L’invasion répétée de la région de Ramallah par l’armée d’occupation
sioniste, les rafles quotidiennes dans la Cisjordanie occupée pour empêcher la
résistance, les crimes de judaïsation de la ville occupée d’al-Quds, la
poursuite des démolitions de maisons dans toute la Palestine, occupée en 48 ou
en 67, et particulièrement dans la ville d’al-Quds,
Il suffit de contempler ce que les marches du retour dans la bande de
Gaza ont provoqué à l’intérieur de l’institution coloniale pour s’en
convaincre. Depuis leur déclenchement le 30 mars, et parce qu’elles se
poursuivent, l’entité sioniste menace de lancer la guerre, qu’elle ne peut plus
assurer, ni vers le nord, ni vers le sud, les organisations de la résistance
étant à présent solidement armées.
Dans les prisons, la colère des prisonniers
palestiniens monte et comme dans la bande de Gaza, pour les marches du retour,
l’unité palestinienne se fait autour des luttes, et non dans les dédales de l’Autorité
palestinienne. Celle-ci affaiblie, de plus en plus isolée, lâchée par les
Etats-Unis et les Etats arabes du Golfe qui veulent la soumettre encore plus, ne
trouve sa force que pour affronter la bande de Gaza, sa population et la
résistance, et notamment le Hamas, au risque de faire le jeu des Etats-Unis, en
séparant la bande de Gaza de la Cisjordanie occupée. Mais la résistance
palestinienne veille. Outre les marches du retour, elle riposte par les armes à
toute agression, elle se développe malgré tout en Cisjordanie dans un climat
qui lui est de plus en plus favorable, comme le montrent les manifestations de
soutien à la résistance, aux prisonniers, contre la collaboration sécuritaire,
contre la normalisation, contre la colonisation aux points d’affrontement, et se développe dans al-Quds, où les Maqdissis
ont massivement affronté la tentative sioniste de profaner la mosquée, et aussi
dans les territoires occupés en 48, malgré la faiblesse des partis
palestiniens, occupés à présent par les élections du Knesset. Les affrontements
de la population à Beer Haddaj (Naqab), à Qalanswa (Triangle) et les mots d’ordre
criés indiquent que le peuple palestinien reste uni autour d’une résistance
multiforme à l’entité coloniale.
Martyrs du mois de janvier 2019
Amal Taramsi (45 ans) assassinée le 11/1/19 au cours de la 42ème
marche du retour placée sous le signe de « par notre résilience, nous
briserons le blocus ».
Anwar Qdayh (33 ans) , décédé le 13/1 des suites des blessures infligées
par l’occupant lors des marches du retour il y a quelques semaines.
Abdel Ra’uf Salha (14 ans), décédé le 14/1, il avait été touché
grièvement par l’occupant pendant la marche du retour du 11/1.
Riyad Shamasina, exécuté par l’occupant dans al-Quds le 26/1.
Ayman Hamed (16 ans) de Selwad,
exécuté par l’occupant le 25/1 sur la route coloniale 60. Alors qu’il était sorti avec ses amis pour se
promener, l’armée sioniste a tiré plusieurs coups de feu sur le groupe, tuant
d’un coup le jeune Ayman.
Ihab Abed (25 ans), assassiné le 25/1 lors de la marche du retour
Assassinat de Hamdi Na’ssan (38 ans) dans le village al-Mghayar (près de
Ramallah), qui s’opposait à une invasion de colons le 26/1. Ancien prisonnier
pendant 9 ans, Hamdi était père de 4 enfants, et travaillait dans le bâtiment.
Il participait toutes les semaines aux manifestations dans le village menacé
par la colonisation.
Samir Nabahin, 47 ans, décédé suites aux blessures infligées par
l’occupant à l’est de la bande de Gaza, le vendredi 25/1.
Mahmud Nabahin (24 ans), tué lors du bombardement sioniste d’un poste de
surveillance de la résistance, à la ligne de démarcation avec la bande de Gaza
(22/1). Il habitait le camp Breij, au centre de la bande de Gaza.
Mohammad Adwi, 36 ans, de Azzun (Qalqilya), exécuté sur le barrage de
Huwwara par les soldats de l’occupation, qui le soupçonnaient d’avoir tenté de poignarder
l’un d’eux.
Samah Mubarak, 16 ans, exécutée le 30/1 au barrage de Za’im, à l’entrée
de la ville ocupée d’al-Quds, sous le prétexte qu’elle a tenté de poignarder un
sioniste.
Ahmad Abu Jabal (30 ans), assassiné le mardi 28/1 lors de la marche du
retour et pour la levée du siège, au nord de la bande de Gaza. Décédé le 3/2
des suites des blessures.
Résistance
Le
combattant Assem Barghouty a été arrêté le 8/1, par les forces sionistes
mobilisées pour le rechercher depuis l’opération de résistance qu’il a menée
près de la colonie « Ge’fat Assaf », tuant deux soldats sionistes.
Assem Barghouty est une prisonnier libéré, ayant été détenu pendant 11 ans dans
les prisons de l’occupation. Il avait été libéré au mois d’avril 2018. Son père
Umar Barghouty a été détenu pendant 28 ans, alors que son oncle Na’el avait été
libéré lors de l’accord d’échange en 2011 puis arrêté de nouveau et à présent
détenu.
Suite à l’arrestation
du combattant Assem Barghouty, les organisations de la résistance palestinienne
ont affirmé que « les arrestations n’empêcheront pas les jeunes de
Cisjordanie occupée de poursuivre le chemin de la lutte et de la
résistance », appelant à accentuer les affrontements avec l’occupant sur
tous les terrains et ajoutant : « aujourd’hui, les hommes libres de
la Cisjordanie ont pris le fusil pour protéger la dignité et les lieux saints,
après avoir perdu confiance dans l’Autorité qui les combat au lieu de les
protéger ».
Au cour du
mois de janvier, malgré le quadrillage colonial et la veille des appareils
sécuritaires de l’Autorité palestinienne, plusieurs opérations armées ont eu
lieu, dont des tirs près de la colonie « Majdal Oz », au sud de Bayt
Lahem. L’occupant a prétendu avoir arrêté une cellule de résistance à Bayt Fujar
pour avoir fabriqué des armes. Un bus de colons a été ciblé par la résistance
près de la colonie « Beit Il », ainsi que le barrage de l’armée
sioniste à Jalameh, près de Jénine. Par ailleurs, des dizaines de lancements de
pierres et de cocktails molotov vers l’armée et les colons ont eu lieu à Abu
Diss, Hazma, Dayr Abu Meshaal, Selwad, Isawiya, Bayt Fujar, Jayyus, Selwan,
al-Khodr et le village de Anza, près de Jénine, dans le camp de Jénine, Ya’bud,
et les villages de Azzun, Taku’ et Bayt Ummar.
Marches du
retour : « Résistance à la normalisation » (4/1) Le haut conseil
national de la marche du retour et la fin du blocus a salué « la
participation massive à la marche, insistant sur son caractère populaire, et
affirmant que les marches se poursuivront malgré toutes les tentatives de
l’occupant de les arrêter. Le conseil a déclaré que « la normalisation
avec l’entité est un cancer qui ronge le corps de notre nation arabe, et un
coup de poignard au peuple palestinien et à sa juste cause, ce qui réclame des
efforts pour l’arracher ».
Au cours
de la marche du retour, les sionistes ont tiré sur les manifestants pacifiques,
blessant 16 citoyens par des balles réelles, et trois secouristes par les gaz.
La population de la bande de Gaza s’est dirigée par milliers vers les 5 tentes
installées à l’est de la bande, pour y participer.
Daoud
Shihab, porte-parole du mouvement du Jihad islamique en Palestine, a affrmé que
la grand nombre de participants à la 41ème marche du retour indique
le large refus poulaire de toutes formes de relations avec l’occupant. Ce
vendredi, notre message aux élites et courants arbaes est qu’il est nécessaire
de mobiliser à grande échelle pour refuser la normalisation et isoler les
normalisateurs ».
La 42ème
du 11/1 placée sous le signe de « notre résilience brisera le
blocus ». L’occupant a tiré, tué une manifestante et blessé 185
participants à la marche, dont des secouristes et de journalistes, ciblés par
les soldats.
La 43ème
marche du retour du vendredi18/1 a été placée sous le slogan :
« l’unité est la voie de la victoire ». Des milliers de Palestiniens
de la bande de Gaza se sont dirigés vers les 5 rassemblements et tentes
installées aux abords de la bande de Gaza, pour affirmer leur attachement au
droit du retour et pour réclamer à la communauté internationale la levée du
blocus contre Gaza. Le premier suppléant du président du conseil législatif
palestinien, Ahmad Bahr, membre dirigeant du Hamas, a déclaré à la clôture de
la journée que le droit au retour est un droit sacré autour duquel nous sommes
unis. « Notre unité s’affirme aujourd’hui dans les marches du retour et
dans le soutien à la résistance ».
Le 25
janvier, les Palestiniens de la bande de Gaza affluent par dizaines de milliers
vers l’Est de la bande pour participer à la marche placée sous le signe de «le
crime du blocus est un complot qui ne passera pas » . Le haut conseil
national des marches a affirmé que la prochaine marche sera dédiée aux
prisonniers en lutte dans les prisons de l’occupant. Il a déclaré :
« les dizaines de milliers de citoyens rassemblés aujourd’hui pour la
marche du retour indiquent la volonté de poursuivre les marches jusqu’à la
réalisation de leurs objectifs, elles ne reculeront pas et entendent transposer
les marches vers d’autres lieux de notre patrie ». Le haut conseil a fait
porter à l’occupant la responsabilité directe de la situation explosive qu’il
craint par ailleurs, avec ses tentatives d’empêcher la levée du blocus. Le haut
conseil a affirmé la solidarité du peuple palestinien avec le peuple
vénézuelien qui affronte l’arrogance américaine.
Le comité
juridique du haut conseil national des marches du retour a, au cours d’une
conférence de presse du 13/1, dénoncé l’occupant sioniste de tirer délibérément
sur les manifestants pacifiques lors des marches, pour les tuer et les blesser.
Il a affirmé que les pratiques de l’occupant violent les lois sur les droits de
l’homme et le droit international humain.
Les
marches du retour et pour la levée du blocus, qui se déroulent les lundis au
nord de la bande de Gaza (Bayt Lahia), ont été annulées par suite du mauvais
temps à trois reprises. Lors de la marche du mardi 29/1, les sionistes ont tiré
sur les manifestants et blessé 18 d’entre eux, dont 8 à balles réelles. 15
navires ont participé à la marche maritime. La veille, les soldats de
l’occupation ont tiré sur les ouvriers qui préparaient le terrain.
Tout au
long du mois, et notamment après la deuxième semaine, les jeunes de la bande de
Gaza ont repris leurs activités de harcèlement des colons et soldats campés à
la bordure. Ils ont coupé à plusieurs reprises les barbelés installés par
l’occupant. De même, un tireur de la résistance (Brigades al-Quds) a réussi à
blesser un officier de l’armée, posté à la bordure qui tirait sur des civils au
nord de Gaza. Les sionistes accusent la branche armée du mouvement du Jihad
islamique, et notamment sa direction au nord de la bande, de vouloir entraîner
l’armée sioniste à la guerre. Ils ont menacé le mouvement de
« riposte », ce à quoi a répondu un communiqué vif des Brigades
d’al-Quds, mettant en garde l’ennemi de se lancer dans des assassinats ou des
opérations militaires contre le mouvement, car elles sont prêtes à une riposte
de grande envergure « si l’ennemi essaie de modifier les règles de la
confrontation ».
Les
Brigades d’al-Qassam (Hamas) appellent les amis de la résistance à participer
au financement de la résistance et de ses projets selon la méthode virtuelle
Bitcoin. La démarche des Brigades d’al-Qassam a suscité une grande inquiétude à
l’occupant sioniste. Le porte-parole des Brigades d’al-Qassam avait auparavant
salué la résistance armée en Cisjordanie, et affirmé que « l’avenir de la
résistance dans cette partie de la Palestine dépendait des coups portés par les
révolutionnaires et leurs balles, qui tenaient à accomplir leur devoir de
protection de leur terre et des lieux saints ».
La
population de Qalanswa, la ville occupée en 48, a décidé de s’opposer aux
démolitions des maisons décidées par l’occupant. La police sioniste avait
envoyé des menaces il y a quelques jours. Une tente de rassemblement populaire
a été dressée au centre de la ville et plusieurs manifestations ont eu lieu, où
la police de l’occupant est intervenue, arrêtant plusieurs personnes (26-31/1).
Au cours
d’un interview télévisée, le secrétaire général du mouvement du Jihad
islamique, M. Ziyad Nakhalé, a déclaré, au début du mois de janvier que le
projet du mouvement et du peuple palestinien est de résister à l’occupation,
sous toutes ses formes, populaire ou individuelle, ou armée. Il a affirmé qu’il
y a une « coordination stratégique entre les organisations de la
résistance. Nous garderons le cabinet unifié des opérations et le
consoliderons ». Il a indiqué que l’axe de la résistance a des plans pour
affronter l’occupant et que « les critères et les équilibres ont changé,
la résistance a actuellement des moyens suffisants pour affronter les plans de
l’occupant. « Nous sortirons de dessous la terre et par-dessus, le
sioniste doit s’attendre à nous voir à tout instant. Je suis certain que nous
vaincrons le projet sioniste, et l’entité disparaîtra ».
Dans un
communiqué, le mouvement Hamas appelle à l’unité nationale et la formation à
nouveau des unités de surveillance dans les villages pour s’opposer aux colons
en Cisjordanie (26/1), affirmant que « la Cisjordanie est un volcan en
révolte, qui ne peut se calmer qu’en vengeant l’écoulement de sang de notre
peuple ».
Le martyr
Bassel Al A’raj a été honoré par l’union des écrivain jordaniens, qui lui ont
décerné le prix « Bahjat Abu Gharbiye », prix reçu par son père
Mahmud Al A’raj, au cours d’une cérémonie populaire à Amman, en Jordanie. Les
organisateurs ont voulu affirmer le rôle de la littérature et l’art dans le
combat contre l’ennemi, et le refus de tous les règlements proposés, depuis Camp
David à Oslo et Wadi Araba. Ils ont salué la mémoire du martyr, qui a su mettre
son savoir au service de la lutte de son peuple et qui avait déclaré : « ta
culture et ton degré de conscience ne valent rien si tu n’affrontes pas
l’ennemi » ( 28/1).
Le dernier
recensement palestinien (janvier 2019) indique que les Palestiniens sont au
nombre de 13 millions de personnes, dont près de 5 millions en Cisjordanie et
Gaza, 1,57 million en Palestine 48 ; 5,85 millions dans les pays arabes.
Colonisation – répression, purification ethnique
Un vaste
plan de colonisation menace le centre de la Cisjordanie, entre Bayt Lahem ou ce
qu’il reste, et la vallée du Jourdain (al-Aghwar) vers la mer morte. Pour
Khalil Tifakji, directeur du centre de cartographie palestinien, « le plan
en vue vise à transformer le sud et le centre de la Cisjordanie, en direction
de la mer morte, en centre d’attrait entre l’Europe et le Moyen Orient pour
attirer les touristes (religieux, soins et ordinaires). Un aéroport va être
construit (la Jordanie s’y oppose pour raisons sécuritaires) pour accueillir
plus de 35 millions de touristes par an.
Le 6/1, la
population du village Beer Haddaj, dans le Naqab occupé, a protesté contre la
visite du ministre sioniste de l’agriculture Uri Ariel, venu s’informer sur les
maisons menacées de destruction. 40 maisons du village sont menacées de
destruction dans le village non reconnu par les autorités d’occupation.
L’occupant
sioniste a présenté un plan au Knesset pour expulser 36.000 Palestiniens du
Naqab. Sitôt adopté, le plan devrait entrer en vigueur à partir de cette année,
pour s’étendre sur 4 ans. A la place des villages qu’ils détruiraient, les
sionistes ont l’intention d’installer des projets sécuritaires ou
« civils ». L’occupant démolit une fois de plus les habitations en
tôle dans le village al-Araqib dans le Naqab.
Il détruit
des maisons dans al-Lid, ville occupée en 1948 ; des magasins dans Wadi
al-Joz dans al-Quds ; la maison de
la famille Saffuri dans le village de Tar’an (Palestine 48) ; Il prévoit
l’agrandissement de la colonie Hirish au détriment des terres de villes
palestiniennes dans le Triangle et ‘Ara, occupées en 1948. Le plan de
colonisation prévoit l’installation de 264 mille colons avant l’an 2040 sur
cette colonie qui sépare les territoires palestiniens occupés en 48 de ceux de
67.
Par deux
fois, les colons protégés par l’armée d’occupation envahissent le site
archéologique de Sebastia, près de Nablus, qu’ils prétendent appartenir à la
tradition « juive ». Ils envahissent également la tombe de Joseph à
Nablus, qu’ils ont rattaché à leurs mythes.
Au nord de
Tubas, 13 familles sont obligées par l’occupant à abandonner leurs maisons,
dans Khirbet Ibziq, pour « raisons militaires ». Le mois dernier, ces
mêmes familles ont été obligées d’abandonner leurs maisons trois fois.
Des études
statistiques ont établi que le nombre de colons en Cisjordanie, y compris
al-Aghwar (vallée du Jourdain) s’élève à 448.672 colons. La colonie de
« Modi’n Ilit » est la plus grande, puis « Maalé Adumim »,
puis « Ariel ». 195.771 colons vivent dans ces trois colonies.
Les
fréquentes invasions des militaires sionistes dans la région Ramallah – Bireh,
centre administratif de l’AP, ont montré l’inertie de l’AP et de ses services
sécuritaires. Selon les observateurs palestiniens, ces invasions visent à
frapper les noyaux de la résistance palestinienne qui se développent, mais
aussi à montrer à l’AP qu’elle n’est pas indispensable, à moins de collaborer
entièrement avec l’occupant.
Khodr
Adnane, cadre dirigeant au mouvement du Jihad islamique, a affirmé « la
nécessité d’accorder les éléments de la résilience et l’autodéfense aux
villages palestiniens menacés par les colons et l’armée d’occupation. Au cours
de sa visite au village Mughayar, dans le cadre d’une délégation du mouvement,
pour assister aux obsèques du martyr Hamdi Na’san, ancien prisonnier libéré et
assassiné par les colons, il a affirmé que les villageois ont le droit de se
défendre, et qu’il n’y a aucune différence entre les attaques de l’armée
d’occupation et celles des colons, car selon les habitants du village Mughayar,
les colons changent de vêtements et revêtent l’uniforme quand ils le jugent
utile (29/1).
Le village
al-Mughayar, dans la région de Ramallah, est menacé par la colonisation. Samedi
26/, les colons attaquent, la population résiste, les colons tirent, tuant un
Palestinien et blessant 20 autres. Les officiels sionistes affirment qu’ils ne
sont pas responsables des actes de leurs colons. La population réclame les
moyens de s’opposer aux invasions barbares et terroristes. Le président du conseil du village, Amine Abu
‘Alya, a déclaré que les « attaques des colons se répètent et augmentent
d’intensité, elles sont variées, cela commence par l’incendie des récoltes, la
destruction des oliviers, l’interdiction aux villageois d’arriver à leurs
terres. Ils ont même écrit des slogans racistes appelant à tuer les citoyens.
Les colons veulent semer la terreur et la peur, étant protégés par l’armée
d’occupation. »
Le
ministre des finances de l’occupant prévoit de s’emparer de 139 dunums du
village de Dayr Debwan, à l’est de Ramallah, pour relier la colonie
« Maale Mikhmas » à la colonie « Mitzpe Dani ». D’autre
part, l’occupant a ouvert une voie spéciale, la rue 4370, pour séparer les
conducteurs palestiniens des colons. Cette voie relie les colonies à la route
Tel Aviv-al-Quds, et s’étend sur 3 kms et vise à empêcher les Palestiniens de
se diriger vers al-Quds.
Al Quds au cœur de la nation
Mobilisation
palestinienne contre le projet de loi sioniste de réduire l’appel à la prière
dans al-Quds : Le 4 janvier, le mufti d’al-Quds, sheikh Mohammd
Hussayn, a affirmé le refus « de notre peuple de toute tentative de faire
taire l’appel à la prière dans al-Quds et le reste de la patrie
palestinienne... Quiconqe est dérangé par l’adhan et la parole de l’unicité sur
la terre d’al-Isra’ wal Mi’raj, qu’il s’en aille car il en est étranger, et ses
oreilles ne sont pas habituées à entendre la parole du Vrai .. L’adhan est
un des principaux rites de l’islam, et est un des rites de cette terre sacrée,
un rite de la nation de l’islam.. L’adhan se se taira pas sous le ciel
d’al-Quds et la terre de Palestine...
quelles que soient les sacrifices ». Il a poursuivi, disant :
« ceux qui essaient de faire taire l’adhan ce sont ceux-là qui essaient
d’enfouir les lieux saints, de les profaner pour imposer un nouvel ordre..
Leurs espoirs et leurs plans ont été déçus, car les Maqdissis n’abandonneront
ni leur mosquée, ni leurs lieux saints ni leurs rites ».
Un membre
de la municipalité sioniste d’al-Quds propose de détruire le mur historique de
la vieille ville, pour régler la circulation routière dans la ville. Les murs
de l’ancienne ville ont été érigés au début de l’époque ottomane.
L’administration
coloniale sioniste dans la ville d’al-Quds prépare l’expulsion de 5 familles
Palestiniennes du quartier de Sheikh Jarrah, pour livrer leurs maisons aux
colons.
Fadi
Alayan est un gardien de la mosquée al-Aqsa. Il a été éloigné à plusieurs
reprises de la mosquée par l’occupant sioniste, qui cherch à la judaïser. 5
autres gardiens ont reçu récemment des ordres d’éloignement allant de 4 à 6
mois. Ils ont été « sanctionnés » par l’occupant parce qu’ils avaient
interdit à une policier sioniste d’entrer dans la mosquée du Dôme du Rocher,
avec la kippa sur la tête. Ils ont fermé les portes de la mosquée. Les forces
sionistes sont arrivées et ont interdit aux fidèles d’y entrer, et ont arrêté
les gardiens de la mosquée. Fadi Alayan a été arrêté plusieurs fois, depuis
2002, puis en 2005, lorsqu’il fut nommé gardien, puis en 2016, il a été détenu
pendant un an, pour avoir résisté aux forces de l’occupation qui voulaient
profaner la mosquée.
Lorsque
les forces armées sionistes ont encerclé les gardiens à l’intérieur de la
mosquée, la population d’al-Quds s’est mobilisée et a marché vers la mosquée,
en signe de solidarité avec les gardiens. De la mosquée aux rues de la ville
d’al-Quds, les policiers de l’occupation se sont rués pour frapper et disperser
les manifestants. Le directeur de la mosquée, Umar Kaswani, a été frappé alors
qu’il s’avançait à la tête des manifestants vers la mosquée (14/1).
Les
institutions islamiques d’al-Quds ont réclamé l’abandon des mesures sionistes
sur la mosquée al-Aqsa, mettant en garde les autorités de l’occupation contre
toutes les agressions, dans un communiqué, où les institutions ont affirmé,
suite à la profanation de la mosquée par la police de l’occupant :
« la militarisation de la mosquée al-Aqsa et les profanations quotidiennes
programmées font partie de la propagande électorale de l’extrême droite
sioniste ». Les institutions islamiques ont lancé un appel aux
gouvernements et peuples arabes et musulmans, leur demandant d’assumer leurs
responsabilités envers la mosquée.
L’évêque
Hanna Atallah, dirigeant de l’église grecque orthodoxe de Sebastia, a
déclaré : « al-Quds est en grand danger, l’occupant tente jour et
nuit de faire passer ses projets, profitant de la division interpalestinienne,
de la situation arabe et de l’alignement américain et occidental à ses côtés.
Dans cette situation, nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes, sur notre
peuple qui est le détenteur de cette cause. Si nous n’assumons pas notre
responsabilité envers en Al-Quds, personne ne le fera à notre place. Il a
ajouté : « Nous n’avons jamais demandé la protection de l’occident,
car la présence chrétienne dans notre pays et notre Mashreq n’est pas dans son
agenda. Les occidentaux (dirigeants) ne pensent qu’à leur intérêts économiques
et politiques, même si c’est au détriment de nos peuples arabes, dans toutes
leurs composantes, islamiques et chrétiennes ». (26/1)
Le conseil
islamo-chrétien pour le soutien à al-Quds et les lieux saints a considéré que
l’approbation du gouvernement sioniste au plan colonial de construction d’un
téléférique sur l’ancienne ville d’al-Quds signifie la poursuite de la
judaïsation de la ville et la destruction de son caractère arabo-musulman et
chrétien.
Le
ministre des Awqaf dans l’Autorité palestinienne, Youssef Id’iss, a fait le
bilan des profanations sionistes de la mosquée al-Aqsa au cours des semaines
passées, ainsi que l’interdiction par l’occupant de faire l’appel à la prière
dans la mosquée al-Ibrahimie dans al-Khalil. Il a fait remarquer que les fêtes
« juives » sont de plus en plus fréquemment les moments où les
sionistes profanent les lieux saints musulmans en Palestine occupée. En 2018,
l’occupant sioniste a éloigné 176 Maqdissis de la mosquée al-Aqsa.
Le camp de
She’fat pour les réfugiés palestiniens et les institutions de l’UNRWA sont
menacés de disparition, l’occupant a pris la décision de se débarrasser de
toute présence de l’ONU dans les territoires palestiniens occupés, à commencer
par l’UNRWA. Parmi les institutions de l’UNRWA, il y a les écoles, les
dispensaires, les centres sociaux, qui devraient fermer leurs portes, à moins
que l’ONU ne prenne des décisions dissuassives. Cela reste peu probable.
Mais les
forces d’occupation essaient de fermer d’autres écoles, notamment celles qui
sont situées dans la vieille ville d’al-Quds et aux alentours, dans un double
but : faire quitter les familles palestiniennes de la vieille ville et
obliger les écoles palestiniennes à suivre le curriculum de l’occupation.
L’école al-Qadissiya est menacée de fermeture. Elle accueille 385 élèves.
Dans les geôles sionistes
Le ministre
sioniste de la sécurité intérieure, Gilad Ardan propose des mesures répressives
contre les prisonniers palestiniens détenus dans les geôles de l’occupation.
Ces mesures consistent à supprimer tous les acquis des prisonniers, qu’ils
avaient obtenus grâce à leurs luttes depuis des dizaines d’années, dont
l’organisation interne dans les prisons, la suppression de leur autonomie
relative, la suppression du poste de porte-parole des prisonniers, de la
préparation des repas, ainsi que la suppression des sommes d’argent déposées
pour eux dans les cantines des prisons. Le mouvement national des prisonniers a
refusé les mesures et les responsables des organisations de solidarité avec les
prisonniers ont affirmé que d’autres mesures répressives, que comptent prendre
le ministre Ardan, mettent la vie des prisonniers en danger.
Les
sionistes ont voté 8 lois en 2018 menaçant les prisonniers, dont le gel de
l’argent servant à soigner les prisonniers blessés déposé par l’Autorité
palestinienne, l’interdiction de libérer tout prisonnier en cas d’échange avec
des soldats sionistes morts ou vivants. Pour Riyad al-Ashqar, ces mesures
répressives visent avant tout à déshumaniser les prisonniers et à criminaliser
la lutte des Palestiniens pour leur liberté.
L’administration
carcérale interdit au prisonnier placé en isoelment, Ayman Ibteich, 38 ans, de
Dura dans al-Khalil, de recevoir des visites familiales pour les deux mois à
venir (8/1). Dans un message envoyé, Ayman Ibteich explique qu’il a été placé
en isolement le 23/12/18, par suite d’une provocation du Shabak dans la prison
de Ramon à l’encontre des prisonniers du mouvement du Jihad islamique.
Dans la
prison de Ofer, les prisonniers du mouvement du Jihad islamique (10/1) frappent
un des officiers sionistes, ripostant à l’isolement du prisonnier Ayman Ibteich
dans la prison de Ramon. L’administration coloniale fait intervenir sa force de
frappe contre les prisonniers pour les placer en isolement. Quelques jours plus
tard, face au mécontement grandissant des prisonniers dans la prison de Ofer,
l’administration carcérale sioniste fait intervenir des dizaines de forces
spéciales appartenant à plusieurs unités répressives, qui se jettent sur les
prisonniers, les frappent et tirent des balles à gaz, faisant près de 150
blessés. Des prisonniers ont dû être transférés vers les hôpitaux. Les
prisonniers décident de mener une grève de la faim en riposte à la sauvagerie
des attaquants. Ils réclament la fin des mesures répressives prises à
l’encontre de tous les prisonniers. Le mouvement de lutte s’étend vers la
prison de Ramon où les prisonniers subissent les attaques des forces spéciales.
C’est la lutte pour « l’unité et la dignité » au cours de laquelle
participent des prisonniers de toutes tendances politiques. De son côté, le
chercheur Riyad Ashqar affirme que la presse sioniste a été, dans son ensemble,
le porte-voix de l’administration carcérale au cours de l’attaque contre les
prisonniers, tout comme elle justifie la répression et les mesures répressives
à leur encontre.
Le conseil
aux affaires des prisonniers et libérés a adressé un message urgent à plusieurs
organisations internationales concernant l’état de santé du prisonnier Sami Abu
Diyak (35 ans), leur réclamant une intervention rapide pour le faire libérer
pour être soigné convenablement. Sami Abu Diyak est détenu depuis 2002, et est
condamné à trois perpétuités et 30 ans. Il a été opéré en 2015 chez l’occupant,
mais son état de santé s’est gravement détérioré depuis quelques mois. Le
prisonnier Abu Diyak est l’un des 23 prisonniers palestiniens atteints de
cancer, et qui ne sont pas soignés par l’occupant.
40
arrestations ont été menées par l’occupant dans le village de Kubar, près de
Ramallah. Le prisonnier Assem Barghouty (33 ans) a été emmené, après son
arrestation, au centre d’interrogatoire de Moskobiya, et il a fut interdit de
rencontrer un avocat. Son père Umar et ses deux frères, Assef et Mohammad, ont
été détenus.
La famille
du prisonnier Azmi Naffae, de la ville de Jénine, lance un cri d’alarme pour
alerter sur la situation de leur fils qui devrait être opéré, après avoir été
blessé au cours de son arrestation au visage et à la main. Le père a dit :
« mon fils est condamné à 20 ans de prison, il attend depuis novembre 2015
d’être opéré ».
L’occupant
a investi la maison du dirigeant dans le mouvement du Jihad islamique, sheikh
Bassam Saadi, dans le camp de Jénine, et a arrêté son fils Yahya, 22 ans. Il a
arrêté fils Suhayb, 25 ans, deux semaines plus tard, le 25/1. Les deux fils
avaient été arrêtés à plusieurs reprises auparavant.
Le comité
de soutien aux journalistes a protesté contre la décision de l’occupant de
renouveler de 4 mois la détention administrative du journaliste Ussama Shahine
(35 ans) de Dura, dans al-Khalil. C’est le troisième renouvellement à
l’encontre du journaliste, arrêté le 31/5/2018. Shahine est un ancien
prisonnier libéré. Il est directeur du centre d’études sur les prisonniers
palestiniens. 22 journalistes sont détenus (fin janvier 2019) par l’occupant.
Le
prisonnier Farès Barud, 51 ans, de la bande de Gaza, est interdit de visite
familiale depuis 18 ans. Il avait été arrêté en 1991, et condamné à la prison à
vie plus 35 ans. Il est actuellement détenu dans la prison de Ramon. Il a été
mis en isolement plusieurs fois.
Les
prisonniers palestiniens détenus dans la prison de Ascalan accusent les
médecins sionistes de collaborer avec l’administration pénitentiaire et de
participer à leur mort lente en refusant de les soigner à temps (5/1).
Le
tribunal sioniste de Beer Saba’ a condamné à 20 ans de prison le jeune Midhat
Abu Sneima de la bande de Gaza, pour tentative de mener une opération de
résistance.
Le crime de la normalisation avec l’occupant
Des
parlementaires irakiens ont démenti la déclaration des responsables sionistes
disant que trois délégations irakiennes ont visité l’entité l’année dernière.
Selon les sionistes, « trois délégations regroupant 15 Irakiens, ont
visité « Israël » et ces délégations regroupent des
« personnalités sunnites et shiites ». Un journaliste sioniste a même
cité les noms de Ahmad Jabburi, Abdel Rahim Shumari, Aliya Nassif et Khalid
Mufraji, ainsi que deux anciens députés Abdel Rahman Louaizi et Ahmad
Jarba ». Selon l’alliance « la décision irakienne », cette
affirmation du journaliste sioniste n’est que mensonge. Malgré les démentis de
plusieurs personnalités irakiennes, des parlementaires ont exigé une enquête
approfondie sur cette affaire.
Les
responsables politiques de Abu Dhabi ont reçu le chef du parti
« travailliste » sioniste, au début du mois de décembre 2018. Cette
visite aurait été arrangée par l’intermédiaire d’un Marocain proche des cercles
du pouvoir des Emirats. Ce même Marocain a entrepris plusieurs médiations par
le passé entre des sionistes et des responsables arabes.
Des
écrivains arabes, une Koweitienne du nom de Fajr Sa’id, et une Saoudienne du
nom de Siham Qahtani, appellent à normaliser les relations avec l’occupant.
La
Malaisie redresse la tête de la nation, après avoir été bafouée par les
normalisateurs, arabes et musulmans. Ayant été sélectionnée pour l’organisation
de jeux de natation, elle a refusé d’accorder des visas aux nageurs de l’entité
sioniste, ce qui lui a valu d’être écartée, mais elle s’y attendait, selon les
déclarations du premier ministre malaisien, qui a répété les raisons du refus
de son pays de recevoir des sionistes, affirmant que l’entité d’occupation est
criminelle. Pour la Malaisie, il vaut mieux rester propre que de se mouiller en
normalisant avec les sionistes. En espérant que les pays arabes prennent la
Malaisie pour exemple.
Le
président du Tchad a accueilli Netanyahu au cours d’une visite officielle de ce
dernier. Les organisations de la résistance palestinienne ont dénoncé cet acte
de normalisation et considèrent que toute normalisation avec l’occupant est un
encouragement à la poursuite des crimes sionistes contre le peuple palestinien.
Les
associations marocaines luttant contre la normalisation refusent de recevoir
Netanyahu au Maroc. Elles lancent une campagne pour obliger le roi et le
gouvernement à annuler la visite prévue de ce dernier.
La presse palestinienne
L’éditorial
d’al-Istiqlal (5.1) indique que la diplomatie du mouvement du Jihad islamique
en Palestine inquiète l’occupant, en évoquant la tournée collective du bureau
politique (fin décembre – début janvier) dans plusieurs pays dans la région, et
sa rencontre officielle avec plusieurs dirigeants iraniens, ainsi que les
rencontres avec différentes forces politiques au Liban et ailleurs. La
direction du mouvement avait auparavant rencontré les dirigeants russes, en
plus des dirigeants égyptiens. Pour les sionistes, de telles rencontres et
ouvertures du mouvement en direction de pays arabes ou autres, pour mobiliser
autour de la cause palestinienne, gêne les plans sionistes qui visent à isoler
le mouvement.
Jihan
Fawzi répond à la journaliste koweitienne qui a appelé à normaliser les
relations avec l’ennemi sioniste et à investir dans les projets économiques de
l’occupant : « Je ne sais d’où vient cette confiance de Fajr Sa’id
sur le fait que les investissements arabes serviront à améliorer et à
développer la ville musulmane d’al-Quds ? Ignore-t-elle que la majeure
partie des finances sionistes est dirigée vers l’armement et la construction de
colonies et la judaïsation d’al-Quds en effaçant son identité arabe ? »
Dr. Ayub
Uthman écrit à propos de Mahmud Abbas et le « deal du siècle » (9/1) commençant
par dire : je ne suis pas du Hamas, je ne suis pas du Fateh et je ne suis pas
du clan « Abbas », mais je suis palestinien et fier de l’être. Qui
veut faire passer le « deal du siècle ? » se demande-t-il,
est-ce celui qui réclame la réunion des organisations palestiniennes au Caire
pour s’entendre sur un programme commun ? Est-ce celui qui refuse les
accords d’Oslo depuis un quart de siècle ? « Celui qui refuse le deal
du siècle ne mène pas un blocus contre Gaza, et n’étouffe pas soa population,
ne coupe pas ses vivres ni leur salaire, et ne propage pas l’anarchie et les
divisions au sein du Fateh. L’auteur termine son article, disant : la
proclamation de Abbas de son refus du deal du siècle ne signifie rien, car son
refus n’est pas accompagné d’actes faisant face au complot de liquidation de la
cause nationale palestinienne. Ce n’est que propagande.
Editorial
d’al-Istiqlal (16/1) : la fuite au-devant du devoir national : La
différence entre les déclarations des organisations de la résistance
palestinienne dans la bande de Gaza qui ont averti « Israël »
d’intensifier la lutte pour affronter sa politique sanguinaire envers les
citoyens palestiniens participant aux marches du retour, et entre les
déclarations du premier ministre Rami al-Hamdallah et le colonel Adnan Damiri
qui parlait au nom des appareils sécuritaires palestiniens, affirmant que
« nous ne permettrons pas à « Israël » de nous entraîner vers la
violence », indique le profond fossé qui sépare l’équipe des accords
d’Oslo et le courant de la résistance.
Depuis
quelques mois, les Palestiniens essaient de faire le bilan, de tirer les leçons
et d’évaluer les marches du retour qui se déroulent toutes les semaines dans la
bande de Gaza. Ahmad Abu Rutayma, qui a participé au déclenchement des marches
du retour, le 30 mars, écrit : « les marches du retour sont une
alternative stratégique pour la lutte pour le droit au retour des réfugiés
palestiniens, et pour cela, il faut assurer leur permanence et les développer
là où se trouvent les réfugiés palestiniens et dans toutes les places
internationales. Il faut également développer ces marches pour qu’elles
deviennent une pression véritable sur le projet colonial en Palestine.... et
faire en sorte qu’elles soient menées de manière judicieuse pour qu’elles ne
deviennent pas un poids pour le peuple palestinien. M. Abu Rutayma critique les
forces politiques qui essaient d’utiliser les marches du retour pour régler des
questions, au demeurant vitales pour la bande de Gaza, mais il réclame que les
marches conservent leur objectif premier, celui du retour des réfugiés à leur
patrie, tout comme il rejette le chantage sioniste exercé pour les arrêter. D’autre part, il réclame que les marches ne
soient pas le théâtre d’affrontements avec les sionistes, mais doivent rester
pacifiques et accueillir des activités culturelles et médiatiques, à une
distance « sécurisée » des soldats de l’occupation, et être
protégées, de ce fait, par un mouvement international de solidarité.
Dans les geôles de l’Autorité palestinienne
L’arrestation du député Ibrahim Abu Salim, fin janvier, par les
appareils sécuritaires de l’AP, a soulevé une large vague de protestation,
qu’ils ont dû le relâcher deux jours après. Militant du Hamas, âgé et malade,
Ibrahim Abu Salim a vécu des moments très désagréables dans les geôles de l’AP.
Il raconte d’abord son arrestation, vers minuit, lorsque des dizaines de
membres de la sécurité de l’AP ont investi sa maison, et fouillé de fond en
comble les tiroirs et les meubles, en volant des bijoux (à l’école de l’occupant).
Ils ont confisqué les documents relatifs au conseil législatif, des ordinateurs
et des téléphones portables et cassé des portes de la maison. Ils ont même
fouillé le cartable scolaire de sa fille âgée de 6 ans. Une dizaine de voitures
banalisées l’ont accompagné vers le lieu de détention. Il a été jeté dans une
cellule souterraine, où se trouvait un matelas sale, mais devant son refus d’y
entrer et à cause de son état de santé, ils l’ont emmené vers une autre cellule
après l’intervention d’un médecin. Il n’a pas été interrogé et ils n’ont pas
expliqué pourquoi ils l’avaient enlevé. A sa sortie, sa montre a été
« confisquée ».
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