al-Walaja: le père de Bassil al-A'raj fait le salut militaire à son fils assassiné |
« Creusez
ma tombe profondément et enterrez-moi debout, pour que je demeure parmi les
gens, ne baissez pas vos fronts, mourez debout et non sous les pieds des oppresseurs »
(dernier message du martyr Mohammad Khattab, 17 ans, exécuté par les sionistes
dans le camp al-Jalazon).
Les
opérations de la résistance se sont poursuivies au cours du mois de mars, un
peu partout dans les territoires occupés de la Cisjordanie, al-Quds y compris,
et ce malgré l’accentuation de la répression des différents appareils sionistes.
Ce
fascisme sioniste, le pire que l’histoire de l’humanité ait jamais connu, est
cependant accepté et aidé par la communauté internationale : le rapport de
l’ESCWA, organisme de l’ONU, dénonçant les pratiques « d’apartheid »
a été rejeté par la direction de l’ONU, et l’UNRWA envisage de modifier les
manuels scolaires dans ses écoles, pour faire plaisir aux financeurs alliés des
sionistes : en Palestine, il n’y aurait pas d’occupant, et les élèves
seraient obligés d’oublier qu’ils sont Palestiniens et qu’ils sont attachés à
leur pays envahi. La normalisation de l’ONU et ses officines avec la présence
de l’entité sioniste fait à présent office d’école pour tous les
normalisateurs, à commencer par l’Autorité palestinienne, dont les responsables
rencontrent les dirigeants sionistes, au lieu de s’occuper d’une société qu’ils
devraient protéger contre les pratiques coloniales. Mais les services
sécuritaires de l’AP attaquent plutôt les manifestants et arrêtent les
militants qui osent défier leur « ordre », celui de la coordination
sécuritaire avec l’occupant, un ordre colonial que les militants comme les
martyrs Bassil al-A’raj en Cisjordanie, ou Mazen Fuqaha, à Gaza, essayaient de supprimer.
Un ordre colonial que des normalisateurs arabes essaient de renforcer, sans
parler des régimes arabes réunis à Amman, à la fin du mois, pour renouveler
leur soumission au grand « méchant Satan ».
Martyrs palestiniens tombés depuis debut mars 2017 :
Bassil
al-A’raj, 28 ans, al-Walaja (province de Bayt lehem), assassiné au cours
d’une fusillade à l’aube du 6/3. Poursuivi par l’occupant depuis des années,
après avoir été arrêté par l’Autorité Palestinienne, Bassil al-A’raj a
courageusement riposté à l’unité « Yamam » de l’armée sioniste, qui
avait encerclé la maison où il se trouvait, en plein centre de Ramallah.
L’assassinat et la présence de l’armée ont donné lieu à des affrontements entre
jeunes Palestiniens et les sionistes, faisant deux blessés parmi les
Palestiniens.
Ibrahim
Matar, 25 ans, exécuté le 13/3 à l’aube, de Jabal al-Mukabbir (al-Quds). Le
martyr Ibrahim Matar a poignardé et blessé deux soldats sionistes, avant d’être
exécuté près de la mosquée al-Aqsa. Après l’avoir grièvement blessé, les
sionistes ont empêché qu’il soit transporté à l’hôpital et l’ont abandonné
jusqu’à son décès.
Mourad
Abu Ghazi 16 ans, du camp al-Arroub, assassiné par l’armée sioniste le 17/3
au cours d’une incursion dans le camp palestinien.
Youssef
Shaabane Abu Adira, 18 ans, assassiné lors du bombardement de l’est de la ville de
Rafah, au sud de la bande de Gaza. Deux de ses camarades ont été blessés.
Mohammad
al-Hattab, 17 ans, assassiné le 23/3 dans le camp al-Jalazon, près de
Ramallah. 4 de ses compagnons, âgés entre 19 et 20 ans, ont été gravement blessés
et hospitalisés. Ils étaient en voiture quand l’armée sioniste les a
mitraillés.
Mazen
Fuqaha, assassiné par le Mossad sioniste à Gaza, le 24/3. Ancien
prisonnier libéré en octobre 2011, Mazen Fuqaha fut un combattant des Brigades
Izzidine al-Qassam, branche armée du mouvement Hamas. Il avait dirigé
l’opération martyre près de Safad, en 2002, en riposte à l’assassinat de Salah
Shehadé par les sionistes. Il fut arrêté et condamné à 9 perpétuités. Libéré en
octobre 2011, il avait repris son activité de combattant. Au cours de sa
détention, il fut placé en isolement et sauvagement torturé.
Siham
Ratib Nimr, 49 ans, mère du martyr Mustafa Nimr, exécutée par les forces de
l’occupation devan la porte al-Amoud, dans al-Quds, le 29/3. Les sionistes
prétendent que la martyre entendait mener une opération de résistance en
poignardant des soldats.
Ahmad
Zahir Ghazal, 17 ans, de Nablus, exécuté le 31/3 après qu’il ait poignardé des
soldats sionistes dans la rue al-Wad, dans la vieille ville d’al-Quds.
Résistance
Au
cours de la première semaine du mois de mars, 10 opérations de résistance ont
eu lieu dans les territoires occupés de la Cisjordanie et d’al-Quds, faisant 8
blessés parmi les sionistes. Dans At-Tur, un colon a été blessé par un jet de
pierres, et près de la colonie « Efrat » un soldat a été touché par
balles. A Hazma, un colon a également été blessé par un jet de pierres, et deux
soldats ont été touchés lors d’affrontements à Selwan, dans al-Quds. A Bayt Lahm,
un colon a été poignardé par un Palestinien qui a réussi à s’enfuir.
Le
martyr Ibrahim Matar, de Jabal al-Mukabbir, mène une opération de poignard sur
les soldats sionistes près de la mosquée al-Aqsa. Deux soldats sont blessés. Il
est blessé par les sionistes qui le laissent se vide de son sang, empêchant les
secours.
La
jeune Fatima Taqatqa, 16 ans, a tenté d’écraser des colons sionistes dans la
région de Bayt Lahm. Elle a été gravement blessée par les tirs des soldats de
l’occupation. 3 colons ont été blessés. La jeune fille avait
« emprunté » la voiture de son père pour mener l’opération (mi-mars).
Le
19 mars, des résistants palestiniens attaquent le barrage du camp militaire de
Salem, au nord de la Cisjordanie, avant de se retirer sains et saufs.
Des
affrontements ont eu lieu dans le camp de Dhayshe, près de Bayt Lahem, le 15
mars, après que les forces de l’occupation aient investi les maisons de
prisonniers libérés.
Au
cours de la troisième semaine de mars, sept opérations de la résistance ont été
menées, ayant touché 12 sionistes, en Cisjordanie et dans al-Quds occupés.
Parmi ces opérations, une femme soldat a été blessée par des tirs de pierres,
dans le village de Takou’, au sud de Bayt Lahm. 3 colons ont été blessés près
du camp de Qalandia. 3 soldats sionistes ont été blessés dans le camp
d’al-Arroub, par des jets de pierre.
Au
cours du mois de mars, 39 sionistes ont été touchés par les opérations de la
résistance en Cisjordanie et al-Quds.
Une
grève générale a eu lieu dans les écoles palestiniennes de la ville d’al-Quds,
en protestation contre la judaïsation de l’enseignement que les sionistes
entendent imposer aux Maqdissis. Des manifestations ont eu lieu lors de la
célébration de la journée de la terre, le 30 mars, dans les territoires occupés
en 48 et 67.
Dans
la ville de Haïfa, une campagne populaire a été lancée pour protéger les Awaqf
(biens communautaires) de la ville contre leur confiscation par les sionistes.
A Haïfa et Nasra, les Palestiniens ont rendu hommage au martyr Bassil al-A’raj,
assassiné par les sionistes. Plusieurs sit-in ont eu lieu devant les prisons
sionistes en soutien aux prisonniers détenus administratifs, dont Mohammad
Ibrahim, du bourg Kabul, en Galilée, détenu depuis 9 mois.
Scènes de l’Intifada al-Quds
Qui
est Bassil al-A’raj ? Agé 28 ans, Bassil al-A’raj avait
terminé ses études de pharmacie dans les universités égyptiennes, avant de
retourner au pays et travailler. Il était actif contre l’occupation, et contre
tous ceux qui normalisaient avec l’occupant. Il a manifesté en 2012 contre la
présence de Sha’ul Mofaz à Ramallah, ce qui lui a valu d’être sauvagement battu
par les services sécuritaires de l’AP. Il écrivait des articles et organisait
des conférences pour soutenir et faire connaître la résistance palestinienne,
et notamment l’histoire de la lutte palestinienne contre les Britanniques et
les sionistes. Il y a environ deux ans, il a été arrêté par l’AP, sur ordre des
sionistes qui l’accusaient de préparer une opération militaire contre eux, avec
ses camarades. Ils furent libérés quelques mois plus tard, suite à une grève de
la faim qu’ils avaient menée dans les prisons de l’AP. Alors que Bassil entrait
dans la clandestinité, ses camarades furent arrêtés par l’occupant. Ils sont
toujours détenus.
Le
bourg d’al-Issawiya dans la région d’al-Quds :
occupé en 1967, ce bourg avait une superficie de 12000 dunums, dont il n’en
reste que 2400, suite aux vols des terres pratiqués par l’occupation. Il est
actuellement habité par 18.000 Palestiniens, entassés sur 660 dunums, car
l’occupant refuse de délivrer des permis de construire. Le bourg est menacé par
la destruction de nombre de ses maisons, sous le prétexte qu’elles sont
construites sans permis. Alors que les habitants du bourg ont de la peine pour
se loger, les colonies qui l’entourent, dont celle de « al-Talla
al-faransia », l’université hébraïque, l’hôpital Hadassa et une caserne de
l’armée d’occupation, ainsi qu’un mur et une route menant à la colonie Maale
Adomim, ne cessent de s’agrandir sur les terres du bourg. Al-Issawiya est
menacé par le projet de construction d’un parc colonial pour le séparer du
bourg d’at-Tur, car le plan sioniste en Palestine consiste à morceler autant
que possible les agglomérations palestiniennes. L’occupant installe des blocs de béton pour
encercler le bourg lorsqu’il considère que la situation est explosive,
empêchant le déplacement libre de la population. Lorsque l’occupant intervient
dans le bourg, il rédige des contraventions incalculables, de façon à gêner la
population et alourdir ses charges.
Le
camp al-Jalazon : un foyer d’affrontements avec l’occupant : Le
jeune martyr Mohammad Hattab a été assassiné dans le camp al-Jalazon, au cours
du mois de mars. Il est le 5ème martyr du camp depuis le début de
l’Intifada al-Quds, déclenchée en octobre 2015. Situé au nord de Ramallah, il
est l’un des plus grands camps de réfugiés qui entourent la ville, et est
habité par des réfugiés des villes de Yafa, al-Lid, al-Ramleh, et du bourg
al-Dawaymeh, qui fut le théâtre d’un horrible massacre en 1948. Depuis le début
de l’Intifada en cours, 40 Palestiniens du camp ont été blessés, et 90 sont
détenus dans les prisons sionistes. L’occupant mène des incursions régulières
dans le camp, pour poursuivre ses jeunes et les empêcher de s’approcher de la
colonie Beit Il, implantée dans les années 70. La dernière incursion s’est
déroulée la nuit du 3 au 4 avril, qui a été le théâtre d’affrontements entre
les Palestiniens et l’occupant. Trois jeunes ont été arrêtés : Assid
Nakhle, Mohammad Alayan et Sufyan Sharaka.
Répression et purification ethnico-religieuse
50.000
maisons sont menacées de démolition par l’occupant sioniste dans les
territoires occupés en 1948, après le vote d’une loi spéciale par le knesset
sioniste. Cette loi empêche de régler la situation des maisons soi-disant
construites par les Palestiniens sans autorisation, et les soumet à la
démolition, pure et simple. Le village Umm al-Hiran, menacé de disparition au
profit d’une colonie, a été le théâtre d’affrontements avec la police sioniste,
qui est venue menacer les familles toujours présentes sur leurs terres, d’expulsion.
Les menaces pèsent sur le bourg de Qalanswa, où des maisons avaient été
détruites il y a deux mois, car l’occupant envisage la démolition d’un surplus
de maisons mais la population du bourg envisage d’y faire face collectivement.
Dans
le Naqab occupé, les sionistes poursuivent les Palestiniens en détruisant leur
récolte, avec des produits chimiques. Cette opération de destruction a duré
pendant plusieurs jours. Le village d’al-Araqib a été démoli pour la 110ème
fois, car la population refuse de s’en aller, et reconstruit après chaque
démolition de quoi pouvoir s’abriter.
Une
nouvelle colonie dans Erez, près de Gaza, est prévue pour installer plus de 30
familles. Une terre agricole à l’entrée
du village de Nahalin, au sud de Bayt Lahm, est en train d’être rasée pour
installer un « parc colonial » pour les colons. Les sionistes ont
démoli près de 25 maisons et installations, notamment dans la région d’al-Quds,
à Issawiya, Bayt Hamina, Sha’fat, Jabal al-Mukabbir.
Après
la libération du prisonnier jordanien, le soldat Ahmad Daqasma, de la prison
jordanienne, où il a accompli une peine (20 ans) pour avoir tué 7 jeunes
sionistes qui faisaient du tourisme en Jordanie, plusieurs déclarations de
responsables sionistes réclament sa mise à mort. Les Jordaniens ont vivement
salué sa libération et une immense manifestation l’a accueilli.
Un
tueur sioniste (le soldat Azaria) reste moins condamnable aux yeux des
sionistes qu’un Palestinien ayant commis le « crime » de faire passer
des téléphones aux prisonniers détenus dans les prisons de l’occupation. C’est
le constat fait après la légère peine prononcée contre le tueur sioniste qui a
exécuté le Palestinien Abdel Fattah Sharif, 21 ans, de sang-froid, et en faveur
duquel les sionistes ont manifesté pour exiger sa libération pure et simple,
alors que le député palestinien au Knesset sioniste, Bassil Ghattas, accusé
d’avoir essayé de fournir des téléphones aux prisonniers, a été condamné au
retrait de son immunité et à la prison ferme pendant 2 ans.
Les
forces de l’occupation tirent sur le cortège funèbre qui a accompagné les corps
de deux martyrs, Saad Qaysiya et Mourad Abu Ghazi, dans le camp d’al-Arroub,
dans la région d’al-Khalil. Plusieurs participants furent blessés.
Les
forces sionistes arrêtent 18 jeunes, le 19 mars, dans Jabal al-Mukabbir, dans
al-Quds, suite au martyr de Ibrahim Matar, exécuté près de la mosquée al-Aqsa.
Elles ont relâché 8 d’entre eux dans les heures qui suivent. Elles arrêtent le
31/3, dans la ville d’al-Quds, 20 Palestiniens, dont 17 commerçants suite à
l’opération de la résistance menée par Ahmad Ghazal.
L’occupant
continue à confisquer les corps de 7 martyrs, tués en 2016 et début 2017. Courant
mars, 502 Palestiniens ont été arrêtés par les sionistes. Le nombre des
arrestations opérées dans la ville d’al-Quds est le plus élevé, avec 122
Maqdissis. 66 mineurs (moins de 18 ans) don 28 Maqdissis ont été arrêtés. Des
ordres de détention administrative ont été prononcés contre 89 prisonniers. 3
députés du mouvement Hamas ont été arrêtés au cours du mois de mars. Il a
démoli en l’espace d’un mois 23 maisons en Cisjordanie et al-Quds, et a muré la
maison du martyr Fadi Qunbur, dans Jabal al-Mukabbir.
Le
directeur du département des études arabes et des cartes de la Maison de
l’Orient, dans la ville occupée d’al-Quds, Khalil Tifaqji, a été arrêté à cause
de son rôle dans la dénonciation des ventes fictives aux sionistes de terrains
appartenant à des Palestiniens. Selon les sionistes, il agirait pour le compte
de l’OLP. Il a été libéré quelques heures plus tard.
Le
Knesset sioniste a prolongé la loi interdisant le regroupement familial pour la
15ème année consécutive. Cette loi vise particulièrement les
Palestiniens des territoires occupés en 1967 mariés aux Palestiniens vivant
dans al-Quds et les territoires occupés en 48. 12.000 Maqdissis sont touchés
par cette loi raciste. Le Knesset a également voté en première lecture une loi
interdisant l’appel à la prière dans les mosquées d’al-Quds et des territoires
occupés en 48, sous le prétexte que l’appel diffusé à l’aube gênerait les
colons.
Une
nouvelle colonie serait prévue pour accueillir les colons de
« Amona », implantée sur des terres palestiniennes privées, et qui
serait démantelée. Cette nouvelle colonie se situerait à 20 kms au sud de
Nablus, près de la colonie « shilo », sur un site stratégique. 977
dunums ont été volés des villages de Sawiya, Qariout, Laban, pour cette colonie
sous le prétexte que ce sont des terres publiques.
Les
agressions menées par les colons, protégés par l’armée sioniste, dans les
territoires de la Cisjordanie, sont de plus en plus fréquentes, et notamment
dans le nord et al-Aghwar. Les colons assaillent les Palestiniens et leur
volent leurs terres, en les entourant de barbelés. Plusieurs familles ont été
expulsées dans la zone Ras al-Ahmar, dans la région de Toubas, soi-disant pour
exécuter des manœuvres militaires. 140 arbres de la région al-Dhalma, près de
la colonie « Rahalim » installée sur les terres de Yatma et Sawiya,
au sud de Nablus, ont été arrachés par les colons.
Un
responsable du Mouvement islamique dans les territoires occupés en 48, Sulayman
Aghbarieh, a été arrêté début avril, dans Umm al-Fahem. Le mouvement avait été
déclaré illégal quelques mois plus tôt et Sulayman Aghbarieh était interdit de
se rendre à al-Quds et à la mosquée al-Aqsa.
Les
agressions sur la bande de Gaza se poursuivent : raids aériens,
bombardements, arrestations des pêcheurs, tirs sur la zone
« frontalière »,
L’armée
d’occupation a investi la maison du martyr Ahmad Ghazal et a interrogé les
membres de sa famille. Elle a ensuite investi et fermé par ordre militaire la
librairie al-Bukhari se trouvant à Nablus, librairie appartenant au prisonnier
Salam Tirawi.
Profanation des lieux saints
Les
colons sionistes n’ont cessé de profaner la mosquée al-Aqsa au cours de ce
mois, quotidiennement, par groupes, au cours des matinées. Le nombre des
profanateurs a atteint 1576 sionistes, certains d’entre eux étant vêtus de leur
uniforme militaire.
Les
forces de l’occupation ont arrêté le 28/3, 11 gardiens de la mosquée al-Aqsa,
qui sont des employés des Awqaf dirigés par la Jordanie. Elles ont investi les
maisons des gardiens, en les fouillant avant de les arrêter. Les autorités de
l’occupation accusent les gardiens d’empêcher le vol des pierres des lieux de
prière, par les colons profanateurs. Ces arrestations et les mesures
répressives aggravées préparent les profanations de la mosquée lors des pâques
juives.
Une
caisse surnommée « l’héritage du mont du temple » a été fondée pour
propager la soi-disant liaison entre les juifs et la ville d’al-Quds. Une association sioniste a l’intention d’inaugurer
des rites d’initiation à l’intérieur de la mosquée al-Aqsa, au lieu de se
contenter de ces rites devant le mur al-Bouraq, pourtant musulman.
Pour
contrôler les Palestiniens, la municipalité de l’occupation a installé des
caméras de surveillance devant la porte al-Asbat, à l’entrée de la mosquée
al-Aqsa, et dans plusieurs rues de la ville.
La
municipalité de l’occupation de la ville d’al-Quds a approuvé un des budgets
les plus élevés depuis l’occupation en 1967 de la partie orientale de la ville.
Ce qui laisse présager une large campagne de judaïsation.
Un
projet de construction d’un parc colonial a été dévoilé, ce parc s’étendrait
entre le bassin du sultan jusqu’au puits de Ayoub, au sud ouest de la vieille
ville d’al-Quds. Les sionistes entendent appuyer leur histoire falsifiée. Dans
ce cadre, la municipalité de l’occupation a organisé un marathon colonial sous
le titre « 50 ans d’unification » de la ville d’al-Quds.
Dans les prisons de l’occupation
Plusieurs
prisonniers palestiniens ont mené au cours de ce mois la grève de la faim, pour
réclamer la fin de leur détention administrative ou de leur isolement. Les
prisonniers menant toujours la lutte sont : Mohammad Abu Shawqa, 23 ans,
de Gaza, poursuit la grève de la faim dans la prison de Ofer. Il fut arrêté au
cours du mois de mars sur un barrage de la Cisjordanie. Membre du Fateh, il
étudiait à l’université de Jénine. Arrêté, l’occupant n’a toujours pas statué
sur la condamnation. Le prisonnier Mohammad Bisharat, 28 ans, de Tamun dans la
région de Toubas, mène la grève de la faim depuis 9 jours pour réclamer la fin
de la la détention administrative, qui a été renouvelée pour la troisième fois.
Le
journaliste Mohammad al-Qiq, qui avait mené la grève de la faim contre la
détention administrative, pour la deuxième fois, a été trompé par l’administration
sioniste, qui refuse à présent de le libérer, comme elle l’avait promis, pour
mettre fin à la grève de la faim.
Des
forces de répression sont intervenues dans la prison de Nafha et ont agressé
fin mars 8 prisonniers, dans la section 14 de la prison.
Les
services de renseignements de l’occupant arrêtent le prisonnier Moussa Darwish,
de ‘Issawiya dans al-Quds, quelques heures après sa libération de la prison du
Naqab, le 5 mars, où il avait été détenu pendant 12 ans. Son frère Majd a été
arrêté le même jour et placé en détention administrative.
Le
tribunal de l’occupation condamne le Palestinien Abdel Hadi Abu Afash, du Naqab
occupé, à 6 mois de prison pour avoir abrité deux résistants au mois de juillet
2016 qui ont mené une opération contre l’occupant, sans connaître leur intention.
Le jeune résistant Mohammad al-Horoub, de la région d’al-Khalil, a été condamné
à la prison pour une durée de 4 perpétuités et au paiement de 750.000 shekels
pour les familles des colons tués en novembre 2015. Le tribunal sioniste de
Ofer a condamné le prisonnier Mohammad Jamil Kifaya de Bitunia, près de
Ramallah, à 16 ans de prison pour appartenance au mouvement Hamas et détention
d’armes.
Palestiniennes
dans les prisons de l’occupation : 56 Palestiniennes sont détenus dans les
prisons de Hasharon et Damon, dont 16 mineures, et 18 Palestiniennes mariées.
11 prisonnières sont blessées (statistiques au 8 mars). Parmi elles, Shorouq
Dwayat, 19 ans, de la ville d’al-Quds, a été condamnée à 16 ans de prison, et
Mayssoun al-Jabali, 23 ans, de Bayt Lahem, qui a été condamnée à 15 ans de
prison.
Selon
une étude menée par un centre de recherches sur les prisonniers palestiniens,
le nombre de prisonniers condamnés à la prison à vie est d’environ 500
prisonniers.
La
grève de la faim annoncée par Marwan Barghouty, cadre dirigeant du Fateh et
membre du conseil législatif palestinien, pour le 17 avril, se prépare. Les
prisonniers du FPLP ont annoncé leur refus de participer à cette grève, n’ayant
pas été préparée de manière collective. Pour leur part, les mouvements du Jihad
islamique et du Hamas comptent y participer dans les prisons où la grève serait
menée collectivement. Dès à présent, l’administration pénitentiaire a commencé
à déplacer les prisonniers, dans certaines prisons, pour briser le mouvement.
Les
méfaits de l’Autorité palestinienne : Les
services sécuritaires de l’AP arrêtent le 5 mars Abd Dawud Kattana, un des
cadres du mouvement du Jihad islamique en Palestine, à Qifin, Tulkarm. Elles arrêtent
le 19 mars deux cadres du même mouvement à Tulkarm et Qalqylia, récemment
libérés des prisons de l’occupant, Hassan Saqr Abu Sari, et Mohammad al-Aqraa.
Les
services de répression de l’AP attaquent des manifestants palestiniens qui
refusent que le martyr Bassil al-A’raj et ses compagnons soient
« jugés » par un tribunal palestinien. Le père du martyr ainsi que
sheikh Khodr Adnane sont frappés et brutalisés. Des journalistes sont réprimés
et leurs caméras cassées. Une commission d’enquête est mise en place pour
étudier la responsabilité de cette répression. Quinze jours plus tard, elle
établit que la police de l’AP est responsable de la violence. Le lendemain, une
manifestation populaire se déroule à Ramallah pour protester contre les
violences des services sécuritaires de l’AP.
La liste noire des normalisateurs
Une
délégation sioniste est arrivée au Maroc le 6/3 pour participer au congrès
relatif aux villes maritimes de la Méditerranée.
Selon
la presse sioniste, une délégation de journalistes du Maghreb est arrivée dans
la colonie pour visiter les lieux. Mais une enquête approfondie montre qu’il
s’agit plutôt de pseudo-journalistes, fabriqués par les services de
renseignements de l’entité, étant inconnus dans les milieux journalistiques. Il
est clair que la propagande sioniste cherche à fabriquer des « amis »
arabes, pour destabiliser la campagne contre la normalisation avec l’occupant.
Le
membre du comité central du Fateh, chargé des relations avec la « société
israélienne », Mohammad Madani, a accueilli une délégation de rabbins
sionistes à Ramallah, qui serait pour la paix et le retrait des sionistes des
territoires occupés en 1967.
Une
rencontre normalisatrice entre occupant et occupé a eu lieu dans la ville
occupée de Yafa, lors d’un congrès intitulé « le congrès populaire
palestino-israélien ». Selon un « participant » palestinien,
présent pour dénoncer le congrès, la plupart des participants palestiniens ont
été trompés par la propagande du congrès qui prétendait apporter des solutions
au « développement des villes et villages palestiniens dans l’intérieur
occupé » alors qu’il a eu pour but de prôner « la coexistence »
avec les sionistes.
L’accord
entre le pouvoir égytien et l’entité sioniste à propos de l’exportation du gaz
semble être sur le point d’être conclu, d’après la presse sioniste. Un accord
semblable a été signé avec la Jordanie.
La
journaliste libanaise Maria Maalouf risque la condamnation à mort, suite aux
propos tenus sur twitter, réclamant l’intervention de l’armée sioniste pour tuer
Sayyid Hassan Nasrullah, dirigeant du Hizbullah. Ses propos avaient été salués
par l’entité coloniale, et dénoncés par de nombreuses personnalités au Liban,
qui ont porté plainte et se sont portées partie civile, ayant jugé que de tels
propos relèvent de la trahison nationale.
Les
Emirats arabes unis participent de plus en plus fréquemment aux manœuvres
militaires aériennes aux côtés de l’armée sioniste.
Une
campagne de protestation est lancée au Liban contre le projet de participer au
festival « tomorrowland » le 29 juillet, festival auquel
participeront la colonie de Tel Aviv et
la ville de Jbayl, aux côtés de villes européennes et asiatiques. D’ores et
déjà, les voix s’élèvent, certains voulant séparer le « politique »
du « culturel », alors que le projet de « tomorrowland »
est clair : la « paix » instaurée au profit des puissances et
écrasement des voix différentes.
La presse palestinienne
Walid
al-Qitati constate, dans al-Istiqlal du 23 mars, que « la paix
régionale » réclamée par Trump et Netanyahu signifie le contraire de
« l’initiative arabe pour la paix » avancée en 2002 par le sommet de
la Ligue arabe. Alors que cette dernière marchandait la normalisation des
relations entre les pays arabes et l’entité sioniste en réclamant le retrait sioniste
et la fondation d’un Etat palestinien sur les territoires occupés en 1967, le
projet de la « paix régionale » inverse la priorité :
normalisation d’abord et ensuite, on verra.
La
décision de l’UNRWA de modifier les programmes scolaires dans ses écoles, en
supprimant toute référence à la Palestine, à al-Quds, à l’occupation, pour plaire
aux bailleurs de fonds américain et autres, a soulevé de nombreuses
protestations dans la presse palestinienne, mais aussi au sein des syndicats
d’enseignants, qui ont refusé d’appliquer ces programmes jugés sionistes.
Communiqués et déclarations
Sheikh
Khodr Adnan, cadre dirigeant au Mouvement du Jihad islamique en Palestine, a
déclaré que le martyr Bassil al-A’raj fut un résistant exceptionnel, qui a
représenté tous les jeunes Palestiniens qui visent la fin de l’occupation de
notre terre et de nos lieux saints. Il a ajouté : «Comment t’oublier alors
que tu as été ensanglanté par leur « coordination sacrée » à
Ramallah, et qu’ils ont donné libre cours à leur langue empoisonnée en
2012 ? »
Le
comité central du FPLP annonce la nécessité de couper avec la voie d’Oslo (les
accords d’Oslo de 1993) et ses conséquences politiques, économiques,
culturelles et sécuritaires. Il demande l’arrêt du choix des négociations, de
cesser de s’accrocher à des illusions concernant le rôle des Etats-Unis, et
réclame l’unité nationale pour affronter l’ennemi. Dans un autre communiqué, il
réclame la cessation des rencontres officieuses entre Palestiniens de l’AP et
des responsables sionistes.
Le
rapport de l’Escwa accusant l’ennemi sioniste de mener une politique
d’apartheid en Palestine occupée, a été l’occasion d’organiser plusieurs
conférences en Palestine sur l’apartheid. C’est au cours d’une conférence
organisée à Gaza, le 22 mars, par le centre d’Etudes Atlas, que M. Haydar Eid
est intervenu pour défendre sa thèse selon laquelle l’entité sioniste mène une
politique d’apartheid. Cette thèse fut cependant contestée par plusieurs
intervenants, dont Isma’il Mahra, du centre Atlas, qui craint que le fait de
dénoncer l’apartheid ne conduise à ne pas poursuivre le projet de libération de
la Palestine, car en fin de compte, il s’agit bien d’occupation, d’abord. Le
chercheur Abdel Rahman Shehab, directeur du centre Atlas, a mentionné trois
facteurs qui empêchent de considérer l’Afrique du sud comme modèle pour les
Palestiniens, facteurs liés à la nature du projet sioniste, qui est un projet
du monde occidental.
La
sauvage répression par les services sécuritaires de l’AP de la manifestation à
Bayt Lahm, qui protestait contre le « jugement » du martyr Bassil
al-A’raj et ses compagnons, a été largement commentée et dénoncée par les
organisations palestiniennes, qui ont réclamé que les policiers soient arrêtés
et jugés. Ils ont considéré qu’une telle répression annonce un « nouvel
ordre palestinien » dans les territoires occupés.
Le
secrétaire de l’union des fonctionnaires de l’UNRWA, Youssef Hamdouna, a
dénoncé les nouveaux programmes scolaires de l’UNRWA qui nient l’identité et
l’histoire palestiniennes ainsi que l’occupation. Il a jugé ces programmes de
« dangereux ». En supprimant la carte de la Palestine, toute mention
d’al-Quds et des villes côtières de ces programmes, l’UNRWA adopte le projet
sioniste. « Nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour stopper
l’agression de l’UNRWA contre notre identité nationale ».
L’archevêque
grec-orthodoxe Atallah Hanna a fermement dénoncé les propos du responsable
maronite au Liban, sans le nommer, qui avait déclaré que les réfugiés
palestiniens au Liban étaient responsables de la situation critique dans ce
pays.
Dans la colonie
La
presse sioniste évite de reconnaître la responsabilité de l’assassinat par le
Mossad du combattant libéré Mazen Fuqaha, mais plusieurs articles justifient
l’assassinat des « terroristes ». Sha’ul Shay, ancien vice président
du conseil « de la sécurité nationale » (activité terroriste) écrit
dans le quotidien Ysra’il Hum le 27/3 reprend l’historique des assassinats
exécutés par les sionistes depuis les années 50 pour expliquer qu’ils ont
toujours été « bénéfiques » pour l’entité sioniste, comme par exemple
l’assassinat de sheikh Ahmad Yassin, qui a obligé le Hamas à accepter une
trêve.
Le
quotidien Maariv, début avril, commente la solution des « deux Etats »,
palestinien et « israélien », sous la plume de Me’ir Uzya’il. Selon
lui, une telle solution serait la fin de l’entité sioniste, car tout retrait de
territoires palestiniens, comme le retrait de Gaza ou du Liban, n’a fait que
consolider la force des « ennemis » qui ont développé leurs armes. Il
conseille aux Palestiniens non seulement d’accepter le fait accompli (la
colonisation et l’occupation), mais de prouver leur « amour «
et leur « humanité » envers « Israël » en lui consacrant,
de bon gré, une terre arabe sur « la base de la solidarité humaine avec
notre malheur et notre désir ». Rien que ça !!
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