La « grande marche du retour » n’est pas organisée par le
Hamas, comme prétendent les sionistes pour justifier les massacres, tout comme
elle n’est pas à l’initiative de jeunes apolitiques, comme soutiennent des
commentateurs, locaux et internationaux, qu’irrite tout mouvement organisé.
« La Grande marche du retour » est un mouvement populaire conçu et
réfléchi, ayant des objectifs et des tactiques, des programmes d’action et de
mobilisation.
Le 30 mars 2018, date anniversaire de la « Journée de la terre » (30/3/1976), la grande marche du retour est déclenchée dans la bande de Gaza, avec l’espoir qu’elle se propage dans tout le territoire palestinien et dans l’exil, notamment dans les pays limitrophes de la Palestine, où sont condensés les réfugiés palestiniens.
Les organisateurs de la « grande marche du
retour » sont les organisations de la résistance, les syndicats et
unions populaires palestiniens et les associations civiles ainsi que les
regroupements familiaux et claniques. De la rencontre organisée de plus de 150
membres d’organisations politiques, d’unions populaires et d’associations civiles,
naît un conseil formé de 70 membres dont 28 membres se réunissent chaque
semaine, représentant 22 secteurs de la société, y compris les organisations
palestiniennes et les mukhtars (élus des camps et villages). 14 commissions ont
été formées pour organiser les diverses activités liées à la marche, comme la
commission médiatique, la commission juridique, la commission médicale, les commissions
des étudiants, des femmes, des handicapés, des réfugiés, etc. Contrairement au
déclenchement des Intifadas précédentes (1987 et 2000), la « grande marche
du retour » n’est pas une réaction à un acte provocateur (même si les
conditions objectives de leur déclenchement sont là), mais un mouvement dûment
réfléchi répondant à une situation politique globale.
A la veille de la première marche, des « tentes du
retour » ont été installées à 700 mètres de la ligne de démarcation entre
les avant-postes militaires de l’occupant et le reste de la bande de Gaza. Ces
« tentes du retour » sont installées en permanence, elles accueillent
diverses activités tout au long de la semaine, d’un vendredi à l’autre, qui
sont les journées des « marches du retour ». Elles sont prévues pour
mobiliser et conscientiser la population sur la question du retour au pays et
les différents dossiers, palestiniens et arabes.
L’objectif de la « grande marche du retour » : Dès
le départ, les organisateurs ont défini les objectifs comme étant : le
retour au pays, qui est l’objectif stratégique de la marche. Le comité
organisateur est conscient que le retour au pays ne se fera pas dans les
semaines à venir, mais fixer le retour en tant qu’objectif stratégique vise à
mobiliser la population sur ce thème crucial qui fait l’unanimité du peuple
palestinien, et à le rendre possible dans les esprits, non pas en tant que
revendication et slogan, mais plutôt en objectif à atteindre. Puis, en liaison
avec cet objectif stratégique, faire échec au plan américain de liquidation de
la cause palestinienne, principalement dans ses deux volets : al-Quds et
les réfugiés, qui sont les deux
questions restées en suspens lors des accords d’Oslo en 1993. C’est pourquoi
« la grande marche du retour » a fixé, selon le porte-parole du
comité coordinateur de la marche, Khaled al-Batch, l’objectif stratégique qui
est le retour à la terre de Palestine, et les objectifs à moyen et court terme,
qui sont faire échec au « deal du siècle » et briser le blocus contre
la bande de Gaza, imposé par l’occupant sioniste depuis 2007.
« La grande marche du
retour » c’est aussi la poursuite des marches du retour qui ont eu
lieu en 2011, à partir du nord de la Palestine, au Liban et en Syrie. Au cours
des mois de mai et juin 2011, les participants aux marches du retour ont
déferlé vers les « frontières », à partir du Sud du Liban et du
Joulan (Golan) syrien, suscitant une panique à l’intérieur des rangs sionistes.
L’armée d’occupation a tiré sur les manifestants civils et désarmés, faisant
plusieurs martyrs. Certains participants sont parvenus jusqu’à al-Quds et Yafa.
Ni les puissances occidentales, ni la communauté internationale dans son
ensemble n’ont dénoncé ce massacre perpétré par une armée d’occupation contre
des Palestiniens réfugiés qui voulaient juste retourner à leur terre, et de
manière tout à fait pacifique. Mais tout retour à la patrie est et reste
inconcevable pour les puissances impérialistes dans le monde, ce qui explique l’importance
de la « grande marche du retour », qui cherche à le rendre concevable
et réalisable.
Les moyens de « la grande marche du retour » sont des
moyens populaires, des marches menées par des centaines de milliers de
Palestiniens pouvant arriver aux millions, et des activités culturelles et
sociales dans les « tentes » liées au droit du retour en Palestine et
à la résistance multiforme, et des moyens pacifiques, n’utilisant aucune arme à
feu. Dans l’esprit des organisateurs, la lutte pacifique n’a nullement le sens
donné par l’Autorité palestinienne et certaines organisations à ce terme. Il
s’agit plutôt de joindre la lutte populaire et pacifique à la lutte armée, dans
une résistance multiforme globale, et non de dissocier entre les formes de
lutte, comme le fait l’Autorité palestinienne de Ramallah. Pour affirmer
l’unité du peuple palestinien, les organisateurs ont décidé que seul le drapeau
palestinien sera levé au cours de la « grande marche du retour ».
Cela ne signifie pas que les dirigeants politiques doivent en être absents, au
contraire, leur présence parmi leur peuple est signe d’encouragement, et non
comme l’ont suggéré certains, signe de « récupération
politique ».
L’unité palestinienne est au cœur de la grande marche du retour.
Après les échecs successifs de la réconciliation entre l’Autorité palestinienne
de Ramallah et celle de la bande de Gaza, et notamment après la comédie
orchestrée selon laquelle la délégation du premier ministre Rami Hamadallah
aurait été attaquée par le Hamas, la situation dans la bande de Gaza s’est
gravement détériorée avec les sanctions imposées par Mahmoud Abbas, qui ont
trait aux salaires des fonctionnaires de l’Autorité, au transfert des malades
vers les hôpitaux de la Cisjordanie, au paiement des factures d’électricité,
etc… sanctions qui visent à faire plier le Hamas à la volonté de Mahmoud Abbas,
mais qui ont surtout touché la population. La grande marche du retour vise à
balayer ce dossier, où les forces régionales et internationales interviennent,
en plus de l’entité sioniste, pour empêcher sa résolution. La réponse des
organisateurs de la marche est que l’unité palestinienne se fait dans la lutte
contre l’ennemi principal, l’entité d’occupation.
Le bilan humain de la grande marche du retour est très lourd,
puisque l’occupant a assassiné plus de 120 Palestiniens, et blessé environ
14.000 personnes, dont 330 gravement atteints. Le massacre perpétré par les
forces d’occupation témoigne de la panique ressentie par la direction sioniste
du fait de cette marche et de ses objectifs. Selon le plan américano-sioniste
en préparation, le retour des réfugiés n’existerait plus, et l’administration américaine
s’est pliée au vœu sioniste de supprimer l’UNRWA, en lui coupant le
financement. Or, la grande marche du retour remet en place l’objectif premier
du peuple palestinien, et mobilise l’opinion internationale autour de cet
objectif. Mais le massacre témoigne aussi de la volonté sioniste de donner une
leçon à quiconque ose défier une suprématie basée sur le mensonge, la force
militaire et les massacres. Il témoigne aussi de la logique et de l’idéologie
sionistes, selon lesquelles le Palestinien doit disparaître, ou s’écraser. Le
nombre élevé des martyrs est également la conséquence du blocus médical contre
la bande de Gaza, plusieurs blessés n’ayant pu être soignés à temps pour les
sauver.
Cependant, dans l’esprit des organisateurs, les martyrs et les
blessés montrent le vrai visage de l’occupant, qui a perdu la bataille de
l’information depuis le début de marche, selon l’aveu même de sa presse. Quand
les soldats haineux de l’occupant tirent sur les journalistes, les secouristes,
les ambulances, les handicapés, les enfants qui portent des pneus ou des
pierres, les jeunes désarmés qui essaient de franchir les barbelés, les vieux
ou les nourrissons qui suffoquent par les gaz toxiques lancés sur les
manifestants, et que le monde entier assiste à ces actes barbares, alors
qu’aucun soldat ou colon n’a été touché, il est évident que la grande marche du
retour a remporté la victoire médiatique. Les efforts américains pour blanchir
l’occupant et justifier ses crimes n’y peuvent rien. Mais la grande marche du
retour n’a pas encore réussi à percer la solide alliance entre les puissances
impérialistes et l’occupant sioniste, y compris ce qui s’appelle la
« communauté internationale » : les discussions sont en cours
pour alléger le blocus, donner des miettes à la population de Gaza, et non de
supprimer un blocus inique et criminel. Combien de martyrs et de blessés
faut-il encore pour que cette communauté internationale décide d’isoler
l’entité sioniste ?
A la veille de la marche
Le dirigeant au mouvement du Jihad islamique en Palestine, Khaled
al-Batsh, qui représente le conseil national supérieur de la grande marche du
retour » (CNSM) affirme que « la marche du retour est le début d’un
grand projet pour réaliser le droit au retour après son abandon de la
communauté internationale, son objectif sera stratégique et tactique….. La
marche du retour a besoin d’organisation et d’ordre et d’une direction
populaire… la présence civile sur la ligne de la trêve (ligne de séparation
entre la bande de Gaza et l’intérieur occupé en 48) est importante, il y aura des
tentes, le message est « nous retournerons en Palestine ».
Du côté de la colonie sioniste, l’occupant menace les compagnies de
transport palestiniens en leur ordonnant de ne pas transporter les
participants. Il envoie des tracts à la population de Gaza, menaçant de
s’approcher des barbelés ou d’agir violemment, tout en attaquant la résistance,
la rendant responsable du sort de la population à Gaza. Il lance ses menaces
télévisées et parvient à infiltrer les téléphones de plusieurs personnalités,
fixant des rendez-vous erronés pour le début de la marche. Il poste des unités
militaires supplémentaires à la frontière, installe de nouveaux postes de
surveillance et de tirs, et donne l’ordre à ses soldats de tirer
indistinctement.
Chronique
Le premier vendredi de la
« grande marche du retour » (30 mars 2018). Des dizaines de milliers
de Palestiniens se dirigent vers la zone séparant les postes militaires de
l’armée sioniste de la bande de Gaza. L’armée de l’occupation tire, faisant 17
martyrs et 1416 blessés. Les corps de deux martyrs sont confisqués par
l’occupant. Les participants à la marche appartenaient à toutes les
générations, des plus vieux aux plus jeunes.
L’avocat A’lah Abdel Ati, membre de la commission juridique issue
du CNSM affirme que l’occupant sioniste a commis de graves violations contre
les manifestants. Il a utilisé des balles réelles, avec intention de tuer, et
des balles qui explosent dans le corps, pour provoquer des séquelles à long
terme ainsi que des gaz dangereux de nature inconnue.
Le
mouvement du Jihad Islamique en Palestine se félicite de la participation
massive à la grande marche du retour, au cours des journées du vendredi.
Mohamad Shallah, cadre du mouvement à Gaza a affirmé que les masses
palestiniennes ont prouvé aux sionistes leur attachement à leur terre, et que
les nouvelles générations n’ont pas oublié leur patrie. Il s’est félicité du
caractère non partisan de la marche, où seul le drapeau palestinien a été levé.
Dans la bande de Gaza, l’UNRWA fait preuve de suivisme aveugle
vis-à-vis des Etats-Unis, puisqu’elle envoie une note administrative
interdisant à ses employés de participer à « la grande marche du
retour » et conseillant les élèves de ses écoles de ne pas y participer.
le ministre de la guerre a félicité ses soldats pour avoir tué et a
affirmé qu’il ne formera pas une commission d’enquête pour déterminer la
responsabilité du massacre, et que son entité refusera toute commission
d’enquête internationale. Les quotidiens et les responsables politiques sionistes
considèrent de manière générale que la marche du retour est organisée par le
Hamas pour sortir de l’impasse dans laquelle il se trouve, thèse partagée par
certains journalistes arabes « indépendants », manière de disculper
l’entité sioniste de ses crimes.
De son côté, le conseil de sécurité de l’ONU ne parvient pas à
dénoncer l’occupant, qui est protégé et soutenu par les Etats-Unis. Certains
pays arabes et islamiques ont dénoncé le crime de l’armée d’occupation.
Le deuxième vendredi 6 avril « journée du Caoutchouc » :
15 Palestiniens ont été tués, dont un journaliste, et 1100 ont été blessés par
les balles réelles et asphyxiés par les gaz.
Ayant réalisé les effets positifs de la fumée qui s’élève pour les
protéger des tirs de l’occupant, les Palestiniens décident de brûler quantité
de pneus le long de la ligne de séparation. « La photo du martyr Abdel
Fattah Abdel Nabi, prise quelques instants avant qu’il ne soit tué, en train de
transporter un pneu, est devenue l’icône de la journée » (article de Usama
Hammad).
Les médias et responsables sionistes ont crié, accusant les
Palestiniens de nuire à l’environnement en brûlant les pneus. Ils portent
plainte à l’ONU alors que la bande de Gaza, sans compter les autres parties de
la Palestine, subissent les désastreux effets de la politique sioniste
destructrice de vie (humaine et végétale). Sur le terrain, les militaires de
l’occupation ont préparé de larges jets d’eau pour éteindre les feux, tout le
long de la ligne de séparation.
Abbas
Zaki, membre du comité central du mouvement Fateh, déclare que le différend
avec le mouvement Hamas ne doit pas conduire à instaurer des sanctions contre
le peuple palestinien dans la bande de Gaza. Concernant la marche du retour, il
a affirmé que « le peuple palestinien grandiose à Gaza est un don de Dieu
à la Palestine, il mérite d’être hautement apprécié par la direction
politique ».
Reportage : La journaliste Du’a’ Shahine montre dans son reportage,
tout le long de la ligne de séparation, que cette zone a entièrement changé
depuis le 30 mars (reportage du 9/4). Au cours de la journée, les vendredis,
c’est l’affrontement, les martyrs et les blessés, mais le soir, c’est « le
repos des combattants », qui se réunissent, en familles, autour des chants
patriotiques et des danses traditionnelles bédouines, malgré l’occupant, qui
n’arrête pas de tirer. Le rôle de la femme palestinienne est vital, à l’est de
Shuj’iyya, où elle a préparé des plats qu’elle distribue aux participants, dans
le but d’appuyer le droit au retour et de renforcer la ténacité des jeunes.
Depuis le déclenchement du 30 mars, 30 Palestiniens se sont élevés
en martyrs, et 2900 ont été blessés.
Raid de l’aviation sioniste sur l’est de Shuja’iya où s’élève un martyr
Mohamad Hujayle, 31 ans et sur d’autres sites de la résistance dans la bande de
Gaza (12 avril).
Décès du martyr Abdullah Shuhari, 28 ans, à Khan Younes (12 avril).
Le troisième vendredi 13 avril « Journée du drapeau » :
6 Palestiniens ont été tués.
Au
cours du troisième vendredi de la « grande marche du retour », qui a
été la journée du « drapeau palestinien », les manifestants ont lancé
un message fort à l’entité coloniale, lui rappelant ses soldats prisonniers.
Plusieurs dizaines de milliers de participants se sont rendus vers les barbelés
installés par l’occupant sur les terres de la bande de Gaza, en présence des
membres du CNSM. Les jeunes ont brûlé les drapeaux de l’entité sioniste, et levé
les drapeaux palestiniens.
La
participation est cependant plus faible que lors des semaines précédentes, avec
des dizaines de milliers de personnes, qui se sont dirigées vers les 5 points
de rassemblement à Rafah, Khan Younes, Camp al-Breij, Gaza et Jabalia. Les manifestants
ont porté des cercueils fictifs où furent collés les photos des 4 soldats
sionistes détenus par la résistance au cours et après la guerre de 2014.
Une
délégation de médecins palestiniens des territoires occupés en 48, sous la
direction de dr. Salah Hajj Yehya, est arrivée dans la bande de Gaza, pour
aider à soigner le nombre important de blessés.
Le
18 avril, les participants à la grande marche du retour dans la bande de Gaza
ont déplacé de 50 à 100 mètres les tentes du retour vers la ligne de séparation
avec les territoires occupés en 48, en préparation de la journée du 15 mai. Cinq
tentes avaient été installées au départ à 700 mètres des barbelés, le long de
la bande de Gaza, du nord au sud. Les organisateurs prévoient d’installer
d’autres tentes protégés des tirs sionistes par des monticules de terre. Des
jeux pour les enfants ont été installés au nord, une exposition permanente
d’objets traditionnels et folkloriques sert à animer les marches, Une tente a
été montée pour abriter les conseils tribaux de Gaza, à l’est de la ville.
Le bilan est de : un martyr tué, Islam Harzullah, 28 ans, et
1000 blessés par balles et asphyxiés par les gaz.
Daoud Shihab, responsable du bureau de presse du Mouvement du Jihad
islamique, a affirmé que les marches se poursuivent avec une grande intensité
populaire, ce qui est un grand acquis, et signifie que le concept du droit au
retour et la conscience des masses s’enracinent encore plus. Ces marches sont
un outil de la résistance que le peuple utilise selon les moyens et les formes
appropriés. C’est le peuple qui s’exprime en participant aux marches du retour.
Le 15 avril, Marwan Barghouty, membre dirigeant du comité central
du Fateh, appelle à la participation active aux marches du retour, dans un
message envoyé de prison.
L’union des radios et télévisions réclame des rapports minutieux
sur les crimes de l’occupation contre les journalistes, afin de les présenter
aux tribunaux. 52 journalistes ont été jusque là visés lors des marches.
Le 17 avril, les autorités de l’occupation imposent des sanctions
économiques contre 14 compagnies de transport
qui ont aidé les participants à se rendre vers la ligne de séparation.
Le quatrième vendredi, 20 avril, « Journée des prisonniers et
des martyrs » 4 Palestiniens ont été tués, Ahmad Abu Akl, 25 ans, tué par un
tireur sioniste qui a tiré sur la tête, à l’est de Jabalia, et Ahmad Athamne,
24 ans, au nord de Gaza. L’enfant Mohamad Ayoub, 15 ans, et Sa’d Abu Taha, à
l’est de Khan Younes.
La 4ème
journée du vendredi, dans le cadre de « la grande marche du retour »
a assisté à l’apparition massive des cerfs-volants, nouvelle arme utilisée par
les participants. Ces cerfs-volants qui sont envoyés vers les colonies, portent
des matières inflammables et causent des incendies dans les champs. Une
nouvelle cellule a été constituée par les participants pour construire les
cerfs-volants et les équiper. Les dirigeants sionistes menacent de lancer leurs
avions militaires contre les cerfs-volants, et discutent la manière de s’y
opposer.
Les
participants répondent à l’armée sioniste qui les a bombardés de tracts, les
appelant à ne pas s’approcher des barbelés ni à participer à la marche du
retour. Ils ont répondu : « Allez-vous en, ne suivez pas les ordres
de votre direction, elle vous envoie vers la mort ou l’emprisonnement. »
C’est le message envoyé au moyen des cerfs-volants.
Le
dénommé « Sakhra », jeune Palestinien participant aux marches, explique
que les manifestants s’expriment de manière pacifique, ils ne portent ni de
bombes ni d’armes, mais les soldats de l’occupation visent les manifestants
avec des balles explosives et des gaz. A l’est de Khan Younes,
« Sakhra » prépare les cerfs-volants tout en affirmant que ni lui ni
les jeunes qui sont avec lui n’ont peur des sionistes en face.
Le
23/ 4, le jeune Tahrir Wehbe (18 ans) décède des suites de blessures infligées
il y a deux semaines à l’est de Khan Younes. Il était handicapé de l’ouïe. Le jeune
Abdallah Shamali (20 ans) est décédé des suites des tirs le vendredi dernier.
La balle avait touché son ventre. Il était le fils du martyr qassamite Mohammad
Shamali, élevé martyr en 2009. Le journaliste Ahmad Abu Hussayn décède par
suite d’une balle tirée par un tireur sioniste, le vendredi du drapeau.
A
cette date, 39 martyrs se sont élevés, et plus de 5000 blessés, dont 138
gravement atteints.
Le cinquième vendredi, 27 avril, « Journée de la jeunesse
révoltée » : 6 Palestiniens ont été tués et 350 Palestiniens visés par
les balles, dont des journalistes et des secouristes. Décès de Abdel Salam
Bakr, 29 ans, touché à l’est de Khan Younes, de Mohamad Muqayad, 21 ans, Khalil
Atallah, 22 ans, touchés à l’est de Zaytun, ville de Gaza, et l’enfant Azzam
Uwayda, 14 ans, touché à l’Est de Gaza d’une balle à la tête.
Au
cours de cette journée, les manifestants se sont rendus par milliers vers la
ligne de séparation, et des jeunes sont parvenus à couper les barbelés de
séparation. Des manifestants montent des ballons volants qui transportent des
flammes, vers les colonies. Après le caoutchouc pour se protéger, et les
miroirs pour aveugler les tireurs sionistes, c’est le moment pour les manifestants
de penser à l’attaque. La prière collective du vendredi a été célébrée près des
tentes du retour.
Parallèmement,
en Cisjordanie occupée, des affrontements ont eu lieu entre les Palestiniens et
l’armée d’occupation dans plusieurs endroits à al-Khalil, Ramallah, al-Bireh,
Nablus (village de Bayta), Ariha, après la prière du vendredi.
Le
CNSM salue les manifestants qui ont répondu à l’appel et marché pacifiquement,
et salue les solidaires internationaux et arabes soutenant les marches, en les
appelant à intensifier leurs efforts de solidarité. « Selon les
témoignages des médecins, les forces de l’ennemi sioniste ont sciemment tiré
pour tuer en utilisant des balles explosives, et les armes utilisées portent
des matières toxiques ». Le CNSM réfute les allégations américaines selon
lesquelles les enfants sont enrôlés et utilisés comme boucliers humains, ces
mensonges visent à justifier les massacres et le ciblage des enfants. Il met en
garde la communauté internationale contre le silence envers les crimes
sionistes, silence qui est un feu vert pour la poursuite des massacres.
L’occupant
tire sur trois Palestiniens qui tentaient d’entrer en Palestine occupée :
Atiya Imawi, Youssef Imawi de Khan Younes, et l’enfant Jasser Abu Jazar (16
ans). La nouvelle de leur décès a été annoncée par la Croix Rouge
Internationale.
5
corps de martyrs tombés au cours des marches du retour sont confisqués par
l’occupant, à la date du 1er mai : les martyrs Mus’ab Sallul,
du camp Nusayrat, Mohamad Rabay’a, du camp Nusayrat, Yousef Abu Jazar, de
Rafah, Atiya Imawi, de Khan Younes, et Ahmad ‘Imawi, de Khan Younes.
3 mai : le jeune Anas Abu Asr, 19 ans, succombe à ses
blessures (tirs israéliens lors de la 5ème journée). Il était du
quartier de Tall al-Hawa, à Gaza.
Le sixième vendredi 4 mai, « Journée des travailleurs » :
Les activités sont intenses dans les tentes du retour : L’Union des
travailleurs dans la bande de Gaza a choisi la tente qui se trouve à l’est de
Gaza pour célébrer les activités de la Journée. Les forces de l’occupation ont
tiré sur les jeunes qui se trouvent à l’est de Khuza’a. Deux familles célèbrent
des mariages dans les tentes, à l’est de Jabalia.
Au
soir de cette journée, les jeunes sont parvenus à entrer dans le poste sioniste
installé à Karm Abu Salem, au sud de la bande de Gaza, incendiant tout le
matériel de ce poste-frontière.
Reportage :
Aux « frontières » de la bande de Gaza : depuis le 30 mars, la
zone « frontalière » séparant la bande de Gaza au reste de la
Palestine occupée n’est plus une zone sauvage. Les 5 tentes principales du
retour y ont été installées, et un nouveau genre de vie a été instauré. Les
sirènes des ambulances qui annoncent le transport des blessés, les manifestants
qui lancent des pierres, les marchands ambulants qui parcourent la zone, se
mêlent aux chants patriotiques lancés par les haut-parleurs, les groupes
folkloriques qui animent les soirées, les élèves qui viennent étudier, et les
cours qui sont dispensés, alors que les soldats sionistes tirent sur les
participants, tuant et blessant autant qu’ils le peuvent. Des matchs sportifs
sont organisés entre les équipes issues des villes de la bande de Gaza. La
participation des femmes à cette initiative est massive.
Les
Palestiniens de 48 ont participé à la marche du retour, à la limite de la bande
de Gaza, sur les terres d’un village démoli, Dimra, lors du vendredi consacrée
aux travailleurs, le 4 mai.
Le septième vendredi 11 mai : le vendredi de la mobilisation : 167 blessés et un martyr Jabr Mustafa, 40
ans, à l’est de Khan Younes. 7 blessés sont gravement atteints, dont deux
femmes et un enfant. Des milliers de citoyens se sont dirigés ce jour vers la
zone de séparation, où sont plantées les tentes du retour, considérée comme une
pré-mobilisation pour les journées du 14-15 mai, date commémorative de la
Nakba, et en signe de refus du transfert de l’ambassade américaine vers
al-Quds.
Reportage : Itaf Wadi, « la mère des révolutionnaires »,
« la flamme », comme l’appellent les jeunes, a 55 ans. Dans la tente
du retour plantée près des barbelés qui enferment la bande de Gaza, elle
consacre ses journées à les encourager, à les préparer et à les soigner, avant
et après leur participation à la « grande marche du retour ». A l’entrée de la tente, elle suscite
l’enthousiasme des participants à la marche
par les « Allah Akbar ». Originaire de Bayt Daras, elle
participe depuis le 30 mars à la marche du retour et affirme : « je
cherche les cailloux et les pneus, pour les donner aux jeunes. Nous sommes là
aujourd’hui pour faire parvenir un message au monde : nous insistons et
nous sommes déterminés à poursuivre le chemin jusqu’à la libération de notre
patrie. Je suis heureuse et fière de participer aux côtés des jeunes au
combat contre les occupants. Louanges à Dieu qui m’a gardé vivante et m’a fait
participer à ce grand jour.» Elle affirme qu’elle est là car elle aime sa
patrie, elle veut défendre al-Aqsa et s’opposer aux décisions de liquidation de
la cause palestinienne. « Ma maison se trouve à Bayt Daras, à 30 km des
barbelés qui séparent la bande de Gaza de l’entité sioniste. J’ai hâte de
retourner dans mon village. C’est la résolution promulguée par les
Nations-Unies, N°192, qui affirme clairement que les réfugiés doivent retourner
dans leurs villages et leur pays. »
Samedi 12 mai : L’enfant Jamal Afane, 15 ans succombe à ses
blessures (blessé lors du vendredi 11 mai.)
Préparatifs pour la journée du 14 mai : chaque véhicule transportant
les manifestants portera le nom d’un des villages palestiniens en Palestine 48.
Il s’agit de livrer une image opposée à ce qui a eu lieu en 48, lors de
l’expulsion des Palestiniens de leurs villages. Aujourd’hui, c’est le retour,
dans des véhicules symboliquement marqués du nom des villages.
Le CNSM appelle les Palestiniens en exil et dans le monde à se
diriger vers les ambassades sionistes et américaines, et aux sièges de l’ONU
pour protester contre le transfert de l’ambassade américaine vers al-Quds.
A la date du 12 mai, le nombre de martyrs du retour s’élève à 48
martyrs, dont 5 enfants et deux journalistes. Le ministère de la santé à Gaza
déclare que 9520 personnes ont été blessées, don 900 enfants, 400 femmes, 200
membres des équipes médicales, et 110 journalistes. Il y a eu, jusqu’à cette
date, 24 cas de membres amputés.
Le lundi et mardi 14 et 15 mai : La journée du « million
pour le retour » : Dès le
matin, les Palestiniens se dirigent vers les tentes du retour et les barrages
de l’armée d’occupation, pour commémorer les 70 ans de la Nakba et dénoncer la
reconnaissance par les Etats-Unis de al-Quds comme capitale de l’entité
sioniste. A peine arrivés, les soldats sionistes tirent, et les martyrs
s’élèvent les uns à la suite des autres, ainsi que le nombre des blessés :
blessés par balles réelles, et asphyxiés par les gaz lacrymogènes. A l’Est de
Jabalia, des affrontements ont lieu près des barrages, ainsi qu’à l’est de
Rafah.
Une grève générale avait été anoncée dans la bande de Gaza, en vue
de participer à la marche. Les manifestants se sont rassemblés autour des 19
tentes dressées près de la zone de séparation. Les sionistes avaient lancé des
drônes pour incendier les tentes, mais les jeunes sont parvenus à les faire
tomber. Les sionistes avaient lancé des tracts en direction des Palestiniens,
les menaçant de mort s’ils s’approchaient des barrages. L’armée sioniste a
déclaré la zone aux abords de la bande de Gaza interdite à la circulation, sauf
pour ses habitants.
En milieu de journée, le ministère de la santé à Gaza signale le
martyre de 30 Palestiniens âgés entre 14 ans et 30 ans. Des milliers de
manifestants sont blessés et asphyxiés par les gaz. A la fin de la journée, le
ministère annonce le martyre de 55 Palestiniens, dont 6 enfants et une femme,
pendant que le nombre de blessés et asphyxiés s’élève à 2771 Palestiniens.
Des jeunes parviennent à se rapprocher de la statue érigée par
l’occupant au nord de la bande, à l’est de Bayt Hanoun. L’occupant tue trois
Palestiniens ayant pu entrer dans la zone du passage de Rafah. L’artillerie
« israélienne » participe au massacre, tirant près des tentes du
retour.
Un drône « israélien » espion est abattu par les
manifestants à Gaza. Des cerfs-volants et des ballons incendiaires sont envoyés
vers les sionistes, provoquant des incendies dans les champs. Les pompiers
« israéliens » ont passé les deux journées à éteindre les feux.
En Cisjordanie occupée, les soldats sionistes tirent sur les
manifestants et les journalistes dans le camp de Qalandia, à Bayt Lahem, et
dans la ville d’al-Khalil.
Le CNSM appelle à la poursuite des marches du retour et à une grève
générale le mardi 15 mai, qui est une journée de deuil. Il appelle à la
participation massive aux cortèges funèbres des martyrs. Khaled al-Batsh,
président du CNSM, a fait porter la responsabilité du massacre « à
l’administration américaine et à son président sioniste Donald Trump »,
considérant que « cette date funeste demeurera à jamais une tâche de honte
sur le front de tous ceux qui abandonnent la Palestine ou qui normalisent avec
l’occupant sioniste ».
Le nombre de martyrs de la journée du 14 mai s’élève avec le décès
de plusieurs blessés graves : le 16 mai, le martyr Fawzi Abu Loli, 19 ans du
camp al-Shabura, Rafah. Il a été exécuté par une balle à la tête, alors qu’il
cisaillait les barbelés. la martyre Layla Ghandour, nourrisson de 8 mois, tuée
à l’est de Gaza, Adil Matar, 16 ans, Nassir
Ghurab 51 ans, de Nussayrat.
Le ministère de l’intérieur à Gaza (Hamas) et la sécurité nationale
(Hamas) ont annoncé le martyre de quatre de leurs membres : Mussa Abu Hassanayn,
30 ans, de la défense civile, Mu’tazz Nunu, 30 ans, de la sécurité intérieure,
Mus’ab Abu Layla, 28 ans, des Renseignements militaires, et Jihad Musa, 30 ans,
de la sécurité intérieure.
Le mouvement du Jihad islamique en Palestine annonce le décès de trois
martyrs : Fadi Hassan Abu Salma, de Khan Younes, blessé avec deux jambes amputées,
suite aux bombardements sionistes en 2014. Les martyrs Ubayda Farhan, de Khan
Younes, et Ahmad Sha’er.
Le FPLP annonce le martyre de Ahmad Adini, 36 ans, le 14 mai, à
l’est d’al Breij. Il était origine de Beer Saba’.
Après la marche du 14 mai, le Fateh déclare la fin de sa
participation aux marches du retour, qui sont arrivées à leur fin selon
lui : « Les marches ont réussi à affirmer les messages de notre
peuple palestinien relatifs à ses droits et ses fermes positions, pour lesquels
se sont sacrifiés les martyrs » dit-il dans un communiqué. Cependant, il
n’est pas certain que les membres du Fateh dans la bande de Gaza cessent leur
participation et s’alignent sur la position officielle. Le CNSM affirme que le
programme quotidien des activités et les marches se poursuivent jusqu’au 5 juin,
au moins..
16 mai : le CNSM refuse les médicaments envoyés par
l’occupant. Des camions de médicaments ont été envoyés par l’institution
médicale « israélienne » pour les blessés de Gaza. Les camions furent
interdits d’entrer par le poste de Karm Abu Salem pour ne pas « embellir
l’image de l’occupant ».
La presse sioniste reconnaît que la presse palestinienne a réussi à
la surpasser au sujet des marches du retour. De son propre aveu, la presse
sioniste est militarisée, elle parle au nom de l’armée d’occupation et les
médias de l’armée ont échoué, alors que Hamas a autorisé les médias à travailler
librement. L’armée d’occupation a refusé les entretiens de la presse avec les
soldats, alors que la presse internationale pouvait librement s’entretenir avec
les manifestants à Gaza.
Les dirigeants sionistes menacent de tuer Yehia Senwar, dirigeant
du Hamas à Gaza.
Le bilan meurtrier des journées du lundi 14 et mardi 15 : 62
Palestiniens ont été tués, et 3188 ont
été blessés et asphyxiés. Le ministère de la santé à Gaza lance un appel aux
autorités égyptiennes, leur demandant d’ouvrir le passage de Rafah pour soigner
les blessés dans les hôpitaux égyptiens ou autres arabes.
Les manifestants poursuivent le lancement des ballons et
cerfs-volants incendiaires vers les colonies. Le 17 mai : une grande
incendie se déclare dans la colonie de Nahal Hapsur. 4 brigades de pompiers sont
obligés d’éteindre le feu.
Le 16 mai, l’artillerie sioniste bombarde les positions de la
résistance à l’est de Jabalia.
17 mai : une délégation médicale de la Cisjordanie occupée
arrive à Gaza, pour aider les hôpitaux et médecins à soigner le nombre
important de blessés.
Les avions de l’occupation bombardent des positions de la
résistance, et la résistance riposte.
A la veille de la marche du 18 mai, des rumeurs circulent sur un
soi-disant accord entre le Hamas et l’Egypte pour arrêter la « grande
marche du retour ».
Le vendredi 18 mai: 8ème journée place sous le signe de
« la fidélité envers les martyrs et les blessés ». A
peine arrivés, les manifestants ont brûlé les pneus et préparé les cerfs-volants
pour les envoyer sur les colonies. Une incendie se déclare dans la colonie
Nahel Oz, et l’occupant tire et lance des gaz sur les manifestants : 56
Palestiniens sont blessés et asphyxiés par les gaz.
Malgré les massacres des 14-15 mai, les Palestiniens poursuivent la
marche, déterminés. Dans l’intérieur palestinien occupé en 48, plusieurs
manifestations et sit-in sont organisés pour protester contre les massacres
perpétrés par l’armée sioniste, mais aussi pour affirmer le droit au retour et
le soutien à la « marche du retour ». A Haïfa, une manifestation
organisée par le mouvement des jeunes est sauvagement réprimée par la police
sioniste qui arrête 19 Palestiniens. Les manifestants de Haïfa affirment leur
participation à la « marche du retour » et l’unité du peuple
palestinien.
De retour du Caire, le chef du bureau politique du Hamas, Isma’il Haniyé
déclare : les marches du retour et de la levée du blocus ne s’arrêteront
pas, sans la réalisation de leurs objectifs, dont la levée totale du blocus. Au
cours de la prière du vendredi il a démenti les rumeurs concernant la visite de
la délégation du Hamas au Caire. Pour son mouvement, la marche du retour a deux
dimensions, l’une politique qui affirme le droit palestinien et le refus du
« deal du siècle » et la seconde dimension est la levée entière du
blocus contre Gaza, ajoutant que « nous n’avons plus confiance dans les
délégations, les promesses, les solutions partielles, ou le blocus est
entièrement levé, ou la marche du retour se poursuit ».
Le 19 mai, une convoi médical égyptien arrive à Gaza, qui contient
du matériel médical pour les hôpitaux et des produits alimentaires. Des
ambulances sont également envoyés pour transporter des blessés graves vers les
hôpitaux égyptiens.
Le 20 mai : les incendies se multiplient dans la zone des
colonies à l’est de la bande de Gaza, dues aux cerfs-volants et ballons
incendiaires. Des dizaines de milliers d’hectares ont brûlé jusqu’à cette date.
L’occupant parle de « catastrophe ».
Au 21 mai, le bilan meurtrier est de 112 martyrs et 13190 blessés.
Parmi les martyrs, 13 enfants mineurs, 2069 enfants blessés, 1029 femmes, 332
blessures graves. Parmi ces martyrs : Wissal Sheikh Khalil, 15 ans, avait
fini de passer son examen du brevet. Elle vivait dans le camp al-Maghazi, et
originaire du village Sawafir. Ahmad Abu Samra, 21 ans, de camp de Jabalia,
avait été gravement blessé le 14 mai. Mohamad Alayan, 20 ans, Mu’in Sa’i, 59
ans, du camp al-Shate’, Gaza, blessé le 14 mai.
22 mai : Deux jeunes, Ahmad Imawi et Mu’tazz Abu ‘Id, arrêtés
le 28 avril, sont accusés par un tribunal sioniste de fabriquer des
cerfs-volants.
Yehia Senwar déclare que le peuple palestinien a choisi la voie de
la résistance populaire et pacifique car les circonstances l’ont amené à ce
choix, en cette étape précisément, mais cela ne signifie pas l’abandon d’autres
choix. Il a nié qu’il y ait un accord entre son mouvement et le Caire pour
stopper le mouvement et les marches du retour, disant qu’il a confiance dans
les masses palestiniennes de la Cisjordanie, qui sont capables d’appuyer les
manifestants à Gaza, demandant au Fateh de cesser la coordination sécuritaire
avec « Israël ».
les jeunes parviennent à entrer dans les territoires occupés et
d’incendier des tentes et des point militaires de l’occupant. L’artillerie
« israélienne » a tiré sur un poste d’observation de la résistance.
le CNSM affirme que les tentes du retour accueillent des activités
diverses tout au long de la semaine, des activités culturelles, politiques,
nationales et sociales. La commission
juridique du conseil, dans une conférence de presse, appelle à activer le
dossier de la poursuite de l’occupant par le tribunal international, et demande
à l’Autorité palestinienne de remettre tous les dossiers nécessaires. « Il
est nécessaire de briser le blocus de la neutralité excessive et de soutenir
les victimes ». « les crimes commis à Gaza sont des crimes de guerre,
l’occupant a usé de la force mortelle se basant sur une décision politique et
militaire, et a intentionnellement tiré sur les participants qui ne
constituaient aucun danger sur les soldats ». Elle réclame à la communauté
internationale de mettre en place une commission d’enquête sur les crimes
« israéliens » à Gaza.
Les organisations de la résistance doutent de l’efficacité d’une
délégation internationale qui serait envoyée à Gaza et de sa capacité à arrêter
les crimes de l’armée d’occupation et de protéger les Palestiniens, car cette
délégation serait plutôt une force de soutien et d’aide à l’occupant, et
prendra en charge de protéger les colonies. Le dirigeant au Mouvement du Jihad
islamique, Ahmad Mudallal, affirme que son mouvement refuse la présence de
forces internationales aux frontières de la bande de Gaza, justifiant son refus
par l’expérience d’une telle force au sud-Liban. « Que la communauté
internationale applique ses décisions, dont la décision 194, avant d’en prendre
de nouvelles ».
23 mai : L’aviation militaire sioniste bombarde des positions
de la résistance dans la bande de Gaza, sans faire de blessés. Le mouvement du
Jihad Islamique en Palestine rappelle à la direction sioniste les bombardements
par la résistance de Tel Aviv, au cas où les agressions sionistes se
poursuivraient.
Le 24 mai, le CNSM appelle à la large participation à la marche du
vendredi placée sous le signe de la levée du blocus contre la bande de Gaza.
Le vendredi 25 mai : 9ème journée :
« nous poursuivons malgré le blocus ».
Au cours du mois de Ramadan, les marches du retour sont organisées
dans l’après-midi, après la prière du ‘asr. Au cours de la marche, le CNSM a
appelé la nation arabe et islamique, ainsi que la communauté internationale, à
agir pour briser le blocus contre Gaza. Au cours de la conférence de presse, à
l’issue de la journée, Khaled al-Batsh, président du conseil, a affirmé la
poursuite des marches, disant « nous ne concèderons pas notre droit sur
al-Quds et nous n’échangerons pas notre patrie contre des mirages et
l’humiliation ». Il a annoncé que la prochaine mars sera « De Gaza à
Haïfa, un seul sang, un sort partagé », pour affirmer l’unité du peuple
palestinien.
109 blessés et un martyr, Hussayn Abu Uwayda, 41 ans, touché par
les balles de l’occupant à l’est de la ville de Gaza.
Le 26 mai, samedi, des jeunes parviennent à entrer en Palestine
occupée, à l’est du camp al-Maghazi, au centre de Gaza. Ils ont réussi à brûler
des sites où s’installent les snipers « israéliens » et sont revenus
sains et saufs à Gaza.
Une conférence de presse est organisée dans le port de Gaza pour
annoncer la mise en marche du navire de la liberté 1, qui a pour mission de
briser le blocus contre Gaza Le membre du CNSM, Salah Abdul Ati et responsable
de la commission juridique, explique que ce navire « porte les rêves de
notre peuple et son désir de liberté et d’indépendance ». Il ajoute :
« nous avons décidé de prendre l’initiative pour lever le blocus et
affirmer les droits de notre peuple », indiquant que « Gaza est
devenu une grande prison isolée du monde et privée des droits les plus simples
à cause du blocus « israélien » ».
27 mai : Le navire de la liberté 1 quitte le port de Gaza,
pour se rendre à Chypre, avec à bord des blessés et des étudiants empêchés
d’être soignés ou d’étudier, par le blocus.
Au cours d’une conférence de presse, dans le port de Gaza, le port-parole
du CNSM Adham Abu Selmiya déclare : nous allons bientôt envoyer le navire
de la liberté 2, malgré l’arrogance « israélienne », nous allons
poursuivre nos actions pour transmettre au monde la souffrance de nos
citoyens », et il fait porter à l’occupant la responsabilité d’avoir
arrêté le navire 1 et arrêté 17 personnes
Al-Batch déclare que les marches du retour sont une réponse
palestinienne, massive et complète, réclamant le droit au retour et ayant pour
objectif d’empêcher la liquidation de la cause palestinienne. Il a refusé la
manière de voir les marches du retour comme une question humanitaire seulement.
Isma’il Radwan a affirmé qu’il y a des pressions arabes et
internationales pour arrêter les marches du retour.
Al-Batch déclare que les menaces de l’occupation israélienne de
supprimer les responsables des marches du retour ne nous affaiblissent pas et
n’empêchent pas la poursuite des marches, ajoutant : « la résistance
est prête à riposter à toute agression militaire sioniste ». « Les
marches du retour se poursuivront jusqu’à la réalisation de leurs objectifs,
l’ennemi ne pourra pas les faire taire, nous affirmons le caractère pacifique
de ces marches, les masses de notre peuple doivent poursuivre leur marche vers
les frontières qui disparaîtront ». « Ces marches continuent la
résistance de notre peuple, sa révolution se poursuit et ses luttes prennent
des formes différentes, dont la résistance populaire ».
Les incendies se multiplient dans les colonies des abords de la
bande de Gaza, par suite de l’envoi de cerfs-volants en leur direction. Les
lignes de chemin de fer dans la zone de la colonie Sderot ont été stoppées, et
12 compagnies de pompiers, aidées de 4 avions, tentent d’éteindre le feu. Le
feu a été déclenché dans la colonie Kisovim, dans le Naqab ouest. Les
tentatives de lutter contre les cerfs-volants ont échoué. Début juin, les
surfaces incendiées s’étendent sur 28.000 dunums dans les territoires occupés.
Le maire de l’ouest du Naqab a affirmé que les cerfs-volants causent des
dommages énormes, et qu’il s’agit d’une « véritable guerre » menée
par les Palestiniens.
Bombardement « israélien » le 28/5 sur Bayt Lahia, au
nord de la bande de Gaza, un martyr : Mohamad Radi’, 25 ans, et un blessé.
29 mai : la résistance unifiée des Brigades al-Qassam et
Sayara al-Quds riposte aux bombardements sionistes et affirme, dans un communiqué
commun, qu’elle a bombardé plusieurs bases militaires situées dans la zone à
proximité de Gaza. Pour la résistance, il n’est pas permis de tuer, que ce soit
les combattants ou les civils, sans qu’il n’y ait de riposte ferme, car il faut
éviter de changer les « règles de la confrontation » imposées depuis
la fin de la guerre de 2014. Pour la résistance, « les possibilités sont
ouvertes ». Les affrontements se sont poursuivis jusqu’au 30 mai, l’aviation
de l’occupant a visé des bases d’al-Qassam, à l’ouest de Khan Younes par 7
fusées et la résistance a fait pleuvoir des dizaines de fusées en direction des
colonies. Il semblerait que l’intermédiaire égyptien ait réussi à imposer de
nouveau une entente tacite entre la résistance et l’occupant sioniste. Si « Israël »
affirme qu’une telle entente n’a pas eu lieu, la résistance affirme qu’elle a
réussi à maintenir « les règles de la confrontation » et qu’elle se
garde le droit de frapper quand elle le juge nécessaire et de la manière qui
lui convienne, en cas de nouvelle agression.
Avec le décès de Naji Ghnaym, 23 ans, le bilan meurtrier des
marches, depuis le 30 mars : 118 martyrs, 13300 blessés, dont 330
gravement atteints.
Le vendredi 1er juin (10ème
vendredi) : « De Gaza à Haïfa : un seul sang, un sort
commun »
Le CNSM déclare (31 mai) que « les marches pacifiques ont
réussi, après 60 jours, d’imposer l’agenda palestinien à tous, après que
l’occupant et ceux qui le soutiennent ont essayé de supprimer la cause
palestinienne et de la faire oublier. Les marches sont parvenues à dénoncer
l’occupant et à faire découvrir son racisme et sa sauvagerie. Il affirme dans
son communiqué, appelant à la marche : « nous affirmons l’unité du
peuple palestinien et l’unité de ses objectifs, et nous saluons notre peuple
dans l’intérieur de 48 ; et notamment nos masses à Haïfa, la belle du mont
Karmel ».
Mus par le sentiment d’avoir été protégés par la résistance, des
milliers de Palestiniens de Gaza se dirigent lors de cette journée vers la zone
limitrophe pour célébrer l’unité du peuple palestinien dans son combat contre l’entité
sioniste. 5 incendies se déclarent dans les colonies et les postes militaires,
à l’est de la bande de Gaza, dans les colonies de Bi’iri, Nahal Oz, Kfar Aza,
Muflasim, à cause des cerfs-volants et ballons incendiaires envoyés par les
manifestants.
Au cours de la journée, le martyre de Razan Najjar, 21 ans,
secouriste bénévole, et plus de 100 blessés. Le ministère de la santé affirme
que la martyre Razan Najjar a été sciemment ciblée et assassinée, parce qu’elle
soignait les blessés.
Martyre de Mohamad Hamade, 30 ans, blessé au cours du « million
pour le retour » le 14 mai.
Le bilan meurtrier s’élève au 2 juin à 121 martyrs et plus de
13.000 blessés.
Le 6 juin, le ministre sioniste des finances, Kahlon, rencontre des
responsables de l’Autorité palestinienne pour consultation à propos des
cerfs-volants envoyés de Gaza sur les colonies sionistes, et évaluer les dégâts
matériels. Le 5 juin, Daniel b. David, directeur régional de la région du Naqab
occupé a évalué les dégâts causés par les cerfs-volants sur les champs et dit
qu’il faudrait 15 à 20 ans pour revenir à leur état antérieur. Le ministre
Liberman affirme que sur 600 cerfs-volants, son armée a réussi à abattre 400.
Depuis deux mois, les pompiers travaillent à éteindre les incendies. La récolte
du blé est compromise dans les colonies de Nahel Oz et Daniel Rahim.
Un Palestinien a été tué, Ramzi Najjar, parce qu’il s’est rapproché
des barbelés, à l’est de Khuza’a Khan Younes, au sud de la bande de Gaza.
Al-Batsh déclare samedi 2 juin, après la marche du vendredi, que la
martyre secouriste Razan Najjar est la « martyre de l’unité » dans
les marches du retour. « Nous poursuivrons deux voies parallèles, par
fidélité envers nos martyrs et pour protéger notre projet national, les marches
pacifiques sont une voie, et la riposte aux crimes de l’occupation par la
résistance palestinienne est une voie parallèle que nous ne pouvons
annuler ».
Un groupe de jeunes entrent dans l’intérieur occupé en 48, à l’est
de la province de Khan Younes et attaque une jeep militaire, en lui ôtant le
matériel transportant des gaz (2 juin).
A Haïfa, au cours de la 10e semaine, manifestation à l’appel du
mouvement des jeunes, à 9h du soir, à l’angle de la place « martyr Bassil
al-A’raj ». Pour le mouvement, l’appel de Gaza à manifester « de Gaza
à Haïfa » est un pas important et radical sur la route que nous avons déjà
empruntée. Pendant de longues années, nous avons affronté diverses formes de
crimes « israéliens », le plus grave étant la tentative sioniste de
nous diviser, diviser la Palestine, et nous couper de nos frères réfugiés et
déplacés internes dans le pays, et la tentative de nous convaincre que nous ne
sommes pas une partie du peuple palestinien, et la tentative de nous voler
notre droit de vivre un avenir unique et commun, libres et dignes dans notre
pays ».
Les hôpitaux de la bande de Gaza manquent de médicaments et de
matériel médical, à cause du blocus imposé par l’occupant, et du nombre élevé
de blessés. Dans une conférence de presse, le ministère de la santé a affirmé
qu’il continuera à assurer les soins exceptionnels, dans le cadre des marches
du retour, et qu’il a installé des tentes sur le terrain même pour libérer
quelque peu les hôpitaux. Le personnel médical a réussi à travailler dans des
conditions très difficiles, parfois plus difficiles qu’au cours de la guerre de
2014, étant donné le grand nombre de blessés qui arrivait massivement aux hôpitaux.
Le ministre de la santé a lancé un appel à financer une unité chirurgicale à l’hôpital
al-Shifa’.
Nombreuses sont les déclarations des dirigeants de la résistance en
Palestine affirmant l’importance de la mobilisation du « million pour
al-Quds, le vendredi 8 juin. Pour sa part, Isma’il Haniyya, chef du bureau
politique du Hamas, a déclaré que la marche du retour a réussi à percer les
scènes politiques régionales, elle a dénoncé les tentatives de normalisation
des relations entre des pays arabes et l’occupant et à fait reculer la culture
de la normalisation et des négociations. Pour Jamil Alayan, dirigeant au
mouvement du Jihad islamique en Palestine, la bataille d’al-Quds fixera le
devenir de la région toute entière, et non seulement de la Palestine, rappelant
que al-Quds est le cœur de la nation, et c’est à travers al-Quds que la nation
s’unit. « Lorsque l’occident et les Etats-Unis réaliseront le prix
exhorbitant qu’ils doivent payer pour la bataille d’al-Quds … ils prendront
leurs distances avec « Israël ».
Le vendredi 8 juin - 11ème vendredi : « un
million pour al-Quds »
Quelques heures avant la marche du 8 juin, les forces sionistes
incendient quelques tentes du retour et de pneus, préparés la veille pour les
brûler au cours de la marche. Pour le CNSM, c’est la preuve que l’ennemi se
débat et a peur des marches.
Plusieurs dizaines de milliers participent aux marches du retour. 4
martyrs s’élèvent au cours de cette journée et 525 Palestiniens sont blessés, dont
des enfants et 5 journalistes. Les martyrs sont : ‘Imad Nabil Abu Drabi 26
ans, de Jabalya, Ziyad al-Braym, Khan Younes, l’enfant Haytham al-Jamal, 14
ans, Rafah, Youssef Fassih, Gaza, 29 ans. Plusieurs centaines de milliers de
citoyens.
Des incendies continuent à ravager les colonies situées aux abords
de la bande de Gaza, allant du sud au nord. L’occupant décide de ne plus faire
passer de l’hélium vers la bande de Gaza, gaz utilisé pour les ballons
incendiaires dirigés contre l’occupant.
En Palestine occupée en 48, des dizaines participent à la marche à
Umm al-Fahem, vendredi 8 juin, A Haïfa,
le même jour, journée artistique de solidarité avec la marche est organisée.
Le CNSM appelle à considérer la journée du 15 juin (premier jour de
‘id al-fitr) « journée de la compassion et du réconfort réciproque »
et la visite des maisons des martyrs et des blessés.
Le FPLP salue la mobilisation populaire au cours de la journée, dans
toute la Palestine occupée. Il a affirmé que cette journée a montré la
détermination de notre peuple à affronter et à faire échec à tous les complots
et toues les mesures qui visent notre peuple et la ville d’al-Quds.
L’importance de cette journée s’est manifestée dans les
manifestations qui ont eu lieu dans des pays arabes et musulmans, qui ont
célébré la « journée mondiale pour al-Quds » décrétée par l’Imam
al-Khomeyni, au lendemain de la victoire de la révolution islamique en Iran, en
février 1979. Depuis cette date, « la journée mondiale pour al-Quds »,
qui sert à mobiliser d’année en année les musulmans dans le monde autour de la
ville d’al-Quds, a réussi à s’étendre vers de nombreux publics dans le monde.
Cette année, la journée a également permis de renforcer l’impact de la grande
marche du retour dans le monde.
A la veille de ‘Id al-Fitr, une manifestation est organisée à
Ramallah en soutien aux Palestiniens de la bande de Gaza, réclamant la fin des
sanctions imposées par Mahmoud Abbas, et dénoncées par ailleurs par le conseil palestinien.
La deuxième manifestation est durement réprimée par les services sécuritaires
de l’Autorité palestinienne, à Ramallah et Nablus. Le mouvement de protestation
contre les sanctions se développe dans al-Quds et ses quartiers et en
Cisjordanie. Il annonce qu’il poursuivra sa mobilisation.
14 juin : Le ministère de la santé à Gaza annonce le décès du
blessé Ahmad al-‘Assi, 21 ans, touché par balles quelques jours auparavant à l’est
de Khan Younes. Le bilan meurtrier s’élève à ce jour à 128 martyrs et plus de
13.000 blessés.
Le vendredi 15 juin – 12ème vendredi : « journée
de la compassion et du réconfort réciproque »,
premier jour de ‘Id al-Fitr. La prière du ‘Id a été célébrée près des « tentes
du retour ». Y a été affirmée la volonté de poursuivre les marches, et les
appels à la compassion et à la solidarité entre Palestiniens, notamment envers
les familles des victimes, ont été affirmés et soulignés. Dans l’esprit des
dirigeants du mouvement, l’unité nationale est avant tout une unité du peuple,
de toutes ses composantes. Les visites aux blessés, et aux familles des martyrs
et des prisonniers traduisent l’attachement aux valeurs morales et religieuses
acquises au fil des siècles par un peuple attaché à son histoire.
Des avions « israéliens » attaquent les Palestiniens qui
lancent des cerfs-volants le 15 juin et lancent des fusées en leur direction. Les
incendies s’étendent dans les champs des colonies.
Déclarations
Khaled al-Batsh, représentant puis président du CNSM, et dirigeant
au mouvement du Jihad islamique en Palestine a déclaré, avant le déclenchement
de la marche : « la marche du retour est une forme de lutte,
permanente et cumulative, ce n’est pas une activité occasionnelle ou pour une
journée seulement, elle se poursuivra jusqu’au retour effectif des réfugiés
palestiniens. Cette marche dépassera les conflits politiques, elle rassemblera
les diverses composantes des Palestiniens autour d’une cause qui rassemble,
celle du retour des réfugiés. »
Après la première marche du 30 mars, il a déclaré que le mouvement
populaire a enterré le « deal du siècle » américain et affirmé la
détermination de notre peuple à affronter tous les projets de liquidation de la
cause palestinienne. Maryam Abu Deqqa, membre du bureau politique du FPLP a
déclaré que cette journée est historique, elle comporte plusieurs messages de
nos masses, dont la détermination de notre peuple à exercer son droit au retour
à sa patrie et à refuser toutes les tentatives de dispersion de la cause
palestinienne. Talal Abu Zarifa, membre du conseil central du FDLP, a affirmé
que les masses participant à la marche ont donné une gifle au « deal du
siècle », elles ont fait preuve d’une grande conscience et ont fait
parvenir ses messages à tous les concernés.
Isma’il Radwan, membre du CNSM et dirigeant au mouvement Hamas, a
déclaré : « la marche vise à faire pression sur l’entité de
l’occupation et sur le monde, pour trouver une solution aux réfugiés
palestiniens, par leur retour à leurs terres dont ils ont été expulsés en 48.
La marche est un message disant que les Palestiniens sont déterminés à
retourner à leurs terres, quel qu’en soit le prix »
Le porte-parole du mouvement Fateh à Gaza, ‘Atef Abu Sayf, a
déclaré que son mouvement soutient les marches du retour populaires et y
participe à grande échelle. « Le mouvement Fateh fait partie intégrante de
ce mouvement. Ses organisations et ses cadres sont intégrés dans les marches du
retour car il s’agit d’une question nationale globale qui rassemble tous les
Palestiniens. Dans ces marches, les Palestiniens affirment leur droit au retour
à leurs terres dont ils été expulsés en 1948.
Rabah Mhanna, membre du bureau politique du FPLP a affirmé la
nécessité de participer à cette marche. « Le peuple palestinien ne
s’arrête pas, il pratique toutes les formes de résistance. Même si la
résistance armée a été annulée pendant un moment, à cause des circonstances,
cela ne signifie pas que le peuple palestinien ne résiste pas. Nous soutenons
toutes les options de la résistance et toutes ses formes, en face de
l’occupant ».
Ahmad
Mudallal, dirigeant au mouvement du Jihad islamique en Palestine, affirme, à la
veille de la journée de la « jeunesse révoltée », que la marche du
retour va se poursuivre jusqu’à atteindre ses objectifs, quel que soit le prix
à payer. Il a considéré que cette marche est l’occasion historique pouvant
mettre fin au blocus contre la bande de Gaza, qui dure depuis onze ans.
Issam
Hammad, président adjoint du comité de coordination de la marche du retour a
déclaré que les marches du retour sont un tournant dans l’histoire du peuple
palestinien. Elles ont réussi à modifier la situation. Il a appelé à les
poursuivre jusqu’à la réalisation de ses objectifs, dont la reconnaissance par
l’occupant du droit au retour des réfugiés, expulsés en 48.
Isma’il
Haniye, chef du Mouvement Hamas, a déclaré que la « grande marche du
retour » va faire échec à tous les plans de liquidation de la cause
palestinienne, et notamment au « deal du siècle », le transformant en
« gifle du siècle ».
Ahmad Mudallal, dirigeant au mouvement du Jihad islamique en
Palestine, affirme que les « manifestants affirment aujourd’hui leur
capacité à défier l’occupant et écrasent sous leurs pieds ses menaces…. Nous
n’avons jamais compté sur l’attitude des Etats européens, qui furent la cause
de la présence de l’occupant « israélien » sur notre terre, qui
soutiennent les crimes de l’occupant, ils savent pertinemment qui sont les
criminels et qui sont les victimes, mais ils continuent à fermer les yeux »
(20 avril).
Le
dirigeant au Mouvement du Jihad islamique, Jamil Alayan, a déclaré que la
marche du retour a été le fruit de rencontres intensives au cours de plusieurs
mois entre les secteurs de notre peuple. Au cours d’un atelier de travail
organisé dans la tente du retour à l’est de la ville de Gaza, il a
déclaré : les marches du retour ont réussi
réaliser, par les efforts de notre peuple, beaucoup d’acquis, dont
l’unité des Palestiniens dans la lutte, la mise en avant du discours et de
l’histoire palestinienne qui affirme que la Palestine et la résistance sont des
droits sacrés pour le peuple palestinien. Elles ont montré la visage hideux de
l’occupant, et lancé les initiatives des jeunes. Ces marches doivent s’étendre
vers la Cisjordanie et tout le pays ainsi que les camps de réfugiés (25 avril).
Au
cours d’une interview télévisée, Jamil Alayan explique la signification du
terme « levée du blocus » contre Gaza, qui n’est pas du tout une
question humanitaire, mais plutôt politique, car le blocus a commencé lorsque
le Hamas a refusé les conditions du Quartet, après les élections législatives de
l’Autorité palestinienne en 2006. Réclamer la levée du blocus signifie lutter
contre la machination internationale visant à supprimer la Palestine.
Mohamad
al-Hindi, membre du Bureau politique du Mouvement du Jihad islamique en
Palestine, a indiqué, au premier jour de l’Id l-Fitr, que « les
Palestiniens à Gaza souffrent, mais en même temps notre peuple en Cisjordanie
souffre aussi terriblement, à cause du vol de ses terres, qui se transforment
en colonies, et à cause de ses maisons confisquées et démolies ». Il a
appelé les Palestiniens de la Cisjordanie à continuer à s’opposer « aux
politiques menées par l’Autorité palestinienne contre Gaza et la Cisjordanie,
car en Cisjordanie, l’Autorité poursuit ses manœuvres politiques tout en
sachant que la voie du règlement est dans l’impasse, puisque les Etats-Unis et
le Quartet n’ont rien à offrir au peuple palestinien ». « La
poursuite du mouvement de protestation en Cisjordanie est importante car elle
peut arrêter le saignement de la terre et permettre de panser nos blessures
afin de réorganiser les sources de notre force, pour affronter le projet
américano-sioniste ».
Analyses
Suite à la première marche du retour du 30 mars, les analyses
politiques de la presse palestinienne ont mis l’accent sur la réussite de la
marche qui a montré son caractère populaire et l’unité des participants autour
du mot d’ordre : « le retour à la terre ancestrale ».
Sous le titre « la marche du retour : un volcan
palestinien médiatique et national », Hamad Subh
écrit que la commémoration de la journée de la terre est différente cette année
des années précédentes, et Gaza a marqué cette différence. La marche du retour
a affronté la décision de Trump considérant que la ville d’al-Quds est la
capitale de l’entité sioniste. Mais elle a surtout remis en cause la version
sioniste mensongère sur leur « présence » dans le pays. Elle a
affirmé au monde entier que le peuple palestinien n’accepte pas le fait
accompli, l’occupation de sa patrie par les colons sionistes. Il faut cependant
calmer l’ardeur des jeunes qui ont voulu passer la ligne qui sépare Gaza de
l’entité coloniale, afin de préserver les vies humaines et permettre que la
marche du retour se poursuive le plus longtemps possible. « la marche du
retour est un volcan palestinien, sur le plan médiatique et national, et une
bataille relative à la conscience, entre nous et eux. Faisons en sorte de
réaliser notre but, et faisons en sorte qu’ils soient les perdants dans cette
bataille ».
Article : ce qu’a accompli la grande marche du retour (Ahmad
Shiqaqi, 16 mai)
La grande marche du retour a dessiné un nouveau tableau sur la
scène politique palestinienne. Elle a été déclenchée dans des circonstances
politiques complexes et a posé de nouveaux concepts dans l’action nationale.
Elle a ramené le rêve palestinien au retour à la patrie à l’esprit de nombreux
qui avaient perdu les bases du conflit avec l’occupation. Elle a affirmé le
refus de la capitulation politique et des projets américains et israéliens….
Les réalisations sont : renaissance du discours sur le droit palestinien
au retour, la participation populaire importante, le refus de l’alignement
américain aux côtés de l’Etat de
l’occupation, les défaillances de l’occupant sont mises en avant. Pour briser
le blocus et le retour, il faudrait encore plus d’efforts pour précipiter la
marche à tous les niveaux, et dans toutes les instances et les régions.
Wael Qindil écrit (16 mai) :
« Seule Gaza nous enseigne au temps de l’inaction, nous étonne au temps de
la médiocrité, nous purifie de la faiblesse, de l’impuissance et de
l’humiliation qui sont restées collées à nos esprits. Gaza, à nouveau, exerce
son rôle de reconsidérer la valeur de la résistance, de définir à nouveau la
signification de l’ennemi, de reformuler la relation avec l’ennemi, de manière
juste, la relation de la résistance en vue de la libération, et non pas une
opposition pour améliorer.
Khaled Sadeq : « le peuple et les
autres choix »
« Il y a certains qui ont égaré la route et qui voient dans la
normalisation des relations avec l’occupant la voie pour récupérer les droits
palestiniens, et d’autres considèrent que la voie de la paix mènera plus tard à
l’obtention des droits du peuple palestinien, selon les accords conclus avec
l’entité sioniste, et d’autres avancent des initiatives maigrichonnes comme
l’Initiative arabe, pour parvenir aux droits palestiniens. Mais le peuple
palestinien a d’autres choix, il trouve dans toutes les formes de résistance le
moyen d’arracher ses droits.. et la voie de la normalisation, de la paix ou des
initiatives qui restreint nos droits légitimes n’ont aucune utilité et n’a pour
conséquences qu’un surplus d’échec… car ce qui a été pris par la force ne peut
être récupéré que par la force,… Aujourd’hui, le peuple palestinien affirme
que : le droit au retour est un droit sacré, qui ne peut faire l’objet de
concessions et tout ce qui a été proposé jusqu’à présent comme initiatives ou
solutions qui restreignent les droits palestiniens n’exprime pas la volonté de
ce peuple, et n’en supporte la responsabilité que celui qui négocie avec
l’occupant. 2) Tour l’alignement américain et international et officiel arabe
sur l’entité sioniste ne brisera pas la volonté palestinienne. 3) Le blocus
imposé sur la bande de Gaza ne brisera pas la volonté des Palestiniens, le
peuple agira pour la levée du blocus et des sanctions.. par tous les moyens
possibles 4) toutes les tentatives de liquider la cause palestinienne
échoueront, car le peuple palestinien est attaché à sa terre et à sa patrie et
il n’accepte aucune autre alternative. (Al Istiqlal, N° 1158 mai)
Avec
le titre « pour qu’elle se poursuive », l’éditorial d’al-Istiqlal
(N°1148) qui paraît à Gaza, considère que pour poursuivre la « grande
marche du retour », plusieurs règles sont nécessaires : 1 – ne pas se
tourner vers les médiations et les interventions étrangères pour la
stopper ; 2 – il faut considérer la marche du retour comme la suite de
l’Intifada al-Quds et son extention ; «3 – il ne faut pas qu’elle s’arrête
au 15 mai prochain ; 4 – il faut poursuivre la coordination et l’entente
entre les organisations palestiniennes de la résistance et les divers groupes
des jeunes qui animent les marches et les tentes du retour. 5 – Il faut étendre
l’affrontement avec l’occupant en Cisjordanie, al-Quds et les terres occupées
en 48 et étendre la marche vers les pays où se trouvent les réfugiés ; 6
–les médias doivent se consacrer à dénoncer les pratiques criminelles de
l’occupant ; 7 – les dirigeants des organisations doivent demeurer sur le
terrain en permanence, pour rassurer les gens. 8 – il faut compter sur soi-même
et aucunement sur « la communauté internationale » qui reste incapable
d’affronter les Etats-Unis et l’entité sioniste. Il faut cependant garder le
contact avec les institutions internationales, au moins pour leur faire
admettre leur incapacité.
Awad
Abdel Fattah, précédent secrétaire général du « Rassemblement national
démocratique » dans l’intérieur occupé en 48 écrit le 5/6 sous le titre :
« la défaite… et le discours qui ne peut
subir la défaite » : « une grande question se pose aux
organisateurs des marches du retour : comment avancent-elles ?
Quelles sont les facteurs de leur continuation ? Sous quelles formes ?
Comment parvenir à se lier avec les forces vives des autres communautés palestiniennes ?
Comment se sont réalisées les tentatives de séparer la bande de Gaza de toute
la question nationale ? Comment faire pour que les sacrifices ne soient
pas vains ? comment organiser les marches du retour ? Dans le cadre
de quel discours ? Le discours de la trêve, des deux Etats, de l’état
palestinien indépendant ou bien le discours de la libération nationale et le
droit à l’autodétermination de toutes les communautés du peuple palestinien, ou
bien poussons-nous pour fixer la question en direction d’un Etat palestinien
démocratique dans la Palestine historique ? Ce dernier choix est
stratégique, il s’impose sur l’agenda de la recherche, non seulement dans les
milieux académiques mais également au sein des avant-garde des nouvelles
générations d’intellectuels, d’activistes et d’anciens dirigeants de partis….
Isma’il Mahra écrit : Gaza explose non seulement face à son
ennemi, mais face à la fabrication de la démoralisation, essayant d’accomplir
la tâche la plus difficile, qui est de planter l’espoir au moment où le simple
fait d’espérer est considéré comme l’ennemi le plus dangereux d’Israël ».
La presse sioniste, après la troisième marche, rend compte de
l’opinion des dirigeants de l’occupation, qui considèrent que le Hamas va
poursuivre les marches pour mettre au devant de l’opinion internationale la
question du blocus contre Gaza. Elle rapporte que les militaires sionistes ont
décidé de frapper fort pour empêcher l’extension du mouvement, et de frapper
les bases du Hamas, à l’intérieur de la bande de Gaza. Depuis le début du
mouvement, les sionistes s’affairent à trouver des « solutions »
humanitaires pour la bande de Gaza, niant d’une part les revendications
politiques de la marche, et refusant la levée totale du blocus. Les sionistes
et leurs médias essaient de « jouer » sur les contradictions
palestiniennes, en les envenimant, proposant des « solutions » qui
pourraient approfondir la division entre la bande de Gaza et la Cisjordanie.
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