Le dirigeant Ziyad Nakhalé,
secrétaire général du « Mouvement du Jihad islamique en Palestine »
à l’occasion du 33ème anniversaire du déclenchement du mouvement (6/10/87) :
« Al-Quds est notre rencontre»
Au Nom de Dieu, le Clément le Miséricordieux
(...)
Dignes frères et sœurs, dirigeants de l’action nationale, dirigeants du mouvement du Jihad islamique, notre peuple là où il se trouve, je vous salue tous.
En ce jour béni où le mouvement du Jihad islamique en Palestine célèbre la commémoration de son déclenchement, sous le slogan « Al-Quds est notre rencontre» pour affirmer que Al-Quds fut et demeure le point de rencontre de notre nation sur le vrai, et l’objectif de notre devenir en direction de la libération de la Palestine, toute la Palestine, je félicite notre peuple palestinien combattant et endurant, tous les frères et toutes les sœurs, cadres du mouvement et ses dirigeants, pour cette commémoration bénie, celle du déclenchement que nous considérons un renouvellement de la promesse sur la route du combat et de la résistance.
L’histoire du mouvement du Jihad islamique est une histoire d’accumulation de la volonté de lutte et de combat, dans la confrontation au projet sioniste en tout lieu de la Palestine, à travers une résistance incessante et multiforme, résistance qui ne s’est jamais arrêtée, jusqu’à atteindre la capacité de bombarder la capitale de l’entité sioniste, toutes ses villes et ses colonies. Il a réussi à le faire chaque fois qu’il l’a voulu.
Notre mouvement a prouvé sa capacité à dépasser toutes les étapes charnières de son histoire combattante. Il n’a craint ni assassinats, ni liquidations, il ne fut pas affaibli par le crime d’assassinat de son premier secrétaire général, qui fut l’icône du combat et de la résistance, dr. Fathi Shiqaqi, ni par le décès de son dirigeant, son second secrétaire général, dr. Ramadan Abdallah Shallah, qui fut exceptionnel et loyal et qui a su faire parvenir le mouvement vers ce qu’il est devenu ; ni celui des dizaines de dirigeants, à leur tête le dirigeant héroïque, le martyr Baha’ Abu Ata, et le dirigeant exceptionnel le martyr Mahmud Tawalbe, ainsi que les centaines de martyrs que j’aurais souhaité nommer un à un. Tous les martyrs ont leur place dans notre parcours. Nos frères vivants ont prouvé, en tous lieux, qu’ils sont à la mesure de la responsabilité, qu’ils possèdent la détermination et la fermeté, ce qui les rend aptes à poursuivre le chemin du combat, quels que soient les sacrifices, avec une grande détermination et une loyauté sans faille, faisant en sorte que nous mouvement atteigne un haut degré de visibilité et d’écoute dans le monde.
La situation internationale et régionale
Ce à quoi nous assistons aujourd’hui, la vague de normalisation arabe avec l’ennemi sioniste, fait partie de ce remodelage. Il a pour objectif unique la soumission la région arabe, avec son histoire et sa civilisation, à «Israël ».
Ils (les ennemis) veulent construire cette région à partir des intérêts, où l’ennemi sioniste devient la force principale et dominante, et la force centrale avec laquelle les autres parties réagissent, isolément. Il contrôlerait la réorganisation de la région, les axes et les politiques qui s’y forment, les capacités et les relations. C’est pourquoi ils ont supprimé notre identité en tant que nation arabo-islamique, supprimé notre histoire, supprimé notre doctrine et nommé intentionnellement « Abraham » tout projet de paix avec les Etats du Golfe.
Ils veulent, par le biais de cette paix illusoire, démanteler la région, et malheureusement, ils ont gravement avancé d’un grand pas. Nous avons vu la Ligue arabe paralysée, incapable même de lire à nouveau ses propres décisions antérieures. Elle s’est tue face à l’événement. La position de la Ligue arabe envers le dernier accord de normalisation est un indicateur clair de la faiblesse de la position arabe collective, même à son niveau minimum. Il a semblé que l’entité sioniste soit plus acceptée que la juste cause palestinienne.
Malgré ce qui précède, nous sommes absolument certains que nos peuples arabes et islamiques sont avec la Palestine et avec al-Quds. Nous avions confiance et avions compté, comme nous avons toujours confiance et comptons toujours, sur la conscience des peuples de la nation, pour affronter toutes les tentatives qui veulent faire accepter l’ennemi sioniste en tant que partie de la région.
A cette occasion, j’adresse mes salutations à tous les peuples arabes et islamiques, partout dans le monde, qui refusent et insistent pour ne pas reconnaître l’ennemi sioniste.
Nous affirmons à ce propos notre alliance avec toutes les forces de la confrontation et de la résistance au projet américain et sioniste dans la région et dans le monde.
La situation palestinienne
La capitulation que les Etats-Unis ont essayé d’imposer à notre peuple a été unanimement refusée, la volonté de notre peuple étant le principal obstacle aujourd’hui au plan sioniste d’annexion et de judaïsation. Ce dernier vise à anéantir le rêve palestinien d’établir un Etat palestinien souverain, ayant pour capitale al-Quds, sur le restant de la Palestine, après la reconnaissance par l’officiel palestinien de l’Etat de l’entité sioniste sur 87% de la Palestine, comme Etat de l’ennemi sioniste, selon l’accord maudit d’Oslo. C’est ce qui a conduit notre peuple et ses forces politiques à un état de mobilisation générale, qui a entraîné la rencontre entre les secrétaires généraux des organisations. Nous avons participé à cette rencontre, ayant foi dans la nécessité d’unir notre peuple, et d’unifier la position palestinienne face à la liquidation de sa cause au profit du projet sioniste.
Nous avons affirmé, lors de cette rencontre, la nécessité de retirer la reconnaissance de l’entité sioniste et de reconstruire l’OLP, afin qu’elle devienne le cadre national représentant toutes les forces du peuple palestinien, d’annoncer que la phase vécue par notre peuple est toujours une phase de libération nationale, de définir la priorité à la résistance, de mettre fin de la situation présente, et de réaliser l’unité nationale sur la base d’un programme naional basé sur la résistance multiforme.
Ces points sont l’axe de nos dialogues internes, sans lesquels, nous pensons, la situation palestinienne demeurera incapable d’avancer, et ne pourra pas surmonter la situation actuelle. A partir de là, je voudrai affirmer que lorsque nous avons participé à la rencontre des secrétaires généraux, nous sommes partis de la nécessité d’unifier la position palestinienne, mais cela ne signifie nullement que nous abandonnons notre vision et notre projet, qui parle de la Palestine historique, définie dans la charte nationale palestinienne, projet appuyé par un arrière-plan légal qui refuse la reconnaissance d’ »Israël ».
Nous pensons aujourd’hui, plus qu’à tout moment antérieur, qu’il faut refuser de se lancer à partir du même terrain que le projet d’Oslo, quelles que soient les circonstances, et quels que soient les appels et les invitations, comme le fait d’introduire des améliorations et de bâtir sur ce qui disponible.
Notre ligne de défense première est le peuple palestinien qui a foi dans son droit sur la Palestine. Cette détermination est ce qui doit nous pousser à formuler un programme national qui s’appuie sur les droits historiques de notre peuple en Palestine.
L’absence d’un programme national commun signifie la confusion des visions politiques et des engagements nationaux et le saut dans le vide, une fois encore. Nous ne voulons pas recommencer l’expérience, par l’amélioration de nos discours et en sautant par-dessus les vérités présentes devant nous.
Nous avions dit, et nous disons toujours : le projet de paix sous l’appellation « Oslo », et la détermination de l’ennemi à transformer la Cisjordanie en un Etat pour les colons, nous empêchent d’aller dans cette direction une fois encore, pour donner une nouvelle légitimité à toutes les mesures de l’occupation.
Dans nos dialogues, nous mettons en priorité l’élaboration d’un programme national résistant et clair, et il n’y aucune autre priorité.
La réunion des secrétaires généraux a eu lieu après une crise aigue, qui a duré des années durant et qui a épuisé de grandes énergies. Mais que reviennent sur le tapis les conclusions que nous avions refusées au début du projet d’Oslo, nous ne l’acceptons pas.
Nous sommes allés à la rencontre nationale après l’échec d’un projet qui a duré plus d’un quart de siècle, et qui s’est heurté à la réalité que le projet sioniste est toujours en cours et que l’idée d’annexion de la Cisjordanie n’a jamais cessé. Nous avons demandé, et avons proposé un programme national qui rompt totalement avec les précédents accords, et qui reconstruise l’OLP, afin qu’elle devienne un cadre rassemblant toutes les forces de notre peuple, sur une base politique et organisationnelle nouvelle. Sans cela, c’est la fuite en avant une fois encore, qui nous ferait quitter les concepts sur lesquels nous avons bâti notre résistance ces dernières années.
Nous avons la certitude totale et profondément ancrée que l’unité nationale constitue la protection de notre cause, et c’est pourquoi nous n’avons jamais hésité, ni manqué à l’appel de l’unité nationale, au mouvement du Jihad. Mais nous devons abandonner les illusions, et cesser de compter sur les changements extérieurs, qu’ils soient américains ou sionistes.
L’unité véritable est basée sur la certitude de la nécessité de l’affrontement au projet sioniste, par tous les moyens et les possibilités disponibles. C’est notre certitude dont la véracité et l’efficacité ont été confirmées par les jours et l’expérience.
Nous affirmons, malgré tout cela, notre attachement à l’importance du dialogue national pour sortir de l’impasse dans laquelle se trouve notre cause, pour arriver à élaborer ensemble un programme national qui correspond à l’ampleur des sacrifices consentis par notre peuple et à ses luttes.
Je voudrai affirmer que les constantes régissant notre position vi-à-vis des questions qui sont à l’ordre du jour aujourd’hui sont :
Concernant le conseil national palestinien : Nous participerons aux élections du conseil national palestinien, si elles ont lieu, à condition que ces élections soient séparées des élections du conseil législatif, qui considère que ses membres sont des membres de plein droit au conseil national.
l’OLP : L’OLP à laquelle nous tentons de faire partie, est l’organisation qui ne reconnaît pas l’entité sioniste, et qui rompt avec tous les accords précédents avec lui, selon la charte nationale palestinienne.
Le conseil législatif : un conseil législatif qui reconnaît l’ennemi, selon les accords d’Oslo, nous n’en ferons pas partie et nous n’y participerons pas. Nous considérons que ce conseil doit respecter le projet national palestinien qui ne reconnaît pas l’ennemi. Dans ce cas seulement, nous participerons à ses élections et en serons une part active.
Si nous ne parvenons pas à un accord sur un programme national qui ne reconnaît pas l’entité sioniste, nous n’entraverons pas les accords et les ententes internes qui peuvent être conclus. Nous serons toujours aux côtés de notre peuple et des forces de la résistance, aux premières lignes, des combattants et des défenseurs du droit de notre peuple à la liberté et à la libération, et nous participerons activement à toutes les actions populaires qui seront approuvées.
Et la résistance, avec Saraya al-Quds, Les Brigades d’al-Qassam et les autres Brigades de la résistance, demeurera irréductible, malgré toutes les menaces. Je recommande à tous les combattants de rester prêts au combat, à chaque instant , nous sommes toujours sur le champ de la bataille et notre peuple, là où il se trouve, restera fier de sa résistance et de son refus de toutes les solutions qui dépassent ses droits historiques.
Nous affirmons également la nécessité et l’importance de mettre fin au blocus contre la bande de Gaza et de supprimer les sanctions imposées à cause des dissensions internes, et de mettre fin aux poursuites contre les combattants.
A cette occasion, j’adresse mes sincères condoléances à tous ceux qui, parmi notre peuple, ont perdu des êtres chers du fait de ce blocus inique.
Tout comme j’adresse aux familles des prisonniers et des détenus dans les prisons sionistes les signes de reconnaissance et d’estime pour leurs sacrifices permanents. J’adresse à tous les prisonniers, mes frères, le salut de la résilience, et implore Dieu qu’Il libère leurs chaînes. Nous, dans les forces de la résistance, nous n’abandonnons aucun effort pour agir en vue de les libérer, quels soient les sacrifices. Et je fais porter à l’ennemi la responsabilité de la vie de tout prisonnier, et notamment du prisonnier combattant le frère Maher al-Akhras. L’ennemi comprend parfaitement ce que je dis.
En cette occasion également, j’adresse à chaque membre de notre peuple, à l’intérieur et à l’extérieur, les saluts et la reconnaissance, et les invite à prendre les mesures de sécurité relatives à leur santé pour affronter le virus corona.
Finalement, je m’adresse à mes frères et mes fils du Mouvement du Jihad islamique avec le salut de la reconnaissance et de la loyauté et leur dis : Notre mouvement est parvenu à ce stade grâce aux efforts de chacun d’entre vous, et grâce aux sacrifices des frères qui nous ont précédés sur la route du martyre. Je suis certain que vous êtes en mesure de porter ce lourd dépôt, le dépôt du sang des martyrs et des blessés, des souffrances des prisonniers, et de tous les fils du peuple palestinien. Notre endurance et notre combat sont la promesse de la victoire, par la permission de Dieu.
Bonne année, notre rencontre se déroulera dans al-Quds, si Dieu le veut....
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