les élèves de Sour Baher (al-Quds) |
« Notre pays saigne en silence… Le cri
des êtres dignes n’est pas entendu par les gens méprisables » (dernier message écrit par
le martyr Mohammad Khalife, camp de Jénin, sur sa page « facebook »).
Une
« Intifada assiégée, poursuivie et réprimée ». Ainsi l’a récemment décrite
le secrétaire général du mouvement du Jihad islamique en Palestine, Ramadan
Shallah, non par les sionistes qui, pour leur part, exécutent les Palestiniens
et les emprisonnent, mais par les appareils sécuritaires de l’Autorité
palestinienne.
Cependant, l’Intifada s’est étendue dans les
prisons sionistes de Ofer et du Naqab, avec la révolte de prisonniers qui ont
poignardé des gardiens et incendié des cellules, début février, et où des
prisonniers mènent la grève de la faim pour protester contre leur détention
arbitraire. De même, elle s’est étendue jusqu’aux rues de la ville
palestinienne de Haïfa, où des résistants ont attaqué des colons et dans la
région du Naqab, pour affronter la démolition de villages entiers et dans la
colonie de Petah Tikva, où un jeune Palestinien a poignardé plusieurs sionistes
vers la mi-février.
Compter
sur ses propres forces et avancer, en attendant le changement des rapports de
force dans la région et le monde. Empêcher l’ennemi de vivre dans la
tranquillité, tant que les réfugiés palestiniens ne peuvent retourner dans leur
pays. C’est l’objectif de la résistance et de l’Intifada al-Quds.
Martyrs palestiniens tombés depuis mi-janvier 2017
Salem
Abu Ghosh, 18 ans, camp de Qalandia. Exécuté par l’occupant le 25 janvier. Le
martyr Salem était le cousin du martyr Hussayn Abu Ghosh, exécuté il y a juste
un an, après avoir mené une opération contre la colonie « Beit
Horon ».
Mohammad
Mahmoud Abu Khalife, 19 ans, du camp de Jénin. Exécuté le 29 janvier par l’armée
d’occupation lors d’affrontements dans le camp.
Sulayman
Hamad Salah, 81 ans, du village al-Khodr, écrasé par un colon le 2/2.
Hussam
Hamid Soufi, 24 ans, de Rafah, assassiné par un raid aérien de l’occupant sur
la bande de Gaza, le 4/2
Mohamad
Anwar al-Aqraa, 38 ans, de Gaza, assassiné par un raid aérien de l’occupant sur
la bande de Gaza, le 4/2.
Décès
du prisonnier blessé, Mohamad Jallad, dans un hôpital sioniste le 10/2.
Il avait été blessé par balles au barrage militaire de Huwwara et arrêté en
novembre dernier par l’occupant, sous le prétexte que le martyr avait
l’intention de mener une opération de résistance. Le manque de soins dispensés
par l’hôpital de l’occupant a précipité le décès. L’occupant avait interdit aux
membres de sa famille de le visiter, au cours de son hospitalisation.
Husni
Jabr Darraj, 58 ans, de Ramallah, a été tué, écrasé par un colon sur la route
coloniale 443.
Samed
Fahmi Abu Shanab, 29 ans, décédé à Khan Younes le 16/2 des suites de ses blessures
en 2005.
Rabi’
Najeh Salman, 20 ans, du camp Askar près de Nablus, décédé le 27/2 alors qu’il
fuyait les sionistes, en sautant par-dessus le mur de l’annexion, près de
Salfit.
Saadi
Ali Qaysiya, d’al-Dahiriyya de la région d’al-Khalil, 25 ans, exécuté le 2
mars, soupçonné d’avoir poignardé un colon.
Résistance
Au
cours du mois de février, la résistance palestinienne a exécuté 17 opérations,
selon des statistiques, comprenant des coups de feu, des coups de poignard, sans
compter les jets de pierre contre des véhicules de l’occupant et de bouteilles
incendiaires. L’opération menée dans la colonie Petah Tikva, exécutée par le
résistant Sadeq Nasser Abu Mazen (19 ans) de Nablus, a blessé 7 colons. Il a
été arrêté. 27 sionistes ont été blessés au cours de ces opérations.
La
censure militaire sioniste a dévoilé, après plusieurs mois, l’arrestation de
trois Palestiniens de la ville de Haïfa, en Palestine occupée en 48, accusés d’avoir
mené des opérations de résistance contre l’occupation. Le jeune Youssef
Shinawi, 21 ans, a tué un colon sioniste et blessé plusieurs autres début
janvier 2017. Il a été aidé par deux de ses amis, Ibrahim Youssef et Khaled Abu
Klayb, qui ont également été arrêtés.
Deux
prisonniers, Mahmoud Nasser, 22 ans et Khalil Silawi, 27 ans, ont poignardé des
gardiens de prison et mis le feu aux cellules, le premier dans la prison de
Nafha et le second dans la prison de Ofer.
Au cours de la dernière semaine de février, un
affrontement armé a eu lieu entre les forces de l’occupation et les résistants,
près du barrage militaire de Qalandia, blessant deux colons. 4 sionistes ont
été blessés par des pierres lancées près de la colonie Maale Adomim.
Un colon a été poignardé, début mars, dans le village
al-Dhahiriya, au sud de la ville d’al-Khalil. L’armée sioniste a réclamé aux
colons de rester enfermés dans leurs maisons, de crainte que d’autres soient
poignardés aussi.
Un soldat sioniste a été blessé par un Palestinien
conduisant une voiture et essayant de l’écraser, début février, du côté du
barrage militaire de Bitunia. Le même jour, un coup de feu a visé la voiture de
colons à l’est de Qalqilya. 3 sionistes ont été blessés dans l’explosion d’une
voiture dans la colonie Kiriat Yam, dans la région de Haïfa.
Deux soldats sionistes ont été blessés au cours d’affrontements
dans le camp de Jénine. Vingt véhicules blindés avaient investi le camp, mais
les jeunes du camp s’y sont opposés en lançant des pierres et en fermant les
quartiers. Puis les jeunes ont tiré des coups de feu sur les sionistes.
Des affrontements nocturnes se sont déroulés dans
Selwan, le bourg situé au sud de la mosquée al-Aqsa, lorsque les forces de l’occupation
ont investi le bourg et ordonné la fermeture des magasins, en tirant des coups
de feu. Les jeunes du quartier al-Lawze se sont opposés aux sionistes en
lançant des pierres et des bouteilles incendiaires.
Des affrontements ont opposé le jeudi 2 mars les
étudiants et élèves d’Abu Diss, au nord de la ville d’al-Quds, aux forces de l’occupation,
autour de l’université. D’autres affrontements ont eu lieu quelques jours plus
tôt, opposant les étudiants de Bir Zeit aux forces de l’occupation, qui en ont
arrêté plusieurs.
Des affrontements ont eu lieu à Hazma, Abu Diss et
Issawiya, au mois de février, au cours desquels plusieurs jeunes ont été
blessés et arrêtés. Le 24/2, les sionistes ont mené une incursion dans le
village de Hazma, et des affrontements avec la population du village ont suivi.
Le 26, les jeunes du camp de Qalandia ont bloqué les issues menant vers le camp
et ont protesté contre la campagne de détention administrative de ses jeunes et
en soutien aux prisonniers menant la grève de la faim.
Le 2 mars, les 250 élèves de l’école al-Nukhba de Sour
Baher, dans la région d’al-Quds, protestent par un sit-in contre la fermeture
de leur école par l’occupant. Ils réclament le droit à l’enseignement. Ils ont
décidé, avec leurs parents et leurs enseignants, de poursuivre leurs cours en
plein air.
Des marches et manifestations se sont déroulées dans
le Naqab palestinien, en février, pour protester contre la démolition du
village Um al-Hiran et les maisons de plusieurs villages de la région, dont le
village d’al-Zarnouq.
Répression et purification ethnico-religieuse
L’administration
coloniale est lancée dans une destruction systématique de la vie des
Palestiniens, que ce soit en Cisjordanie, dans al-Quds ou dans les territoires
occupés en 1948. Rien ne l’arrête, à présent qu’elle a reçu le feu vert
américain. Les rafles nocturnes se poursuivent et s’accentuent. Les démolitions
des maisons et divers bâtiments dans les régions d’al-Quds, al-Aghwar et
al-Naqab ne se comptent plus. Des villages entiers et des quartiers sont en
cours de « nettoyage » ethnico-religieux. Des structures économiques
sont détruites, comme récemment les imprimeries. Les universités sont visées
par la répression de ses étudiants. Dans al-Quds, des écoles privées sont
fermées par des ordres militaires, jetant dans la rue des centaines d’élèves. Rien
qu’au mois de février, 403 Palestiniens ont été arrêtés.
Les
autorités d’occupation ont décidé de fermer le marché traditionnel de la ville
occupée de Beer Saba’, dans le Naqab. Ce marché a cent ans d’existence.
Auparavant, les sionistes avaient fermé la mosquée de la ville, puis le
bâtiment municipal et la maison du célèbre historien Aref al-Aref, selon le
plan de judaïsation de la ville palestinienne.
L’armée
de l’occupation a de nouveau arrêté l’enfant handicapé Issa Mu’ati, 14 ans, de
Bayt Lahem, blessé par balles en septembre 2015, arrêté puis remis en liberté.
Elle a également arrêté Jumana al-Rajabi, 22 ans, dans la ville d’al-Khalil, et
Mus’ab Qattan, 22 ans, Muhammad Hamamra, 16 ans, de Hussan. Dans le village de
Tayaseer (province de Tubas), Jum’a Abu Amr, 29 ans et Yazid Abu Ali, 19 ans
ont été arrêtés. Début mars, l’armée coloniale a arrêté, dans la nuit du mardi
au mercredi, 29 Palestiniens dans la Cisjordanie occupée, dont des anciens
prisonniers, Youssef al-Lahham, Walid al-Bustanji et Iyad Muhammad, des camps
de Dhayshe et de Ayda. Dans la nuit du 14 au 15 février, 25 Palestiniens ont
été arrêtés lors d’incursions de l’armée d’occupation dans plusieurs localités
de la Cisjordanie occupée.
L’occupant
a arrêté Randa Shahatit, mère de famille et ancienne prisonnière qui avait mené
la grève de la faim pour réclamer sa libération. Elle a de nouveau entamé une
grève de la faim refusant sa mise en isolement, avant d’être remise en liberté.
Elle a de nouveau été arrêtée début mars. Randa Shahatit est membre du
Mouvement du Jihad islamique en Palestine. Elle a été détenue pendant 6 ans.
L’occupant
a démoli un immeuble dans le bourg de Issawiya, le 1 mars, laissant 30
Palestiniens sans domicile. Il a démoli le même jour des bâtiments dans la
ville de Rahat, dans le Naqab. Il a l’intention de démolir 40 maisons, une
école et une mosquée dans la région Khan al-Ahmar, à l’est de la ville d’al-Quds,
sous le prétexte qu’elles sont construites sans autorisation. Il a également
obligé la famille Qara’in, qui habite sa maison depuis 7 ans, à la démolir et
Saleh Shwayki, de Selwan, à démolir sa maison construite en 2009 et où vivent
13 personnes.
Le
village de Hussan dans la région de Bayt Lahem a été soumis à une punition
collective, après que des pierres aient été lancés contre les colons de la
colonie « Betar Ilit ». L’entrée du village al-Zawiya, dans la
province de Salfit, a été bloquée par des barrages de l’occupation, dans la
journée du 14 février.
D’autre part, le camp de She’fat, dans la ville d’al-Quds,
a subi plusieurs incursions de l’armée d’occupation, à la recherche de
Palestiniens de la Cisjordanie. Plusieurs véhicules militaires ont pénétré dans
le camp, en tirant des coups de feu, et
lançant des bombes sonores et de gaz, ce qui obligé les commerçants à fermer
leurs boutiques. Les jeunes du camp ont riposté en lançant des pierres et des
bouteilles incendiaires.
La
nouvelle loi votée par le Knesset sioniste autorise le vol des terres
palestiniennes privées dans le territoire de la Cisjordanie. L’occupant a émis
plusieurs ordres militaires pour s’emparer de plus de 2500 dunums appartenant
aux terres des villages al-Za’im, Izariyeh, Sawamra, et Abu Diss,en vue de
séparer le nord du sud de la Cisjordanie.
Non
seulement les sionistes volent les terres et les propriétés palestiniennes,
mais aussi leur argent lors des incursions dans leurs maisons. Plusieurs
maisons de familles de martyrs et de prisonniers d’al-Quds ont été fouillées au
cours de ce mois, et l’argent qui s’y trouvait a été volé, pour l’empêcher de
parvenir au mouvement « Hamas » selon les allégations sionistes.
Sous
le prétexte de les protéger contre les vols, le département soi-disant
archéologique de l’armée sioniste envisage de mettre la main sur tous les sites
historiques palestiniens en Cisjordanie.
Profanation des lieux saints
Le
projet de destruction de la mosquée al-Aqsa se met en place, très sérieusement,
selon la direction des Awqaf en Palestine, qui craint une flambée de « guerre
religieuse », après les déclarations des sionistes affirmant que la
mosquée est un espace juif, autorisant tous les juifs à la profaner. Les
creusements du sous-sol de la mosquée se poursuivent, mettant en danger les
fondations de la mosquée, qui risque de s’effondrer comme sont en train de s’effondrer
des bâtiments dans Selwan.
Les
palais omeyyades qui jouxtent la mosquée al-Aqsa sont l’objet de judaïsation,
avec l’installation de bassins rituels juifs. Ce sont 1400 ans d’histoire que
les sionistes envisagent de détruire au profit d’un mythe biblique forgé par l’occident.
Les
autorités de l’occupation ont commencé à diviser l’espace de la mosquée
al-Aqsa, en installant des barrières vitrées à l’intérieur de l’esplanade.
Au
cours du mois de février, des milliers de colons ont profané la mosquée
al-Aqsa, presque une centaine par jour. Le 14/2, 110 colons ont profané la
mosquée, et le 13/2, 43 soldats de l’occupation l’ont investi avec leurs armes.
Le 22 février, ils étaient 129 colons, dont 98 étudiants, à profaner la
mosquée, par la porte al-Maghariba, sous une protection musclée assurée par la
police et les services sécuritaires sionises. Le 23 février, 75 colons ont
profané la mosquée, auxquels se sont opposés les fidèles dans la mosquée. Le 26
février, 158 colons extrémistes ont profané la mosquée. Ils étaient 101 colons
le 27 février. Au mois de janvier, le
nombre des profanateurs sionistes de la mosquée s’est élevé à 1715.
Selon
le plan de judaïsation d’al-Quds, la capitale palestinienne, un nouveau projet
touristique vise jabal al-Zaytoun, qui serait lié à l’université hébraïque,
construite sur des terres palestiniennes. Le plan consiste à installer un parc
colonial surplombant la vieille ville.
Le
plan de liaison entre le mur al-Bouraq et le train en provenance de la colonie
Tel Aviv vers al-Quds est en cours de construction. D’après le plan colonial,
ce train serait probablement souterrain, qui réclamerait la construction d’un
tunnel de 2 km.
Dans les prisons de l’occupation
Le
prisonnier libéré, journalite Mohammad al-Qiq, a été arrêté au cours du mois de
février. Il avait mené une longue lutte pour mettre fin à sa détention
admnistrative et avait été libéré. Il a entamé une nouvelle grève de la faim,
son état de santé s’est gravement détérioré, après 20 jours de grève. L’ordre
de sa détention admnistrative a été prononcée début mars.
Plusieurs
prisonniers détenus administratifs ont mené la grève de la faim pour annuler
cet ordre arbitraire. Raed Mtayr et Jamal Abu Layl poursuivent leur lutte.
Le
tribunal de l’occupation a prononcé contre le prisonnier libéré, Nael
al-Barghouty, son ancienne condamnation qui est la perpétuité, après l’avoir
arrêté. Nael avait été libéré dans le cadre de l’échange contre le sioniste
criminel Shalit.
Le
tribunal de l’occupation a condamné la jeune Shatila Abu Ayada, 23 ans, de la
ville de Kfar Qassem, à 16 ans de prison, l’accusant d’avoir tué un colon et
tenté d’en tuer d’autres. Après l’assassinat du jeune Muhammad Abu Khdayr,
selon le tribunal sioniste, la jeune femme a décidé de venger son peuple, en
poignardant et tuant des colons, à partir de décembre 2015. Le tribunal a
condamné la prisonnière Dala Abu Hawa, 39 ans, de la ville d’al-Quds, à 12 mois
de prison et 1000 shekels d’amende.
Le
prisonnier maqdissi, Khaled Qutayna, a été condamné par les tribunaux sionistes
à la prison à perpétuité plus vingt ans, et une amende de 258 mille shekels, accusé
d’avoir écrasé des colons en 2015.
Les
prisonniers isolés dans la prison de Meggido réclament la fin de leur
isolement. Il s’agit de Hussam Amrou, Alex Manas et Hamza Zahran, qui sont
privés de visites familiales. Hamza Zahran, de Biddu, a été arrêté le
11/10/2016, il a été condamné à 21 mois de prison. Alex Manas, qui a la
nationalité belge, a été mis en isolement renforcé il y a 7 ans. Hussam Amrou,
de Tulkarm, est condamné à 30 ans de prison.
Un
rapport palestinien signale que 43 Palestiniennes sont détnues dans la section
11 de la prison sioniste de Hasharon. Plusieurs sont blessées et malades, mais
ne sont pas soignées : Israa’ Ja’abis, Amal Taqatqa, Nathalie Shouha,
Jamila Badr, Lama Bakri, Marah Bakir, Nourhan Awad et Shuruq Duwayat. Parmi elles,
7 sont mères de famille et 12 mineures.
Les méfaits
de l’Autorité palestinienne : une force de l’appareil
sécuritaire a arrêté à Tulkarm le prisonnier libéré Malik Rushdi Jaari, dans sa
maison. Jaari avait été arrêté par l’occupant pour appartenance au mouvement du
Jihad islamique en Palestine. Le même jour (24/2), elle a investi la maison du
prisonnier Adham Younis, détenu dans les prisons de l’occupation, depuis 2007,
et condamné à 5 perpétuités. Les forces sécuritaires de l’AP ont lancé une
vaste campagne d’arrestations des cadres et militants, notamment les anciens
prisonniers, du mouvement du Jihad islamique en Palestine, au cours du mois de
février, dans toutes les localités de la Cisjordanie occupée. Il semblerait
bien que l’ordre vient des sionistes, qui craignent l’extension de l’Intifada.
Le 1er
février, les forces sécuritaires de l’AP arrêtent le jeune Samer Bani Awda, qui
s’était échappé des prisons de l’occupation, alors qu’il se trouvait dans un
hôpital. Alors que l’occupant le recherchait, c’est l’AP qui l’a livré.
La liste noire des normalisateurs
Une
délégation du Maroc a participé à une rencontre avec les sionistes pour
discuter de l’enseignement dans le cadre d’un forum international, les 15 et 16
février à Rabat. Les associations marocaines anti-normalisation ont protesté
contre cette rencontre. Ce forum, financé et tenu sous le patronage de l’Union
européenne, fait partie des institutions par lesquelles l’Union européenne
pousse les Etats arabes à normaliser leurs relations avec l’ennemi.
Un
ancien ministre de l’Autorité palestinienne, Ashraf al-Ajrami, a déclaré au
cours d’une rencontre normalisatrice avec les sionistes à Akka, que l’Autorité
accepte l’idée d’un Etat palestinien non militarisé, la normalisation de ses
relations avec l’entité et la cessation du conflit.
Une
rencontre a eu lieu à Londres entre des responsables sionistes et des
personnalités arabes pour lancer une campagne de normalisation
« populaire ». Dr Issam Abdel Samad, médecin égyptien vivant en Grande-Bretagne,
est à l’origine de cette rencontre. Il a proposé de constituer des associations
pour « briser le mur et rapprocher les deux parties » (arabe et
« israélienne »). De son côté, le représentant sioniste a proposé de
développer l’économie de Gaza et des iles de Tiran et Sanafir pour accueillir
les chômeurs de Gaza et d’Egypte ».
Le
quotidien sioniste Maariv indique le développement des relations entre l’entité
sioniste et la Turquie dans les domaines du renseignement et de la
« sécurité ».
Le président
du parti islamique soudanais Wassat, Youssef Kouda, a déclaré vouloir
normaliser les relations avec l’entité sioniste, sans conditions préalables. Il
est à noter que ce personnage se réfère à la vie et biographie du prophète de
l’Islam pour justifier son geste de normalisation.
Mohamad
al-Amadi, délégué du Qatar auprès de la bande de Gaza a décrit ses relations
avec l’entité sioniste comme étant « excellentes ». C’est au cours
d’une interview qu’il a accordé à un site internet sioniste (Walla) que
al-Amadi a déclaré être l’intermédiaire entre l’entité sioniste et le mouvement
Hamas, pour la construction d’un nouveau port à Gaza et régler les problèmes
d’approvisionnement en électricité, ainsi que d’autres projets de construction.
Une
zone « israélo »-jordanienne est en cours de construction, pour
faciliter les échanges entre la Jordanie et l’entité sioniste. Le projet
consiste à fonder une « zone franche » commune, pour l’industrie et
les travaux, de 700 dunums du côté jordanien, et 245 dunums du côté des
sionistes. De plus, il semblerait que l’entité a commencé à livrer du gaz à la
Jordanie.
Le
quotidien palestinien « al-Quds » récidive : il a publié, fin
février, une annonce provenant des sionistes concernant la colonisation en
Cisjordanie. Le syndicat des journalistes palestiniens envisage des mesures
contre ce quotidien.
Le
musicien irakien Nassir Shamma a rencontré et salué l’ambassadeur sioniste d’origine
irakienne auprès des Nations-Unies, sous l’égide de l’UNESCO, lui promettant de
jouer dans l’entité. Il a ensuite déclaré, pour se disculper, qu’il ne
connaissait pas l’identité de son interlocuteur.
La presse palestinienne
L’éditorial
de la revue hebdomadaire « al-Istiqlal » est consacré, fin février,
aux plans de liquidation de la question palestinienne que poursuit l’entité
sioniste, soutenue par la « communauté internationale » et de régimes
arabes. Pour les sionistes, cette période est la plus propice depuis la Nakba
pour liquider « définitivement » la question palestinienne. La
rencontre entre Netanyahu, le roi jordanien, le président égyptien et John
Kerry, l’ancien ministre des affaires étrangères américain, il y a quelques
mois, indique le désir d’en finir avec cette question, et faire pression sur
les Palestiniens, pour qu’il acceptent un
règlement où aucune de leurs revendications ne sera prise en compte. Pour les
sionistes, et ses « amis » arabes, c’est une alliance contre l’Iran
qui doit primer à l’heure actuelle. Le règlement envisagé serait d’instaurer un
Etat palestinien dans la bande de Gaza, qui demeurerait assiégée, en agrandissant
le territoire vers le territoire égytien de Sina (Sinaï), et en construisant un
aéroport et un port, sous contrôle sioniste et international. Les récentes
déclarations sur une présence de forces internationales dans Gaza préparent un
tel plan, ainsi que les plans de construction menés par le Qatar. « Quoiqu’il
en soit, nous affirmons une fois encore que ce qui est proposé ne peut être
exécuté sans l’approbation palestinienne, qui résiste toujours à la liquidation
de la cause. Cependant, la division interpalestinienne, que les sionistes et d’autres
parties encouragent, reste un frein à une opposition ferme et efficace ».
Communiqués et déclarations
Commentant
la loi sioniste autorisant le vol des terres en Cisjordanie occupée, Mohammad
al-Hindi, membre du Bureau politique au Mouvement du Jihad islamique en
Palestine a déclaré : « L’Autorité qui ne peut protéger la propriété
et les terres de ses citoyens, doit s’en aller et laisser le peuple résister et
protéger ses terres ». Il poursuit : « alors que
« Israël » implante des colonies tous les jours, l’Autorité poursuit
la résistance, avant de se diriger vers les institutions internationales
réclamant leur verdict, mais si nous ne nous aidons pas nous-mêmes, si nous ne
protégeons pas nous-mêmes nos droits et unifions les rangs de la résistance,
personne ne nous défendra ».
Le
mouvement Hamas rend hommage au combattant tunisien, assassiné par le Mossad le
15 décembre 2015, Mohammad Zawari. A cette occasion, Abu Ubayda, porte-parole
des Brigades d’al-Qassam, a déclaré : « (al-Zawari) est passé par là,
à Rafah, dans Gaza, plusieurs fois pour partager avec ses frères de la
direction de la résistance, son savoir, ses projets et ses inventions. Il a
introduit des nouveautés qualitatives dans les drones de la résistance. Il a
ajouté que « personne ne peut séparer entre notre nation et la Palestine,
la cause de la Palestine occupe la primauté dans les cœurs de tous les
sincères, les libres et les perspicaces, en cette période de guerres civiles
meurtières ». Il a appelé les jeunes de la nation à prendre Mohammad
al-Zawari pour exemple et de consacrer leurs efforts au soutien de la
résistance en Palestine.
Le
mouvement palestinien « Ahrar » a dénoncé, dans un communiqué, la
réception par Mahmoud Abbas d’une délégation sioniste dans Ramallah, alors
qu’au même moment, il poursuit et arrête les militants palestiniens et envoie
ses services sécuritaires frapper les étudiants de l’Université technologique.
Le communiqué rappelle que ces rencontres normalisatrices sont refusées par le
peuple.
Le
vice-président du conseil législatif palestinien, dr. Hassan Khrayshe, a
affirmé qu’un grand nombre de prisonniers d’opinion, dont des journalistes, se
trouvent dans la prison de Ariha (Autorité palestinienne), et que les appareils
sécuritaires y exercent toutes formes de torture.
Dans la colonie
Décidemment,
les sionistes insistent et persistent. Dans le Haaretz du 23 février, le chef
du bloc sioniste Yitshaq Herzog pose un plan en 10 points pour contrer celui de
Netanyahu : il demande d’attendre 10 ans avant de définir ce que sera l’avenir
de la zone située à l’ouest du Jourdain (Cisjordanie), en tant que région pacifiée.
Un
autre plan est proposé par Yair Shalig (NRG 20/2) qui n’est pas nouveau. C’est
l’alternative jordanienne, qui veut dire supprimer toute idée d’Etat
palestinien, et partager le territoire de la Cisjordanie entre l’entité
sioniste et la Jordanie. Même si la Jordanie refuse, les puissances
occidentales peuvent faire jouer « le bâton et la carotte » pour
l’obliger à accepter une telle solution.
Plusieurs
articles et commentaires de responsables sionistes font état de leur inquiétude
du « rapprochement » entre l’Egypte et le mouvement Hamas, suite aux
rencontres qui se sont déroulées depuis le début de l’année. Mais l’inquiétude
la plus grande vient de l’élection de Yehia Senwar, ancien prisonnier libéré, à
la direction du Hamas dans la bande de Gaza. Pour les dirigeants sionistes,
c’est la « ligne dure » du Hamas, proche de l’Iran, qui tient à
présent les rênes du pouvoir dans la bande de Gaza.
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