Juste avant la reprise
des négociations entre l’Autorité Palestinienne et l’entité sioniste, 26
prisonniers détenus depuis avant les accords d’Oslo en 1993 ont été libérés. Il
ne fait nul doute que le peuple palestinien, dans toutes ses composantes
politiques, les a reçus comme doivent reçus les héros, qu’ils soient arrivés à
Gaza ou en Cisjordanie.
Une étude rapide de la
liste des prisonniers libérés montre que sur la totalité des prisonniers libérés,
trois appartiennent au FPLP, deux au mouvement Hamas, un au FDLP et un au
mouvement du Jihad islamique, tous les autres sont membres du mouvement Fateh.
Sur les 26 prisonniers libérés, 17 étaient condamnés à la perpétuité, un seul
d’entre eux est membre du FPLP, les autres étant du mouvement Fateh. Quant aux
autres prisonniers, ils étaient condamnés à 20, 22, ou 25 ans de détention,
soit libérables dans quelques années. Cette liste établie par les autorités de
l’occupation visait à favoriser le mouvement du Fateh, seule organisation
favorable aux négociations avec l’entité de l’occupation.
1 - Solidarité avec les prisonniers jordaniens
4 des 5 prisonniers
jordaniens ont arrêté la grève de la faim qu’ils ont mené pendant plus de 100
jours. Le prisonnier Alaa Hammad a refusé d’arrêter le mouvement. Un accord a
été conclu entre les prisonniers et les autorités de l’occupation : le
droit de visite de tous les membres des familles, régulièrement, pour une durée
de 4 heures au début, puis 1h 30 ensuite, le regroupement des prisonniers
jordaniens dans une seule prison et section, et la fin de leur isolement.
2 - Prisonniers grévistes de la faim dans les prisons de l’occupation
Le prisonnier Darrar
Abu Sissi, enlevé en Ukraine par les services du Mossad, en collaboration avec
la police ukrainienne, au mois de février 2011, a décidé d’entamer la grève de
la faim, le 16 août, réclamant la fin de son isolement. Depuis son enlèvement,
Darrar Abu Sissi, accusé d’appartenir au mouvement Hamas, est isolé et ne peut
voir personne, à l’exception de la visite rare de son avocat.
Le résistant Darrar
Abu Sissi a été transféré au dispensaire de la prison de Ramleh, suite à la
détérioration de son état de santé. Les prisonniers détenus dans les prisons de
Ramon, Nafha, Eshel, Satta, Gilboa et Haddarim menacent la direction de la
prison d’entrer en lutte et de mener la grève de la faim pour réclamer la fin
de son isolement.
Le prisonnier Abdel
Majid Khdayrat de Toubas est toujours en grève de la faim depuis le mois de
juillet dernier. Le résistant refuse son arrestation alors qu’il a été libéré
lors de l’accord d’échange en octobre 2011 et qu’il risque de devoir mener à
terme sa condamnation première.
Au 21 août, les
prisonniers en grève de la faim
- Ayman Itbeich, en grève de la faim depuis 101 jours
- Adel Huraybat, depuis 88 jours
- Hussam Matar, depuis 80 jours
- Awad Saîdi, depuis 61 jours
- Yassin Abu Lafah, depuis 9 jours
- Darrar Abu Sissi, depuis 4 jours
- Issa Abu Arqub, depuis 3 jours
- Le prisonnier
résistant, Ayman Daoud, de la ville d’al-Khalil, a arrêté la grève de la faim,
suite à la décision de l’occupation de le libérer en contrepartie de son
expulsion vers la bande de Gaza, pour 10 ans. Il avait mené la grève de la faim
pendant 40 jours, pour protester contre son arrestation, à nouveau, en février
2012 alors qu’il avait été libéré en octobre 2011 dans le cadre de l’échange.
Les autorités de l’occupation envisageaient de lui imposer de terminer la
condamnation initiative (28 ans de prison).
4 prisonniers libérés
lors de l’échange de 2011 ont été arrêtés puis éloignés vers la bande de Gaza.
Mais 15 prisonniers libérés au total par cet échange ont été de nouveau
arrêtés. Les prisonniers libérés puis arrêtés et expulsés vers Gaza sont :
Hana’ Shalabi, qui avait entamé une grève de la faim de 44 jours, puis Ayman
Sharawneh, qui a mené la grève de la faim pendant 8 mois et demi, puis Iyad Abu
Funun, qui a été arrêté le 20 avril 2012, puis expulsé et Ayman Abu Daoud,
récemment.
L’expulsion des
prisonniers de la Cisjordanie vers la bande de Gaza est un crime, même s’il
s’agit du même pays.
3 – Abolir la détention « administrative »
La détention
« administrative » est une forme de torture. Tous les Palestiniens
qui refusent l’occupation de leur pays sont passibles de cette forme de
détention, puisque c’est le Shabak (service de renseignements) sioniste qui
décide qu’un tel Palestinien est une « menace pour la sécurité de
l’Etat ». Arrêté, puis traduit devant le tribunal, la détention
« administrative » est prononcée, pour 4 ou 6 mois, mais cette
détention est sans cesse renouvelée, au point que des Palestiniens ont été
maintenus en prison pendant plusieurs années, sur jugement du Shabak. C’est la
torture morale des détenus « administratifs » qui vivent constamment
dans l’incertitude, puisqu’ils ne savent jamais quand ils seront libérés. C’est
pourquoi les détenus « administratifs » luttent et mènent la grève de
la faim pour faire arrêter cette menace contre le peuple palestinien.
Deux nouveaux
prisonniers refusent la détention « administrative » en menant la
grève de la faim. Il s’agit du journaliste Yassin Abu Lafah et de Issa Abu
Arqub, qui ont déclaré entamer la lutte. Yassin est détenu depuis le mois de
juin 2013 et Issa depuis le mois de juillet dernier.
Le prisonnier résistant Ayman Itbeich, cadre
du mouvement du Jihad islamique dans la ville d’al-Khalil, mène une grève de la
faim depuis son arrestation le 9 mai dernier. Prisonnier libéré, il avait été
détenu pendant 11 ans pour appartenance au Jihad islamique et en tant que
détenu « administratif ». Il refuse d’être à nouveau détenu
« administratif » et réclame sa libération.
Le prisonnier
résistant Hussam Matar, en grève de la faim depuis plus de 80 jours, a été
transféré à l’hôpital Barzalay, suite à la détérioration de sa santé.
Le prisonnier Imad
Batrane, gravement malade, en grève de la faim depuis le 5 mai 2013, a arrêté
son mouvement de protestation. Il semble avoir reçu des promesses quant au non
renouvellement de sa détention « administrative ». Il a été arrêté au
mois de novembre 2011 et depuis cette date, sa détention
« administrative » est sans cesse renouvelée. Il avait refusé de
prendre des vitamines, mesure ultime avant de mourir, afin que la direction
sioniste accepte la fin de la détention « administrative ». Mais la
direction a tergiversé, envoyant des religieux et des psychologues juifs pour
le convaincre d’arrêter son mouvement. L’avocat de Imad Batrane a réussi, semble-t-il,
à faire conclure un accord où Imad serait libéré le 15 novembre 2013.
4 – Libérer les prisonniers malades
Le résistant Thaer
Halahla, arrêté le 10 avril 2013 après avoir été libéré suite à 67 jours de
grève de la faim pour réclamer la fin de sa détention administrative, a été
infecté au foie par les services médicaux de l’occupation. Les autorités
refusent toujours de le soigner ou de laisser une équipe médicale palestinienne
s’en charger.
Le CICR s’est dit
inquiet à propos de la détérioration de la santé de 7 grévistes de la faim,
notamment du prisonnier Imad Batran, qui frôle la mort depuis plusieurs jours.
Le CICR a rappelé aux autorités de l’occupation le devoir de respecter le choix
de grève des prisonniers et la préservation de leur dignité.
5 – Répression
La direction des
prisons a interdit la visite familiale pendant deux mois, à la section 23 de la
prison du Naqab, où se trouvent 120 prisonniers palestiniens. Les résistants
avaient mené une vague de protestation à l’intérieur des cellules, refusant les
raids nocturnes menés par les forces spéciales chargées de la répression dans
les prisons, qui avaient confisqué les affaires personnelles et mis à sac les
cellules.
L’occupation interdit
au prisonnier libéré de la ville d’al-Quds, Alaa Ali, d’entrer en Cisjordanie
pendant 6 mois, sous le prétexte de « préserver la sécurité de
l’Etat ». Le résistant Alaa Ali a été libéré il y a trois mois, après 12
ans d’incarcération dans les prisons de l’occupation.
4 prisonniers maqdisis
entament leur 12ème année d’incarcération : Wael Mohammad
Qassem, 42 ans, condamné à la perpétuité 35 fois + 50 ans, Alaa Dine Abbassi,
40 ans, condamné à 60 ans de prison, Mohammad Ishaq Awda, 40 ans, condamné à 9
perpétuités + 40 ans, et Wissam Abbassi, 36 ans, condamné à 26 perpétuités + 40
ans.
Le ministre de
« la justice » dans le gouvernement de l’occupation a déclaré avoir
achevé le projet d’une loi visant à casser la grève de la faim des prisonniers
palestiniens et arabes. Cette loi permet aux tribunaux sionistes de déclarer
possible l’alimentation forcée des prisonniers grévistes, ce qui risque les de
tuer. La loi permet également aux tribunaux d’émettre leurs décisions, même en
l’absence du prisonnier au tribunal.
6– Libération
Le prisonnier Maher
al-Aqqad de Khan Younes a été libéré après 8 années de détention. Deux frères
de la bande de Gaza, Shaybub et Nazeh Halass ont été libérés après 7 ans de
détention, pour avoir lancé des fusées à partir de la bande de Gaza en
direction d’objectifs sionistes.
7 – Statistiques
Après l’arrestation de
trois militantes actives dans le soutien
aux prisonniers (Myassar Itani, de Nablus, Linan Abu Ghalme, sœur du prisonnier
Ahed Abu Ghalme, et Lina Jawabra) qui avaient « osé » se rendre en
Palestine occupée en 48 pour rendre visite à la prisonnière libérée Wurud
Qassem), le nombre des prisonnières palestiniennes s’élève, au 21 août, à 12
prisonnières, la plus ancienne étant Lina Jarbouni, des territoires occupés en
1948, dont l’état de santé s’est à nouveau détérioré.
20 enfants ont été
arrêtés au cours de la première moitié du mois d’août 2013. Une association de
droits de l’homme a déclaré dans son rapport que la police sioniste a torturé
des dizaines d’enfants pour arracher des « aveux », souvent
inventés.
125 Palestiniens parmi
les détenus « administratifs » sont des prisonniers libérés, ayant
été détenus pendant des années en tant que détenus « administratifs »
ou condamnés.
8 – Enlèvement
Les forces de
l’occupation ont arrêté le frère de deux prisonniers grévistes de la faim,
Ayman et Mohammad Itbieh, du village Kharsa, près de Doura-al Khalil. Khaled
Itbeich (24 ans) a été contraint de se livrer aux forces de l’occupation après
plusieurs raids menés contre la maison familiale et celles de leur proches.
Elles ont également
arrêté Aref Hraybat, et ont failli arrêté le frère de Imad Batrane, pour
arrêter son frère, qui ne se trouvait pas chez lui. Les autorités de
l’occupation arrêtent les membres des familles des prisonniers en grève de la
faim, pour faire pression sur eux.
9– Solidarité
Plusieurs mouvements de protestation et de
solidarité avec les prisonniers en lutte ont été menés dans différentes parties
de la Cisjordanie, notamment dans la ville d’al-Bireh, et devant la prison de
Ofer.
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