Les dossiers des prisonniers malades et la détention des enfants palestiniens
sont à présent les deux dossiers sur lesquels insistent les associations
palestiniennes et le ministre chargé des prisonniers de l’AP de Ramallah. Plus
d’un millier de prisonniers malades, souvent au bord de la mort, croupissent
dans les prisons de l’occupation, sans que des soins appropriés leur soient
délivrés. C’est la politique de la « négligence médicale intentionnelle »
de l’occupant que très peu d’associations internationales agissant pour les
droits de l’homme dénoncent, en premier lieu le CICR, qui mène la politique de
l’autruche quand il s’agit de l’Etat sioniste.
Le CICR se cache derrière la pseudo-neutralité et profite largement de la douleur des familles des prisonniers pour se hisser au rang d’intermédiaire quand il s’agit de faire passer des lettres, des colis ou d’assurer les visites. Le CICR profite de sa situation de seul interlocuteur pour humilier ou laisser humilier des milliers de familles, et c’est dans ce sens que l’on peut affirmer que le CICR est tout autant responsable que les autorités de l’occupation du sort des prisonniers palestiniens, les malades surtout.
Le CICR se cache derrière la pseudo-neutralité et profite largement de la douleur des familles des prisonniers pour se hisser au rang d’intermédiaire quand il s’agit de faire passer des lettres, des colis ou d’assurer les visites. Le CICR profite de sa situation de seul interlocuteur pour humilier ou laisser humilier des milliers de familles, et c’est dans ce sens que l’on peut affirmer que le CICR est tout autant responsable que les autorités de l’occupation du sort des prisonniers palestiniens, les malades surtout.
1 - Prisonniers grévistes de la faim dans les prisons de l’occupation
- Le prisonnier Abdel Majid Khdayrat de Toubas mène toujours la grève de la faim, qu’il a entamé il y a plus de trois mois.- Le prisonnier Kifah Khattab (52 ans, condamné à la perpétuité) a entamé une grève de la faim pour réclamer le statut de « prisonnier de guerre », dès le milieu du mois de septembre. Ce n’est pas la première fois que le résistant Kifah Hattab, qui appartient aux services sécuritaires de l’AP, entreprend une grève de la faim dans ce but. Il avait mené une grève de la faim de 50 jours, pendant lesquels les autorités de l’occupation avaient accentué leur répression envers lui.
- Plusieurs prisonniers ont momentanément arrêté leur lutte, ayant reçu l’assurance des autorités de l’occupation que leur détention « administrative » ne sera pas renouvelée.
2 – Libérer les prisonniers malades
Seule la volonté de vengeance envers les prisonniers palestiniens,
détenus pour fait de résistance à l’occupation, armée ou non armée, peut
expliquer la négligence délibérée de l’occupation envers leur état de santé. Il
faut ajouter à cela le racisme intrinsèque de l’occupant qui a du mal à
admettre que les Palestiniens sont des êtres humains à part entière dont il
doit respecter la dignité. De nombreuses associations palestiniennes accusent
les autorités de l’occupation de mener une politique criminelle délibérée
envers les prisonniers, qui consiste à les rendre malades et à les tuer. L’opinion
internationale n’est pas parvenue, malgré quelques voix courageuses, ici et là,
à stopper ces meurtres, à cause de la connivence manifeste des cercles du
pouvoir dans le monde avec l’entité coloniale.
Les pouvoirs et médias sionistes lancent régulièrement des campagnes
pour réclamer des mesures plus sévères envers les prisonniers, considérant qu’ils
vivent dans des « hôtels à cinq étoiles ». Mais en réalité, c’est l’enfer,
notamment pour les prisonniers qui ont la « malchance » d’avoir une
santé fragile. 120 prisonniers souffrent de maladies graves, dont 18 de cancer.
Les autorités de l’occupation refusent toujours de libérer le prisonnier Mu’tassam
Raddad, afin qu’il puisse être soigné convenablement. Malgré les diverses
protestations menées par les Palestiniens de la région de Tulkarm, réclamant sa
libération, aucune instance internationale n’a osé prendre le dossier en main et
réclamer sa libération auprès de l’occupant. Arrêté depuis janvier 2006, il a
été condamné à 20 ans de prison.
Le prisonnier Nassim Khattab, 43 ans, est marié et père de 7 enfants. Il
est détenu dans la prison Eschel depuis novembre 2003. Condamné à 12 ans de
détention pour appartenance au mouvement du Jihad islamique, il a été arrêté
après être rentré d’Egypte, où il se faisait soigner pour de graves blessures.
Yusri al-Masri, 30 ans, est détenu depuis juin 2003. Il est atteint de
cancer.
Les prisonniers malades détenus dans la prison-hôpital de Ramleh ont
entamé un mouvement de protestation pendant trois jours, dont une grève de la
faim, pour protester contre la négligence médicale dont ils sont les victimes. La direction de la prison a finalement accepté
leus revendications : changer les matelas abîmés, permettre aux
prisonniers de cuisiner, hâter les interventions chirurgicales nécessaires et l’ouverture
d’un espace séparé pour les visites familiales.
Le prisonnier Mohammad Salem Abdel Badan (24 ans) de la province de
Bethlehem et condamné à la perpétuité + 14 ans de détention, s’est plaint
auprès de l’avocat de Nadi al-Assir d’être un champ d’expériences médicales
pour les autorités de l’occupation. Blessé lors de son arrestation, il souffre
de plusieurs maux. Il a affirmé que plus de 13 sortes de médicaments lui ont
été administrés sans que sa douleur ne soit calmée.
Nadi al-Assir lance un appel pour faire libérer le prisonnier résistant
Naïm Younes Shawamra, condamné à la perpétuité, et détenu depuis 1995, à cause
de la détérioration de sa santé. Le résistant Shawamra est incapable de parler
et de bouger et la maladie envahit son corps.
L’état de santé du prisonnier Hussam Zaanine de Gaza s’est rapidement
détériorée. Il a été transporté d’urgence au « centre de soins »
de la prison de Ascalan. Le prisonnier a été arrêté au mois de juillet dernier,
au passage de Beit-Hanoun, alors qu’il se rendait à un hôpital dans les
territoires occupés en 48 pour se faire soigner.
Le prisonnier Thaer Halahla menace d’entamer la grève de la faim si les
soins appropriés ne lui sont pas administrés. Depuis son arrestation au mois d’avril
dernier, Thaer Halahla a été victime de la « négligence intentionnelle »
médicale de l’occupation, qui a provoqué une hépatite. Le résistant est dans l’incapacité
de s’asseoir, et les soins administrés ne font qu’empirer son cas.
Nadi al-Assir a réclamé des soins urgents aux prisonniers Mohammad
Mardawi et à Murad Abu Ulay, qui a été transféré d’urgence à un hôpital « civil »
après la détérioration de son état de santé.
3 – Abolir la détention « administrative »
L’occupation a renouvelé au cours
du mois de septembre la détention « administrative » de 20 détenus,
dont sheikh Abdel Khaleq Natsché, pour la seconde fois.
Ahmad Qatamesh, écrivain et universitaire, est détenu « administratif »
depuis avril 2011. Lors de son transfert en « bosta » (bus de l’occupation
spécialisés dans le transfert des prisonniers et qui ont la mauvaise réputation
d’être plutôt des caisses ambulantes), il est tombé. Il a dû être transféré à l’hôpital
pour soigner les diverses blessures subies.
4 – Répression
Les séances de torture lors des interrogatoires ont été dénoncées par
des associations palestiniennes. Le dernier rapport du centre d’études sur les
prisonniers concerne la torture des enfants prisonniers. Alors que 70
prisonniers palestiniens sont morts sous la torture, les services de
renseignements sionistes poursuivent leurs pratiques, légalisées par l’Etat de
l’occupation. Les témoignages des enfants détenus ne laissent aucun doute :
ils subissent diverses formes de tortures, morales, psychologiques et physiques,
dont la privation de sommeil. Lors de leurs arrestations, les enfants sont
sauvagement battus par les soldats, puis les séances de torture se poursuivent,
avant et pendant les interrogatoires.
Le résistant Darrar Abou Sissi
est toujours détenu en isolement, malgré la promesse faite par les autorités
sionistes, après la grève de la faim qu’il avait menée et la solidarité d’autres
prisonniers, ayant réclamé la fin de son isolement. Le résistant envisage de
recourir à la grève de la faim, malgré son état de santé.
Le résistant Nahar Saadi, de Jénine, déclare être toujours en isolement
individuel, depuis trois mois, accusé de représenter un danger pour la sécurité
de l’occupant. Le prisonnier Nahar Saadi, cadre du mouvement du Jihad
islamique, a été détenu dans la prison de Ramon, au mois de février 2013. Il
fut interrogé pendant plus d’un mois sur sa participation à la tentative de
kidnapper un soldat sioniste. Sa mère fut arrêtée pour faire pression sur lui.
Au mois de mai, il fut transféré à la prison de Shatta dans un cellule
individuelle, lui interdisant de rencontrer même son frère déjà détenu. Nahar
Saadi, arrêté en septembre 2003, est condamné à 4 perpétuités + 20 ans.
L’AP de Ramallah poursuit l’arrestation des militants et résistants en
Cisjordanie. Ses services sécuritaires ont investi la maison du cadre du Jihad
islamique dans le camp de Jénine, Mahmoud Saadi, maintes fois arrêté par les
forces de l’occupation et placé en détention administrative. Elles ont arrêté
Alaa Saadi, neveu de shekh Bassam Saadi. Elles ont également arrêté Fadi
Raddad, dans le village Sayda, de la province de Tulkarm. Fadi Raddad (32 ans)
a été maintes fois arrêté par les forces de l’occupation, et par les services
sécuritaires de l’AP. Elles ont arrêté le prisonier libéré Jalal Melhem, 23
ans, de Kfar Ra’i, dans la province de Jénine, qui a entamé une grève de la
faim pour obtenir sa libération. Jalal
Melhem a été arrêté pendant trois ans par l’occupation, à cause de son activité
militante dans la résistance. Il n’a été libéré qu’au mois de juin dernier.
Les services sécuritaires de Ramallah ont lancé cette nouvelle vague de
répression après l’opération courageuse de la ville d’al-Khalil, où un soldat
sioniste a été tué. Le président de l’AP avait d’ailleurs proclamé son « regret »
lors de la mort de deux soldats sionistes.
5– Libération
Le prisonnier Mus’ab Shamasna a été libéré le 17 septembre dernier. Sa
famille, ses voisins et amis l’ont accueilli dans l’allégresse et la joie dans
le village Qatna, près d’al-Quds, malgré le report successif de sa libération
jusqu’au milieu de la nuit. Ses 15 mois de détention représentent la septième
arrestation et détention, depuis l’âge de 18 ans.
6 – Arrestation et condamnation
Le journaliste Mahmoud Abul Ata a été arrêté le 24 septembre à l’intérieur
de la mosquée al-Aqsa. Il est le directeur de l’information de l’institution « al-Aqsa
et le parimoine » qui surveille et dénonce les atteintes quotidiennes des
sionistes envers la mosquée al-Aqsa et autres lieux saints en Palestine.
7 – Statistiques
Au cours du mois de septembre, l’occupant a arrêté 380 Palestiniens, au
cours de 320 raids en Cisjordanie, al-Quds et la bande de Gaza. Parmi eux, 70
enfants et deux femmes. 120 Palestiniens de la ville d’al-Khalil font partie de
ceux qui furent arrêtés, 80 de la ville d’al-Quds. Le plus jeune des enfant est
Ahmad Yahya Abu Rajab, âgé de 10 ans.
Le nombre des prisonniers
palestiniens ayant été détenus pendant 20 ans et plus, s’élève à présent, à 69
prisonniers. L’occupation détient dans
ses geôles 78 prisonniers avant les accords d’Oslo, dont 47 résistants de Cisjordanie,
8 de la bande de Gaza, 9 de la ville d’al-Quds et 14 des territoires occupés en
1948. Parmi eux, 23 prisonniers sont détenus depuis un quart de siècle.
86 prisonniers palestiniens sont originaires des territoires occupés en
1948. Parmi ces prisonniers, 14 sont détenus avant les accords d’Oslo, dont 6
condamnés à la perpétuité. 13 prisonniers dans l’ensemble sont condamnés à la
perpétuité, et 9 à plus de vingt ans de prison.
8– Solidarité
Les prisonniers palestiniens détenus dans la prison de Haddarim ont tenu
à présenter leurs condoléances au prisonnier Sa’id Toubassi, dont le frère est
tombé martyr dans le camp de Jénine. C’est dans la cour de la prison qu’ils ont
organisé un séance de récitation du saint Coran. Sa’id Toubassi, combattant des
Brigades al-Quds (Jihad islamique) est condamné à 31 perpétuités + 50 ans). Son
frère Ahmad avait été assassiné par une unité spéciale sioniste en 2006. Lors
de cette séance, Le résistant Abbas Sayyid, des Brigades al-Qassam, a fait une
courte intervention rappelant que l’un des moments les plus pénibles pour le
résistant prisonnier est la mort d’un de ses proches, et rappelant les qualités
du martyr et leur degré de proximité auprès du Très-Haut.
Des associations britanniques lancent une campagne pour faire cesser l’arrestation
des enfants palestiniens. Dans un rapport de 46 pages, 130 personnalités
britanniques dénoncent les pratiques des autorités sionistes envers les enfants
palestiniens, affirmant que celles-ci violent l’article 76 de la 4ème
convention de Genève. Selon le rapport, les autorités de l’occupation
détiennent 423 enfants âgés entre 12 et 16 ans dans les geôles de l’occupation,
dont 223 enfants de la ville d’al-Quds.
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