La bataille sur la souveraineté
de la mosquée al-Aqsa, et sur la ville d’al-Quds par extension, est-elle
engagée ? C’est ce que semblent prouver les récentes mesures prises par
l’occupation, profitant des fêtes juives, pour fixer de nouvelles règles, la
première étant l’instauration de la souveraineté sioniste sur un des lieux
saints les plus prestigieux du monde arabo-musulman.
I - Al-Quds occupée :
asphyxie et purification ethnico-religieuse
L’entité coloniale poursuit ses
crimes en chassant les bédouins palestiniens de la région maqdissie, pour
agrandir ses colonies de peuplement et entièrement judaïser la région
d’al-Quds. Les bédouins palestiniens furent déjà expulsés en 1948 de la région
d’al-Naqab, après son occupation. Les autorités sionistes planifient d’étendre
la zone coloniale A1 et d’expulser 15000 Palestiniens qui y vivent vers la
région d’Ariha, et encercler la ville d’al-Quds par une présence juive massive.
La zone A1 visée a une superficie de 12 kms2, et les autorités coloniales y ont
déjà détruit plus de 23 villages bédouins, soit 350 maisons et de nombreuses
écoles ont été fermées.
Les colons protégés par la police
de l’occupation s’emparent le 30 septembre de 10 immeubles et maisons dans le
quartier de Selwan, appartenant aux familles Beydoun, Karaki, Abu Sbeih,
Zawahra, Abbassi, Khayat, Qara’in, Yamani.
L’occupant oblige un Maqdissi à
démolir sa maison, dans la quartier Soueih, région de Ras al-Amoud, près de la
mosquée al-Aqsa, sous le prétexte que la maison n’a pas été autorisée par
l’occupation.
L’administration coloniale a
l’intention de construire 600 unités d’habitation dans les colonies installées dans al-Quds,
Maale Adumim et Gilo, Neve Yakob et Pesgat Zeev, Har Homa.
Les tombes fictives : depuis
plusieurs années, les autorités de l’occupation construisent un peu partout sur
la terre de Palestine des « tombes fictives » pour prétendre que les
Juifs ont habité et sont morts en Palestine occupée. La dernière en date de
cette falsification historique est la plantation de tombes fictives sur le
terrain Saloudha, prétendant qu’il est un cimetière juif. Ce terrain de 34
dunums appartenant au waqf musulman est menacé d’expropriation, depuis les
années 80. Le 28 septembre, un groupe de colons tente de planter des tombes
fictives dans le quartier Wadi Rababa, à Selwan, au sud de la mosquée al-Aqsa. En
parallèle, l’occupant détruit les tombes des musulmans comme il l’a fait le 21
septembre en détruisant 20 tombes appartenant à des familles maqdissies dans le
cimetière Youssefiya, près de la porte al-Asbat.
Le chercheur maqdissi, Hayel
Soundouqa a déclaré que les autorités de l’occupation ont acceléré la
judaïsation dans l’ancienne ville d’al-Quds. 170 unités de colonisation se
trouvent à l’intérieur de la ville intra-muros, avec 4500 colons. Les Maqdissis
sont par contre pourchassés et leurs maisons démolies.
Le président de l’Union des
parents d’élèves dans la ville d’al-Quds, Abdel Karim Lafi a mis en garde
contre la détérioration des écoles, au niveau des bâtiments et du programme
scolaire imposé par l’occupation. Il a signalé le manque de 3055 classes dans
les écoles d’al-Quds, et depuis l’année scolaire 2011-2012, les programmes
scolaires ont été modifiés pour correspondre à l’idéologie de l’occupation. Des
pressions sont exercées sur les directions des écoles palestiniennes pour
qu’elles adoptent les programmes sionistes. Il a de même dénoncé la répression
des enfants et élèves, qui sont assassinés (Mohammad Abu Khdayr, Mohammad
Sonoqrot et Malak Abu Sanina) ou arrêtés.
II – Al-Quds occupée :
répression
Un sondage d’opinion parmi les
sionistes montre que 84% d’entre eux appuient la fermeture de la mosquée
al-Aqsa face aux fidèles musulmans lors des fêtes juives, c’est-à-dire lorsque
les sionistes profanent la mosquée. Le ministre de l’intérieur dans la colonie
menace de fermer la mosquée face aux fidèles, pour la première fois depuis son
occupation en 1967.
Des responsables du mouvement
islamique dans les territoires occupés en 48 ont déclaré que des parties arabes
ont récemment fait pression sur leur mouvement et proposé de cesser les cours
dispensés dans la mosquée al-Aqsa (Massateb al-‘ilm, programme d’études qui
assure une présence permanente dans la mosquée, en vue de la protéger contre
les colons) en contrepartie de reculer le moment du partage de la mosquée. Ces
parties arabes non spécifiées agissent pour le compte de l’occupation. Elles ne
font que répéter l’intervention des « parties arabes » lors de la
révolution de 36-39, qui a abouti à faire avorter la révolution contre les
Britanniques et les sionistes à la fois.
Le premier ministre sioniste,
Netanyahu, réclame une main de fer contre les Palestiniens, accusés de troubler
la tranquillité de l’institution occupante. En réunion avec la police
coloniale, il a réclamé une répression plus féroce contre les jeunes et les enfants,
et les manifestations et marches qui se sont multipliées ces derniers mois. Juste
après, les policiers ont attaqué les fidèles dans la mosquée al-Aqsa, et ont
profané la mosquée al-Qibali qui s’y trouve, en lançant des grenades sur les
fidèles. De violents affrontements ont eu lieu à l’intérieur de la mosquée, où
les Palestiniens ont résisté autant que possible.
Parmi les prisonniers maqdissis
détenus, Samer et Shirine Issawi. Samer Issawi avait mené la plus longue grève
de la faim pour réclamer sa libération (272 jours), et Shirine, sa sœur,
ancienne détenue et avocat. Le 23 juin dernier, Samer et Shirine Issawi sont
arrêtés dans le cadre de la répression sauvage qui a touché la ville d’al-Quds
et plusieurs villes de la Cisjordanie, avant et après l’agression contre Gaza.
Aujour’hui, l’état de santé de Samer Issawi est en train de se détériorer.
Amjad Abou Mos’ab, président du
comité des familles des prisonniers dans la ville occupée d’al-Quds a signalé
que depuis l’assassinat du jeune Mohammad Abu Khdayr, 700 Maqdissis ont été
arrêtés, et 120 d’entre eux sont toujours détenus et ceux qui ont été libérés
sont souvent sous ordre administratif de détention à domicile. Il a rappelé
qu’il y a 270 prisonniers maqdissis, dont 36 condamnés à la perpétité, et 5
condamnés à plus de 20 ans de prison, et parmi ces prisonniers, deux femmes et
250 enfants (fin septembre).
Un enfant âgé de 9 ans est arrêté
le 24 septembre dans le quartier Jabal Zaytoun, accusé de lancer des pierres
sur un véhicule de colons. L’enfant Mohamad Khaled Zaghal, 11 ans, a également
été arrêté après que des colons aient tenté de l’enlever. L’enfant a été accusé
de lancer des pierres. Les forces armées sionistes ont reconnu avoir arrêté
pendant une semaine du mois de septembre 64 Maqdissis, dont 53 mineurs.
Les forces de l’occupation arrêtent
le 7 octobre 6 jeunes Maqdissis près de la porte Hatta, qui donne accès à la
mosquée al-Aqsa. Elles ont également arrêté le jeune Louay Rajabi, à Selwan,
qui fut lourdement tabassé. Deux autres jeunes Ali Daana et Mohammad Dweik,
âgés de 19 ans, ont été arrêtés à Selwan. Le 9 octobre, le jeune Mrad Ashhab de
la vieille ville d’al-Quds et l’enfant Abdel Rahim Khatib (15 ans) sont
arrêtés. Le 20 septembre, deux journalistes, Ahmad Barahma et Riad Qadria sont
arrêtés au barrage « Zaïm » à l’est de la ville d’al-Quds, et
brutalement frappés alors qu’ils organisaient une tournée de journalistes. Le
21 septembre, trois femmes sont arrêtées dans la mosquée al-Aqsa après avoir
glorifié Allah le Très-Haut lors du passage de colons qui profanaient la
mosquée.
Le 12 octobre, quatre Maqdissis
sont arrêtés à She’fat, au nord d’al-Quds, pour « jets de pierre »,
disent les sionistes. Le 13 du même mois, un enfant de 15 ans est arrêté dans
la vieille ville pour le même motif.
Un colon « israélien »
écrase sciemment le 25/9 l’enfant maqdissi Adam Rishq, âgé de 10 ans, à Selwan.
La pratique d’éloigner des
fidèles de la mosquée al-Aqsa ou des Maqdissis de la ville d’al-Quds se
poursuit : le 13 octobre, Nihad Zghayar a été éloigné pour une durée de
deux mois de sa mosquée.
Les forces de l’occupation
poursuivent les cars transportant les fidèles se dirigeant des villes et
villages de la Palestine occupée en 48 vers al-Quds et la mosquée al-Aqsa. Le
17 septembre, un car en provenance de la ville de Sakhnine en Galilée est
arrêté et les Palestiniens sommés d’en descendre. Après leur refus, le car est
encerclé pendant 5 heures et empêché de poursuivre sa route.
Le 24 septembre, jour prévu pour
la profanation de la mosquée al-Aqsa par les sionistes, les forces armées
sionistes investissent la mosquée et tirent sur les fidèles, faisant 30
blessés.
III - Al-Quds occupée : les
lieux saints
La mosquée al-Aqsa est en cours
de judaïsation. Les occupants procèdent à son partage entre musulmans et juifs,
dans le temps et dans l’espace, comme ils ont fait pour la mosquée al-Ibrahimi
dans la ville d’al-Khalil. La police de l’occupant réprime les fidèles,
notamment lors des fêtes juives, période pendant laquelle l’entité coloniale a
décidé que ce sont les juifs qui doivent s’y trouver. C’est ainsi que tout au
long de la première moitié du mois d’octobre, les forces sécuritaires de
l’entité coloniale ont interdit aux fidèles d’entrer dans leur mosquée. Mais
ces derniers ont refusé l’ordre colonial et ont affronté les sionistes, aux
alentours et à l’intérieur même de la mosquée. Les forces sécuritaires de
l’occupation ont encerclé pendant plusieurs jours la mosquée pour empêcher les
fidèles d’y prier, surtout les hommes de moins de 60 ans et les femmes de tout
âge.
La mosquée al-Qibali est envahie
par les forces coloniales, ses fenêtres en verre sont brisées et les bombes
sonores et brûlantes sont lancées contre les fidèles, blessant une vingtaine
d’entre eux et incendiant des tapis. Après être parvenues à chasser tous les
fidèles de la mosquée, les forces coloniales de l’occupation autorisent 70
colons à profaner la mosquée.
Le 9 octobre, des dizaines de
colons envahissent le quartier Hawsh Shehabi, à proximité de la mosquée
al-Aqsa, pour pratiquer des rituels talmudiques.
Au même moment, la police de
l’occupation confisquait les cartes d’identité d’un grand nombre de jeunes, qui
devaient aller les récupérer au poste d’interrogatoire d’al-Moskobiyya. Le 10
octobre, les fidèles ont été obligés à accomplir les prières sur l’asphalte,
devant la mosquée al-Aqsa, qui leur fut interdite.
Le 13 octobre, les forces de
l’occupation interdisent, dès l’aube, aux fidèles d’entrer dans leur mosquée,
fermant toutes les portes y conduisant, pendant qu’elles permettaient à 158
colons dirigés par le député fasciste Moshe Feglin de la profaner. Elles
avaient d’abord tenu à expulser tous les fidèles restés dans la mosquée pendant
la nuit, et coupé le courant électrique dans la mosquée al-Qibali.
Le 14 octobre, 30 membres des
services sécuritaires sionistes et 200 colons profanent la mosquée, en entrant
du côté de la porte de Maghariba. Ils sont reçus par des « Allah
Akbar » des fidèles, qui étaient présents dans la mosquée.
L’entité sioniste envisage de
transformer les places à l’intérieur de la mosquée al-Aqsa (appelée communément
esplanade des mosquées) en un espace public, placé sous l’autorité de la
municipalité de l’occupation, afin que les touristes et colons religieux
puissent y entrer en toute liberté. Cet espace « public » sera notamment
envahi par différentes constructions religieuses juives, prélude à la
profanation régulière de la mosquée. C’est ce plan que les sionistes veulent
faire accepter par les Palestiniens, par les armes et la répression.
« L’occupant prépare un
scénario clair, en faisant entrer les colons juifs et les touristes étrangers
dans la mosquée al-Aqsa » dit Abu Layl, second vice-président du mouvement
islamique dans les territoires occupés en 48. « Les tourites étrangers
semblent être formés à ces événements, ce qui signifie qu’ils font partie du
complot, car des touristes normaux fuient les troubles mais ceux-ci s’arrêtent
pour prendre des photos » (24 septembre)
Profanation de la mosquée al-Aqsa
par 117 colons le 24 septembre et 217 colons le 30/9, par 152 membres des
services sécuritaires sionistes le 22 septembre et le 23/9, les femmes sont
interdites d’entrer dans leur mosquée.
Sheikh Najeh Bkayrat, précédent
directeur de la mosquée al-Aqsa, a dénoncé les tunnels construits autour et
sous la mosquée al-Aqsa, affirmant que le creusement des tunnels falsifie et
menace l’histoire et détruit les vestiges musulmans et palestiniens, et que ces
tunnels bafouent l’accord de La Haye de 1951 qui stipule que l’occupant ne doit
pas modifier le caractère humain et civilisationnel des les terres occupées.
IV - Al-Quds occupée :
résistance palestinienne
De nombreuses opérations de jets
de pierre contre les colons et contre le tram ont lieu depuis plusieurs mois.
La direction du tram a décidé de réduire les voitures en circulation, 14
voitures ayant été supprimées sur les 23. D’après le quotidien sioniste Haaretz,
la compagnie du tram a subi de lourdes pertes, et les colons craignent de s’en
servir pour leurs déplacements. De même, le tourisme sioniste est en baisse,
depuis deux mois.
Le quotidien sioniste Haaretz
mentionne dans un article que les affrontements permanents dans la ville
d’al-Quds tracent « une ligne de la peur » et que les Maqdissis ont
tracé une ligne séparant les deux parties de la ville, avec les jets de pierre,
puisque 100 « incidents » de jets de pierre ont été signalés sur le
tram qui transporte les colons. De son côté, le maire de la municipalité de
l’occupation, Nir Barakat a souhaité cacher les informations relatives aux jets
de pierre contre le tram, pour ne pas apeurer les colons.
Des soldats et des
garde-frontières ont été blessés le 11 octobre par les pierres lancées par les
jeunes Maqdissis.
Le haut comité de suivi des
masses arabes dans les territoires occupés en 1948 a appelé à une mobilisation
générale le mercredi 15 octobre, afin d’empêcher les colons de profaner la
mosquée al-Aqsa. La marche spectaculaire des Palestiniens a permis l’ouverture
des portes de la mosquée, fermées par l’occupant.
Pour empêcher les colons de
profaner la mosquée al-Aqsa à la date du 24 septembre, des centaines de fidèles
y entrent pour la prière du ‘isha et y restent toute la nuit, parmi eux des
dirigeants du mouvement islamique des territoires occupés en 48. Pendant
plusieurs jours, les fidèles musulmans ont pris place dans les pourtours de la
mosquée al-Aqsa qui leur est interdite pour accomplir leurs prières, devant les
barrages installés par les forces armées sionistes.
Khaled al-Batch, dirigeant au
mouvement du Jihad islamique en Palestine, a déclaré que ce qui se déroule
actuellement dans la ville d’al-Quds et la mosquée al-Aqsa est un défi lancé à
la nation arabo-islamique. Quant à Khalil al-Hayya, dirigeant au mouvement
Hamas, il a affirmé que la recrudescence des attaques sionistes contre la
mosquée al-Aqsa va accroître la fermeté et la volonté des Palestiniens à la
défendre et la protéger. De son côté, le secrétaire général adjoint du
mouvement du Jihad islamique en Palestine, Ziyad Nakhalé, a déclaré que la
mosquée al-Aqsa représente la ligne directrice du combat contre le projet
« israélien ». Il a insisté sur la nécessité de se mobiliser pour que
la libération d’al-Quds et de la Palestine soit la ligne directrice de l’unité
de la nation.
Le 10 octobre, les jeunes
étudiants d’Abu Dis lancent des pierres contre les soldats de l’occupation,
venus les provoquer aux abords de l’Université. Des affrontements ont suivi.
Le bloc islamique dans les
universités en Cisjordanie (bloc du Hamas) lance la campagne « Etudiants
pour al-Aqsa » pour soutenir et défendre la mosquée.
Sheikh Ikrima Sabri réclame le
maintien des institutions palestiniennes dans la ville d’al-Quds, qui ont
tendance depuis plusieurs années à s’installer à Ramallah, pour fuir la
répression coloniale. Pour lui, cette répression vise à judaïser la ville
d’al-Quds en la vidant de toute présence palestinienne.
V- Al-Quds occupée : une figure
nationale : le maqdissi Khalil Sakakini (1878 – 1953)
Né en 1878 à al-Quds, Khalil
Sakakini a participé au renouveau de la politique éducative des Palestiniens,
considérant que sa tâche consistait à résister pour libérer l’individu et la
patrie. Son activité a débuté en 1908, de retour des Etats-Unis. En septembre
de la même année, il fonde une association islamo-chrétienne avec trois de ses
amis et rejoint le comité pour l’Union et le Progrès en lutte contre la
centralisation ottomane et pour une autonomie arabe. Il participe en 1919 à la
première conférence palestinienne en soutien à l’unité des chrétiens et
musulmans en Palestine et à l’unité avec la grande Syrie, sous la direction du
roi Fayçal.
Entre 1922 et 1924, il est
secrétaire du « Club arabe » et en 1923-24, il agit comme secrétaire
à la place de Jamal al-Hussayni au Haut comité arabe. C’est lui qui prononce le
discours contre le mandat britannique et le mouvement sioniste à l’intérieur de
la mosquée al-Aqsa. Son nationalisme fervent l’entraîne à réclamer la
conversion des chrétiens de son pays à l’islam, pour sauver l’unité du
mouvement national (lui-même est chrétien). Bien que fonctionnaire dans la
Palestine mandataire (sous occupation britannique), il refuse de nombreux
postes ou des rencontres lorsque sa présence signifie une entérination de
l’occupation et du sionisme. La maison qu’il construit à al-Quds en 1937 est
composée de plusieurs pièces, chacune portant le nom d’une ville arabe :
Damas, Le Caire, Cordoue.
Khalil Sakakini a considéré que
l’éducation est une voie vers l’émancipation, l’unité arabe et la lutte contre
le sionisme. Il a défendu l’apprentissage de la littérature arabe. En tant
qu’éducateur et patriote, Sakakini a favorisé la coopération entre l’école et
la population, il a encouragé la formation de conseils d’élèves, comme cela a
eu lieu dans les villages de ‘Ayn Yabrud, Turmus’ayya et Sinjil dans la
province de Ramallah. Il rassemblait les enseignants chez lui pour leur
expliquer comment faire passer des messages patriotiques dans les textes
enseignés. Il a dénoncé à plusieurs reprises le système scolaire établi par
l’occupation britannique et a failli démisionner plusieurs fois de son poste
d’inspecteur, jugeant que l’occupant ne favorisait pas la culture arabe.
Malgré les traits nationalistes
marqués de sa personnalité, l’auteur de l’étude sur Khalil Sakakini, parue dans
« Jerusalem Quarterly » N° 59, souligne les contradictions de son
parcours. (Kamal Moed, « Educator in the service of the Homeland : Kalil
al-Sakakini’s conflicted identities”.)
VI - Al-Quds occupée :
solidarité
Des députés koweitiens, soucieux
d’assurer une présence permanente arabo-musulmane dans la mosquée al-Aqsa,
étudient les moyens juridiques d’y entrer, sans l’aval des autorités sionistes
( ?), insistant sur le fait qu’ils ne souhaitent pas normaliser les relations
avec l’occupant.
L’Autorité palestinienne de
Mahmoud Abbas est de plus en plus déchirée et soumise aux pressions arabes et
internationales. Le premier ministre al-Hamdallah et le président Mahmoud Abbas
appellent à la « résistance populaire » contre l’occupant à al-Quds
et en Cisjordanie, mais leurs services sécuritaires arrêtent les manifestants
(pourtant lutte pacifique) et répriment toute idée de résistance. Des
déclarations pour se donner bonne conscience d’une part et plaire à leurs
bailleurs de fond, de l’autre, et semer la zizanie entre Palestiniens.
Au Maroc, des manifestations de
solidarité avec les Maqdissis et pour la protection de la mosquée al-Aqsa se
sont déroulées le 17 octobre. Les manifestants réclament également la
criminalisation de la normalisation des rapports avec l’entité coloniale.
En Jordanie, les manifestants ont
réclamé la fin de la normalisation des relations avec l’occupant et l’expulsion
de l’ambassadeur sioniste, ainsi que des mesures concrètes du pouvoir jordanien
pour la protection de la mosquée al-Aqsa, le 17 octobre.
Au Liban, plusieurs marches de
solidarité avec les Maqdissis se sont déroulées dans les camps de réfugiés
palestiniens, et un sit-in a été organisé devant le siège de l’ESCWA
(représentant de l’ONU) où se sont exprimées plusieurs personnalités politiques
appartenant à différentes organisations palestiniennes.
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