"Mourabitat" de la mosquée al-Aqsa |
« Les
Arabes sont privés de l’honneur de la défense d’Al-Aqsa. Nous, les maqdissis et
les Palestiniens de l’intérieur (48), nous assumons cette responsabilité. La
présence du danger m’encourage et ne me fait pas peur. Je pense que les colons
tiennent compte de notre présence et ont peur lorsque nous les suivons »
(Une gardienne de la mosquée al-Aqsa).
Ces jeunes, souvent nés après le déclenchement de l’Intifada al-Aqsa en 2000, et qui ont subi la période de la « coordination » sécuritaire entre l’Autorité palestinienne issue des accords d’Oslo et les militaires sionistes, et vécu les victoires remportées par la résistance contre l’occupation, expriment par leur révolte quotidienne leur désir et volonté de vivre libres dans leur patrie. Ils n’attendent ni ONU, ni communauté internationale, ni régimes arabes ou régimes « amis ». Ils prennent leur cause en main et se lancent contre les sionistes pour les chasser du pays. Sans la participation arabe officielle à leur étouffement, l’Intifada aurait au moins arrêté l’extension des colonies sionistes et l’arrêt de la judaïsation de la ville d’al-Quds. D’où l’importance de la lutte des peuples arabes et musulmans contre la normalisation des relations entre leurs pays et l’entité coloniale
La
récente victoire remportée par les Palestiniens dans la ville d’al-Quds, pour
le maintien de la souveraineté arabe et musulmane sur la mosquée al-Aqsa,
continue à susciter le désir de vengeance des sionistes, qui ont multiplié les
provocations et les mesures de nettoyage ethnico-religieux dans la ville. Dans
al-Quds, comme dans al-Khalil et les dizaines de villages menacés
d’engloutissement par les colonies situées dans le centre de la Cijsordanie,
les Palestiniens affrontent quotidiennement les colons et maintiennent leur
entité et ses militaires sur le qui-vive. L’opération héroïque de la
résistance, tuant 3 soldats de l’occupation, le 26 septembre, est un message
clair, adressé au monde entier: « Les colonisateurs hors de
Palestine ! ».
Martyrs palestiniens tombés en septembre 2017
Le prisonnier blessé Raed Salhi, 21 ans, du camp de
Dhayshé, au sud de Bayt Lahem est décédé à l’hôpital « israélien » le
3 septembre, après avoir été blessé lors de son arrestation le 7 août dernier.
Le combattant Nimr Mahmoud Jamal, 37 ans, de Bayt
Sourik, exécuté le 26/9, après avoir mené une opération de résistance, tuant 3
soldats sionistes, dans la région d’al-Quds.
Résistance et résistants
L’opération
héroïque menée par la résistant Nimr Jamal, le matin du 26 septembre, a plongé
l’entité sioniste et ses dirigeants dans un affolement manifeste. La presse
sioniste évoque l’armée utilisée, le maniement professionnel des armes et la
tactique du résistant pour affirmer qu’il s’agit d’une opération de la
résistance, différente des précédentes. Mais c’est ce qu’ils avaient dit
auparavant, au sujet de quelques opérations phares menées au cours de ces deux
années. Trois soldats sionistes qui protégeaient une colonie ont été abattus.
Les dirigeants sionistes, et notamment Netanyahu et le coordinateur des actions
armées de l’entité, affirment qu’il s’agit d’une opération d’un genre nouveau,
qui réclame une réponse ferme de la part de l’occupant. Cette opération
intervient après plusieurs tentatives menées par des jeunes, au cours de ce
mois, aux différents barrages de l’occupant, et qui se sont soldées par
l’arrestation des résistants, souvent blessés, par les forces sionistes. A
l’approche des fêtes juives, l’entité coloniale avait pris des mesures de
sécurité renforcées, en fermant toutes les issues entre la Cisjordanie et les
territoires occupés en 48. Ce qui n’a pas empêché le combattant martyr Nimr Jamal
de mener son opération, saluée par les mouvements de la résistance
palestinienne. Le mouvement du Jihad islamique a considéré que cette opération
est une gifle aux normalisateurs et comploteurs (arabes) et qu’elle est une
revanche au processus de judaïsation d’al-Quds et d’al-Aqsa.
5
opérations de résistance ont eu lieu au cours de la troisième semaine de
septembre, contre l’occupant : trois sionistes ont été blessés en
Cisjordanie et al-Quds. Ces opérations ont eu lieu dans le bourg Al-Issawiya
(jets de pierre), dans le camp de Dhayshé, et à Anata, à l’est d’al-Quds. Des
affrontements ont eu lieu à 69 points de confrontation, où les Palestiniens ont
lancé des bouteilles incendiaires sur l’occupant.
Des
affrontements ont eu lieu à Ramallah, entre les forces sionistes et des
dizaines de jeunes le 3 septembre. La veille, d’autres affrontements ont opposé
les jeunes du village de Jabaa, dans la région de Jénine, après l’arrestation
de sheikh Kamal al-Qayssi. Le 20/9, des affrontements ont eu lieu dans Abu Diss
et autour de la vieille ville d’al-Quds, que les forces sionistes ont assiégée.
Le 19/9, des affrontements ont eu lieu dans le camp de She’fat, lorsque les
forces occupantes ont envahi le camp .
Les
jeunes du village de Kubar s’organisent et lancent une campagne de collecte
d’argent pour bâtir à nouveau la maison démolie du combattant prisonnier Omar
al-Abd, qui a mené l’opération de résistance contre la colonie Halmish.
Scènes de l’Intifada al-Quds
Les
« Murabitat » (gardiennes) de la mosquée al-Aqsa : Femmes
Maqdissies, mères de famille ou célibataires, diplômées ou non, elles ont
décidé de protéger la mosquée al-Aqsa des profanations des sionistes, et d’assurer
une présence quasi quotidienne dans la mosquée, en organisant des cours
religieux ou profanes, aux femmes maqdissies et autres. Elles ont été à la
pointe de la lutte pour la mosquée, à plusieurs reprises au cours de ces
dernières années, lorsque les dirigeants sionistes ont décidé de s’emparer et
de judaïser la mosquée. Elles furent aux premiers rangs pour protester contre
leur interdiction d’y entrer, en 2015, comme elles furent arrêtées,
poursuivies, interdites de passage, même dans le pourtour de la mosquée. Leur
répression et la répression de leur mouvement furent une des causes principales
du déclenchement de l’Intifada al-Quds, qui se poursuit jusqu’à présent, comme
en ont témoigné plusieurs messages adressés par les martyrs avant de mener
leurs opérations contre l’occupant. Les principales dirigeantes du mouvement
sont: Hanadi Helwani et Khadija Khways actuellement prisonnières et Sahar
Natshé et Zeina Amro. Hanadi Helwani a été maltraitée et son voile arraché dans
la cellule où elle se trouve, les sionistes voulant se venger des femmes
palestiniennes en lutte pour leur dignité et la dignité des musulmans dans le
monde.
Répression et purification ethnico-religieuse
Les médias et les journalistes palestiniens sont la
cible de l’occupation. Le 31 août, une unité militaire de l’occupation ferme la
radio (Manbar al-Hurriya) dans la ville d’al-Khalil, et confisque tout son
matériel, sous prétexte d’incitation contre l’occupation. L’ordre de fermeture
a été fixé à 6 mois. Cette radio avait été visée au début de l’Intifada al-Quds.
Début septembre, un colon a écrasé une fillette de 5
ans, occasionnant des blessures graves, dans la ville d’al-Khalil. Dina Jaabari
vit dans la maison volée récemment par les colons dans cette ville. Des colons se
sont infiltrés de nuit sur les terres du village Sawi, au sud de Nablus, et ont
arraché 43 oliviers.
La ville d’al-Khalil est ciblée par la
judaïsation : l’armée d’occupation a décidé de renforcer le pouvoir des
colons dans la ville, en leur accordant une liberté de gestion autonome de
leurs affaires. Cette déclaration de guerre contre les Palestiniens vise à
étendre la judaïsation, comme l’a déclaré le ministre sioniste Liberman. Dans
la zone colonisée, vivent 40.000 Palestiniens, qui seront désormais sous le
régime directement colonial. Par cette décision, l’occupant sioniste rompt le
« protocole d’al-Khalil » signé en 1997, suite aux accords d’Oslo.
Cependant, cette décision « administrative » ne fait qu’entériner la
situation du quartier colonisé depuis 1967, où les Palestiniens affrontent des
mesures coloniales successives, le but étant de transformer la mosquée
al-Ibrahimie en lieu juif, à partir de mythes et falsifications historiques que
les sionistes ont propagés.
La famille Shamasné a été expulsée de sa maison dans
le quartier Sheikh Jarrah, dans al-Quds, pour permettre aux colons de s’y
installer. Un Palestinien du Naqab a été obligé par l’occupant à démolir sa
maison, dans le village de Beer Haddaj, sinon il devait payer la somme de 7000
dollars US, pour financer la démolition de sa maison par l’occupant.
Le comité islamo-chrétien pour la défense des lieux saints a publié son rapport
mensuel sur les violations sionistes des lieux saints et de la ville d’al-Quds.
Les sionistes ont autorisé leurs députés du Knesset à profaner la mosquée
al-Aqsa. Plusieurs députés l’ont fait au cours du mois d’août. Les démolitions
de maisons et de structures agricoles et commerciales se sont poursuivies dans
la plupart des quartiers de la ville d’al-Quds. Au même moment, les colonies
déjà existantes dans la ville s’élargissent et de nouvelles colonies sont
inaugurées. Le quartier de Bayt Safafa est notamment visé avec la construction
prévue de plusieurs immeubles coloniaux, sur la route de la colonie Gilo. Le
KKL prévoit d’installer 400 familles sionistes dans le quartier de Sheikh
Jarrah.
En septembre, le comité de colonisation de la
municipalité sioniste de la ville d’al-Quds a déclaré vouloir construire 176
unités de logement pour les colons au centre de Jabal al-Mukabbir, dans la
ville d’al-Quds. Plusieurs entreprises internationales, enregistrées aux Iles
Cayman, en Australie et aux Etats-Unis, ont demandé à entreprendre les travaux.
Poursuivant ses efforts de nettoyage
ethnico-religieux, l’entité sioniste va prendre des mesures draconniennes
envers les partenairs étrangers des Palestiniens vivant en Palestine, notamment
en Cisjordanie et al-Quds, pour pourrir leur vie et les pousser à partir. Les visas
que les sionistes leur accordaient vont être réduits dans le temps, ces
étrangers devront se rendre de plus en plus fréquemment dans la colonie Beit Il
pour allonger leur durée de séjour, de quelques mois.
Au
rythme d’une vingtaine de Palestiniens arrêtés quotidiennement, essentiellement
au cours de la nuit, le nombre des Palestiniens arrêtés au cours des trois
derniers mois d’élève à 1800.
Un
enfant de 13 ans a été blessé par des balles dans la ville d’al-Khalil, tirées
par l’armée sioniste, le 12/9. Hassan Jaradat a été soupçonné d’avoir voulu
mener une opération dans la colonie Kiryat Arba.
Les forces militaires de l’occupation ferment l’école
Dar el-Maarifa, dans al-Quds.
Profanation des lieux saints
La municipalité
coloniale de la ville d’al-Lid, dans les territoires occupés en 48, a autorisé
à la police sioniste de profaner la mosquée de la ville, et d’interdire la
prière de la fête du sacrifice et de fermer les haut-parleurs qui diffusaient
l’appel à la prière, prétextant la gêne des colons. Les fidèles ont rapporté
que la police a agressé nombre d’entre eux, et les « musclés » de la
municipalité ont agressé un Palestinien qui filmait la scène d’agression.
La
lutte se poursuit entre les forces d’occupation et les Awqaf palestiniens,
notamment après la victoire palestinienne au mois de juillet dernier, sur la
souveraineté de la mosquée al-Aqsa. L’occupant a déclaré que les Awqaf sont une
organisation terroriste, il a fermé ses bureaux dans la mosquée et a
l’intention de traîner cet organisme devant les tribunaux sionistes. Le
communiqué des Awqaf est clair : refus de toutes les mesures de
l’occupant, car les Awqaf sont responsables des 144 dunums de la mosquéée, et
du sous-sol, de leur gestion et des travaux qui s’y déroulent. Il a ajouté que
la porte al-Rahma fait partie intégrante de la mosquée. Les sionistes avaient
prétendu que la salle qui se trouve dans Bab al-Rahma appartenait à une
association « terroriste ». Le communiqué des Awqaf insiste sur
l’illégalité de la fermeture de Bab al-Rahma depuis 2003, par les autorités de
l’occupation, et réclament sa réouverture.
Des
responsables de l’occupation admettent que depuis 2009, 53 lieux saints palestiniens
ont été endommagés, détruits ou incendiés, le dernier en date concerne l’église
de Bayt Jammal, à l’ouest d’al-Quds, dont le responsable a indiqué que les
dommages causés à l’église sont importants, après que les vandales sionistes
ont cassé les vitres, brisé la statue de la vierge Marie, et endommagé
plusieurs objets se trouvant dans l’église.
L’occupation
a démoli une partie du mur du cimetière des martyrs jouxtant le cimetière
al-Youssefiya, près de Bab al-Asbat, dans al-Quds, en vue de construire des
parcs et routes « talmudiques ». La population a réussi à stopper
l’acte vandale de l’occupant.
Dans les prisons de l’occupation
Trois prisonniers mènent la grève de la faim dans les
prisons sionistes : Anas Shadid, 20 ans, de Doura (al-Khalil), poursuit la
grève de la faim depuis plus de deux semaines, protestant contre la détention
administrative et l’isolement. Il a été arrêté le 14 juin dernier, deux
semaines après sa mise en liberté. Son état de santé s’est détérioré, il a été
transféré à la clinique de la prison de Haddarim. Il avait déjà mené une grève
de la faim pendant 90 jours. Le
prisonnier Ahmad Sawarka poursuit la grève de la faim depuis plus de dix jours,
dans la prison de Nafha. Il est détenu depuis 2009, les sionistes refusent de
le libérer, alors que sa condamnation s’est achevée en septembre 2016. Le
prisonnier Ezzidine Amarneh, 55 ans, de Ya’bd, Jénine, poursuit la grève de la
faim depuis une dizaine de jours, protestant contre la détention
administrative. Ancien prisonnier, Ezzidine Amarneh est non-voyant.
De nombreux témoignages de jeunes mineurs ont dévoilé
la maltraitance et la torture exécutée par les sionistes dans les prisons, au
cours, avant et après les interrogatoires. Ces jeunes, souvent arrachés à leurs
lits et maisons, tard dans la nuit, sont emmenés par l’armée d’occupation à la
colonie Beit Il, où ils sont sauvagement frappés. C’est ce qui est arrivé au
prisonnier Mahmoud Zayd, 17 ans, du camp al-Jalazon, qui a été sauvagement
agressé alors qu’il était attaché pendant plusieurs heures dans la colonie,
avant d’être emmené au centre d’arrestation Benyamin, pour interrogatoire. Le
jeune prisonnier Youssef Dar Sheikh, 18 ans, de Biddu, a été arraché à sa
maison, et enlevé le 23 août dernier. Sur la route en direction de la prison de
Ofer, pour interrogatoire, il a subi les assauts sauvages des soldats de
l’occupation.
Cible privilégiée de l’occupant, les enfants et jeunes
Palestiniens arrêtés et détenus dans les prisons sionistes sont également une
source de revenu pour l’entité sioniste. Les sommes imposées par l’occupant sur
les enfants détenus dans la prison de Ofer se sont élevées à plus de 133.000
dollars, depuis le début de l’année.
Le tribunal militaire de Ofer a condamné le résistant
prisonnier Amjad Najjar, 37 ans, de Selwad, à la prison à vie et au paiment de
350.000 shekels pour avoir abattu un colon au mois de juin 2015. Le même
tribunal a condamné à la perpétuité le résistant Abdallah Ishaq, pour avoir
accompagné en voiture le résistant qui a tué le colon.
L’occupant a arrêté le militant Yassin Abu Lafah, du
camp Askar à Nablus, quelques jours après avoir été libéré de la prison Junayd
gérée par l’Autorité palestinienne. Yassin Abu Lafah milite pour la libération
des prisonniers, il est dessinateur, et a été plusieurs fois arrêté par
l’occupant et placé en détention administrative. L’occupant a arrêté et ordonné
la détention administrative pour 6 mois à l’encontre du militant maqdissi Salah
Hammouri.
A cause des nombreuses arrestations de militants
palestiniens, la prison de Meggiddo est surpeuplée. Une nouvelle section va
bientôt être mise en fonction, la section 10, qui va enfermer les Palestiniens
arrêtés, après avoir subi les interrogatoires. Il y a actuellement 900
prisonniers palestiniens dans la prison de Megiddo, dont deux sections pour les
mineurs, au nombre de 150. 3 prisonniers
sont isolés dans cette prison dans des cellules isolées, sur ordre du
Shabak : Hussam Omar, Ahmad Moghrabi, et Mahmoud Nassar.
D’autres prisonniers sont isolés dans les prisons
sionistes : 12 prisonniers dont certains sont isolés depuis 4 ans. Les
plus anciens prisonniers isolés sont Hussam Omar, Moussa Soufan, qui sont de la
ville de Tulkarm.
Quelques jours de mobilisation ont suffi aux
prisonniers du Mouvement du Jihad islamique dans la prison du Naqab pour
obtenir ce qu’ils réclamaient : être regroupés dans une même section, à
l’instar des autres mouvements palestiniens. La direction carcérale avait
sciemment éparpillé les prisonniers du mouvement dans plusieurs sections, ce
qui a soulevé leur protestation et mobilisation.
Le tribunal de l’occupant a prolongé la détention des
deux enseignantes, Hanadi Helwani et Khadija Khways, accusées de protéger la
mosquée al-Aqsa. Les deux Palestiniennes maqdissies ont été plusieurs fois
arrêtées et interdites d’entrer dans la mosquée, rien que parce qu’elles
agissent contre la judaïsation de la mosquée.
Depuis le début de l’année, l’occupant a arrêté et
détient dans ses prisons 700 Palestiniens de la ville d’al-Khalil. 120 enfants
sont arrêtés et détenus chaque mois en moyenne, depuis le début de l’année dans
toute la Palestine. 300 mineurs sont actuellement détenus dans les prisons
sionistes, et subissent des tortures physiques et psychologiques. Selon un
centre de recherches sur les prisonniers palestiniens, 44% des Palestiniens
emprisonnés au cours des trois derniers mois sont de la ville d’al-Quds. 58
Palestiniennes sont détenues dans les prisons sionistes, dont 10 mineures,
selon les nouvelles données. Parmi elles, 35 sont détenues dans la prison
Hasharon.
La liste noire des normalisateurs et lutte contre la normalisation
Le roi du Bahrayn a décidé de normaliser les relations
entre son pays et l’entité sioniste, affrontant le sentiment national du peuple
du Bahrayn. Depuis des années, le pouvoir multiplie les gestes de rapprochement
envers l’entité coloniale, afin de pouvoir bénéficier du soutien international
et notamment américain à ses projets internes et externes.
Le cinéaste libanais Ziyad Doueiri, qui a produit un
film dans l’entité sioniste, avec des acteurs sionistes, est revenu au Liban,
sans être inquiété par les autorités du pays, alors que le Liban reste un pays
arabe attaché au boycott de l’entité d’occupation. La presse et les
associations contre la normalisation ont pris la mission de le dénoncer et de
dénoncer les pressions internationales exercées pour empêcher sa comparution
devant un tribunal.
Au Maroc, les associations luttant contre la
normalisation ont protesté contre la participation d’une chanteuse sioniste au
festival de Tanger et ont agi pour le boycott de sa soirée. Elles réclament la
criminalisation de tout pas vers la normalisation avec l’entité coloniale en
Palestine.
Le sommet africain – sioniste prévu au Togo a été
« reporté ». La normalisation des relations entre les pays africains
et l’entité sioniste a été freinée, avec le « report » du sommet, dû
aux efforts des militants africains et arabes, à la défection de plusieurs pays
africains, et au refus des dirigeants sud-africains. Les sionistes prétendent
qu’ils ont reporté le sommet à cause de la situation instable au Togo.
La presse sioniste a parlé d’un séjour effectué par un
émir saoudien dans l’entité coloniale, dans un geste de normalisation. Il aurait
rencontré des responsables de l’entité. Cette visite n’a pas confirmée par les
médias arabes.
Les relations entre les Emirats arabes unis et
l’entité coloniale se resserrent, d’après les documents wikileaks.
L’ambassadeur émirati aux Etats-Unis joue un rôle décisif dans la
multiplication des liens, économiques, diplomatiques et sécuritaires entre ce
groupement d’émirats et l’entité coloniale, malgré le crime odieux perpétré par
les services sionistes du combattant palestinien Mahmoud al-Mabhouh, en 2010, à
Dubaï.
Ashraf Ajrami, ancien ministre chargé des prisonniers,
dans l’Autorité palestinienne, a participé à une rencontre avec l’armée de
l’occupation, où il a insulté la mémoire des prisonniers et martyrs
palestiniens. Selon cet individu, le paiment par l’OLP des salaires aux
familles des prisonniers et martyrs favoriserait la résistance à l’occupant. Il
s’agit d’un des spécimens engendrés par les accords d’Oslo et l’Autorité
palestinienne.
La presse palestinienne
Les
efforts de réconciliation entre le Fatah et Hamas, après la dissolution par le
Hamas du comité administratif créé en avril dernier pour gérer les affaires de
la bande de Gaza, ont été un des principaux sujets traités par les médias
palestiniens. Cependant, malgré l’accueil positif par les organisations
palestiniennes de cette mesure qui ouvre la voie à la réconciliation, la presse
palestinienne et les débats ont porté sur les dangers qui guettent la question
palestinienne dans son ensemble, après les déclarations de plusieurs
responsables du Fatah visant les armes de la résistance dans la bande de Gaza.
Des craintes sont soulevées quant au rôle de l’Egypte et la «bénédiction »
internationale à cette réconciliation, au moment où des projets de règlement de
grande envergure sont envisagés.
Les
plans de judaïsation de la Cisjordanie et de la ville d’al-Quds l’invasion
quotidienne et massive de la mosquée al-Aqsa par les sionistes, la répression
sauvage envers les enfants arrêtés et détenus dans les prisons sionistes, la
situation explosive dans la ville d’al-Khalil, où la population refuse les
mesures sionistes, la dénonciation des ventes de terrains aux sionistes par la
direction grecque de l’église grecque-orthodoxe ont également traités par les
médias palestiniens. Les médias de la résistance ont dénoncé les arrestations
et détention des militants et résistants, par les services sécuritaires de l’Autorité
palestinienne.
Hammad
Subh traite des relations entre l’entité sioniste et les Kurdes, qui doivent se
prononcer sur « l’indépendance du Kurdistan » le 25 septembre.
L’entité sioniste n’a jamais caché ses sympathies pour un
« Kurdistan » séparé de l’Irak, car elle y voit l’éclatement de la
région arabe, avec un « Israël » dominant. La presse des Kurdes juifs
dans l’entité sioniste, dépendante d’un centre de recherche kurde financé par
le Mossad, parle du « retour » de 200.000 « Israéliens »
kurdes au Kurdistan « libéré » afin de mettre en valeur le pays. Les
« Israéliens » ont déjà acheté des terres dans le Kurdistan de Barazani,
et certains parlent d’y fonder des colonies juives. Du centre à la périphérie,
ou de la périphérie au centre, ainsi agissent les sionistes dans la région. C’est
d’ailleurs dans ce sens que le quotidien libanais al-Akhbar a titré le 26/9 :
« Barazani Ben Gourion », sous la photo du dirigeant kurde.
Salim
Madi écrit le 24/9 à propos de la nouvelle méthode de l’occupation, consistant
à dé-conscientiser les Palestiniens, en multipliant les interventions sionistes
dans les médias traditionnels et nouveaux, et notamment en langue arabe, pour
les amener à accepter l’invasion sioniste. Les stratèges sionistes ont divisé
les Palestiniens dans les territoires occupés en trois catégories, les « fidayin »,
les « hésitants » et les « indifférents » et tentent de
rendre les « hésitants » indifférents et d’isoler les « fidayin ».
Communiqués et déclarations
Sheikh
Ikrima Sabri, prédicateur de la mosquée al-Aqsa, a émis une fatwa (règlement
religieux) interdisant d’enseigner à partir des manuels scolaires imposés par
l’occupant dans la ville d’al-Quds. Il a déclaré, devant des milliers de
fidèles que quiconque envoie ses enfants dans les écoles sionistes ou celles
qui enseignent de tels manuels, ou qui enseignent à partir de ces manuels, commettent
une grave faute. « Les autorités de l’occupation veulent nous imposer
leurs enseignements qui s’opposent à nos valeurs, à notre religion, à nos
coutumes, notre histoire et notre civilisation, en nous faisant miroiter des
gains pour appliquer leurs programmes ».
Communiqué
des Awqaf palestiniens concernant Bab al-Rahma, dans la mosquée al-Aqsa :
le communiqué dénonce les allégations sionistes concernant la présence
d’une association « terroriste » (comité de la défense du patrimoine)
dans un local situé dans Bab al-Rahma, alors que cette porte de la mosquée est
fermée par l’occupant depuis 2003, et que cette association a été interdite
depuis cette date. Pour les Awqaf palestiniens, cette nouvelle
« affaire » montée de toutes pièces par les sionistes vise avant tout
à affaiblir la présence palestinienne dans la mosquée, et rejoint les récentes
arrestations des gardiens et gardiennes de la mosquée.
L’archimandite
Hanna Atallah a déclaré devant une délégation d’hommes religieux orthodoxes
qu’il est important que la voix du chrétien appelant à la justice en Palestine soit
entendue dans le monde. « Notre terre est une terre sainte et bénie, mais
sur cette terre, la dignité humaine est bafouée, l’oppression, l’injustice sont
pratiquées contre notre peuple palestinien, contre ses musulmans et ses
chrétiens ». Il a ajouté qu’il est nécessaire de prendre en compte le
peuple palestinien, les êtres humains, et non seulement les pierres de la ville
sainte : « La Palestine est non seulement la terre des lieux saints
et de l’histoire, mais aussi la terre du peuple militanف, résistant, combatif,
pour la réalisation de ses espoirs et ses ambitions de libération
nationale ».
Daoud
Shehab, le responsable de l’Information au Mouvement du Jihad Islamique, a
déclaré, suite à l’opération héroïque de la résistance le 26/9 : « l’opération
est un message qui vous dit : arrêtez de rêver, sinon les balles vous
poursuivront, dans toutes les rues et les ruelles. » « Cette
opération concrétise la conscience vive de la question palestinienne et du
peuple palestinien, elle place à nouveau les priorités nationales qui ont été
dispersées du fait des querelles sur le pouvoir. »
Du côté de l’Autorité palestinienne
Une
unité de l’appareil répressif palestinien a investi la maison du prisonnier
libéré, Wahid Abu Maria, cadre du mouvement du Jihad islamique en Palestine, à
Bayt Ummar, dans la région d’al-Khalil. Elle a tiré sur lui et l’a arrêté.
Wahid Abu Maria a été prisonnier dans les prisons sionistes pendant 15 ans.
Les
forces répressives de l’Autorité arrêtent le militant Issa Amro, actif dans la
lutte contre la colonisation dans la ville d’al-Khalil. Il avait protesté
contre l’arrestation du journaliste Ayman Qawasme, directeur de la radio
al-Hurriya, quelques jours auparavant, par les mêmes appareils sécuritaires.
L’arrestation
par l’occupant du prisonnier libéré par l’Autorité palestinnienne, Yassin Abu
Lafah, 27 ans, a été l’occasion pour le mouvement du Jihad islamique de
dénoncer la coordination sécuritaire entre l’AP et les sionistes, qui a dénoncé
la torture dans la prison Junayd des militants palestiniens, parce qu’ils
soutiennent la lutte des prisonniers et la protection de la ville d’al-Quds.
Une
large rafle a été menée par les services sécuritaires de l’AP contre les
militants du mouvement du Jihad islamique, dans la plupart des villes et
villages de la Cisjordanie occupée. Le cadre dirigeant du Mouvement, Ahmad
al-Moudallal, a dénoncé ces arrestations et exigé que les services sécuritaires
de l’AP poursuivent plutôt les colons qui sèment la mort en Cisjordanie, comme
il a dénoncé le silence honteux des organisations de droits de l’homme,
financées pour la plupart par les organisations internationales, face à ces
arrestations.
L’étudiant
palestinien Assaad Tawil a été torturé dans la prison de Ariha, de l’Autorité
palestinienne. Agé de 22 ans, il avait été convoqué au poste des renseignements
généraux de la ville de Qalqylia, avant d’être arrêté. Sa famille a été
interdite de visite.
Dans la colonie
L’ambassadeur sioniste en Turquie a déclaré que le
dossier qui empêche la reprise de la normalisation des relations entre l’entité
sioniste et la Turquie est le mouvement Hamas. Il a conclu l’interview accordé
au journal du parti d’Erdogan au pouvoir : « Dans le monde
d’ajourd’hui, les pays du Moyen Orient ont besoin les uns des autres,
l’individu ne peut affronter seul les défis et les menaces, comme le terrorisme
et les attaques cybernétiques, par exemple. »
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