L’Autorité
palestinienne a réclamé la libération des 104 prisonniers palestiniens détenus
avant les accords d’Oslo, avant de reprendre les négociations avec l’entité
sioniste, sous l’égide américaine. Ce fut la position de principe, qui signifie
que le déroulement de ces négociations reste indépendant de la libération des
prisonniers.
Alors que les
prisonniers palestiniens des territoires occupés en 48 et de la ville d’al-Quds
craignent que de nouveau, l’Autorité palestinienne ne les abandonne, comme l’a
fait la direction de l’OLP lors des accords d’Oslo, rien ne semble présager de
bon, ni pour eux, ni pour d’autres prisonniers appartenant à des formations
politiques et militaires « radicales ». Sachant que la question des
prisonniers est une question prioritaire pour le peuple palestinien, les
sionistes ont accentué la répression dans les prisons et multiplié les
arrestations. Gageons que beaucoup de ces nouveaux kidnappés seront sur les
listes des « prisonniers à libérer, au cours des négociations, ce que les
sionistes et leurs amis américains vont présenter comme « un geste de
bonne volonté » ! Une mystification de plus et l’Autorité
Palestinienne ne fera rien pour la dénoncer….
Cependant, la grève de
la faim menée par les prisonniers palestiniens détenus dans les prisons
sionistes dérange ! Même si cette lutte est menée par seulement quelques
prisonniers que le monde entier semble oublier ! Mais elle dérange tellement l’occupant qu’il
envisage de promulguer une loi lui permettant de nourrir de force les
prisonniers. Cet occupant oublie ou fait semblant d’oublier qu’il a déjà commis
ce crime, même sans loi, envers trois prisonniers grévistes de la faim : le
martyr Abdel Qader Abul Fahem, le 11 mai 1970, lors de la grève de la faim
menée par les prisonniers dans la prison de Ascalan, le martyr Rassem Halawe,
de Jabalya le 20 juillet 1980 et le martyr Ali Jaafari, de Nablus, le 24
juillet 1980, au cours de la grève de la faim menée par les prisonniers dans la
prison de Nafha. Mais la mascarade des sionistes se poursuit : ils
auraient besoin de lois pour tuer, comme ils ont eu besoin de lois pour voler
les terres, pour démolir les maisons, pour expropier les Palestiniens de leur
pays. Le pire, ce sont les médias qui oublient les crimes passés et ne parlent
que des menaces en prévision.
1 - Solidarité avec les prisonniers jordaniens en grève de la faim
L’état de santé des 5
prisonniers jordaniens qui mènent la grève de la faim depuis le 2 mai 2013 s’est
nettement détériorée : Mohammad Rimawi, Hamze Osman, Mounir Mar’i, Alaa
Hamad et le dirigeant des Brigades al-Qassam, Abdallah Barghouty sont toujours
en grève de la faim. Ils ont déclaré qu’ils ne cesseront leur mouvement que
lorsqu’ils atteindront ou la liberté, en Jordanie, ou le martyre.
Le combattant
prisonnier Abdallah Barghouty décrit la détérioration de son état de santé,
disant que les veines sont bouchées et que le glucose ne passe plus dans le
corps. Il dit souffrir de maux terribles à la tête et que les reins ont cessé
de fonctionner. Pendant son séjour à l’hopital, il est toujours attaché au lit.
Il est surveillé par plusieurs policiers sionistes, qui le fouillent 6 à 7 fois
par jour.
Les familles des
prisonniers « jordaniens » poursuivent leur mobilisation, pendant ce
mois de Ramadan. Elles ont organisé des sit-ins devant le palais royal, et
précisément lorsque la famille royale recevait les dignitaires et ambassadeurs
arabes pour la rupture du jeûne.
14 prisonniers grévistes de la faim dans les prisons de l’occupation
Au premier août, outre
les cinq combattants prisonniers jordaniens, détenus dans les prisons de
l’occupation, qui mènent la grève de la faim depuis le 2 mai
Les prisonniers en
lutte sont
1 - Ayman Hamdan, de Beit-Laham est en grève
depuis le 28 avril 2013. Il a été transféré à l’hopital, où il fut attaché au
lit. Protestant contre les mauvais traitements, il cesse de boire de l’eau.
2 - Imad Batrane, de
la ville d’al-Khalil est en grève de la faim depuis le 7 mai 2013. Le tribunal
de l’occupation a confirmé sa détention « administrative ». Transféré
à l’hopital, il est attaché au lit, malgré son état de santé.
3 – Ayman Itbeich, en
grève de la faim depuis 72 jours.
4 – Adel Harbiyat, en
lutte depuis 72 jours.
5 – Adel Aalayn, en
grève de la faim depuis 51 jours.
6 - Hussam Matar, 25
ans de la ville d’al-Quds, est en grève de la faim depuis deux mois. Il réclame
le statut de « prisonnier de guerre ». Il est condamné à la
perpétuité et détenu dans la section de l’isolement dans la prison de Ascalan.
7 – Abdel Majid Khdayrat,
en lutte depuis 23 jours.
8 - Mohammad Itbiche,
frère de Ayman, est toujours en grève de la faim depuis le 12 juin dernier en
solidarité avec son frère. Il fut sauvagement battu par les geoliers dans la
prison de Ofer. Il fut transféré à la prison de Meggido puis au centre
d’interrogatoire et prison de Jalame. Mohammad a été arrêté le 8 juin 2012, il
est condamné à 18 mois de prison, après avoir été détenu
« administratif » pendant deux mois et demi.
9- Nahed al-Aqraa, en
grève de la faim depuis 7 jours. Malade, il est détenu et attaché dans la
prison de Ramleh.
Le tribunal de
l’occupation a refusé les deux appels présentés au nom des prisonniers Adel
Huraybat (38 ans et Ayman Itbich (33 ans), cadres du mouvement du Jihad
islamique dans la ville d’al-Khalil, et en grève de la faim depuis leur
arrestation le 23 mai dernier, contre la décision de leur détention
« administrative ».
2 – Abolir la détention « administrative »
Les forces de
l’occupation ont confirmé la détention « administrative » de sheikh
Nazih Abu Aoun, 51 ans, de Jabaa, au sud de Jénine. L’occupation avait arrêté
Abu Aoun le 5 novembre 2011, puis transféré en détention
« administrative » sans aucun motif, puis renouvelé la détention.
Sheikh Nazih Abou Aoun se trouve à présent dans la prison de Haddarim.
La détention
« administrative » de Ahmad Qatamesh, professeur d’université et
écrivain, a été renouvelée par l’occupation pour 6 mois. Le militant Ahmad
Qatamesh se trouve détenu à cause de ses opinions politiques. C’est le shabak
lui-même qui a décidé son maintien en prison, alors qu’il devait être libéré le
29 septembre prochain, après deux ans de détention.
2 – Libérer les prisonniers malades
La campagne pour la
libération du prisonnier Mu’tassam Raddad, atteint de cancer, se poursuit.
Mu’tassam est enfermé dans la prison de Ramle, où se trouve un soi-disant
hôpital pour les prisonniers. Mais les conditions de détention sont bien pires
que dans les autres prisons.
D’autres prisonniers
palestiniens gravement malades attendent que l’opinion internationale s’en
soucie quelque peu : Nabil Moughir, Mohammad Mardawi, Sami Aridi, Mansour
Mouqada, Murad Abu M’ayleq, Nahed al-Aqraa….
3 – Répression
Un enfant de 5 ans, de
la ville d’al-Khalil, a été arreté par l’occupation sioniste.
Les tribunaux de
l’occupation ont condamné les responsables maqdisis, Mohammad Tawtah (député)
et Khaled Abou Arfa, ancien ministre, à 30 mois de prison et un an de sursis.
Mohammad Tawtah avait été arreté le 23 janvier 2012, au cours d’un sit-in au
siège du CICR, protestant contre la suppression de sa « carte de
résidence » dans la ville d’al-Quds, suite à son arrestation, en tant que
député.
L’occupant maintient
en isolement le prisonnier malade, Bassam Ubayd, de ‘Arraba dans la province de
Jénine, dans la prison de Ramon, depuis 39 jours. Bassam Ubayd avait refusé la
politique des transferts permanents pratiquée par l’occupant, pratique visant à
déstabiliser les prisonniers. Bassam Ubayd est détenu dans les prisons
sionistes depuis 9 ans.
Une unité spéciale de
répression a mené un raid nocturne dans la section 8 de la prison du Naqab le
jeudi premier août. Plusieurs prisonniers ont été blessés.
Des dizaines de
Palestiniens, dans les territoires occupés en 48 et en 67 (al-Quds surtout) ont
été arrêtés par les forces de l’occupation, lors des journées de la colère
contre le Plan Prawer, qui vise les Palestiniens du Naqab. La plupart ont été
relâchés. De son côté, les forces sécuritaires de l’AP ont arrêté plusieurs
militants du FPLP ayant manifesté contre la reprise des négociations entre l’AP
et l’occupant sioniste. La répression des manifestants fut sauvage. Pendant ce
temps, l’AP encourage la collaboration de citoyens palestiniens avec les colons
sionistes, pour montrer son « désir de paix »…
4– Libération
Deux prisonniers
maqdisis ont été libérés le 9 juillet, Kifah Ibrahim Serhan (43 ans) et Fouad
Akram Hamdiyyé (44 ans), avant d’etre expulsés hors de leur ville. Ils ont été
détenus pendant 20 accusés d’appartenir au mouvement Hamas. Kiaf Serhan a été
assigné à résidence dans la ville de Kfar Manda, en Galilée, et Fouad Hamdiyyé
dans le village d’Abu Ghosh.
Le résistant Khodr
Rayess, membre du FPLP, a été libéré après 11 ans de prison, aux cours
desquelles il a été enfermé dans toutes les prisons de l’occupation. Il était
étudiant à Biz Zeit, lors de son arrestation et devait obtenir son diplome
juste quelques heures avant son arrestation.
Le résistant membre du
FPLP Ahmad ‘Weyni du camp al-Burj dans la bande de Gaza a été libéré après 12
ans de détention.
Le résistant Atef
Wraydat (47 ans) de la ville d’al-Khalil libéré après 11 ans et trois mois de
détention dans les prisons de l’occupation. Il fut arrêté la première fois en
1982 alors qu’il avait juste 16 ans, et fut condamné à 11 ans de prison.
Représentant du Fateh dans les prisons, il fut libéré le 10 août 1993 pour
rejoindre les forces de la sécurité présidentielle. Il rejoint les Brigades
al-Aqsa (branche armée du mouvement Fatah) et pendant deux ans, il passe en
clandestinité, et est recherché par les forces de l’occupation. Il est arrêté
le 3 mai 2002 et condamné à 11 ans et trois mois de détention. En 2011, il mène
la grève de la faim, pendant 50 jours, en compagnie du prisonnier martyr
Maysara Abu Hamdiyé, pour protester contre la politique de négligence médicale
suivie par l’occupant.
Le résistant Ahmad
Sawalma, du camp de Balata, a été libéré après 10 ans de détention.
5 - Statistiques
220 Palestiniens ont
été arrêtés au cours du mois de juillet, au cours de raids de l’armée et des
forces sécuritairs sionistes dans les territoires occupés, dont 60 dans la
seule ville d’al-Khalil. 35 enfants ont été arrêtés au cours de ce mois, le
plus jeune étant Wadih Meswada, d’al-Khalil, âgé de 5 ans. 3 femmes ont été
arrêtées, dont Fathia Hussayn, qui manifestait dans le Naqab contre la loi
Prawer, le 15 juillet dernier. Mohammad Abu Tir, député d’al-Quds et expulsé
vers Ramallah, a été kidnappé puis mis en détention
« administrative ».
5100 prisonniers sont
détenus dans les prisons sionistes, dont 537 condamnés à la perpétuité ;
250 enfants sont détenus dans la prisons de Hasharon, Meggido et Ofer (camp
militaire). 104 prisonniers sont détenus avant les accords d’Oslo, les plus
anciens étant Karim Younes, Issa Abd Rabboh et Huza’ Saadi. 1400 prisonniers
souffrent de maladies graves ou chroniques, ou de blessures non soignées, parmi
eux Mu’tassam Raddad, Mahmoud Abou Saleh et Khaled Shawish, tous détenus dans
la prison de Ramleh. 14 prisonniers libérés en octobre 2011 en contrepartie de
la libération du soldat sioniste français, ont été à nouveau arrêtés et sont
sous la menace de devoir purger leurs « peines » antérieures.
7 – Enlèvement
Les autorités de
l’occupation ont enlevé, au cours de la dernière semaine du mois de juin, le
Palestinien Wael Abu Rayda, alors qu’il se trouvait dans la ville égyptienne de
Rafah, et qu’il voulait se mettre en route vers le Caire, avec sa famille. Abu
Rayda (35 ans) est originaire de la bande de Gaza. Sa famille avait annoncé son enlèvement,
juste à ce moment, mais son enlèvement n’a été confirmé que récemment, par les
autorités sionistes, qui le détiennent depuis le 21 juin. Elles ont interdit la
publication de toute information à son sujet, pendant 51 jours, et semblent
vouloir l’emprisonner pour « crimes sécuritaires ».
8– Solidarité
Geste de solidarité
exemplaire : plusieurs maqdisis ont rompu le jeûne avec du sel et un peu
d’eau, en solidarité avec les prisonniers en lutte, qui mènent la grève de la
faim, et dont c’est l’aliment depuis plusieurs mois, pour certains. Les jeunes
maqdisis qui ont ainsi affirmé leur solidarité avec les prisonniers en lutte
ont tenu à se retrouver devant le siège du CICR, dans sheikh Jarrah.
Des manifestations ou
sit-ins quotidiens se déroulent en Cisjordanie et à Gaza, et des meetings en
Palestine occupée en 48, en soutien aux prisonniers grévistes de la faim ou aux
prisonniers malades, pour exiger leur libération. Les familles des prisonniers
participent à toutes ces activités.
L’association
européenne U-Free (consacrée aux prisonniers palestiniens) a lancé plusieurs
campagnes de solidarité, notamment avec le prisonnier toujours isolé, Darrar
Abu Sissi, que l’occupant accuse d’avoir développé les fusées en possession de
Hamas.
L’écrivain et
journaliste « israélien » Gidéon Levy, a réclamé la libération des
prisonniers palestiniens des territoires occupés en 48, détenus avant les
accords d’Oslo, mettant en avant la discrimination dont fait preuve l’Etat
sioniste envers eux, en comparaison avec les prisonniers juifs.
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