat sioniste a été poignardé
près de Jénine par un Palestinien, qui a été arrêté, selon l’armée de
l’occupation (15/8). Au mois de juin dernier, un officier sioniste a été blessé
par un coup de feu au barrage du tunnel près de Bayt Lahem, et des jeunes
Palestiniens lancent des pierres sur un véhicule appartenant à des sionistes. Au
mois de juillet, un colon a été tué et trois autres blessés près de la colonie Atna’il,
près d’al-Khalil.
Une opération de résistance est
menée dans la région d’al-Khalil, tuant sur le coup un rabbin membre du Mossad
sioniste (mi-juillet). Le résistant est parvenu à prendre la fuite. Cette
opération a suscité la panique chez les sionistes, notamment parce qu’elle
s’est produite dans la région d’al-Khalil, quelques jours après une autre
opération dans la même zone. Suite à l’opération, les Palestiniens ont fait
circuler une vidéo annonçant une opération similaire contre le rabbin député
Gluck, responsable de la profanation de la mosquée al-Aqsa. A la fin du mois de
juillet, le combattant Mohammad Faqih, responsable de l’opération, a mené un
combat de 7 heures contre les forces de l’occupation avant de tomber au cours
du siège de la maison dans laquelle il s’était barricadé
Le jeune Palestinien, Mohammad T arayra, de Bani Na’im, mène une opération
courageuse contre la colonie Kharsina, malgré la surveillance électronique
installée par les colons. Les médias sionistes affirment que le jeune Mohammad
fut plus rapide que l’armée d’occupation, alertée par un coup de fil. Il
réussit à abattre une femme colon et à blesser grièvement un autre. Le martyr a
été exécuté alors qu’il s’apprêtait à poignarder un autre colon. Les
responsables sécuritaires de l’occupation ont considéré que l’opération du
martyr est un coup dur pour les sionistes car il a pu infiltrer leur système de
sécurité. (juin)
Un Palestinien de Tulkarm, Wa’el Abu
Saleh, 46 ans, parvient à mener une opération par poignard, et à blesser deux
colons dans la colonie de Natanya, en Palestine occupée en 48 (juillet).
Exécuté sur place, le martyr a été laissé dans la rue jusqu’à ce que son corps
se vide de son sang.
Les Palestiniens s’opposent à
l’invasion de colons dans le bourg de Hawwara, au sud de Nablus. Les forces de
l’occupation sont intervenues et ont arrêté un Palestinien de 20 ans, Ghazi
Lafi. Des affrontements ont opposé les Palestiniens aux forces militaires qui
protégeaient les colons (12/8).
Les
forces sécuritaires de l’entité sioniste craignent la propagation des armes
dans les territoires occupés en 1967. Plusieurs ateliers d’armes auraient été
découverts par les sionistes au cours des mois précédents et notamment des
ateliers pour la fabrication de l’arme « Carlo », fréquemment
utilisée par les Palestiniens au cours de l’Intifada en cours. Dans la nuit du
17 août, les sionistes ont même volé de l’argent, dans la région de Jénine,
considérant que cet argent sert à financer les opérations de la résistance.
Des affrontements ont eu lieu entre
les forces de l’occupation et les jeunes du village de Jaba’, dans la région de
Jénine, après que les sionistes aient investi le village et ses maisons au
cours de la nuit du 17 août. L’occupant a arrêté Ahmad Kan’an (30 ans).
Le corps du martyr Mohammad Kalouti
(21 ans) d’al-Quds, a été rendu par l’occupant à sa famille, 5 mois après son
martyre. Les sionistes ont empêché, en encerlant le cimetière, la participation
populaire à l’enterrement. 14 corps de martyrs tombés au cours de l’Intifada al-Quds,
depuis début octobre 2015, sont toujours détenus par les sionistes. Le père du
martyr Baha’ Alayan a refusé les conditions sionistes pour la remise du corps
de son fils, qui est toujours détenu par l’occupant.
Une campagne populaire est lancée
dans le bour de Bani Na’im à l’est de la ville d’al-Khalil pour reconstruire la
maison du martyr Mohammad Tarayra, que les sionistes ont démolie deux jours
auparavant (août). Khodr Adnane, cadre
du mouvement du Jihad islamique, appelle à l’unité pour reconstruire les
maisons que l’occupant a démolies dans la ville de Yatta, et notamment la
maison du prisonnier Mourad Id’iss (juin)
Les Palestiniens des territoires
occupés en 48 manifestent contre la présence d’une ministre sioniste dans la
ville de Ar’ara, dans la région du Triangle. Cette ministre avait été invitée
par des avocats appartenant à des syndicats sionistes (juin).
Des jeunes Palestiniens empêchent 60
colons de se rendre à la tombe de Youssef, près de Nablus, que les sionistes prétendent
être un lieu juif. Ils ont bombardé aux cailloux le car qui transportait les
colons (22 août).
Un groupe de Palestiniens, dirigés
par Sheikh Khodr Adnane, a occupé le principal bâtiment de l’ONU à Ramallah
pour protester contre l’attitude passive de l’ONU concernant la lutte du
prisonnier Bilal Kayed et tous les prisonniers en grève de la faim contre la
détention administrative, le 21 août.
Les statistiques des sionistes
montrent que 21 attaques menées par les Palestiniens – jets de pierre et de
bouteilles incendiaires – ont été enregistrées au cours d’une seule journée.
Une semaine auparavant (mi août), 47 points d’affrontements ont été enregistrés
dans la seule ville d’al-Quds entre les forces sionistes et les Palestiniens,
au cours desquels 58 Palestiniens ont été blessés.
Répression et purification ethnico-religieuse
Les forces sionistes tirent sur un
groupe de manifestants dans la ville de Nablus, qui s’opposaient à l’invasion
de colons (2 juin). Jamal Douweikat est gravement blessé. Il meurt plusieurs
jours plus tard à l’hôpital de Nablus. Jamal Duwaykat avait été libéré de la
prison sioniste quelques mois auparavant. Détenu pendant trois ans, il était
accusé de s’être opposé à l’invasion coloniale de la tombe de Youssef, à
Nablus.
Le 20 juin, les sionistes tirent sur
4 enfants et tuent Mahmoud Badrane, 15 ans, près de Ramallah. Les trois enfants
blessés sont Daoud Kharoub, son frère Issam, et Ikram Sulayman. Les témoins affirment
que les 4 enfants ne faisaient que passer par la route coloniale 445, et plus
tard, le porte-parole de l’armée sioniste a affirmé qu’ils n’étaient pas
impliqués dans le tirs de cailloux contre les véhicules des colons. Les forces
sionistes dans la ville d’al-Khalil exécutent Sara Tarayra, 27 ans, de Bani
Na’im. Arrêtée et en cours d’être fouillée, les soldats tirent sur la jeune
femme, enceinte.
Les arrestations quotidiennes et les
rafles nocturnes menées par l’occupant dans les villes, villages et camps
palestiniens en Cisjordanie témoignent du durcissement du conflit et de la
crainte des sionistes de l’extension du mouvement de révolte. Les sionistes ont
arrêté des dizaines de Palestiniens en prétendant qu’ils préparaient des
attaques contre eux. Le 17 août, la police sioniste a arrêté le jeune Ahmad
Achayer (20 ans) de At-Tur dans al-Quds, prétendant qu’il avait exécuté
poignardé un colon une semaine auparavant. Le même jour, les forces de
l’occupation ont arrêté, au cours de raids nocturnes, 23 Palestiniens à
Ramallah, et les camps de Am’ari et Qaddura ont été le théâtre d’affrontements
entre forces occupantes et Palestiniens.
Le Shabak, organe de renseignements
des sionistes, a déclaré (juin) qu’il a arrêté trois membres d’une cellule
familiale responsable de l’opération militaire exécutée il y a plusieurs mois
contre des soldats sionistes à Hazma, près d’al-Quds. Il s’agirait de la
famille Halabiyé d’Abu Diss.
La démolition des maisons des
résistants se poursuit. Les forces de l’occupation ont investi avec 30
véhicules militaires le bourg de Bani Na’im dans la région d’al-Khalil pour démolir
la maison du martyr Mohammad Tarayra. Elles ont fait exploser la maison le 14
août. Les sionistes ont décidé de démolir la maison du prisonnier Mohammad
Amayra, qui est la maison familiale. Le prisonnier Amayra est accusé d’avoir
aidé le martyr Mohammad al-Faqih à exécuter son opération contre une base
militaire sioniste. D’autre part, une partie de la maison du martyr Bashar
Musalha à l’est de Qalqylia, a été démolie par les sionistes début juin. Le
martyr Bashar Masalha avait excuté une opération au mois de mars dernier à
Yafa.
En l’absence de tout intérêt arabe
et international au sort du peuple palestinien, les sionistes multiplient les
confiscations de terrains, la construction de colonies et l’invasion de colons.
Un ministre de l’entité sioniste a déclaré récemment que son gouvernement avait
posé un plan de multiplier par dix, au cours des dix prochaines années, le
nombre de colons dans la seule région de Bayt Lahem. D’autre part, les
autorités sionistes ont commencé des travaux d’extension des colonies Efrat et
Tal Amim, pour les relier entre elles afin de séparer la ville de Bayt Laham de
la ville d’al-Quds. Un autre plan vise à séparer la ville de Bayt Laham de la
ville d’al-Khalil, transformant les deux agglomérations en véritables ghettos.
Un plan de colonisation est en cours
pour installer des colons en plein cœur de la ville d’al-Khalil, près du point
militaire de l’occupation, entre la colonie « Afraham Afino » et la
rue des martyrs.
L’invasion coloniale se poursuit
avec l’arrivée au cours de cet été de plus de 500 colons en provenance des
Etats-Unis, du Canada et de la France. Plus de 50% de ces colons participent à
la colonisation en Cisjordanie, les autres participent à la colonisation des
terres occupés en 48, et notamment dans les villes arabes, comme Haïfa et
‘Akka.
Dans la ville occupée en 1948
d’al-Lid, l’occupant impose la baisse du son des appels à la prière en
provenance des mosquées sous le prétexte que cela « dérange les
juifs » (les colons).
Dans la ville d’al-Quds et la mosquée al-Aqsa
La judaïsation
de la ville d’al-Quds a pris une tournure dramatique ces derniers temps. Les
Palestiniens s’opposent tous seuls à cette menace, sans aucune couverture arabe
et musulmane, politique, médiatique ou diplomatique, qui puisse les aider à
résister. La municipalité de l’occupant prétend vouloir modifier l’entrée
principale de la ville, du côté ouest, pour supprimer entièrement le caractère
arabo-islamique de la ville. D’autre part, dans la vieille ville, un projet de
« modernisation » du quartier jouxtant la porte
« al-Jadid » (de son vrai nom porte Abdel Hamid) est en cours, pour
modifier le caractère arabo-musulman du quartier. Dans le langage sioniste, la
judaïsation prend plusieurs appellations telles que « modernisation »,
« rénovation » ou « développement ».
Le
gouvernement de l’occupation a approuvé la construction de « Bayt
al-Jawhar », bâtiment sioniste en plein centre de la place al-Bouraq, qui
jouxte la mosquée al-Aqsa. Ce bâtiment serait utilisé par et pour les sionistes
pour propager leur idéologie rétrograde et raciste envers les Palestiniens,
arabes et musulmans. Les sionistes avaient, au cours des années précédentes,
mener plusieurs excavations dans le lieu prévu, en détruisant des centaines
d’objets et de traces de présence musulmane dans la ville sainte.
La
municipalité de l’occupation a approuvé la construction d’un immeuble pour les
colons dans Selwan, au sud de la mosquée al-Aqsa. Cet immeuble serait construit
à la place de plusieurs maisons palestiniennes démolies ou assaillies par les
colons (juin).
Le centre
d’information de Wadi Helwa a déclaré, au mois de juillet, que les sionistes
ont assassiné 7 Maqdissis, depuis le début de l’année 2016, dont une femme et
un enfant, et arrêté 963 Palestiniens de la ville d’al-Quds, dont 47 femmes, 58
vieux, 366 mineurs (moins de 18 ans), et parmi eux, 32 enfants âgés de moins de
12 ans. Il a annoncé que 6272 profanateurs se sont introduits dans la mosquée
al-Aqsa, avant le mois de Ramadan.
1059
sionistes ont profané la mosquée al-Aqsa au cours du mois de juillet. Plusieurs
gardiens de la mosquée ont été arrêtés par l’occupation. Le 12 juillet, 313
colons ont profané la mosquée en pratiquant des rites talmudiques. Le 27
juillet, 96 membres des services de renseignements de l’occupation ont profané
la mosquée. Les sionistes essaient de pratiquer des rites talmudiques, mais
sont souvent empêchés par les fidèles et les gardiens de la mosquée. Les forces
de l’occupation ont mené des campagnes d’arrestations massives des fidèles au
cours du mois de juillet avant de prononcer à l’encontre de plusieurs fidèles
des interdictions d’entrer dans la mosquée allant de deux semaines à six mois.
La presse palestinienne
Plusieurs sujets ont été abordés par
la presse palestinienne au cours des derniers mois, dont l’accord de
réconciliation entre le régime turc et l’entité sioniste auquel des dizaines
d’articles ont été consacrés, aux côtés de la judaïsation galopante dans la
ville d’al-Quds, la réconciliation inter-palestinienne, l’opération de la
résistance dans la ville de Yafa, au début du mois et la résistance héroïque du
combattant Mohammad al-Faqih contre les forces de l’occupation, dans la région
d’al-Khalil. L’accord de réconciliation entre le régime turc et l’entité
sioniste a été largement dénoncé par la presse palestinienne et les
organisations de la résistance, qui ont refusé toute normalisation avec
l’occupant, quelles que soient les circonstances. La critique de l’association
turque IHH, qui avait organisé la flotille Mavi Marmara, de cet accord disant
qu’il légalise le blocus au lieu de le supprimer, et la virulente réponse
d’Erdogan qui a remis en cause même la flotille, ont été passées sous silence
par une presse favorable au régime turc. Dans al-Istiqlal, bi-hebdomadaire qui
paraît à Gaza, l’éditorial du 30 juin affirme que cet accord sert d’abord les
intérêts sionistes, puisque le blocus va demeurer, et que les constructions à
but humanitaire ne verront pas le jour avant 5 ans. Même si « on ne peut
faire supporter au régime turc plus qu’il ne peut porter », il va sans dire
que tout accord et toute normalisation avec l’occupant doit être dénoncés comme
étant des coups de poignard dans le dos des Palestiniens, arabes et musulmans.
Au cours des mois de juillet et
août, la presse palestinienne a consacré quotidiennement des articles ou des
études sur la ville d’al-Quds et la mosquée al-Aqsa, et sur le mouvement de
grève de la faim dans les prisons sionistes. De plus, la normalisation entre
des responsables saoudiens et l’entité coloniale a été largement commentée par
la presse palestinienne. Pour certains commentateurs, les champions saoudiens
de la normalisation (des officiels ou semi-officiels) agissent en plein jour
alors que le régime lui-même a normalisé depuis longtemps en cachette. Pour
d’autres, qui attendent toujours une dénonciation des normalisateurs par le
régime, ces derniers agissent individuellement et ne représentent pas la ligne
du régime. La presse a largement publié le communiqué signé par des
personnalités du Golfe et notamment de l’Arabie saoudite dénonçant la
normalisation des relations avec l’occupant.
Communiqués et déclarations
Sheikh Youssef Salame, prédicateur à
la mosquée al-Aqsa, a déclaré : « Nous avons maintes fois mis en
garde contre les projets de l’occupant qui vise la ville d’al-Quds, mais
certains ont jugé que nous exagerions. L’occupant est en train d’enterrer le
caractère arabo-musulman et chrétien de la ville, pour faire croire que cette
ville est juive. Il s’agit d’un véritable massacre pour installer une majorité
juive dans la ville sainte, en vue de concrétiser des fables inventées par les
rabbins juifs, et détruire la mosquée al-Aqsa ».
Ahmad Al-Moudallal, cadre dirigeant
au Mouvement du Jihad islamique en Palestine, a déclaré, au cours d’une
manifestation à Gaza pour soutenir la lutte des prisonniers palestiniens, que
l’occupant exerce ses mesures et sa répression contre les prisonniers pour tuer
l’âme de la résistance dans les prisons. Par la maladie qu’il néglige de
soigner, il cherche à soumettre les prisonniers.
Le mouvement du Jihad Islamique en
Palestine salue l’opération de la résistance menée par un résistant près de la
ville d’al-Khalil (juillet). Dans son communiqué, le mouvement affirme que
l’augmentation des opérations contre les colons et les soldats de l’occupation
reflète la détermination de notre peuple à poursuivre l’Intifada en défense de
sa terre et de ses sacralités. Le mouvement a appelé à la poursuite des
opérations.
Commentant l’opération de la
résistance dans la région d’al-Khalil au mois de juillet dernier, le
politologue Abdel Sattar Qassem a déclaré que seule la résistance armée pourra
mettre fin à la présence des colons en Palestine, et pour cela, il est
nécessaire d’avoir le souffle long. Pour lui, lorsque les colons ressentiront
la menace contre leur vie dans le pays, ils fuiront. Cela ne se fera ni par la
résistance pacifique.
Dans la presse sioniste
Li’or
Akerman, ancien responsable du Shabak remet en question, dans
« Maariv » le 3/8/2012, les déclarations du Shabak selon lesquelles
ce service de renseignements aurait réussi à empêcher la poursuite des opérations
de la résistance en Cisjordanie, par ses mesures répressives. Il affirme que le
Shabak agit dans les territoires occupés depuis 1967, et qu’il a un puissant
réseau de renseignements, et qu’il est parvenu, au fil du temps de
l’occupation, à quadriller toute la Cisjordanie. Malgré cela, les opérations de
la résistance ont eu lieu, même si elles ont diminué, ces derniers temps,
probablement à cause de la chaleur, et non à cause des efforts du Shabak.
L’editorialiste
de Haaretz daté du 10 juin met en doute l’efficacité des mesures sionistes
prises à l’encontre du bourg de Yatta, dans la région d’al-Khalil, où vivent
les résistants ayant mené l’opération à Tel Aviv et tourne au ridicule toutes
les déclarations de la classe politique sioniste promettant de sévir contre le
peuple palestinien, en affirmant que toutes ces promesses de violence et de
vengeance ne peuvent assurer la sécurité des « israéliens », car
elles vont pousser de plus en plus de jeunes (palestiniens) vers la
« violence ».
Le
commentateur militaire de la chaîne sioniste 10, Alon ben David, écrit :
« les murs élevés que nous avons érigés aux frontières peuvent
probablement arrêter les « terroristes », mais ils ne peuvent empêcher
les idées violentes de s’infiltrer dans les cœurs et les cerveaux des
Palestiniens. »
Yossi
Beilin, écrit dans Ysrael Yom » le 16 août « Non à Hamas » et
réclame l’interdiction de la participation du Hamas aux élections municipales
qui devraient se dérouler dans les territoires occupés en 1967. L’auteur se
base sur un article du protocole de 1995 dépendant des accords d’Oslo qui
stipule l’interdiction de toute formation politique prônant le racisme ou qui
vise à réaliser ses objectifs de manière illégale. Il aurait attiré l’attention
de Sharon, au cours des élections législatives en 2006, sur cet article, mais
Sharon n’en a pas tenu compte. Il réclame aujourd’hui à la classe politique de
faire attention…
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