Les résultats des élections de l’organe
législatif sioniste prouvent une fois de plus que les colons, encouragés par la
complicité du silence international, et l’apathie arabe et musulmane, espèrent
judaïser non seulement la ville d’al-Quds, mais une grande partie des terres de
la Cisjordanie. Les mesures répressives (arrestations en série) et les crimes,
la mainmise sur les terres, les démolitions de maisons et l’expulsion de la
population palestinienne, l’altération ou la destruction des vestiges
arabo-musulmans sont devenus des pratiques quotidiennes de l’ensemble de la population
sécuritaire, politique et administrative de l’occupant. La condamnation du
sheikh Raed Salah, à nouveau, à 11 mois de prison ferme par l’entité coloniale,
pour avoir repoussé un policier qui défendait des profanateurs des lieux saints,
témoigne de la lutte exacerbée entre les colons qui se sont emparés de la
Palestine et les Palestiniens qui défendent leurs vies, leurs biens, leur terre
et leurs lieux saints. Que ce soit dans la ville occupée d’al-Quds ou dans les
camps de réfugiés de la Cisjordanie, la bataille inégale entre une entité
coloniale armée jusqu’aux dents et une population tentant de se soulever en
masse et de prendre les armes, n’a pas cessé et ne risque pas de cesser avant
la disparition des colons et de leur colonie. Dans la ville occupée d’al-Quds,
les Maqdissis ne se sont pas soumis à l’ordre colonial, et les opérations de
résistance, les affrontements avec les forces de l’occupation, les
arrestations, ou tout simplement les diverses activités menées par les
Maqdissis pour continuer à vivre dans leur ville, tout témoigne de la fragilité
de l’ordre colonial, maintenu par la force des armes et appuyé par la
complicité internationale.
I - Al-Quds occupée : résistance palestinienne
Malgré les mesures sécuritaires prises par
l’occupant, à la veille des élections législatives des sionistes, la résistance
a frappé en plein cœur de la ville d’al-Quds. Le jeune Mohammad Mahmoud
Salaymeh est parvenu à percuter plusieurs soldats près de la base des
garde-frontières située dans la ville. Le résistant Mohammad Salaymeh (22 ans),
habitant de Ras al-Amoud, a été gravement blessé après que les soldats de
l’occupation aient tiré sur lui. Pour le directeur du centre international
d’al-Quds, Hassan Khater, cette opération est une riposte aux agressions
sionistes et aux profanations de la mosquée al-Aqsa.
Des affrontements ont eu lieu à Selwan, le
18 mars, entre les forces de l’occupation et les habitants devant la maison de
la famille Malehi, victime d’expropriation par les colons. Les Palestiniens ont
riposté à la terreur de l’occupant qui a frappé le fils Malehi.
Le 19 mars, des militants ont coupé la
route en direction de la colonie Maale Adomim installée sur les terres de
Izariyé et Abu Dis, en protestation contre les barrages installés par l’armée
en Cisjordanie. D’autres affrontements ont eu lieu le 10 mars dans at-Tour,
lorsque des jeunes maqdissis ont protesté contre les incursions des forces sionistes
dans la rue Selman Farsi. Le 12 mars, des affrontements ont eu lieu à Ras
al-Amoud et Ayn Lawzé, les jeunes ont lancé des feux d’artifice contre les
colons, ce qui a amené les forces de la police de l’occupation à entrer en
masse dans le quartier et à lancer des grenades lacrymogènes dans la rue des
écoles. Au même moment, les affrontements se déroulaient dans Hoch Abu Tayeh, à
Selwan, les jeunes maqdissis lançant des pierres sur les policiers de l’occupation
qui lançaient des grenades et bombes à gaz. D’autres affrontements ont eu lieu
à Abu Dis, et le 17 mars, les forces sionistes ont réprimé une marche organisée
par les comités de la résistance populaire.
Des jeunes ont lancé des bouteilles
incendiaires sur un véhicule appartenant à des colons dans Ayn Lawzé, à Selwan.
La jeunesse palestinienne des territoires
occupés en 1948 a organisé le samedi 21 mars une manifestation en moto en
direction de la ville d’al-Quds, avec le mot d’ordre : « al-Quds est
notre responsabilité », « tous ensemble vers al-Aqsa ». Cette initiative rassemble les jeunes venant
de plusieurs villes, Yafa, Ramleh, Lid, Qalanswa qui ont décidé d’affirmer leur
appartenance palestinienne et protester contre la judaïsation de la ville
d’al-Quds.
Les femmes maqdissies poursuivent leur
résistance, en se rendant tous les jours à la mosquée al-Aqsa, pour y prier ou
suivre des cours. Des enseignantes y ont emmené leurs élèves, en vue de leur
faire visiter ce haut lieu de l’islam menacé par les sionistes. Plus de 700
élèves des écoles d’al-Quds ont pu apprendre, sur le terrain, les principaux
traits de la mosquée et son histoire.
Pour la troisième année consécutive, la
semaine de la résilience a début le 21 mars, dans le quartier Bustan à Selwan.
Il s’agit de poursuivre l’opposition au projet de démolition de plusieurs
maisons dans le quartier en vue de le judaïser et de soutenir les personnes
détenues et déplacées.
II - Al-Quds occupée : asphyxie et purification ethnico-religieuse
L’occupant démolit « kishk
Da’na », le kiosque de journaux devenu, depuis 70 ans, un des traits de la
ville d’al-Quds. Situé devant Bab al-Amoud, à l’entrée de la vieille ville, le
kiosque appartient à la vie et à la mémoire des maqdissis. Deux semaines après
le décès de son propriétaire, l’occupant a apporté ses engins de la destruction
et l’a démoli. Son fils témoigne de l’importance du kiosque, ayant accueilli
journalistes et écrivains, hommes politiques et résistants. Devant ce kiosque
historique se sont tenues des réunions du mouvement national palestinien. Le
propriétaire du lieu avait commencé à vendre les journaux dès l’âge de 6 ans,
avant d’installer le kiosque, où il venait dès 5 heures du matin, jusqu’à 20
heures. En détruisant le kiosque, l’occupant veut effacer une page d’histoire
de la ville d’al-Quds.
La municipalité sioniste a décidé de
reprendre un ancien projet colonial, celui d’installer un téléférique qui passe
au-dessus de plusieurs quartiers d’al-Quds, avec des piliers en plein centre, près
de la vieille ville. Pour ce projet, la municipalité a conclu un accord avec
des compagnies françaises (SAFEG) qui a commencé à dessiner les cartes et
(POMA) spécialisée dans les téléfériques. Ce projet passe au-dessus de Selwan
et des lieux saints, le cimetière al-Rahma et des sites historiques dans Jabal
Zaytoun. Il semblerait, d’après les dernières informations, qu’une des
entreprises françaises s’est retirée du projet, suite à l’intervention
palestinienne auprès de la France, déclarant que le projet sioniste se déroule
entièrement sur des terres occupées.
Des colons se sont emparés le 18 mars de
deux immeubles appartenant à la famille Malehi, dans Selwan. Saleh Shweiqi,
membre du comité de défense des terres d’al-Quds, a déclaré que la maison
habitée par la famille Malehi n’est distante de la mosquée al-Aqsa que de 150
mètres. Les colons se sont emparés de terrains aux côtés de la maison et d’un
autre terrain à Wadi Helwa.
Le marathon annuel organisé par les colons
sionistes dans la ville occupée a eu lieu au cours du mois de mars, pour la
troisième année consécutive. Ce marathon est un pas de plus dans la judaïsation
de la ville, puisqu’il est d’abord organisé par l’occupant, et qu’il se déroule
le long des murs de la vieille ville, et au cours duquel la ville d’al-Quds, et
notamment cette partie visée par l’occupant, est prise d’assaut par les
services sécuritaires qui empêchent les Maqdissis de circuler et de travailler.
Par ce marathon international, l’occupant cherche à diffuser l’image que la
ville lui appartiendrait, qu’il y organise des festivités internationales et
touristiques, en tant que lieu « juif », sans oublier la publicité
mensongère de l’occupant qui a fait de la ville d’al-Quds un lieu « juif
datant de 3000 ans », et où les participants au marathon peuvent lire les
noms des lieux judaïsés, à la place de leurs vrais noms.
Les Palestiniens bédouins vivant dans la
zone « C » découpée par l’occupation au cours des accords d’Oslo sont
menacés d’expulsion. 22 agglomérations bédouines comprenant 12750 personnes
seront expulsées vers Abu Dis pour vivre cloisonnées. Le but des sionistes
étant de s’emparer des terres pour agrandir les colonies déjà existantes et
créer un couloir entre elles, coupant ainsi toute possibilité de liaison entre
les agglomérations palestiniennes de la Cisjordanie. Parmi les agglomérations visées
par ce nettoyage ethnico-religieux, celles de Jabal Baba, Abu Nawar, Khan
al-Ahmar, Ka’abna, Wadi Abu Hindi, Arab al-Kirshan…
Les employés de la municipalité de l’occupation
ont agressé le maqdissi Jihad Mahmoud Shweiqi dans sa propre maison, située
dans le quartier al-Thawri. Ils ont investi la maison pour exécuter l’ordre de
la municipalité de confisquer ses meubles, parce que Jihad n’a pu payer la taxe
de l’arnuna, qui s’est accumulée lors de sa détention. Il a été arrêté 17 fois
au cours des années passées, et est privé d’emploi.
Les projets de la colonisation dans la
ville d’al-Quds se poursuivent : le 11 mars, le comité local de la
planification dans la ville occupée a décidé de construire 49 unités de
colonisation dans la colonie Ramot.
Le 10 mars, les autorités de l’occupation
installent à nouveau un centre de la police dans Selwan pour la protection des
colons. Selon Jawad Siyam, du centre d’informations de Wadi Helwa, l’occupant
projette d’installer des centres politiciers dans les quartiers encore arabes
de la ville, pour protéger les colons et confirmer leur présence. Il a ajouté
que ces centres policiers et les colonies installées dans les quartiers arabes
sont devenus des lieux d’interrogatoire des détenus, notamment des enfants.
Le centre palestinien ARIJ a mis en garde
contre la confiscation de 600 dunums du village Kissan à l’est de Bethlehem en
vue d’installer une zone industrielle pour l’occupant, pour les produits
chimiques. Pour ARIJ, l’occupant prévoit de relier la colonie Gush Atzion à la
mer morte, dans le cadre du « Grand Jerusalem » en confiscant ces
terres, ce qui met en danger l’existence des agglomérations bédouines de la
région, les Arabes de Rashayda, les Rawa’in, al-Kalaja et Aradi.
« Souk al-Qattanin » (le marché
des cottonniers) dans la vieille ville est considéré comme l’un des plus
célèbres souks fondés par les mamelouks. Il fut construit en 1336 et ressemble
à deux autres souks célèbres, le souk Hamidiyé à Damas et Souk Khan Zeit au
Caire. On y trouve les bains, fréquentés par les visiteurs qui allaient prier
dans la mosquée al-Aqsa ou par les jeunes mariés. Le souk part de l’ouest vers
l’est, il a deux entrées, l’une par la route al-Wad et l’autre arrive jusqu’à
la mosquée à al-Aqsa, par l’est. Plusieurs boutiques le composent, toutes de la
même taille à peu près, alignées des deux côtés. Mais les commerçants maqdissis
se plaignent de plus en plus des pratiques de l’occupant qui détruit le souk,
en imposant des taxes sur les propriétaires des boutiques qui sont de plus en
plus endettés. De plus, les commerçants sont obligés de fermer leurs portes pour
faire place aux convois des colons qui circulent en plein milieu, plusieurs
fois par mois, pour se diriger vers la mosquée al-Aqsa. Le passage des colons
est généralement accompagné de disputes et d’agressions.
III – Al-Quds occupée : répression
La municipalité de l’occupation a lancé la
campagne « gardiens des murs » qui consiste en des mesures punitives,
en accord avec les services sécuritaires sionistes, envers les Maqdissis
palestiniens, en vue de les expulser de leur ville. Des centaines d’entre eux
qui ont participé à des manifestations depuis le mois de juin dernier sont la
cible de la municipalité, qui a décidé de les menacer de détruire leurs
maisons, de leur faire payer des amendes et des taxes, et de fermer leurs
boutiques ou autres lieux de travail. Tous les prétextes sont utilisés par les
sionistes, qu’ils soient des services sécuritaires ou civils, pour rendre la
vie difficile aux Maqdissis, et les expulser.
Plusieurs personnalités maqdissies qui
devaient entamer une tournée hors de Palestine ont été empêchés, par ordre
administratif de l’occupant, de quitter la ville, prétextant des « raisons
sécuritaires ».
Plusieurs femmes ont été interdites d’entrer
dans la mosquée al-Aqsa, au cours de ces dernières semaines. Ikram Ghazzawi,
Muna Abu Isbitan, Randa Abul Hawa et Sanaa Rajabi ont été interdites d’entrer
dans la mosquée pendant 15 jours. Nura Saou a été condamnée à la même peine, alors
que Aida Sidawi a été interdite d’y entrer pendant trois mois. Les enfants âgés
entre 12 et 15 ans, arrêtés parce qu’ils se trouvaient dans la mosquée al-Aqsa,
en ont été refoulés pour une période de 15 jours.
Trois enfants ont été arrêtés le 18 mars à
Wadi al-Joz, puis emmenés aux interrogatoires, ce qui signifie en réalité aux
séances de torture. 4 jeunes ont été arrêtés à Beit Hanina, il s’agit de Mahdi
Abu Asab, 11 ans, Mustafa Abu Hadwan, 17 ans, Muhammad Qarsh, 18 ans et Nour
Kastero, 19 ans. Trois autres jeunes ont été arrêtés à Ras al-Amoud, âgés entre
15 et 18 ans. Le 21 mars, trois enfants ont été arrêtés à Jabal Zaytoun,
accusés d’avoir agressé des colons. Le 22 mars, Raji abu Homs de Issawiya a été
arrêté lors de sa sortie de la mosquée al-Aqsa. Le 23 mars, les enfants
Mohammad Abu Ramouz, 16 ans et Mohammad Sa’id, 16 ans, ont été arrêtés lors d’une
incursion dans Issawiya, et ont été emmenés au sinistre centre d’interrogatoire
de Moskobiyya.
Le tribunal de l’occupation de Ofer a condamné
le prisonnier Hisham Abu Ziad, de Izariyyé, à trois ans de prison et au paiment
de 6000 shekels et a condamné le jeune Badi’ Ghayth à 12 mois de prison, et le
jeune Ali Da’na à 9 mois de prison.
Le Shabak a dévoilé avoir arrêté l’avocat
maqdissi Rami Amali, 30 ans, de At-Tour, le 22 février dernier, qui est accusé
de transférer de l’argent pour mener des actions de résistance. Le 14 mars,
deux jeunes de Issawiya sont arrêtés. Le comité des parents des prisonniers
maqdissis a déclaré que le 16 mars, les autorités de l’occupation ont lancé une
campagne d’arrestations, incluant trois enfants de Ras al-Amoud et trois
enfants de Issawiya.
IV - Al-Quds occupée : les lieux saints
Le tribunal central sioniste de la ville
d’al-Quds a légalisé les profanations de la mosquée al-Aqsa menées par
différents groupes de l’occupation, tout comme elle a autorisé le rabbin Glek,
rétabli après la tentative de son assassinat par le résistant Mu’tazz Hijazi, à
poursuivre ses profanations, en lui payant 650 mille shekels de compensation
pour la période où il n’a pu le faire.
Les groupes d’ultra sionistes mènent
presque tous les jours des incursions dans la mosquée al-Aqsa, en vue
d’habituer le monde à leur présence dans ce lieu musulman, qu’ils considèrent
mensongèrement comme étant le lieu d’un temple juif. La plupart du temps, les
fidèles musulmans présents dans la mosquée s’opposent à eux, bien qu’ils soient
vite réprimés par les policiers et hommes de sécurité de l’occupant. Pour les
responsables palestiniens maqdissis, l’attitude des autorités occupantes vise à
confisquer le droit des Palestiniens à leur présence dans la mosquée. Le
responsable des archives dans la mosquée al-Aqsa, Najeh Bkayrat, a déclaré que
toutes les parties de l’occupation, sécuritaires, politiques et juridiques
agissent ensemble pour permettre aux colons de profaner la mosquée. En même
temps, elles prennent des mesures pour en éloigner les Palestiniens, par les
arrestations, les détentions à domicile, les expulsions et les impositions de
lourdes amendes.
Un rapport publié le 23 mars signale que
des creusements se sont déroulés près la citadelle d’al-Quds, près de la porte d’al-Khalil.
Les excavations menées jusqu’à 15 mètres ont mis à jour un ancien bâtiment de
80 mètres de long, qui date de la période pré-islamique. Le rapport indique que
les sionistes creusent depuis deux ans dans ce site historique arabe et
essaient de faire circuler le récit d’un vestige juif à la place même de la
citadelle d’al-Quds.
Les « organisations du temple »
ont commencé à mobiliser leurs troupeaux pour envahir la mosquée al-Aqsa début
avril, pour les Pâques juives. Déjà, le 18 mars, les colons ultras avaient déjà
profané la mosquée à partir de la porte al-Maghariba, protégés par la police de
l’occupation. Un policier a même pris en photo les fidèles musulmans rassemblés
dans le lieu qui se sont opposés à cette profanation. Le 19 mars, 27 colons ont
profané la mosquée sous la protection renforcée de l’armée d’occupation. Le 22
mars, 120 colons ont profané la mosquée et s’en sont pris, à la sortie, aux
femmes maqdissies qui avaient protesté contre leur présence dans la mosquée. Au
même moment, des femmes venant de Yafa ont été empêchées de prier dans la
mosquée, et un groupe venant de Selwan n’a pu y entrer, empêché par les
policiers de l’occupation.
Des dizaines de colons et 35 membres des « garde-frontières »
de l’occupation ont profané la mosquée le 11 mars, à partir de la porte
al-Maghariba.
V – al-Quds occupée : Ecole industrielle de l’Orphelinat islamique dans la ville d’al-Quds
En 1922 est inaugurée la première école
industrielle (professionnelle) en Palestine, dans la ville d’al-Quds. Elle a
été fondée par le Haut conseil islamique qui représentait la plus haute
autorité spirituelle et politique à l’époque de l’occupation britannique. L’importance
de cette école, qui dépend de l’orphelinat islamique tient au fait qu’elle a
formé des générations d’industriels et d’artisans, dans les métiers de l’imprimerie,
la menuiserie et la couture, qui ont essaimé dans toute la Palestine et même
dans les pays arabes.
Le bâtiment de l’école, et de l’orphelinat
date de l’époque mamelouke, dynastie musulmane qui a précédé les ottomans. Les
Mamelouks furent de grands bâtisseurs dans la ville d’al-Quds. Ils ont fondé
plus de trente écoles religieuses, pour enseigner la jurisprudence islamique et
les sciences du langage, mais aussi des khans pour accueillir les visiteurs et
pélerins, des souks et divers lieux de culte. Les Mamelouks ont fait de la
ville d’al-Quds un centre rayonnant de la civilisation islamique. C’est une des
princesses mameloukes, sayyida Tonchuq, qui a fondé l’orphelinat, qui a eu un
grand impact dans la ville. Ce bâtiment fut également utilisé en tant que
palais et lieu d’accueil des soufis. Il est composé de deux étages, chaque
étage comprend plus d’une vingtaine de salles.
En tant qu’orphelinat, il accueillait les
orphelins palestiniens mais également des pays arabes mais l’école industrielle
a également accueilli des enfants issus de familles dans le besoin, comme en
témoignent certains de ses élèves, devenus professeurs à l’école même ou propriétaires
d’ateliers en Palestine.
L’école industrielle de l’orphelinat
islamique est connue pour la qualité de ses études et de son travail dans les
domaines de l’imprimerie et de la menuiserie. C’est dans cette école que furent
publiés trois des journaux palestiniens dès les années 30 et 40, et c’est
également dans cette école que fut imprimé le saint Coran, qui était diffusé
dans les pays arabes, du Maghreb et du Machrek. L’école conserve jusqu’à présent
les clichés de ces journaux et des exemplaires du Coran imprimés. En tant qu’imprimerie,
l’enseignement et la production ont accompagné les nouvelles technologies de l’imprimerie,
de sorte que l’étudiant apprend l’évolution du métier avant de se spécialiser
dans les nouveaux domaines, comme la conception graphique.
En tant qu’apprentissage de la menuiserie,
l’école a formé les meilleurs menuisiers de la Palestine, comme la menuiserie
Khalaf à Gaza, et jusqu’à présent, les jeunes mariés ou les institutions font
appel aux productions de l’école, quand ils veulent meubler leur maison ou
leurs sièges de manière durable. Plusieurs sections sont enseignées jusqu’à
présent dans la menuiserie, après l’apprentissage scolaire de base, comme par
exemple le travail des différents bois, l’osier entre autres. La menuiserie
représente la grande section de l’école, et les enseignements théoriques
alternent avec les enseignements pratiques.
Concernant la couture, les responsables de
l’école assurent que la production se poursuit malgré les importations de
vêtements en provenance de divers pays étrangers, ayant misé sur la qualité.
Malgré l’occupation sioniste, l’école poursuit
ses tâches et essaie de trouver des solutions pour contourner les fermetures
fréquentes des routes et l’isolement de la ville d’al-Quds, puisque de nombreux
élèves viennent d’autres régions. D’ailleurs, à plusieurs reprises, l’occupant
a mené des incursions et des élèves ont été arrêtés. Le maintien de l’école et
la persistance de son activité sont une des facettes de la résilience de la
ville d’al-Quds, car l’école industrielle de l’orphelinat reste un de ses
traits marquants.
(rapport rédigé à partir de plusieurs
émissions télévisées consacrées à l’école).
VI - Al-Quds : solidarité
Sous le prétexte de solidarité avec la
ville occupée d’al-Quds et les maqdissis, une délégation saoudienne s’est
rendue dans la ville d’al-Quds, malgré les directives de refus de normalisation
des relations avec l’occupant, qui contrôle les entrées et les sorties aux
postes-frontières et qui accorde les autorisations de visites. La visite des
délégations arabes et musulmanes à la ville d’al-Quds, occupée et contrôlée par
l’occupation, fait l’objet de vives discussions pour savoir s’il s’agit d’un
soutien aux Palestiniens ou d’une normalisation des relations avec l’occupant,
sachant que les autorités de l’occupation interdisent aux Palestiniens des
territoires de Cisjordanie et de Gaza de s’y rendre et que toute visite suppose
l’agrément préalable de l’occupant.
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