les amis du martyr Mohamad Ayoub autour de sa tombe |
« La mission du journaliste
palestinien sur le terrain n’est pas simple, elle signifie qu’il doit se préparer
au martyre avant même de porter sa caméra. Les traités et les lois
internationales ne suffisent pas à le protéger, car l’occupant ne les respecte
pas. » (le journaliste Hashim Hamade, Gaza, blessé par balles au cours
de la « grande marche du retour ».)
Les martyrs tombent dans la voie de la
libération de la Palestine et du retour. Des dizaines de martyrs et des
milliers de blessés, en majorité dans la bande de Gaza, affirment que la «
grande marche du retour », décidée par le peuple palestinien et ses
organisations et unions populaires, demeure le grand défi face à l’occupant qui
persiste à tuer des civils désarmés, pour la simple raison qu’il se sent
menacé. La communauté internationale représentée par les puissances
occidentales laisse faire, montrant qu’elle est une alliée incondionnelle d’une
entité criminelle qui bafoue quotidiennement des règles instaurées en fait pour
empêcher les révoltes des exploités et des opprimés.
Malgré l’alignement de
plusieurs régimes arabes aux côtés de l’agression sioniste et américaine contre
les peuples arabes et surtout le peuple palestinien, malgré la poursuite de la voie
de la capitulation par l’Autorité
palestinienne, qui combat les militants et les combattants, pour mieux plaire à
la communauté internationale, le peuple palestinien et ses forces combattantes
savent qu’ils peuvent transformer le « deal du siècle » américain en « gifle
du siècle », selon les termes de Isma’il Haniyé, chef du Hamas. Les dirigeants
sionistes croient qu’en accentuant la judaïsation du pays, et notamment d’al-Quds,
ils pourront remporter leur guerre contre les Palestiniens. Mais la force
militaire et la répression féroce n’ont jamais gagné une guerre contre un
peuple qui lutte pour sa liberté. Les tentatives de détruire le passé de la Palestine pour le remplacer
par des fables sionistes ne peuvent venir à bout d’un peuple qui tire sa
détermination et son espoir de sa conviction profonde qu’il est le détenteur unique
et légitime de la terre. Ni Trump, ni Netanyahu, ni Mohamad b. Selman le
saoudien, ni le roitelet du Bahrayn ne peuvent entamer la détermination, l’abnégation
et le courage palestiniens. Quand des soldats sionistes armés jusqu’aux dents
fuient devant des jeunes palestiniens désarmés qui parviennent à prendre le
poste-frontière de Karm Abu Salem, dans la bande de Gaza, pour quelques heures,
cela signifie que la bataille entre l’usurpateur et le légitime est à un
tournant crucial.
Martyrs tombés entre le 8 avril et début mai 2018
Décès de Marwan Qdayh, à cause de ses blessures dûs
aux tirs des soldats sionistes sur les participants à la grande marche du
retour. Le martyr Marwan Qdayh, 44 ans, de Khan Younes, avait été visé par les
sionistes le vendredi 30 mars.
Mohamad Marshud, décès après avoir été blessé par les
soldats de l’occupation, près de la colonie Maale Adomim (15 avril).
Mohamad Hujayle, 31 ans, tué par un obus lancé par
l’armée d’occupation sur Shaja’iyaa, dans la bande de Gaza. L’aviation sioniste
a mené plusieurs raids à l’aube.
Abdallah Shihari, 28 ans, tué par l’armée de
l’occupation, à l’est de Khan Younis, bande de Gaza, au cours de la grande
marche du retour.
Islam Harzallah, 28 ans, tué au cours de la marche du
retour, dans la bande de Gaza.
A’ed Hamayde, 23 ans, Amjad Qatrous, 18 ans, Hisham
Abdel Al, 22 ans, Hashim Kallab, 18 ans, membres des Brigades Sayara al-Quds,
sont tombés martyrs dans la bande de Gaza, le 14/4, en mission, « sur la
voie de la résistance pour la libération de toute la Palestine ».
Le martyr Awda Hussayn (Abu Nidal), écrasé par un
colon le mois dernier dans She’fat, est décédé à l’hôpital, sans avoir repris
connaissance.
Ahmad Abu Aql, 25 ans, assassiné au cours du 4ème
vendredi de la grande marche du retour dans la bande de Gaza. Visé à la tête,
les médecins n’ont pu le sauver (20/4).
Ahmad Athamna, 24 ans, assassiné au cours du 4ème
vendredi de la grande marche du retour, au nord de la bande de Gaza.
L’enfant Mohamad Ayub, 15 ans, de Jabalia, visé par un
sniper sioniste, lors de sa participation à la 4ème journée pour la
marche du retour.
Sa’d Abu Taha, visé par l’armée d’occupation, à l’est
de Khan Younes, lors de la 4ème journée dans le cadre de la marche
du retour.
Tahrir Wahbe (18 ans), décédé suite à ses blessures à
la tête, deux semaines plus tôt, à l’est de Khan Younes, lors de la marche du
retour (22/4).
Abdallah Shamali, 20 ans, décédé une semaine après avoir
reçu une balle explosive dans son ventre, d’un sniper sioniste, à l’est de
Gaza. Il était le fils du martyr dirigeant qassamite Mohammad Jibril Shamali,
tombé en 2009.
Le journaliste Ahmad Abu Hussayn, tombé martyr après
avoir été visé par les tirs des sionistes, au cours de la marche du retour. Il
avait été blessé et transféré à Ramallah pour recevoir des soins.
Azzam Uwayda, 14 ans, de Khan Younes, décédé par suite
de blessures infligées par l’occupant le vendredi 27 avril.
Abdel Salam Bakr, 29 ans, Khan Younes, Mohammad Amin
al-Muqayad, 21 ans, et Khalil Atallah, 22 ans, de Gaza, tués par l’occupant au
cours du vendredi 27 avril.
Les jeunes Atiya Amawi, Yousef Amawi de Khan Younes (20
ans) et Yousef Abu Jazar (16 ans), exécutés par l’occupant à la fin du mois
d’avril.
Anas Abu Asr, 19 ans, décédé le 3 mai des suites de
blessures infligées le vendredi 27 avril, dans la bande de Gaza.
6 membres des Brigades al-Qassam tombent à Dayr Balah,
Gaza, suite à une explosion le 5/5. Les Brigades al-Qassam accusent les
sionistes d’être responsablest, de cett explosion : Taher Shahine, Wissam
Abu Mahruq, Musa Salman, Mahmoud Ustaz, Mahmoud Tawashi, Mahmud Qishawi. Les 6
martyrs avaient réussi à percer l’un des plus grands appareils d’espionnage
installé par l’occupant pour espionner la résistance dans la bande de Gaza.
Baha’ Qdayh (23 ans) de Khan Younes, Mohammad Rayda
(20 ans) sont tués par l’occupant début mai.
De nombreux blessés graves décèdent quelques jours ou
semaines plus tard, à cause des faibles moyens dans les hôpitaux de Gaza,
soumis au blocus, par les sionistes, les régimes arabes et l’Autorité
palestinienne.
L’occupant détient encore les corps de 22 martyrs,
tombés dans les villes et villages de la Cisjordanie occupée et dans la bande
de Gaza.
Résistance
Aux
« frontières » de la bande de Gaza : depuis le 30 mars, la zone
« frontalière » séparant la bande de Gaza au reste de la Palestine
occupée n’est plus une zone sauvage. Les 5 tentes principales du retour y ont
été installées, et un nouveau genre de vie a été instauré. Les sirènes des
ambulances qui annoncent le transport des blessés, les manifestants qui lancent
des pierres, les marchands ambulants qui parcourent la zone, se mêlent aux
chants patriotiques lancés par les haut-parleurs, les groupes folkloriques qui
animent les soirées, les élèves qui viennent étudier, et les cours qui sont
dispensés, alors que les soldats sionistes tirent sur les participants, tuant
et blessant autant qu’ils le peuvent. La participation des femmes à cette
initiative est massive.
Une
délégation de médecins palestiniens des territoires occupés en 48, sous la
direction de dr. Salah Hajj Yehya, est arrivée dans la bande de Gaza, pour
aider à soigner le nombre important de blessés. Les Palestiniens de 48 ont
participé à la marche du retour, à la limite de la bande de Gaza, sur les
terres d’un village démoli, Dimra, lors du vendredi consacrée au travailleurs,
le 4 mai.
Au
cours du troisième vendredi de la « grande marche du retour », qui a
été la journée du « drapeau palestinien », les manifestants ont lancé
un message fort à l’entité coloniale, lui rappelant ses soldats prisonniers.
Plusieurs dizaines de milliers de participants se sont rendus vers les barbelés
installés par l’occupant sur les terres de la bande de Gaza, en présence du
haut conseil national de la marche, qui regroupe les forces et les
organisations nationales et islamiques. Les jeunes ont brûlé le drapeau de
l’entité sioniste, et ont levé le drapeau palestinien.
La 4ème
journée du vendredi, dans le cadre de « la grande marche du retour »
a assisté à l’apparition massive des cerfs-volants, nouvelle arme utilisée par
les participants. Ces cerfs-volants qui sont envoyés vers les colonies, portent
des matières inflammables et causent des incendies dans les champs des
colonies. Une nouvelle cellule a été constituée par les participants pour
construire les cerfs-volants et les équiper. Les dirigeants sionistes menacent
de lancer leurs avions supersoniques contre les cerfs-volants, et discutent la
manière de s’y opposer.
Les
participants à la grande marche du retour dans la bande de Gaza ont déplacé les
tentes du retour vers les barbelés, de 50 à 100 mètres, en préparation de la
journée du 15 mai (18 avril). Cinq tentes avaient été installées au départ à
700 mètres des barbelés, le long de la bande de Gaza, du nord au sud. Ils répondent
à l’armée sioniste qui les a bombardés de tracts, les appelant à ne pas
s’approcher des barbelés ni de participer à la marche du retour :
« Allez-vous en, ne suivez pas les ordres de votre direction, elle vous
envoie vers la mort ou l’emprisonnement. »
La 5ème
journée du vendredi, le 27 avril, se déroule sous le slogan « journée de
la jeunesse révoltée ». Au cours de cette journée, les manifestants sont
parvenus également à couper les barbelés qui séparent la bande de Gaza de la
Palestine occupée en 48. Des affrontements ont eu lieu entre les Palestiniens
et l’armée d’occupation dans plusieurs endroits de la Cisjordanie occupée, à
al-Khalil, Ramallah, al-Bireh, Nablus (village de Bayta), Ariha, après la
prière du vendredi.
La 6ème
journée du vendredi (4 mai) dans le cadre de la « grande marche du
retour » est consacrée aux travailleurs. Au soir de cette journée, les
jeunes sont parvenus à entrer dans le poste sioniste installé à Karm Abu Salem,
au sud de la bande de Gaza, incendiant tout le matériel de ce poste-frontière.
Au
moment où les Palestiniens de la bande de Gaza participent à la « grande
marche du retour », les Palestiniens en Cisjordanie et al-Quds poursuivent
leurs opérations de résistance contre l’occupant et s’engagent dans des
affrontements quotidiens, et notamment les journées du vendredi, avec
l’occupant. La ville d’al-Khalil a été le théâtre de plusieurs affrontements
avec l’armée d’occupation, et des coups de feu ont été tirés vers plusieurs
colonies, de même que les Palestiniens ont poursuivi les coups de poignard dans
la ville d’al-Quds. Au cours du mois d’avril, 13 sionistes ont été blessés par
diverses opérations de résistance.
Répression et purification ethnico-religieuse
L’occupant
supprime le droit de résidence de trois députés maqdissis et d’un ancien
ministre, sous le prétexte de « non-allégeance » à l’entité
d’occupation. Les députés Mohammad Abu Tir, Mohamad Atoun et Mohamad Twayteh,
membres du conseil législatif palestinien pour la ville d’al-Quds et l’ancien
ministre Khaled Abu Arfa, sont victimes, depuis plusieurs années déjà, de
mesures oppressives par l’entité coloniale, qui les a emprisonnés puis expulsés
hors de la ville d’al-Quds. Supprimer le droit de résidence dans la ville
d’al-Quds est une mesure utilisée par l’occupant pour poursuivre le
« nettoyage ethnico-religieux » de la capitale palestinienne occupée.
La décision du tribunal s’est également appliquée contre la mère du martyr
Baha’ Alayan, parce qu’elle n’a pas « dénoncé » l’opération menée par
son fils contre l’occupant.
Quatre
maqdissis ont été éloignés de la ville d’al-Quds et d’al-Issawiya où ils
habitent. Ils avaient été arrêtés puis détenus pendant quelques jours, et ont
été libérés à condition de leur éloignement. Sheikh Ikrima Sabri, orateur dans
la mosquée al-Aqsa, est interdit pour la 5ème fois de se rendre dans
un pays étranger, pour participer à des conférences, car l’occupant le juge
« trop contestataire » de l’ordre sioniste. L’occupant démolit un
immeuble dans al-Issawiya le 30 avril, qui appartenait à Jamal Alayan. Pour ce
faire, la municipalité de l’occupation a investi le quartier dès l’aube et a
ordonné le départ des habitants de l’immeuble, et ses équipes ont vidé les
magasins et les appartements. L’association coloniale Elad s’est emparée de trois
maisons dans la ville d’al-Quds et a expulsé les familles qui y habitaient,
dont la famille Ruwaydi.
L’occupant
ferme le centre Iliya dans al-Quds, pour les médias des jeunes, et considère
qu’il s’agit d’une organisation terroriste. La poursuite par l’occupant des
journalistes et médias palestiniens fait partie de la guerre déclarée contre
l’information palestinienne. Les représentants des associations civiles
maqdissies et les institutions médiatiques de la ville protestent contre la
fermeture d’un centre très actif dans la dénonciation des violations sionistes.
La police « israélienne » encercle les participants à cette
protestation. Le 20/4, elle investit une imprimerie et détruit une partie, à
l’ouest d’al-Quds, et s’empare du matériel.
Le tribunal suprême de l’entité sioniste
menace les familles bédouines de Khan al-Ahmar, à l’est d’al-Quds, de transfert
collectif vers Abu Diss. Il s’agit pour l’occupant de « nettoyer »
les terres situées entre la mer morte et la ville d’al-Quds, de toute population
« non-juive ». Le site de Khan al-Ahmar fait partie des 146 sites
bédouins en Cisjordanie occupée, menacées par la présence sioniste. La
municipalité de l’occupation dans al-Quds ordonne le rasage des terres
appartenant à des familles maqdissies de Sour Baher, qui sont les familles
Nimr, Umayra, Awad et Dwayat. Les terres étaient plantées de 500 oliviers.
Une
campagne militaire est menée par l’occupant contre Abu Diss, au cours de la
deuxième semaine du mois d’avril. L’armée sioniste entendait soumettre la
population, après avoir découvert que le mur de l’annexion a été démoli à
plusieurs endroits. 14 Palestiniens ont été blessés au cours de cette campagne.
500
colons envahissent les sites religieux musulmans au nord de Salfit. Ils ont envahi
le village de Kafal Hares, le 10 avril, qu’ils ont l’intention de judaïser. Ils
ont pratiqué des rites talmudiques et pensent que ce faisant, ces lieux
musulmans seraient judaïsés.
382
Palestiniens de Cisjordanie (al-Quds y compris) ont été arrêtés au cours du
mois d’avril, dont 69 mineurs âgés de moins de 18 ans. L’occupant a émis 338
ordres de détention administrative, en l’absence des détenus qui boycottent les
tribunaux de l’occupation Les arrestations sont quotidiennes : le 14/4, 23
Palestiniens sont arrêtés, et parmi eux un dirigeant du Hamas, Jamal Tawil,
dans al-Bireh.
L’occupant
impose des sanctions contre les compagnies de bus palestiniennes qui
transportent les manifestants dans la bande de Gaza pour participer à la grande
marche du retour. 14 compagnies sont visées.
L’armée sioniste bombarde plusieurs sites dans la bande de Gaza, dans le
but d’empêcher les organisations de la résistance de poursuivre la
« grande marche du retour » (18/4). Elle tire sur les ambulances qui
transportent des blessés et sur les centres médicaux installés pour secourir
les blessés.
L’occupant
démolit la maison du prisonnier Ahmad Qunbu’, de Jénine (23/4).
Les
Palestiniens s’opposent à la démolition et affrontent les soldats et les
équipes de la démolition. Il ferme la
section de l’institut technologique d’al-Khodari, dans la ville d’al-Khalil, et
interdit le personnel enseignant et les étudiants d’y entrer.
Dans
le Naqab occupé, l’occupant annonce sa volonté de détruire 9 maisons dans le
village Um al-Hiran, dans al-Naqab occupé, les maisons appartenant aux familles
qui ont refusé de signer l’accord de leur déportation. Le ministre de la guerre
et le chef de l’armée sioniste ont approuvé le plan d’installer un village pour
les services de renseignements de l’occupation à la place du bourg palestinien
de Lqyia, dans le Naqab occupé. Le plan prévoit le vol de milliers de dunums du
village palestinien pour construire une ligne de chemin de fer pour relier le
centre à ce village.
Profanation des lieux saints
Les
sionistes projettent de construire un centre commercial et touristique sur la
place de la grande mosquée historique à Tabaraya, la mosquée Zaydaniya. Cette
mosquée est considérée comme étant une des plus importantes mosquées de la
Palestine, elle avait été construite en 1743 au centre de la ville de Tabaraya.
Il y a quelques années, la mosquée avait été utilisée par les colons comme
dépôt pour les travaux entrepris par la municipalité sioniste de la ville. Elle
fut fréquemment profanée par les détritus.
Les
colons sionistes incendient une mosquée dans le village de Aqraba, région de
Nablus le 12 avril. Le mouvement du Jihad islamique en Palestine dénonce le
terrorisme sioniste.
Les
colons lèvent le drapeau de l’entité sioniste sur la mosquée al-Haram
al-Ibrahimi, dans al-Khalil., le 16 avril. Isma’il Abu Halawa, directeur des
Awqafs musulmans dans la ville, a déclaré que la profanation de la mosquée
al-Ibrahimie est continue, elle ne s’arrête pas aux fêtes juives.
Les
colons profanent la mosquée al-Aqsa : au cours du mois d’avril, 3678
colons sionistes ont profané la mosquée.
Le
cimetière de Bab al-Rahma, dans la ville d’al-Quds est profané par les
sionistes, qui envisagent de construire un parc « biblique » à la
place d’une partie de ses tombes. Celles-ci ont été démolies et des barbelés
empêchent les familles de se rendre au cimetière. Le cimetière de Bab-Rahma est
un cimetière palestinien historique, situé à proximité de la mosquée al-Aqsa,
dans la vieille ville d’al-Quds.
Dans les prisons de l’occupation
Au
cours d’une conférence de presse tenue par la famille de la jeune Ahed Tamimi,
17 ans, arrêtée et détenue pour avoir giflé un soldat sioniste et s’être
opposée à l’invasion de son village, Bassem Tamimi a dénoncé le harcèlement
verbal dont a été victime sa fille, lors des séances d’interrogatoire par le
Shabak. Il a annoncé avoir porté plainte, sans cependant avoir confiance dans
l’institution juridique de l’entité de l’occupation.
Les
prisonniers détenus administratifs poursuivent la grève des tribunaux de
l’occupation, commencée il y a plus de deux mois.
Le
plus ancien détenu administratif, Ibrahim Aruj, de Bayt Lahem, se trouve en
isolement, dans la prison de Megiddo. Il a réussi à transmettre à son avocat
que les forces d’occupation se comportent de manière sauvage avec lui, il est
constamment attaché, sauf une heure de temps pendant la récréation. La cellule
est fouillée de manière provocante trois à quatre fois par semaine. La
détention administrative a été récemment prolongée de 3 mois. Il est détenu
depuis 2016 et est en isolement depuis le 31 janvier dernier. 3 de ses frères
sont encore détenus, Issa dans la prison de Ofer, Ibrahim est en isolement dans
la prison de Megiddo depuis deux ans et demi, et Isma’il est en isolement dans
la prison de Ramon, depuis 1 an et 9 mois. Thaer Halahla, cadre du mouvement du
Jihad islamique en Palestine, 35 ans, de la ville d’al-Khalil, a été victime du
prolongement de la détention administrative. Il a été détenu pendant 13 ans,
dont 6 ans et demi en détention administrative. L’occupant transfère le
prisonnier Abdel Jabbar Jarrar (52 ans) de Jénine, vers la détention
administrative. Père de quatre enfants, il souffre de divers maux et appartient
au mouvement Hamas. Le détenu sheikh Khodr Adnane a été brutalisé lors de son
transfert vers d’une prison à l’autre.
A
l’occasion de la Journée nationale du prisonnier palestinien, les centres de
solidarité ont établi les dernières statistiques : 6500 prisonniers
palestiniens sont détenus dans les prisons de l’occupation, dont 350 enfants,
62 palestiniennes, dont 21 mères de famille et 8 mineures, et 6 députés du
conseil législatif. 500 prisonniers sont des détenus administratifs. 1800
prisonniers sont malades, le cas de 700 d’entre eux nécessite des soins
urgents. 48 prisonniers sont détenus depuis plus de 20 ans, 25 prisonniers sont
détenus depuis plus de 25 ans, et 12 prisonneirs sont détenus depuis plus de 30
ans. 214 prisonniers sont décédés au cours de leur détention, depuis 1967
jusqu’au 8 avril 2018. Parmi eux, 72 martyrs sont décédés à cause de la
torture, 60 martyrs sont tombés à cause de la négligence médicale, et plus de
80 prisonniers martyrs sont décédés suite à la répression et l’assassinat
direct.
Quant
aux prisonniers palestiniens de la ville d’al-Quds, ils sont au nombre de 570,
avec 68 enfants. Mohammad Tayseer Taha a été condamné à 11 ans de prison, et
Ahmad Manasra, à 10 ans et 11 mois, et Shuruq Duwayat à 16 ans. Le plus jeune
enfant est Mohamad Houshie, 14 ans, qui est détenu depuis deux ans.
De
la prison où il est détenu, le dirigeant au Fateh, Marwan Barghouty, appelle à
rejoindre la « grande marche du retour »
Le
tribunal de l’occupant condamne le prisonnier Youssef Aghbarieh, 22 ans, des
territoires occupés en 48, à deux ans de prison pour avoir planifié l’attaque
de l’ambassade américaine lors de son transfert vers al-Quds.
La liste noire des normalisateurs et lutte contre la normalisation
La
normalisation des relations avec l’occupant sioniste fait un grand pas en avant
dans les pays de la péninsule arabique (Arabie saoudite, Emirats, Bahrayn
surtout) alors qu’elle est dénoncée par des comités de lutte contre la
normalisation et des responsables politiques du Koweit. En plus des interviews
accordés par les dirigeants sionistes aux quotidiens saoudiens, les rencontres
se font de plus en plus fréquentes, dans le but de fomenter une guerre contre
l’Iran. Les responsables saoudiens font pression sur Mahmoud Abbas pour
accepter le plan américain de Trump, qui consiste à liquider la cause
palestinienne en accordant des terres « autonomes » à l’Autorité
palestinienne, avec Abu Diss pour capitale à la place d’al-Quds. C’est dans ce
cadre politique que les relations avec l’entité sioniste se développent avec
des pays arabes. Le Maroc, par exemple, accueille l’armée sioniste qui ouvre un
camp d’entraînement sur son sol, au moment où il rompt ses relations avec
l’Iran, l’accusant de soutenir « militairement » le POLISARIO. Début
mai, les cyclistes des Emirats arabes unis et de Bahrayn participent au tour de
cyclisme en Palestine occupée, dans le cadre du tour italien.
Les
juifs tunisiens et marocains sont encore une voie de passage dans les pays du
Maghreb arabe. En Tunisie, récemment, une délégation de rabbins, venue de
l’entité coloniale et de pays européens, a été reçue en grande pompe par le
gouvernement tunisien, et notamment le ministère du tourisme. La délégation a
réclamé une lutte contre « le terrorisme musulman ». Dans ce genre de
rencontres, l’entité sioniste n’est pas dénoncée comme étant
« terroriste ». Sous le couvert de respect des religions, le sionisme
pénètre dans les pays arabes. C’est dans ce cadre que le mufti de Tunis, Uthman
Batikh, accorde une interview à un journaliste « israélien », lui
souhaitant un bon séjour à Tunis.
L’ambassadeur
sioniste est de retour en Jordanie, malgré les protestations du parlement
jordanien. L’ancien ambassadeur sioniste avait tué 3 jordaniens avant d’être
retiré et salué par les dirigeants de l’entité d’occupation. Cette gifle donnée
au régime jordanien et le refus du parlement n’a pas empêché le pouvoir jordanien
d’accepter le retour d’un ambassadeur. C’est ainsi que fonctionne la démocratie
dans ce pays arabe dominé par l’impérialisme.
La presse palestinienne
L’éditorial
d’al-Istiqlal (N°1148), qui paraît à Gaza, considère que pour poursuivre la
« grande marche du retour », plusieurs règles sont nécessaires :
1 – ne pas se tourner vers les médiations et les interventions étrangères pour
la stopper ; 2 – il faut considérer la marche du retour comme la suite de
l’Intifada al-Quds et son extention ; «3 – il ne faut pas qu’elle s’arrête
au 15 mai prochain ; 4 – il faut poursuivre la coordination et l’entente
entre les organisations palestiniennes de la résistance et les divers groupes
des jeunes qui animent les marches et les tentes du retour. 5 – Il faut étendre
l’affrontement avec l’occupant en Cisjordanie, al-Quds et les terres occupées
en 48 et étendre la marche vers les pays où se trouvent les réfugiés ; 6 –les
médias doivent se consacrer à dénoncer les pratiques criminelles de
l’occupant ; 7 – les dirigeants des organisations doivent demeurer sur le
terrain en permanence, pour rassurer les gens. 8 – il faut compter sur soi-même
et aucunement sur « la communauté internationale » qui reste
incapable d’affronter les Etats-Unis et l’entité sioniste. Il faut cependant
garder le contact avec les institutions internationales, au moins pour leur
faire admettre leur incapacité.
Communiqués et déclarations
Le
mouvement du Jihad Islamique en Palestine se félicite de la participation
massive à la grande marche du retour, au cours des journées du vendredi.
Mohamad Shallah, cadre du mouvement à Gaza a affirmé que les masses
palestiniennes ont prouvé aux sionistes leur attachement à leur terre, et que
les nouvelles générations n’ont pas oublié leur patrie. Il s’est félicité du
caractère non partisan de la marche, où seul le drapeau palestinien est levé.
Abbas
Zaki, membre du comité central du mouvement Fateh, déclare que le différend
avec le mouvement Hamas ne doit pas conduire à instaurer des sanctions contre
le peuple palestinien dans la bande de Gaza. Concernant la marche du retour, il
a affirmé que « le peuple palestinien grandiose à Gaza est un don de Dieu
à la Palestine, il mérite d’être hautement apprécié par la direction
politique ».
Ahmad
Mudallal, dirigeant au mouvement du Jihad islamique en Palestine, affirme, à la
veille de la journée de la « jeunesse révoltée », que la marche du
retour va se poursuivre jusqu’à atteindre ses objectifs, quel que soit le prix
à payer. Il a considéré que cette marche est l’occasion historique pouvant
mettre fin au blocus contre la bande de Gaza, qui dure depuis onze ans.
Issam
Hammad, président adjoint du comité de coordination de la marche du retour a
déclaré que les marches du retour sont un tournant dans l’histoire du peuple
palestinien. Elles ont réussi à modifier la situation. Il a appelé à les
poursuivre jusqu’à la réalisation de ses objectifs, dont la reconnaissance par
l’occupant du droit au retour des réfugiés, expulsés en 48.
Isma’il
Haniye, chef du Mouvement Hamas, a déclaré que la « grande marche du
retour » va faire échec à tous les plans de liquidation de la cause
palestinienne, et notamment au « deal du siècle », le transformant en
« gifle du siècle ».
Dans la colonie
Comment riposter au « Hamas », qui a
déclenché la marche du retour à Gaza : « Israël » mène une
bataille sur le plan matériel (défense de « sa » terre) alors que
Hamas mène une bataille sur le plan moral (mettre la question palestinienne en
avant). Il propose donc : Insister sur le fait qu’Israël est dans son
droit de riposter, il doit expliquer les critères selon lesquels ils utilise
les armes, comme se défendre contre le terrorisme. Expliquer aux pays arabes
amis (Egypte, Jordanie, Arabie saoudite) ce qui se passe, susciter le monde
« sunnite » contre Hamas pour l’empêcher de mener les manifestations
violentes et les tentatives d’infiltrer les barbelés. Il faut améliorer la
pratique de l’armée et se préparer à la guerre, ne pas se contenter de défendre
la ligne de barbelés, mais frapper au-delà. (Yamos Yadlin 9/4/)
Les cerfs-volants
sont, d’après le quotidien sioniste Yediot Ahranot, la nouvelle arme des
Palestiniens. Ils ont déjà incendié des centaines de hectares, champs de blé ou
autres, dans les colonies sionistes et les colons se plaignent car, après avoir
fait face à d’autres armes plus puissantes, ils se sentent impuissants devant
cette nouvelle arme, que les Palestiniens de Gaza sont en train de développer,
pour toucher encore plus. (Yediot Ahranot, 2 mai).
Du côté de l’Autorité palestinienne
Les arrestations des militants et des journalistes se
poursuivent, pour raisons politiques. Deux journalistes ont été arrêtés, le 18
avril : le journaliste Hazem Nassir, prisonnier libéré et ancien détenu
politique et Qassam Abdel Hafez, de Qalqylia. Le prisonnier libéré Hamza
al-Qir’awi est toujours en prison, ce qui va l’empêcher de passer ses examens à
l’université.
La Banque Arabe, sur lesquelles les Etats-Unis
exercent des pressions, a décidé de clôturer plusieurs comptes appartenant aux
familles des prisonniers. La famille de Marwan Barghouty, ainsi que la famille
de Ahed Ghulmy, du FPLP, en ont été les victimes.
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