« Cette terre est à nous, nous refusons la
soumission à la décision de Trump »
(le martyr Ibrahim Abu Thuraya, 29
ans, quelques minutes avant d’être exécuté ».
« La récente déclaration de Trump ne
fait que renforcer notre détermination, notre résilience, notre attachement et
notre appartenance à notre ville sainte » (Monseigneur Hanna Atallah).
Le peuple palestinien est fermement déterminé à
poursuivre sa révolte contre la judaïsation de la ville d’al-Quds, la capitale
éternelle de la Palestine. La déclaration du président américain Trump,
affirmant que al-Quds serait la capitale de l’entité sioniste, a soulevé la
colère palestinienne, arabe et musulmane, dans le monde, et a mobilisé les
peuples amis de la justice et de la liberté, contre les représentants du
terrorisme dans le monde : les Etats-Unis et l’entité sioniste.
La
nouvelle intifada qui se déclare depuis le 8 décembre dernier, jour de la
déclaration américaine, se renforce tous les jours et gagne de nouveaux
terrains. Les journées de la colère décrétées par les organisations de la
résistance, et notamment par le mouvement du Jihad islamique, maintiennent la
tension et assistent aux affrontements avec l’ennemi, dans la plupart des
villes et camps palestiniens, en Cisjordanie et à Gaza, tandis que les
Palestiniens des territoires occupés en 48 participent aux affrontements dans
al-Quds et organisent les manifestations dans les villes de Galilée. Des
centaines de blessés, dont certains graves, plus de 10 martyrs, plusieurs
centaines de Palestiniens arrêtés, dont 350 mineurs, est le bilan de la terreur
sioniste qui s’est abattue sur la Palestine occupée.
Le retour de l’Intifada dans les rues de la Palestine,
et la monstruosité de la déclaration de Trump, a soulevé les masses arabes et
musulmanes, dans les principales villes de la nation. Que ce soit à Amman, à
Ankara ou à Rabat, la participation massive aux manifestations pourrait
susciter un mouvement généralisé de refus du diktat américain dans les pays
arabes et musulmans. En Algérie et en Tunisie, la colère se tourne contre les
dictatures de la péninsule arabique (Arabie saoudite, Emirats) qui font
pression sur l’Autorité palestinienne pour accepter le plan de
« paix » américain, qui signifie la liquidation de la cause
palestinienne. En Jordanie, les masses réclament la rupture des accords de Wadi
Araba qui humilient les peuples arabes et les manifestations devant l’ambassade
américaine sont incessantes. Si le peuple égyptien ne parvient pas à exprimer
sa colère, le responsable d’al-Azhar est sorti de son silence et a affirmé,
dans plusieurs déclarations, la nécessité de lutter pour protéger al-Quds. Les
manifestations dans plusieurs pays musulmans asiatiques témoignent du réveil de
la conscience des peuples musulmans en faveur de la ville d’al-Quds et de la
cause palestinienne.
Dans cette ambiance d’effervescence populaire, les
questions sont posées, à propos de la direction de la lutte, à propos de
l’unité des organisations palestiniennes et la création d’un comité unitaire, à
propos des formes de lutte, armée ou « pacifique », à propos des
moyens d’action, arabe et musulmane, pouvant libérer les masses de l’emprise
américaine. Les réponses restent mutiples et parfois contradictoires. Les
attentes palestiniennes sont grandes, mais les entraves dans les pays arabes et
musulmans restent encore trop importantes. Les objectifs ne semblent pas
unifiés, au-delà de s’opposer à l’administration américaine et à la déclaration
de Trump, qui est en fait un appui inconditionnel des Etats-Unis à la
judaïsation d’al-Quds et de toute la Palestine.
Au niveau palestinien, la coupure entre les militants
et cadres moyens du Fateh d’une part et la direction du mouvement, d’autre part
est claire. Les premiers participent et se sacrifient pour la Palestine, alors
que la direction du mouvement louvoie, attend et poursuit sa recherche d’une
unité palestinienne de façade, sans remettre en cause le processus de
règlement. Les formations de l’OLP réclament la formation d’un comité supérieur
qui dirigerait l’intifada, comme au cours de l’Intifada de 1987, alors que les
autres formations préfèrent voir se confirmer la participation populaire
générale, avant de décréter la formation d’une quelconque direction, d’autant
plus que les formations politiques ne jouent pas un rôle identique dans le
soulèvement, et le fait de fixer des objectifs pour le court terme pourrait
être dangereux pour la poursuite de la lutte contre l’entité sioniste. Quant à la participation de la lutte armée,
elle reste un choix, qui devrait intervenir au moment opportun, aux côtés du
soulèvement populaire, d’autant plus qu’elle est réclamée par de nombreuses
manifestations et rassemblements. Les organisations de la résistance basées dans
la bande de Gaza ont compris la stratégie sioniste voulant détourner les
regards de la bataille pour al-Quds, en les provoquant en tuant
intentionnellement des manifestants à Gaza. Les réponses de la résistance sont
claires : nous riposterons de manière à empêcher une escalade vers une
guerre, et nous en avons les moyens et les capacités.
Martyrs tombés entre le 11/12/2017 - 25/12/2017
Mohammad Sami Dahduh, de Hayy Zaytun, dans la bande de
Gaza, est décédé suite à ses blessures, le 24/12. Il avait été blessé lors du
second vendredi de la colère, le 15/12 par les tirs des soldats postés au bord
de la zone « frontalière » avec Gaza.
Sharif Abd Shalash, 28 ans, exécuté par les sionistes
à l’Est de Jabalia, dans la bande de Gaza, lors d’une manifestation le 17
décembre. Il succombe à ses blessures le 23 décembre.
Zakaria Kafarne, 24 ans, exécuté lors de la
manifestation du 22/12 contre la judaisation d’al-Quds, dans la bande de Gaza.
Mohammad Nabil Mhaysen, 29 ans, de Jabalia, bande de
Gaza, exécuté lors de la manifestation du 22/12 contre la judaïsation
d’al-Quds.
Bassil Ibrahim, de Anata, au nord-est d’al-Quds. Il a
été exécuté à l’entrée de Anata, par une balle tirée dans le dos. Il avait été
arrêté en 2012, alors qu’il manifestait en solidarité avec la grève de la faim
des prisonniers. Il avait été condamné à 10 mois, et détenu dans la prison de
Ofer. Après l’assassinat du martyr Mohamad Abu Khdayr par les colons en 2014,
Bassil a affronté l’occupant en lançant des bouteilles incendiaires. Par 16 fois,
il échappe à son arrestation pour être arrêté le 9/11/2015 par « les
unités de la mort » (musta’ribun) et est condamné à 7 mois de prison. La
détention est renouvelée sous la forme de détention administrative au moment de
sa libération. Il reste enfermé pendant 23 mois. Lorsque l’intifada se
renouvelle au sujet d’al-Quds, il se dirige vers les points d’affrontement avec
l’occupant, à l’entrée de Anata. Il brise une voiture appartenant à des colons.
Les soldats sionistes tirent dans le dos, n’osant l’affronter de face.
Ibrahim Abu Thuraya, Shuja’iya, Gaza, 29 ans,
handicapé suite au bombardement « israélien » sur la bande de Gaza,
en 2008-2009. Exécuté par une balle tirée par un soldat de l’occupation, le
15/12.
Yasser Sukkar, 23 ans, Gaza, Shuja’iya, exécuté par
les tirs des soldats sionistes, au second vendredi de la colère, 15/12.
Mohammad Amin Aql, 19 ans, est décédé des suites de
ses blessures, lors des affrontements près d’al-Bireh, le second vendredi de la
colère. Il avait été d’abord secouru, blessé, par les ambulances du Croissant
rouge Palestinien. Une vidéo montre comment les « secouristes »
sionistes sont intervenus, avec l’armée, pour kidnapper le jeune blessé, qui
est décédé dans les hôpitaux de l’occupant.
Hamda Zubaydat, de la région d’Ariha, décédée suite à
un arrêt du cœur, lorsque les soldats de l’occupation ont lancé des bombes
sonores en direction de sa maison. Elle était âgée de plus de 60 ans.
Chronique de l’Intifada
Les
manifestations et affrontements avec l’occupant se poursuivent sans relâche,
que ce soit dans la ville d’al-Quds et ses environs, menacée par la judaïsation
rampante et par la déclaration de Trump, qui entérine le viol de la ville
sainte par les sionistes. Ils se poursuivent dans toute la Cisjordanie. Dans la
bande de Gaza, les manifestations du vendredi, près du barrage « frontalier »,
après la prière du vendredi, sont suivies par des manifestations et sit-in,
ainsi que diverses mobilisations, par secteurs, tout au long de la semaine. Dans
les territoires occupés en 48, les Palestiniens organisent des manifestations,
que ce soit dans les régions demeurées arabes ou bien dans les zones judaïsées,
comme à Tel Aviv. Il s’agit d’affirmer le refus du peuple palestinien, non
seulement de la déclaration Trump, mais de toute mesure de judaïsation de la
Palestine, et de la volonté de lutte et de résistance contre l’occupant.
Le
15/12, second vendredi de la colère, auquel avaient appelé les organisations de
la résistance, des affrontements ont eu lieu partout en Palestine, dans les
régions d’al-Khalil, Bayt Lahem, al-Bireh, Ramallah, Tulkarm, Jénine, Tubas,
al-Quds et les provinces de Gaza. Des centaines de blessés ont été touchés par
des balles réelles ou enrobées de caoutchouc, et par le nouveau gaz asphyxiant
lancé par l’occupant. A Bil’in, Budrus, Madma, Burin, Hawwara, Kfar Qaddum, des
affrontements se sont déroulés, lorsque les jeunes ont manifesté en direction
des barrages de l’armée d’occupation. Dans la ville d’al-Khalil, des milliers
ont manifesté à l’appel des mouvements Hamas et Fateh, près de Bab al-Zawiya,
après la prière du vendredi, et le camp d’al-Fawwar a été obstrué après les
affrontements entre forces de l’occupation et les jeunes du camp. Dans la bande
de Gaza, les affrontements ont eu lieu près du barrage
« frontalier », d’où les soldats sionistes tiraient sur les
manifestants. 164 Palestiniens avaient été blessés ce jour-là, dans la bande de
Gaza, dont 5 gravement. Dans al-Quds, des milliers se sont rassemblés dans la
mosquée al-Aqsa, après la prière du vendredi et ont scandé leur refus de la
judaïsation de la ville d’al-Quds. Des affrontements ont eu lieu dans la rue
al-Wad, dans la vieille ville, où l’occupant a aspergé les femmes de piment
dans leurs yeux. A Bab al-Amud, à l’entrée de la vieille ville, l’occupant a
tiré sur les manifestants et installé des barrages pour couper la zone.
A Nasra, en Galilée, des manifestants ont parcouru les rues de la ville,
dénonçant la judaïsation de la ville d’al-Quds. Une autre manifestation s’est
déroulée dans les rues de la ville de Sakhine, en Galilée, pour affirmer
l’arabité d’al-Quds.
Au
cours de la troisième semaine de décembre, les affrontements ont eu lieu à
Tulkarm, entre les Palestiniens qui ont empêché les soldats de l’occupation
d’entrer dans leurs maisons, et l’occupant, et se sont poursuivis dans la ville
d’al-Khalil, dans la zone de Bab al-Zawiya, dans le camp Arroub, où les soldats
de l’occupation ont poursuivi les jeunes à travers les ruelles des camps.
Des
affrontements ont eu lieu entre la population d’al-Bireh et les soldats de
l’occupation, après la prière du vendredi 22/12, et à Bayt Lahem, autour de la
mosquée Bilal b. Rabah, à l’entrée de la ville. Les journalistes ont été pris à
partie et poursuivis, ainsi que les équipes médicales, pour les empêcher de
soigner les jeunes blessés. Les affrontements se sont poursuivis dans le
village al-Khodr et le village de Takou’, les soldats de l’occupation ont tiré
sur les manifestants et lancé des gaz. Des affrontements ont eu lieu dans
Qalandia, al-Ram, Abu Diss, Budrus, Nabi Saleh, Bayt Sira, Bil’in, Dayr Nadham,
al-Mughir au nord de Ramallah, Bayt Furik, à l’est de Nablus, Jayus, Azzun à
l’est de Qalqylia, à l’entrée de la ville de Salfit, dans le camp Ayda, à Bayt
Lahem, à Sa’ir, Halhul, et Bayt Ummar, au nord d’al-Khalil, à Tamun, Tubas et
Qifin au nord de Tulkarm.
Des
affrontements ont eu lieu samedi 23/12 dans le village de Madma, au sud de
Nablus, après l’invasion d’une centaine de colons. Des appels à la mobilisation
furent lancés à partir de la mosquée, et les centaines de jeunes ont accouru
pour chasser les colons. L’armée de l’occupation est intervenue en tirant sur les
jeunes et en faisant des blessés.
Le
même jour, des résistants lancent des grenades sur un poste de l’armée sioniste
à l’entrée de la ville de Qalqylia. Le poste a pris feu.
Dans
la bande de Gaza, les affrontements ont eu lieu après la prière du vendredi
22/12, dans toutes les zones de la bande « frontalière », près de
Bayt Hanun, à l’est de Jabalia, près de la colonie Nahel Oz, à l’est de Gaza,
Braij, Khan Younes et Rafah. Les soldats postés de loin ont tiré sur les
manifestants pour tuer, et lancé des gaz asphyxiants, de nature inconnue.
Des
manifestations ont parcouru les rues des principales villes de la bande de
Gaza, après la prière du vendredi 22/12, à l’appel des organisations de la
résistance palestinienne. Des milliers de manifestants ont scandé « vers
al-Quds nous partons, et, par millions nous serons martyrs ».
Le
comité de suivi à l’intérieur des territoires occupés en 48 et dans al-Quds
appelle à boycotter les institutions américaines, en réponse à la décision de
Trump. Une manifestation pour l’arabité d’al-Quds a eu lieu devant l’ambassade
américaine, dans la colonie Tel Aviv, rassemblant les Palestiniens de 48.
Répression et purification ethnico-religieuse
Au
cours de cette période du mois de décembre, les forces armées de l’occupant ont
envahi à plusieurs reprises plusieurs localités de la Cisjordanie, y compris la
partie orientale d’al-Quds, et arrêté des centaines de Palestiniens. Au cours
de ces rafles, les Palestiniens ont affronté l’occupant en lui lançant des
pierres et en s’opposant aux arrestations.
Le
11/12, l’armée sioniste arrête à l’aube Sheikh Khodr Adnane, dans sa maison à
Arraba, province de Jénine. A Nablus, l’armée se déploie dans les rues de la
ville et affronte des dizaines de jeunes dans la place al-Shuhada’, et le quartier
Ras el-Ayn. Elle arrête le prisonnier libéré Mohammad Salah Hamdane, Bara’
Azmihan, et Ala’ Abu Shamt. ‘Issam Jamil Ishtiye, libéré il y a quelques mois, est
de nouveau arrêé ainsi que Bashr Hamed Ziyade.
Au
cours de la première semaine, l’occupant coupe la route entre le camp
al-Jalazon et la ville d’al-Bireh. Il se déploie dans la zone ouest de Selwad, et
des patrouilles militaires sionistes envahissent les villages au nord et à
l’est de Ramallah, après que les résistants aient tiré des coups de feu sur un
véhicule de colons. Le prisonnier libéré Bashir Badrane est arrêté.
A la
date du 25/12, le nombre des enfants (mineurs) arrêtés par l’occupant et
détenus dans les prisons sionistes s’élève à 350, sur un total de 600
arrestations depuis le 10/12. L’enfant Abd Salayma, âgé de 10 ans, a été arrêté
dans sa ville al-Quds. L’enfant Ibrahim Gayth n’a que 11 ans, il a été arrêté à
Bab al-Amud dans al-Quds. Le 19/12, l’occupant arrête Ahd Tamimi, jeune
palestinienne de 17 ans, dans son village Nabi Saleh. Le lendemain, il arrête
sa cousine Nour et sa mère Nariman.
95%
des Palestiniens arrêtés au cours des semaines passées sont des jeunes. Ceux
qui ont été placés dans la prison de Ofer ont subi des violences sauvages au
cours de leur arrestation et interrogatoire. Le prisonnier Ahmad Smayrat, 17
ans, de Yata dans al-Khalil, a été brutalisé par 12 soldats qui l’ont frappé
avec les crosses de leurs fusils. Il a perdu connaissance et a été placé 5
heures dans le froid avant d’être interrogé. 15 soldats de l’occupation ont
agressé Ibrahim Qawasme, 15 ans, de la ville d’al-Khalil, qui l’ont maintenu au
sol pendant qu’ils le frappaient sur le dos et le piétinaient. Parmi les jeunes
brutalisés : Wa’el Hashash, 19 ans, du camp Balata, Lou’ay Natshé, 15 ans
de la province d’al-Khalil, Ahmad Qassem, 19 ans, du camp de Jénine, Ahmad Abu
Rahme, 17 ans, de Bil’in. L’enfant prisonnier Hamed al-Masri, 14 ans, de
Salfit, est toujours en soins intensifs après avoir été blessé par l’occupant.
Il a été arrêté le 12/12 et blessé par balles.
Le
tribunal de Ofer avait décidé de libérer avec paiement d’une caution de 10.000
shekels l’enfant Fawzi al-Junaydi (16 ans) arrêté le 7 décembre dans la ville
d’al-Khalil. Mais le procureur a refusé la demande. L’appareil judiciaire de
l’occupant prouve une fois encore que son jeu n’est qu’un simulacre voulant
faire croire à un Etat régi par des lois, alors qu’il n’est qu’un pion dans une
entité coloniale. Le mineur Fawzi al-Junaydi avait raconté à son avocat comment
23 soldats sionistes se sont jetés sur lui. Ils l’ont jeté au sol et se sont
mis à plusieurs à le battre avec la crosse de leurs fusils. Ils l’ont ensuite
entraîné, pieds nus, vers la zone du « container » où ils l’ont
enfermé dans un salle sombre, et ont poursuivi leurs coups tout en lui lançant
de l’eau froide sur ses pieds, avant de les écraser.
Les
unités de la mort (les musta’ribun) : elles sont à nouveau en exercice,
selon les manifestants palestiniens en Cisjordanie occupée. Ces unités ont été
formées par l’armée sioniste pour s’infitrer dans les villes et villages
palestiniens pour arrêter et exécuter les Palestiniens recherchés par
l’occupant. Connues pour leurs pratiques fascistes, ces unités qui parlent
l’arabe, portent des vêtements civils afin de ressembler aux Palestiniens. Mais
dans les manifestations, ces hommes sont de plus en plus reconnus, même s’ils
répètent les slogans contre l’occupant et lancent des pierres aux côtés des
manifestants. Des appels ont été lancés pour essayer coûte que coûte de les
éviter et de les isoler. En effet, depuis le renouvellement de l’Intifada et
des manifestations, ces hommes de la mort interviennent de plus en plus dans
les rangs des manifestants pour en kidnapper quelques-uns, les rouer de coups
avant de les emmener dans leurs véhicules.
L’occupant
a arrêté le chef du village al-Araqib, Sayyah at-Touri (68 ans), parce qu’il
refuse d’abandonner son village aux colons.
Il a été condamné à 10 mois de prison ferme. Il a été condamné à payer 36.000
shekels. Pour les Palestiniens de 48, cette décision vise à démoraliser les
Palestiniens pour empêcher la poursuite de leur combat. L’arrestation du sheikh
At-Touri vise, après les arrestations de
plusieurs dirigeants du mouvement national et islamique, dans les territoires
occupés en 48, à supprimer la représentativité politique des Palestiniens de
48. Suite à cette décision, sheikh Sayyah At-Touri a déclaré : « si
nous ne possédons qu’un seul mètre et non un dunum de terre, cela ne veut pas
dire que nous l’abandonnerons. Même s’ils démolissent, ils ne peuvent démolir
notre détermination. Nous vaincrons la domination « israélienne » et
son pouvoir injuste, par la volonté de Dieu ».
La
municipalité sioniste à Kfar Qasem a démoli une maison en construction dans la
zone ouest de la ville, appartenant à Mo’adh Bdayr, sous le prétexte de
construction « illégale ». La municipalité exige le paiment des frais
de la démolition qui s’élèvent à 40 mille shekels.
Le 25/12,
un membre du knesset sioniste a arrêté le bus qui transportait les familles des
prisonniers pour la visite aux prisonniers. Il est monté dans le bus, a insulté
les familles et a commencé à agresser une femme dans le bus, sous le regard
bienveillant de l’armée d’occupation, qui accompagne d’ordinaire les bus.
Imaginez un député dans un Etat normal agissant de la sorte !! Ce qui
donne entièrement raison à la revue « Youpi » de Bayard, dont le
numéro mettant en cause la normalité de l’entité coloniale a été retiré de la
vente, suite aux pressions du CRIF.
L’occupant
planifie la construction de 16 postes de police dans al-Quds, pour empêcher
toute révolte. Les services de la répression sioniste essaient de contrôler la
place de Bab al-Amud, donnant accès à la vieille ville, en y installant un
poste policier et 40 caméras de surveillance. L’occupant planifie également la
construction d’un million d’unités coloniales dans la ville d’al-Quds et la
Cisjordanie occupée. Par ailleurs, le Knesset discute le déploiement colonial
dans toute la Cisjordanie, supprimant ainsi l’illusion d’une autorité
palestinienne indépendante.
Profanation des lieux saints
La profanation de la mosquée al-Aqsa par les colons et
les représentants officiels de l’entité sioniste s’est poursuivie pendant toute
cette période. Ils arrivent par dizaines ou centaines, tôt le matin, souvent
par la porte al-Maghariba, accompagnés de policiers de l’occupation, entérinant
la division de la mosquée al-Aqsa dans le temps. Le 13/12, 233 colons ont
profané la mosquée. Le 18/12, ils étaient 104 colons à le faire, en compagnie
du député sioniste Gluck. Selon les statistiques des Awqaf musulmans, 24.000
sionistes ont profané la mosquée au cours de l’année.
La Maison-Blanche (Etats-Unis) déclare que le mur
al-Buraq appartiendrait aux sionistes. L’entité coloniale prévoit de consacrer
250 millions de shekels pour creuser sous la mosquée al-Aqsa et la vieille
ville. Depuis l’occupation de la partie est d’al-Quds, les sionistes creusent
pour essayer de trouver une pierre qui attesterait que sous la mosquée al-Aqsa,
se trouverait le mythique temple. Il n’ont rien trouvé confirmant leurs
mensonges.
L’occupant inaugure une synagogue dans les tunnels qu’il
a creusé sous le mur al-Buraq, poursuivant la judaïsation de la ville
arabo-musulmane d’al-Quds. Il a l’intention de construire une synagogue dans
Ras al-Amud, près du Mt des Oliviers, sur 2000 m2.
L’administration sioniste (archéologie et nature)
envahit le cimetière historique de Bab al-Rahma, qui jouxte la mosquée al-Aqsa,
pendant trois jours de suite, les 10-12/12 . Des arbres ont été coupés et des
tombes saccagées. L’occupant serait en train de préparer l’installation du
téléférique colonial sur le cimetière.
Dans les prisons de l’occupation
Les
forces de l’occupation arrêtent le 11/12 sheikh Khodr Adnane à Arraba, province
de Jénine. Il décide de mener la grève de la faim et de la parole, à cause des
brutalités dont il a été l’objet lors de son arrestation. En effet, quatre
unités de l’armée ont encerclé la maison familiale, dès l’aube. Elles ont cassé
la porte de la maison. 8 soldats se sont jetés sur lui et l’ont sauvagement
menotté.
Le
prisonnier Rizk Rajub, 61 ans, de Dura (al-Khalil) a refusé de se soumettre au
choix du tribunal, la déportation ou la détention administrative. Il a entamé
la grève de la faim pour réclamer sa libération. Il avait été arrêté le
27/11/2017. Il avait été détenu auparavant pendant 23 ans, dont 10 ans en
détention administrative.
Le
prisonnier Tha’er Halahla, de la région d’al-Khalil, détenu dans la prison du
Naqab, a subi le renouvellement de la détention administrative à son encontre,
de 4 mois, avant la fin de la période précédente. Le prisonnier cadre du
mouvement du Jihad islamique en Palestine est interdit de visites, et souffre
de maux du foie et du dos. Il avait été arrêté à nouveau en avril 2017.
La
direction de la prison de Eschel a refusé de faire entrer des couvertures et
vêtements chauds aux prisonniers, par vengeance. 7 prisonniers palestiniens ont
été blessés par l’incendie qui s’est déclarée dans le centre d’isolement de la
prison Moskobiyya, dans al-Quds. Les prisonniers détenus dans la prison du
Naqab ont été soumis à des fouilles provocatrices au cours du mois de décembre.
La liste noire des normalisateurs et lutte contre la normalisation
La famille royale au Bahrayn confirme par plusieurs
déclarations et actions sa volonté de normaliser avec l’occupant sioniste. Si
le Bahrayn représente la façade culturelle de la normalisation, les Emirats
arabes unis représentent la façade sécuritaire et économique de ce
rapprochement avec l’ennemi sioniste, les deux entités politiques agissant
comme ballons d’essai pour l’Arabie saoudite, dont certaines déclarations
insistent sur la volonté de normaliser avec l’occupant, au moment où la presse
saoudienne se contente de publier des interviews exclusives avec des
représentants de l’entité coloniale. Les déclarations de chercheurs et autres
intellectuels de la péninsule arabe, bien que minoritaires, tentent de trouver
des fondements religieux et politiques à l’entité coloniale, inaugurant une nouvelle
forme de normalisation, sous l’égide de sheikhs saoudiens.
Bahrayn : Un émir du Bahrayn admire les toiles
des artistes « israéliens », et souhaite en acheter. Un ministre du Bahrayn a déclaré que la cause
palestinienne ne représenterait pas la première cause des Arabes. Il réclame de
serrer les rangs non contre les Etats-Unis, mais contre la république islamique
en Iran. 120 savants et intellectuels
bahraynis condamnent la normalisation de leur régime avec l’entité sioniste.
Tunisie : Un syndicat tunisien boycotte les
navires américains au port de Sfax. Les ouvriers refusent de décharger le
navire. Un million de signatures pour criminaliser juridiquement la
normalisation avec l’entité sioniste. La campagne est lancée. La
criminalisation n’a pu se faire lors du changement du pouvoir, à cause des
pressions occidentales, notamment allemandes, et à cause des formations
libérales.
Tunisie : Les Tunisiens actifs contre la
normalisation empêchent une exposition sur le holocauste dans la Bibliothèque
Nationale de Tunis, avec la participation de l’UNESCO, des Nations-Unies et la
fondation allemande Rosa Luxembourg. Les manifestants et les employés de la
Bibliothèque Nationale ont supprimé les toiles de l’expo, en criant
« Palestine Libre, le sioniste dehors ».
La chasse aux normalisateurs, individuels ou
associatifs, est lancée dans plusieurs pays arabes. Cependant, tant que les sociétés
ne remettent pas en cause le financement des associations par les Etats-Unis et
de nombreux pays européens, la lutte contre la normalisation risque de se
heurter aux puissances. C’est là où il faudra s’affirmer et briser la
dépendance.
La presse palestinienne
Sheikh
Nafez Azzam, dirigeant au mouvement du Jihad islamique en Palestine écrit à
propos du changement de la politique américaine : alors que les Etats-Unis
tentaient de dominer le monde en utilisant la « légalité
internationale » et la protection des « résolutions
internationales », intervenant dans le monde et fomentant des troubles au
nom de cette légalité, sauf en ce qui concerne l’entité sioniste qui n’a jamais
respecté « le droit international », voici que la déclaration de Trum
rompt avec cette politique, plaçant les Etats-Unis hors de la « communauté
internationale » qu’elle avait elle-même créée. Cette nouvelle situation
doit pousser les peuples à réclamer un nouvel ordre international où les
Etats-Unis ne peuvent avoir de rôle international et spécifique, afin de sauver
le monde de l’arrogance américaine.
Ali
Jaradat écrit à propos de la nouvelle Intifada qui secoue la Palestine : la
lutte sur le terrain et sur le plan politique se poursuit, pour la troisième
semaine, et il ne semble pas qu’elle s’arrêtera. De même, le président Trump
n’a pas l’intention de revenir sur ses pas et l’entité sioniste profite au plus
haut point de l’aide américaine pour accentuer la judaïsation de la Palestine
et d’al-Quds et pour réprimer et tuer les Palestiniens. Mais les Palestiniens
ont réussi quatre réalisations importantes : l’isolement des Etats-Unis et
de l’entité sioiste, la Palestine a reçu un soutien inégalé depuis l’intifada
de 87, la Palestine et al-Quds sont toujours présentes dans la conscience arabe
et islamique et chez les libres de ce monde, les Palestiniens ont prouvé une
fois encore qu’ils sont un peuple vivant et combattant, qui ne peut être divisé
ni marginalisé ou oublié. Les Palestiniens peuvent arracher leurs droits, même
en situation de déséquilibre des rapports de force dans le monde. Ils peuvent
empêcher Trump de liquider la cause palestinienne.
Walid
Qitati dénonce la pseudo-liberté d’opinions affichée par certaines chaînes de
télévision (al-Jazeera par exemple) et la considère comme une forme de
normalisation, quand la chaîne invite des sionistes pour s’exprimer. La
normalisation c’est aussi diffuser les mensonges de l’entité sioniste par le
biais de ses représentants, parmi le public arabe, pour le déstabiliser et
casser la résilience morale et psychologique des peuples arabes face à
l’ennemi. La normalisation, c’est considérer que l’entité sioniste n’est qu’un
Etat parmi d’autres, que nous devrions accepter. Les médias arabes ne peuvent
prétendre, en acceptant de recevoir des sionistes, à un professionnalisme,
qu’ils ont d’ailleurs abandonné quant à d’autres questions. Le
professionialisme consiste à faire discuter des parties pouvant le faire sur
des questions posant problème, mais non sur des évidences, comme le fait de
discuter de la rotation de la terre autour du soleil. La normalisation
médiatique se cache derrière la liberté d’opinions, mais en fait, elle ignore
ou semble ignorer la nature du conflit qui nous oppose à l’entité sioniste.
Clarté :
L’éditorial de la revue bi-hedomadaire paraissant à Gaza, al-Istiqlal, écrit
par Khaled Sadeq met l’accent, trois semaines après la déclaration funeste de
Trump, sur la clarté de la scène politique actuelle : d’un côté, le peuple
palestinien, de l’autre l’administration américaine et l’ennemi sioniste. Les
régimes arabes du Golfe, Arabie saoudite et Emirats, font pression sur
l’Autorité palestinienne pour l’obliger à accepter le plan américain de
liquidation de la cause palestinienne, au moment où les peuples arabes et
musulmans, et les peuples libres du monde, affirment leur solidarité avec le
peuple palestinien et sa cause. Le conflit est de plus en plus serré entre les
deux parties, et le sera encore plus au cours des mois prochaines. Notre peuple
est capable, malgré tous les sacrifices, d’affronter cette alliance, parce que
c’est al-Quds. La lutte se poursuivra jusqu’à ce que Al-Quds et la Palestine
redeviennnent libres.
Communiqués et déclarations
Ihsan
Ataya, représentant au Liban du Mouvement du Jihad islamique en Palestine a
déclaré : Le vote à l’ONU ne suffit pas au peuple de la Palestine, ce vote
doit être concrétisé sur le terrain. Que ceux qui ont voté pour la Palestine
expulsent les ambassadeurs américains de leurs pays, et coupent toutes
relations et formes de normalisation avec l’entité spoliatrice sioniste. Les
paroles ne suffisent pas, et la Palestine ne sera pas libérée par les
slogans. »
Khaled
al-Batsh, dirigeant au mouvement du Jihad islamique en Palestine, a déclaré le
vendredi 22/12 que l’intifada en cours sera la priorité du mouvement et des
autres formations de la résistance. La résistance ne restera pas les bras
croisés face aux assassinats de nos jeunes, et notamment du jeune Ibrahim al-Thuraya.
L’intifada a levé la peur face aux Etats-Unis, elle obligera les politiciens et
les penseurs à abandonner « le réalisme politique » imposé par les
Etats-Unis.
Sheikh
Ikrima Sabri, président du haut conseil islamique, a déclaré, que le Mur
al-Buraq (que les sionistes appellent mur des lamentations) est un waqf
musulman jusqu’à la fin des temps. Personne, ni musulman ni non musulman,
américain ou non américain, n’a le droit de modifier son statut. L’occupant
« israélien » n’a aucun vestige ni patrimoine dans la ville
d’al-Quds. Les lieux de culte qu’il a construit depuis 67 sont nouveaux et
n’ont aucune racine dans le passé. Toute lieu nouvellement construit est
infondé et ne leur donne aucun droit historique.
Le
conseil militaire des Brigades al-Qassam (branche armée du mouvement Hamas) a
déclaré que les tentatives de normalisation et la course pour se jeter dans les
bras de l’entité (sioniste) ainsi que les déclarations appuyant les mesures de
l’occupant dans la ville d’al-Quds, subiront un échec ».
Sheikh
Ikrima Sabri déclare : Viser la ville d’al-Quds c’est viser toute la
Palestine et ses lieux saints, musulmans et chrétiens. Notre lien avec la ville
d’al-Quds est un lien historique et religieux, aucune décision ne pourra
modifier ce fait.
Abbas
Zaki, membre du comité central du Fateh : « le mouvement ne veut plus
entretenir des relations avec les USA ». « al-Quds est notre qibla,
la dignité de la nation ».
Dans la colonie
Le chef du Shabak a déclaré que son appareil est
parvenu à faire échec à des centaines d’opérations de la résistance, en
Cisjordanie occupée, au cours de l’année. Il a affirmé que le calme qui prévaut
est trompeur, car la situation change en permanence, notamment après la
déclaration de Trump. Il a déclaré à la presse que les premiers mois de l’année
2018 verraient d’importantes transformations sur le terrain. « Ce sera un
moment extrêmement difficile », a-t-il conclu.
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