« L’intifada
actuelle se poursuivra jusqu’à la fin des crimes de l’occupation envers les
lieux saints, et la fin de l’oppression et du blocus… notre peuple arrachera la liberté par les bras des résistants
et non autour des tables rondes » (Walid Tarayra, père du martyr Youssef
Tarayra, Bani Na’im).
L’opération
de la résistance menée par « le lion d’al-Aqsa », le martyr Musbah
Abu Sbeih, dans la ville d’al-Quds, au cours du mois d’octobre, a été
l’événement marquant qui a ébranlé l’entité sioniste, notamment qu’elle avait
pris des mesures draconniennes pour assurer la sécurité de ses colons pendant
les fêtes juives.
Pendant
que les sionistes mènent des rafles en Palestine occupée, démolissent les
maisons, chassent les Palestiniens de leurs terres et villages, l’Autorité
palestinienne traverse une crise importante due aux querelles intestines pour
le pouvoir, aux diverses exactions commises par ses services sécuritaires dans
les camps palestiniens de la Cisjordanie, et aux nombreuses arrestations des militants,
ainsi qu’à la multiplication des initiatives de normalisation des relations
avec l’occupant, qui dépassent les relations officielles. Malgré tout, la
révolte palestinienne se poursuit, avec des opérations de la résistance menée à
la fin du mois d’octobre, l’une menée par un policier de l’AP, et les
nombreuses tentatives d’en mener d’autres, aux barrages de l’occupant. Les
affrontements avec l’occupant, que ce soit dans al-Quds et ses environs, ou
dans le reste de la Cisjordanie, se poursuivent et s’accentuent, empêchant les
sionistes de rêver à une « occupation dorée » et troublant leurs
projets coloniaux. La presse sioniste n’est pas toujours optimiste quant à la
possibilité d’en finir avec l’Intifada, elle l’ignore parfois et craint ses
retombées d’autres fois. Mais les exécutions des Palestiniens commises aux
barrages par l’armée de l’occupation suscite un malaise de plus en plus profond
dans la société coloniale, d’autant plus que ces exécutions sont le plus
souvent filmées. C’est ainsi que s’annonce la chute des tyrans, celle de la
tyrannie sioniste.
Martyrs palestiniens tombés depuis fin septembre 2016 :
Yasser
Hamdouni, prisonnier décédé à cause de la négligence médicale dans les
prisons, 40 ans, Ya’bid, Jénine (prison de Ramon) (25/9) ; Nassib
Abu Mayzar, 28 ans, assassiné au barrage de Qalandia (1/10), Musbah Abu
Sbeih, 40 ans, (9/10, al-Ram), Ali
Shuyukhi (ancien prisonnier, libéré le 10/12/2015), 20 ans, Selwan, (12/10),
Mahmoud Jawda (blessé en 2007 par les forces sionistes), Rahiq Birawi,
19 ans, (Assira shamaliya), exécutée devant le barrage Zaatara (18/10), Khaled
Bahr, 15 ans, Bayt Ummar – al-Khalil, 20/10 ; Mohamad Dawud Dawud,
26/10 ; Mohammad Turkman, 25 ans, Qabatia, région de Jénine (31/10),
Khalid Alayan Ikhlil, 23 ans, Bayt Umar, région d’al-Khalil, 30/10, Ma’en
Abu Qare’, 23 ans (Mazraa Qabaliya, Ramallah), 3/11.
Scènes de l’Intifada al-Quds
Bani
Na’im, dans la région d’al-Khalil : La localité de Bani Na’im est en
révolte contre l’occupant. Elle est devenue l’icone de l’Intifada al-Quds.
Située à l’Est de la ville d’al-Khalil, elle est habitée par 20.000
Palestiniens. 6 martyrs de la localité sont tombés au cours de l’Intifada, après
avoir attaqué l’occupant, et les prisonniers se comptent par dizaines, dont
plusieurs condamnés à la perpétuité. Les martyrs de Bani Na’im sont Youssef,
Mohammad, Sara et Issa Tarayra, Majd et Firas Khodour. Walid Tarayra, père du
martyr Youssef, affirme que la localité a un long passé de résistance contre l’occupant.
Pour Mu’ayyad Zayat, les fermetures, les invasions, les exactions et le retrait
des autorisations accordées par l’occupant aux fils de Bani Na’im « n’ont
pas d’effets sur la détermination des jeunes en révolte contre l’occupant, car
c’est l’occupation et les profanations des lieux saints poussent les jeunes à
offrir leur vie pour mettre un terme aux crimes perpétrés contre notre peuple
et notre terre ».
Les
résistants de la ville d’al-Khalil : selon
les statistiques de l’Intifada al-Quds, la ville d’al-Khalil a enregistré le
nombre le plus élevé d’opérations de résistance contre l’occupation, avec 28
opérations de coups de poignard au cours de 2015 et 6 opérations d’écrasement
ou de coups de feu. En 2016, les résistants ont mené 20 opérations, dont 6
coups de poignard. Depuis le début de l’Intifada, les sionistes ont arrêté,
dans la province d’al-Khalil, 1675 jeunes, 49 femmes et 281 enfants. 629
Palestiniens de la région ont été placés en détention administrative. La
présence de l’occupant à l’intérieur de la ville a créé une situation
explosive, ce qui explique d’après de nombreux analystes, le grand nombre d’opérations
de la résistance. Faisant un Km2, 1500 soldats sionistes protègent 400 colons
qui occupent une partie de la ville, et l’occupant y a installé 1500 barrières
électroniques ou en ciment pour fouiller les Palestiniens. Les résistants
mènent leurs opérations à l’intérieur de la ville (rue al-Shuhada’, barrages) ou
aux alentours (les routes coloniales, colonies et barrages militaires). Le
nombre d’habitants de la région d’al-Khalil s’élève à 750.000 habitants, soit
30% des habitants de la Cisjordanie.
Les
Palestiniens de 48 menacés par le projet sioniste :
Les colons qui occupent la Palestine depuis 1948 poursuivent leur projet d’expulsion
des Palestiniens en utilisant divers moyens : le juridique par le biais du
Knesset, où des lois sont promulguées en vue de supprimer l’expression
nationale palestinienne, le colonial par le biais des bulldozers qui
démolissent les maisons et les villages, notamment dans le Naqab occupé, pour
faire place aux colonies, l’administratif, où des mesures discriminatoires sont
prises dans les écoles et les universités pour limiter le nombre des élèves et
étudiants, et déprécier la culture nationale palestinienne. Appauvrie et victime
du racisme sioniste, la société palestinienne cherche sa voie de salut en multipliant
les initiatives communes avec les Palestiniens des territoires occupés en 1967
et dans la défense des lieux saints dans al-Quds et ailleurs en Palestine.
Résistance
Des
résistants ont tiré des coups de feu le 3/11, sur la colonie Ofra, à l’ouest de
Ramallah. Ils étaient en voiture. Un soldat sioniste a été blessé lors d’un tir
de coup de feu, près de la ville de Tulkarm, le même jour. Un colon a été blessé le 9/10 dans la
colonie Richon Letzion, au sud de Yafa, par un coup de poignard. Un soldat
sioniste a été blessé près de la colonie Har Adar, au nord d’al-Quds, le 15/10.
Le
jeune Murad Rajabi (20 ans) de Selwan, dans al-Quds, a été condamné par l’occupant
pour « tentative de meurtre ». Il était sorti de sa maison quinze
jours auparavant sur sa mobylette, un couteau à la main. Il a foncé sur des
colons, blessant trois d’entre eux.
Le
résistant Muhammad Turkman, de Qabatia, dans la région de Jénine, qui
appartient à la police de l’Autorité palestinienne, a mené une opération contre
les soldats de l’occupation, au barrage Beit Il, près de Ramallah, dans la
journée du 31 octobre. 3 soldats sionistes ont été blessés, dont un grièvement.
L’occupant a tiré et tué le résistant.
Le
résistant Khalid Alayan Ikhlil, de Bayt Umar, dans la région d’al-Khalil, a
mené une opération d’écrasement par voiture, contre deux soldats sionistes. Les
forces de l’occupation ont tiré et tué le résistant, fin octobre. Le
jeune Nassib Abu Mayzar poignarde un membre des services sécuritaires sionistes
au barrage de Qalandia, le 1/10.
Des
affrontements ont opposé les Palestiniens aux forces sionistes devant la maison
du martyr Musbah Abu Sbeih, le 9/10, dans al-Ram. D’autres à l’entrée du camp
de Dhayshe, le 8/10, à Selwan, le 12/10, devant le camp al-Jalazon, le 11/10.
Des affrontements ont opposé les jeunes de Bayt Ummar, qui réclament le corps
du martyr Khaled Bahr aux forces sionistes, qui ont tiré sur les manifestants, blessant
deux Palestiniens, le 28/10.
Les
habitants de Qalandia continuent leurs protestations contre la démolition de
leurs maisons, au mois de juillet dernier, par l’occupant. 36 appartements
avaient été démolis sous le prétexte de « constructions illégales »,
mais la vraie cause demeure l’extension de la colonisation sioniste. Dans le
Naqab occupé, les Palestiniens ont organisé une manifestation et coupé la route
40 pour protester contre la démolition des maisons et villages.
La lutte
des prisonniers palestiniens, détenus administratifs, ne cesse pas. Plusieurs
prisonniers ont mené, au cours de ce mois, la grève de la faim et réclament
leur libération. C’est la lutte pour la dignité humaine que mènent les
prisonniers dans les geôles de l’occupation. 5 prisonniers poursuivent leur
lutte : Ahmad Abu Fara, d’al-Khalil, qui est hospitalisé dans la
prison-hôpital d’al-Ramleh, en grève de la faim depuis 46 jours. Anas Shadid,
19 ans, de Doura dans la province d’al-Khalil, hospitalisé dans al-Ramleh, en
grève de la faim depuis 42 jours. Ahmad Salatna poursuit la grève de la faim
depuis 7 jours. Les deux prisonniers Samer Issawi, d’al-Quds, et Mundher
Snubar, de Nablus, poursuivent la grève de la faim illimitée depuis 13 jours
dans la prison de Nafha, pour réclamer de meilleures conditions de détention
pour les prisonnières palestiniennes et l’hospitalisation des prisonniers
malades.
Répression et purification ethnico-religieuse
L’occupant
a arrêté le 2 novembre une famille entière composée de 9 membres dans le camp
al-Am’ari, dans Ramallah. 30 unités de l’armée sioniste ont envahi le camp et
encerclé la famille de Mahran Abu Shusha avant de l’arrêter.
L’occupant
poursuit la colonisation dans les territoires occupés, en 48 et en 67, et le
blocus et les arrestations de pêcheurs dans la bande de Gaza. Au cours du mois
d’octobre, l’occupant a planifié la construction de 772 unités locatives pour
les colons dans les colonies de la Cisjordanie, y compris al-Quds. L’occupant a
planifié l’implantation d’une colonie pour les personnes âgées sur les terres
du village Mas-ha dans la province de Salfit. Le terrain avait été déclaré zone
militaire en 1978.
L’occupant
installe une « zone industrielle » entre la Cisjordanie occupée et
les territoires occupés en 48, soit sur la « ligne verte ». Cette
installation n’est qu’une manière d’étendre la colonisation, à partir de l’entité
sioniste, vers la Cisjordanie, sous le prétexte de « zones industrielles ».
Les
sionistes ont volé plus de mille dunums de terres au cours du mois d’octobre.
Les colons de Mofo Houron, colonie implantée sur les terres de villages
palestiniens occupés en 1967, près de « la ligne verte » se sont
emparés des terres d’une superficie de 1500 dunums. Au cours de la saison de la
cueillette des olives, les colons ont empêché des dizaines de familles de
cueillir leurs fruits et ont saccagé des oliviers et des jeunes plants, dans les
régions de Qalqilya, d’al-Quds et de Nablus.
Des
colons ont écrasé des Palestiniens dans la région de Qalqilya, tuant une
personne âgée, Mohamad Dawud Dawud, le 26/10.
Au
cours du mois d’octobre, 88 maisons et installations ont été démolies par l’occupant,
en Cisjordanie, y compris al-Quds. Il a également démoli, pour la 105ème
fois, le village d’al-Araqib, et une dizaine de maisons dans le village de Bir
Haddaj, dans la région du Naqab occupée en 48. Par ailleurs, une maison
palestinienne appartenant à la famille de Mustafa Qattan, dans la ville de Yafa,
a été livrée à un groupe militaire sioniste. La famille Qattan avait été
expulsée en 48 par les bandes terroristes sionistes, et leur maison était
devenue un « bien des absents ». Dans la Galilée, le village non
reconnu de Ramieh, encerclé par la colonie Karma’il, continue à se battre. La
population du village a remis en place les plaques démolies du cimetière, aidée
par plusieurs partis et mouvements palestiniens de l’intérieur.
Le
Knesset sioniste a refusé de considérer le massacre de Kfar Qassem, commis par
l’armée sioniste le 29 octobre 1956, comme date officielle, à la demande des
députés palestiniens des territoires occupés en 48. Certains députés sionistes
ont même essayé de nier qu’un tel massacre ait eu lieu.
Les
forces de l’occupation ont envahi fin septembre, la localité Abu Nuwwar, près d’al-Azariyé,
dans la région d’al-Quds, dans le but d’expulser les Bédouins, originaires du
Naqab occupé, qui y vivent. Elles ont également envahi Jabal al-Mokabber, dans
la région d’al-Quds, où des affrontements ont eu lieu avec la population.
Plusieurs étudiants de l’Université al-Quds ont été blessés.
Les
rafles nocturnes sont quotidiennes. Des dizaines de Palestiniens sont arrêtés
dans toute la Cisjordanie, al-Quds y compris. Au cours d’une seule nuit
(mi-octobre), 34 Palestiniens ont été arrêtés, dont 5 du village de Doura, près
de Ramallah, 7 du camp de Nour Shams, près de Tulkarm, 11 dans la région d’al-Quds,
3 du camp Ayda dans Bayt Laham.
Profanation des lieux saints
La
mosquée al-Aqsa, lieu saint musulman, est en danger de judaïsation. Les
sionistes prétendent qu’il est construit sur un temple juif. Ils visent à
construire un nouveau temple, qu’ils appellent « le troisième temple »
à la place de la mosquée al-Aqsa. Les multiples profanations de la mosquée par
les colons juifs, de plus en plus fréquentes, interviennent suite à des
déclarations de rabbins extrémistes, autorisant les juifs à prier dans l’enceinte
de la mosquée. Au même moment, les responsables sionistes empêchent les
musulmans de se rendre dans leur lieu sacré, et interpellent les fidèles qui
cherchent à la protéger contre les incursions sionistes. C’est une des causes
de l’Intifada al-Quds, en cours, les Palestiniens refusant de laisser leurs
lieux saints désacralisés et profanés par les sionistes. Au cours des fêtes
juives, des milliers de colons ont investi la mosquée, sous la protection de la
police sioniste, qui ont accompli des rites talmudiques.
L’église
du St Sepulcre est en danger : les autorités sionistes ont planté leur
drapeau à l’entrée Est de l’Eglise. Ce geste vise à en faire un lieu de culte
chrétien sous l’égide sioniste. Les responsables palestiniens ont vivement
protesté contre cette agression contre les lieux de culte, chrétiens et
musulmans, dans la ville d’al-Quds et ont réclamé l’intervention des organismes
internationaux pour faire appliquer le droit international.
Les sionistes
entendent interdire l’appel à la prière dans la ville d’al-Quds. Le maire
sioniste de la ville occupée a envoyé une missive à la police de l’occupation
lui demandant d’empêcher les mosquées, et notamment la mosquée al-Aqsa, de
lancer l’appel à la prière, sous le prétexte que des colons s’étaient plaints du
« bruit ». Comme dans les villes palestiniennes occupées en 48, les
colons envahissent le pays et font pression pour interdire toute expression
non-juive. Sheikh Ikrima Sabri a déclaré que si les sionistes ne sont pas
contents, ils n’ont qu’à s’en aller. Et question « bruit », Sabri a
accusé l’occupation de faire survoler la ville par des avions, de l’envahir par
des chars et de tirer des coups de feu, des balles sonores contre les
Palestiniens. Il a finalement déclaré que l’appel à la prière dans la ville d’al-Quds
ne disparaîtra pas.
L’occupant
poursuit la construction d’un bâtiment dans le quartier Sharaf, au cœur de la
vieille ville, sur une terre du Waqf musulman. Ce bâtiment comprendrait une
synagogue et 6 étages. Les habitants palestiniens du quartier Batn el-Hawa,
dans Selwan, sont menacés d’expulsion par les colons de l’association Atirit
Cohanim, qui s’est emparée de dizaines d’appartements et de maisons dans ce
quartier.
L’école
de Dar al-Aytam (orphelinat) dans al-Quds a été envahie par les forces de l’occupation
et les étudiants ont été agressés et plusieurs arrêtés.
Dans
la ville d’al-Khalil, les sionistes ont interdit la mosquée al-Ibrahimie aux
fidèles musulmans 6 jours au cours du mois d’octobre, comme ils ont interdit l’appel
à la prière 86 fois au cours du même mois. Autour de la mosquée, des travaux de
judaïsation sont en cours, et les travaux de réfection menées par les autorités
musulmanes sont interdits. Les colons ont envahi une terre appartenant au waqf
musulman au lieu dit Jabal Jwayhan et ont commencé à installer des caravanes
pour implanter une colonie, après avoir accompli des rites talmudiques.
L’occupant
détruit des tombes musulmanes dans le cimetière ar-Rahma, aux portes de la
mosquée al-Aqsa. Selon les sionistes, les tombes seraient sur des terres
confisquées. Le waqf musulman a vivement protesté contre cette profanation. L’occupant
vise, en détruisant les tombes, à faire un circuit touristique juif. Le
cimetière ar-Rahma date de plus de 1400 ans, il renferme les corps ensevelis
des compagnons du messager de Dieu ainsi que de nombreux combattants musulmans.
La presse palestinienne
« Le
scénario de la terreur : ignorer l’intifada et blanchir
l’occupation » (Centre Atlas, septembre 2016)
Les
cercles militaires et de renseignements-espionnage dans l’état sioniste
conçoivent leur stratégie et leurs plans selon une lecture des menaces qu’ils
considèrent possibles. Bien que ces cercles soient professionnels, la
définition de ces menaces est soumise à des considérations politiques. Pour
Netanyahu, toute carte des menaces qui ne parle pas du nucléaire iranien comme
première menace ou qui considère que la poursuite de l’occupation est une
menace sur « la judaïté de l’état démocratique », est jugée inapte et
nuisible aux intérêts de l’entité sioniste.
Le
« scénario de la terreur » que les sionistes ont dessiné est digne
des meilleurs films d’Hollywood, qui montre l’invasion de la terre par des
entités venues d’ailleurs. L’évocation de ce scénario a pour fonction de
poursuivre l’occupation, la destruction et les tueries, c’est un moyen de se
défaire de sa responsabilité . Ce scénario, à la manière des films américains,
n’est pas nouveau. Il a déjà servi ailleurs, lorsqu’il a fallu exterminer
« les sauvages » sans pitié et préserver sa « propriété »,
rassembler la sympathie des juifs dans le monde, et encourager le monde
occidental à soutenir l’entité sioniste, par tous les moyens, financiers,
militaires et politiques. Selon ce nouveau scénario, conçu pour attirer
davantage l’aide américaine, il n’y aura que quelques centaines de morts
israéliens, ce qui semble dérisoire devant les « israéliens » tués
depuis l’Intifada al-Quds. Mais les sionistes veulent ignorer l’Intifada,
qu’ils ont considérée comme étant manipulée, car pour eux, elle ne peut avoir
pour cause l’occupation sioniste.
Le
discours du secrétaire général du Mouvement du Jihad islamique en Palestine,
dr. Ramadan Shallah, a soulevé de vives discussions, notamment sur les 10
points proposés pour relever la cause palestinienne. Globalement, les responsables
et écrivains de l’Autorité palestinienne ont critiqué les deux points les plus
importants, portant sur la suppression des accords d’Oslo et l’annulation de la
reconnaissance de l’entité sioniste par l’OLP. Mais le programme proposé par
Ramadan Shallah a recueilli l’adhésion de nombreux secteurs du peuple
palestinien, et de forces politiques. Son étude et sa mise en application,
notamment le point portant sur le débat interpalestinien nécessaire pour sortir
de la crise, doivent à présent être concrétisés sur la scène palestinienne,
écrit l’éditorialiste d’al-Istiqlal, n°999.
Parmi
les sujets abordés par la presse palestinienne, on note le vote par l’UNESCO
d’une résolution affirmant que les juifs n’ont aucun lien avec la mosquée
al-Aqsa. Ce vote a suscité la joie et les félicitations de la classe politique
arabe et de sa presse, mais un article paru dans « alqudsnews.net »
remarque que ce vote favorable aux Palestiniens et aux musulmans dans le monde
n’apporte rien de nouveau, et le caractère musulman de la ville et de la
Palestine n’attend pas une confirmation, de qui que ce soit. Cependant, un vote
hostile au caractère exclusivement musulman de la mosquée al-Aqsa aurait
entraîné des conséquences désastreuses sur la mosquée et la ville d’al-Quds.
Pour sa part, le penseur Munir Shafiq a écrit dans al-arabi21 que le
vote favorable à la ville d’al-Quds et la mosquée al-Aqsa ne doit pas nous
faire oublier que les Etats arabes qui ont participé au vote ont normalisé
leurs relations avec l’entité sioniste, et par conséquent, la lutte pour
sauvegarder l’arabité et le caractère musulman de la ville et de la mosquée se
joue sur le terrain et non dans les instances internationales.
La
commémoration de l’accord d’échanges des
prisonniers palestiniens contre le soldat sioniste Shalit en octobre 2012 a été
également abordée par la presse palestinienne, notamment après la déclaration
du porte-parole des Brigades al-Qassam, Abu Ubayda, qui a promis un autre
échange, avec la libération d’abord de tous les prisonniers ayant été libérés
en octobre 2012 et de nouveau arrêtés par les sionistes.
Le
FPLP a, pour sa part, salué la date du 17 octobre, le jour où le
ministre sioniste Rahbaam Zeevi, a été assassiné par un commando du FPLP en
2001. Soumoud Saadate écrit que le 17 octobre n’est pas une date
anodine, mais représente un tournant dans la résistance, d’abord parce que ce
fut une opération exceptionnelle qui a ébranlé l’entité sioniste, et depuis 15
ans, elle ne fut pas renouvelée. Le pire fut que l’Autorité palestinienne, avec
ses organes de répression et ses tribunaux, ont arrêté et jugé les combattants,
considérant la résistance comme un acte illégal. Mais l’Autorité n’a pu les
protéger dans ses prisons, et ils sont devenus une monnaie d’échange avec
l’occupation. Finalement, l’occupant les a kidnappés et détenus dans ses
prisons.
Communiqués et déclarations
Nombreuses
furent les déclarations des dirigeants et responsables du Mouvement du Jihad
islamique en Palestine, qui célèbre la 29ème année de sa naissance (la
proclamation officielle de la naissance du mouvement est la bataille de Shuja’iya,
en octobre 1987, dans la bande de Gaza) et la 21ème commémoration du
martyre de son fondateur et premier dirigeant, dr. Fathi Shiqaqi (1995). Mais
cette année, la commémoration a insisté sur l’Intifada al-Quds qui marque sa
seconde année, et sur les martyrs du mouvement tombés au cours de cette année
de lutte.
Ahmad
al-Oury, cadre du Mouvement du Jihad islamique en Cisjordanie, a déclaré que les
rafles menées par l’occupant contre son mouvement et contre les jeunes
Palestiniens plus généralement visent à stopper l’Intifada. L’influence de ces
arrestations peut avoir un effet direct, mais à long terme, elles ne peuvent
influer sur la volonté du peuple palestinien. Dénonçant les arrestations menées
par les appareils sécuritaires de l’Autorité palestinienne, il a jugé que ces
intimidations visent à rendre son mouvement illégal.
Hassan
Khrayshé, député au conseil législatif palestinien, a vivement dénoncé la
tentative d’assassinat de sheikh Khodr Adnan, par les services sécuritaires de
l’Autorité palestinienne, à Nablus et son arrestation une semaine plus tôt lors
d’une manifestation de solidarité avec les prisonniers, à Jénine. Il a appelé à
former une commission d’enquête sur les pratiques de ces services sécuritaires.
Dans la presse sioniste
Comment
en finir avec l’Intifada ? C’est le sujet souvent abordé par la presse
sioniste, pour qui l’Intifada est une « vague terroriste ». Il va
sans dire que les commentateurs et journalistes « israéliens », à
plus forte raison les politiques, ne pensent jamais que l’Intifada est une
réaction à l’occupation, et par conséquent, la fin de l’occupation (même de la
Cisjordanie) ne leur effleure même pas l’esprit. C’est ainsi que le chercheur à
« l’institut des études pour la sécurité nationale », Kobi Mikha’il
écrit le 10 octobre que « la vague terroriste » répond à un sentiment
de pessimisme des Palestiniens. La réponse serait donc de leur donner un peu
d’optimisme en organisant leur vie dans les territoires occupés de la
Cisjordanie, tout en se gardant bien de leur accorder la liberté dans la Zone
C, réservée à l’armée et aux colons sionistes. Un peu de vie économique et un
peu de répression par une Autorité palestinienne interposée serait la solution
toute trouvée par cet auteur colonial
pour faire cesser le « virus » de l’Intifada. Accorder plus de
prérogatives à l’Autorité palestinienne dans la zone A empêchera son
effondrement, ce qui lui permettra de revenir aux négociations, aidée par un
monde arabe « pragmatique ».
L’éditorial
de Haaretz, le 14 octobre, titre « échec dans la partie orientale
d’al-Quds », en faisant référence à la politique de la municipalité
coloniale dans la ville, qui a échoué à stopper la « vague
terroriste » des Palestiniens. L’éditorialiste critique cependant les
déclarations menaçantes envers les Palestiniens, prononcées par le
sous-directeur de la municipalité, Torjman, suivies d’une excuse du maire
sioniste, mais, souligne le quotidien sioniste, le maire n’a pas pensé à
démettre son second à cause de ses déclarations. Pour l’éditorial, l’opération
menée par le combattant Musbah Abu Sbeih signifie l’échec de la municipalité
coloniale à assurer une « égalité » de traitement envers les
Palestiniens.
Dans
le quotidien Haaretz du 1/11, le député et ancien ministre de la guerre sioniste,
Moshe Arens, avoue que les peuples arabes refusent la normalisation avec l’entité
sioniste, et « la paix avec Israël » ne reflète pas nécessairement la
volonté du public, mais la volonté des dirigeants qui craignent pour leur
survie, et qui peuvent imposer la paix à leur public dans leur pays ». Et
du côté palestinien, il écrit que depuis « le départ de Yasser Arafat, il
n’y a pas eu de dirigeant palestinien pouv ant
imposer au peuple palestinien la paix avec Israël ».
Le
23/9, le commentateur militaire Amir Rapoport se demande, dans NRG, si les
juifs veulent encore que « leurs enfants servent » dans l’armée
sioniste ? Selon lui, l’armée sioniste vit un moment difficile, car elle
manque de recrues. Cette question serait l’un des problèmes les plus
inquiétants pour l’institution « sécuritaire » alors que personne ne veut
en parler. De nombreux postes sont inoccupés. Ce n’est pas la première fois que
l’armée sioniste vit cette crise. Déjà lors de la guerre contre le Liban, de
nombreux officiers avaient abandonné l’armée à cause des bas salaires, et
l’armée a mis du temps pour combler son déficit. Ce qui inquiète les
responsables de l’armée, c’est le nombre grandissant de militaires qui
cherchent du travail dans le « civil » pendant leur service. Celui
qui trouve un travail abandonne l’armée.
Un
an de « vague terroriste » : il n’est pas possible de remporter
la victoire d’un seul coup (30 / 9) « Isra’il Hum » Yoav Limur
L’auteur
de cet article tente d’analyser la première année de l’Intifada, et en dresse
le bilan. Pour lui, les profondes racines de cette « vague » sont
toujours présentes et ne peuvent être supprimées d’un seul coup. « Il a
fallu de longues semaines à Israël pour comprendre ce qui se passe »,
après l’opération de la résistance dans la colonie Itmar. « Ce n’est pas
par hasard que la violence soit centrée sur deux lieux : al-Quds et
al-Khalil, qui portent des symboles religieux, mais aussi à cause de la
présence côte à côte de Palestiniens et d’Israéliens » (colonisation accrue
à l’intérieur de ces deux villes). Pour l’auteur, les opérations de la
résistance sont le fait de jeunes « paumés » (il reprend le cliché
facile pour éviter de mentionner la colonisation et l’occupation), ce qui
« demande deux choses : laisser faire le temps après chaque opération
pour empêcher son écho » et éviter que les sionistes soient touchés.
L’auteur considère que les mesures de démolition des maisons, les exécutions et
les arrestations sont dissuasives. Il considère qu’en surveillant les pages Facebook,
les sionistes auraient empêché plusieurs opérations !. Il absout l’autorité
palestinienne d’aider à la révolte palestinienne, disant que dans un premier
temps, l’Autorité a laissé faire, mais quand elle a senti que les membres du
Fateh étaient prêts à entrer dans la lutte, elle a commencé à réprimer les
Palestiniens et à rechercher les ateliers de fabrication d’armes, non pour
protéger les « Israéliens » mais par crainte de l’anarchie et de
Hamas.
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