Pas un jour
ne passe sans que les Maqdissis n’affirment leur présence dans leur ville,
al-Quds, capitale de la Palestine. Pas un jour ne passe sans qu’ils
n’affrontent l’occupant, qui mène une guerre démographique, sécuritaire,
sociale et cuturelle, contre la présence palestinienne dans leur ville, dans le
but de remplacer les Maqdissis et les Palestiniens en général par des colons,
venus des quatre coins du monde. C’est la pratique de la purification ethnique
et religieuse menée par les autorités sionistes, dans al-Quds, comme elles
l’ont menée dans les territoires occupés en 48 et comme elles le mènent en
Cisjordanie, devenue impuissante depuis que l’Autorité palestinienne a renforcé
sa collaboration sécuritaire avec l’occupant.
Mais le peuple palestinien résiste,
et affirme qu’il refuse de se courber à l’ordre colonial, malgré la force
militaire et sécuritaire de l’occupant, et malgré la complicité de la
communauté internationale, qui a eu pour seule réponse, face aux déferlement de
la violence coloniale contre les Maqdissis : « il ne faut pas changer
le statu-quo ». Lequel ? Celui que l’occupant a imposé jusqu’à
présent, avant sa dernière campagne de purification ethnico-religieuse et avant
sa dernière attaque contre la mosquée al-Aqsa. Pour la communauté internationale,
le « statu-quo » colonial serait la norme, alors que pour les
Palestiniens, les Arabes et musulmans épris de liberté, c’est l’occupant qu’il
faut chasser, c’est la libération de la Palestine et d’al-Quds qui reste
l’objectif à atteindre.
I - Al-Quds occupée : résistance palestinienne
La
résistance palestinienne a accentué, au cours des dernières semaines, son
combat contre l’occupation sioniste, dans la ville d’al-Quds. Deux opérations
où les colons (des officiers de l’armée et des renseignements sionistes) ont
été poignardés, l’une dans la vieille ville et l’autre à Issawiya, ont rendu
les sionistes enragés, eux qui essaient depuis des mois de judaïser la ville
arabo-musulmane dans le calme. La résistance palestinienne a frappé une
nouvelle fois à partir de la bande de Gaza, sur les colonies situées à
proximité, portant un message aux sionistes, les mettant en garde de poursuivre
leurs incursions dans la mosquée al-Aqsa.
Des
Maqdissis ont lancé des pierres contre la voiture d’un colon, entraînant sa
mort, le 14 septembre. Les autorités de l’occupation ont prétendu avoir arrêté
4 jeunes, qui seraient de Sour Baher, le 26 septembre, âgés entre 16 et 19
ans. Le ministre sioniste de
l’agriculture réclame la peine de mort pour les Maqdissis arrêtés.
Des
affrontements se sont déclenchés dans les quartiers de Bab Hatta et Saadiya,
dans la vieille ville d’al-Quds, le 28 septembre. Le 29, les jeunes
d’al-Issawiya ont affronté les forces de l’occupation qui ont lancé des bombes
sonores contre la population.
Des
affrontements ont eu lieu le 15 septembre entre les forces de l’occupation et
les jeunes Maqdissis dans plusieurs quartiers de la ville : à ‘Issawiya,
les occupants ont investi le bourg puis lancé des bombes lacrymogènes et des
eaux usagées sur les maisons et la population. Les jeunes du camp de She’fat
ont attaqué le jour suivant le barrage de l’occupation et incendié la tour de
contrôle. L’armée de l’occupation a alors lancé des bombes lacrymogènes et
enrobées de caoutchouc. Le 16/9, des affrontements ont eu lieu entre les jeunes
élèves et l’occupant devant le passage militaire installé devant le camp de
She’fat. Un soldat sioniste a été blessé.
Des
affrontements ont eu lieu à l’entrée du village Izariyyé après que des
sionistes aient se soient approchés du mur pour y faire des travaux. Les jeunes
ont fermé la principale route menant au village et brûlé des pneus et lancé des
pierres contre l’occupant.
Des
affrontement ont eu lieu le 18/9 dans la vieille ville d’al-Quds, aux portes de
la mosquée al-Aqsa. D’autres ont eu lieu dans at-Tur, après la prière du
vendredi 18, et dans Jabal al-Mukabbir, au sud de la mosquée al-Aqsa. D’autre
part, 4 membres de la police sioniste ont été blessés par des résistants qui
ont tiré des coups de feu et lancé des bombes incendiaires dans Jabal
al-Mukabbir. Un des snippers de l’occupation a été touché par le lancement d’un
engin incendiaire au cours des affrontements dans Abu Diss, à l’est d’al-Quds.
Le comité de
suivi des masses arabes dans la Palestine occupée en 1948 a organisé une
conférence de presse commune avec le département des Awqaf dans al-Quds, le 27
septembre, déclarant que l’ensemble du peuple palestinien est concerné par la
mosquée al-Aqsa et affirmant leur volonté de s’opposer à sa judaïsation et la
judaïsation de la ville d’al-Quds.
Les villes
palestiniennes de la Cisjordanie ont été le théâtre de plusieurs manifestations
en solidarité avec al-Quds et la mosquée al-Aqsa. Quelques exemples : dans
la ville de Jénine, une grève générale a été organisée, à l’appel des forces
nationales et islamiques, pendant deux heures de temps le 29 septembre. Dans la
ville d’al-Khalil, également, une grève générale a eu lieu à l’appel du
mouvement Fateh. Dans Qalqylia, la grève générale des commerçants a eu lieu,
pour dénoncer les agressions sionistes. Des centaines de citoyens ont participé
à un rassemblement à Ariha. A Nablus, une manifestation et une grève générale à
l’appel du comité de liaison des forces palestiniennes ont eu pour objectif la
dénonciation des agressions sionistes contre la mosquée al-Aqsa et les
prisonniers grévistes de la faim. Près du barrage de Beit El, au nord de
Ramallah, des centaines de Palestiniens ont protesté contre la profanation de
la mosquée et en soutien aux prisonniers palestiniens. Des affrontements ont eu
lieu à Tulkarm, après une manifestation populaire en soutien à al-Aqsa,
l’occupant ayant réprimé les manifestants par les bombes sonores et
lacrymogènes. La veille, une grève générale des commerçants avait été organisée
dans la ville.
Le Bloc
islamique des étudiants dans la ville d’al-Khalil et dans Nablus a organisé une
campagne de soutien à la mosquée al-Aqsa et ses murabitun, rassemblant tous les
étudiants et appelant à l’unité de la résistance. Au cours d’une manifestation
organisée par le bloc islamique dans la ville d’al-Khalil, les sionistes ont
tiré sur le jeune ingénieur Diya’ Talhami, membre du Bloc islamique, qui est
tombé martyr pour al-Quds et al-Aqsa.
En Palestine
occupée en 1948, plusieurs rassemblements ont eu lieu le 16/9 en soutien à la
mosquée al-Aqsa et ses murabitun : dans la ville côtière de Yafa, dans la
ville de ‘Arraba, dans Baqa al-Gharbiyya, dans Umm al-Fahm, dans Deir Hanna.
Des manifestations sont régulièrement organisées dans plusieurs villes de la
bande de Gaza, à l’appel des forces de la résistance. Dans les camps
palestiniens au Liban, plusieurs rassemblements ont eu lieu les vendredis du
mois de septembre, dénonçant la judaïsation de la mosquée et le silence
complice des régimes arabes.
II - Al-Quds occupée : asphyxie et purification ethnico-religieuse
Le premier
ministre sioniste Netanyahu a mené une incursion dans le quartier de Sour
Baher, le 16 septembre, accompagné de dizaines de militaires, dans un geste
provocateur contre les Maqdissis, d’autant plus que Sour Baher est à proximité
de la mosquée al-Aqsa. Des centaines de jeunes Maqdissis se sont déployés dans
les rues du quartier pour empêcher cette incursion.
Le mufti
d’al-Quds, sheikh Mohammad Hussein, a dénoncé l’effacement de l’identité arabe
historique de la ville d’al-Quds, par le biais de la judaïsation des noms de
ses rues. Il a appelé les organisations internationales et les universités dans
le monde à soutenir le maintien de l’identité palestinienne. La municipalité de
l’occupation avait pris la décision le 20/9 de judaïser les noms de plusieurs
quartiers de la ville, en violation du droit international qui interdit la
modification des noms des rues des territoires occupés. Un responsable de
l’Autorité palestinienne considère qu’il faut saisir l’UNESCO car plus de 300
noms de rues ont été modifiés jusqu’à présent dans la partie Est de la ville
d’al-Quds. La partie Ouest de la ville avait été totalement judaïsée après
1948. Les anciennes cartes de la ville permettent de revenir aux noms arabes et
les populariser, pour faire échec à la judaïsation.
La presse
sioniste annonce la construction de centaines de logements dans les colonies
implantées dans al-Quds : 78 logements dans la colonie Nabi Ya’ub, au nord
de la ville, 122 logements dans la colonie « Har Homa » implantée
dans Jabal Abu Ghnaim, 32 logements dans la colonie « Ariel » et 96
logements dans la colonie « Modi’in », alors qu’une autre entreprise
coloniale compte construire 142 logements dans la colonie « Har
Homa ».
La
municipalité de l’occupation a organisé un défilé dans les rues de la ville
pour marquer la judaïsation d’al-Quds, le 30 septembre. Des milliers de
sionistes, des colons et des « touristes » en provenance de 35 pays,
ont participé à ce défilé. Il a pris fin dans le village Ayn Karm, village dont
la population a été expulsée en 48. Pour faire circuler ce défilé, la
municipalité de l’occupation a bloqué les rues de la ville et transformé la
ville d’al-Quds en une caserne militaire.
Un rapport
publié par l’Institut sioniste pour les « Etudes de la sécurité nationale
israélienne » concernant la ville d’al-Quds et la mosquée al-Aqsa essaie
d’analyser les raisons de la révolte palestinienne, disant que la proximité des
quartiers juifs et musulmans serait une des principales causes, ce qui signifie
en d’autres termes qu’il faut confisquer des terrains pour séparer les colons
des Palestiniens, ce qui veut dire expulser les Palestiniens, en rognant ce qui
reste des quartiers arabes. Le rapport se félicite d’avoir interdit la présence
des « groupes d’études » et des murabitun dans la mosquée al-Aqsa,
car leur présence entraînait des heurts avec les colons, selon le rapport, qui
réclame une stratégie sioniste pour éviter les heurts et assurer la stabilité
dans la ville.
Les
bulldozers de la municipalité de l’occupation ont procédé le 21/9 à la
destruction de la maison de la famille Abbassi dans Ras al-Amoud, à Selwan. Le
20/9, la municipalité a démoli 6 baraques et magasins dans la rue située entre
Anata et Hazma. Le maire de Hazma a déclaré que le village est exposé depuis
longtemps à des campagnes de destruction de la part de l’occupation qui impose
des amendes à la population.
III – Al-Quds occupée : répression
Au mois de
septembre, l’occupant a arrêté 294 Maqdissis, selon le président du comité des
parents de prisonniers maqdissis, Amjad Abu Assab. Parmi les prisonniers, 16
femmes dont 12 arrêtées dans la mosquée al-Aqsa, 157 jeunes, dont 121 mineurs
et 17 enfants de moins de 12 ans, et 135 maqdissis arrêtés à leur domicile.
Selon Nadi
al-Assir, les autorités de l’occupation ont arrêté, en l’espace de 10 jours,
150 Maqdissis, dont des enfants et des jeunes, âgés entre 13 et 20 ans.
Le premier
ministre sioniste a réclamé la répression la plus dure contre les jeunes
enfants maqdissis, lanceurs de pierre et de cocktails molotov, après la mort
d’un colon en voiture. Au même moment, la police sioniste a renforcé sa
présence dans la ville pour soutenir les colons qui profanent la mosquée et
réprimer les Palestiniens.
Le conseil
sioniste des ministres a approuvé un plan de répression contre les
Maqdissis qui protestent contre la judaïsation. Des peines de prison
allant de 4 à 20 ans sont prévues, ainsi que de lourdes amendes sur les
familles des mineurs qui seraient arrêtés. La décision d’utiliser les snipers
contre les manifestants a été prise. Netanyahu s’est félicité de ces décisions.
L’occupant a
partagé en 4 les quartiers d’al-Quds, sur le plan sécuritaire, pour maîtriser
la ville. Il a fait flotter des ballons de surveillance sur plusieurs de ses
quartiers, mobilisé ses chiens pour attaquer les manifestants, pris la décision
d’alourdir les amendes et les taxes pour éloigner les maqdissis de la révolte.
Il a équipé ses troupes d’appareils nocturnes, augmenté le nombre de ses
« musta’ribins » (soldats se faisant passer pour des Palestiniens).
Selon l’avocat Muhammad Mahmoud, la police sioniste a formé une unité appelée
« Unité de poursuite des lanceurs de pierres », pour arrêter les
Maqdissis et les interroger sur leur participation à la révolte.
Le 27
septembre, l’occupant a arrêté 4 enfants âgés entre 11 et 13 ans, dans Jabal
Zaytun – at-Tur : il s’agit de Abdallah Abulhawa, Muhammad Abulhawa, Mu’az
Abulhawa et Khalil Abulhawa, qui ont été emmenés au centre d’interrogatoire
dans la ville.
Le 17
septembre, l’occupant a arrêté 8 enfants, dont Nabil Sedr, 13 ans, devant la
porte de la mosquée al-Aqsa, et Mu’tazz et Ahmad Sa’ida, près de l’enceinte de
la vieille ville. Le 21 septembre, 19 jeunes Maqdissis ont été arrêtés pour
avoir résisté à l’occupation. Le 22/9, les forces de l’occupation ont détruit
la maison de Wafa Ajlouni, un prisonnier libéré âgé de 65 ans.
Le tribunal
de l’occupation a prononcé des jugements de deux ans à 5 ans de prison ferme à
l’encontre de quatre jeunes d’al-‘Issawiya, le 21 septembre : Walid Alyan,
Ibrahim Derbas, Mohammad Ubayd, Mohammad Alyan.
Les ordres
d’éloignement de la mosquée al-Aqsa ont été prononcés contre des dizaines de
fidèles venant des territoires occupés en 48. Parmi eux, dr. Sulayman
Ighbariyé, président du département al-Quds et al-Aqsa, dans le mouvement
islamique, qui a été interdit de se rendre à la mosquée pendant 15 jours.
Aghbariyé a déclaré : « nous devons faire échec à ces ordres par tous
les moyens légaux, et les dénoncer de par le monde, car la politique de
l’occupation est une politique répressive et discriminatoire. Elle vise à
s’emparer des lieux saints musulmans et de la mosquée al-Aqsa ».
Le 17
septembre, les forces de l’occupation ont investi les alentours de l’hôpital
Maqassed, dans al-Quds, après avoir investi la veille l’hôpital même, avec pour
objectif d’empêcher les ambulances d’y amener les blessés des affrontements qui
se déroulent dans toute la ville et d’arrêter les blessés. Les forces de
l’occupation avaient arrêté le jeune Murad Sarandah d’al-Issawiya alors qu’il
se trouvait blessé dans une ambulance du Croissant Rouge Palestinien.
Le chef du
parti « Israel Bituna », Liberman, réclame la comparution de Jamal
Zahalka, député palestinien dans le Knesset sioniste, devant les tribunaux,
pour « incitation à la révolte » dans la mosquée al-Aqsa. Jamal
Zahalka, ainsi que plusieurs députés palestiniens, participent par des visites
quasi-quotidiennes à la mosquée, pour s’opposer aux hordes sionistes.
Le ministre
sioniste de l’intérieur menace de détention administrative les murabitun de la
mosquée al-Aqsa.
IV - Al-Quds occupée : les lieux saints
L’occupant
sioniste a accentué sa guerre contre la mosquée al-Aqsa, en procédant à son
partage dans le temps, après avoir procédé au partage de son espace entre les
juifs et les musulmans. Selon la presse sioniste, le chef du gouvernement
sioniste a commencé l’opération du partage dans le temps en deux temps, le
premier a consisté à expulser les musulmans qui s’y trouvent en permanence,
pour protéger la mosquée, et ensuite, en interdisant aux fidèles d’y entrer au
moment où les juifs le profanent.
Les autorités
sionistes et leurs médias propagent l’idée que les murabitun et murabitat (les
Palestiniens qui protègent la mosquée al-Aqsa) seraient des groupes organisés,
affiliés au Hamas ou au mouvement islamique présidé par Sheikh Raed Salah,
alors qu’il s’agit de citoyens palestiniens, des Maqdissis ou des Palestiniens
venant des territoires occupés en 48, soucieux de protéger leur mosquée contre
les profanateurs juifs ou laïques (les touristes).
Les fêtes
juives représentent un moment intense pour la profanation de la mosquée al-Aqsa
et empêcher les fidèles d’y entrer. Mais cette année, les autorités sionistes
ont accentué la judaïsation des lieux saints, et notamment de la mosquée
al-Aqsa, pour mettre fin à la présence palestinienne jugée « illégale »,
à tout moment de la journée et de la nuit. Les profanations de la mosquée sont
quotidiennes, dès l’aube. Elles sont organisées par les officiels sionistes
(ministres, députés ou forces de sécurité), qui encadrent ou mènent les colons,
des dizaines de colons à chaque profanation. Des milliers de colons ont profané
la mosquée, au cours du mois de septembre 2015, et continuent à le faire en ce
début du mois, et parfois, ce sont des « touristes » juifs et
non-juifs venant de pays européens qui participent à ces profanations. Des
« touristes » français de confession juive ont même levé le drapeau
de l’entité coloniale à l’intérieur de la mosquée, pour affirmer leur soutien à
l’invasion sioniste.
L’occupation
a autorisé les fidèles à entrer dans la mosquée al-Aqsa le jour de la
« fête du sacrifice », le jeudi 24 septembre, mais a maintenu les
ordres d’éloignement de la mosquée à l’encontre d’une dizaine de fidèles. Près
de 50.000 fidèles ont assisté à la prière du jour de la fête, et près de 15.000
fidèles ont assisté à la prière du vendredi qui a suivi.
Le 28
septembre, les forces armées sionistes ont envahi la mosquée al-Aqsa, équipées
d’un véhicule blindé, pour se protéger contre les jets de pierre (selon leurs
dires) lancés par les murabitun. Les envahisseurs au nombre de 150 soldats se
sont lancés à la poursuite des fidèles, les ont frappés, ont tiré sur eux des
bombes lacrymogènes, sonores et enrobées de caoutchouc, avant de les expulser
de la mosquée. Plusieurs fidèles ont été blessés. Cette invasion a provoqué une
incendie, vite maîtrisée par les pompiers des Awqaf musulmans. Au même moment,
les forces sionistes empêchaient les fidèles massés devant les portes de la
mosquée d’y entrer, en leur donnant des coups et en les poursuivant dans les
rues de la vieille ville. L’agression s’est également dirigée contre les
équipes médicales et de secours qui se trouvaient devant Bab al-Silsila et
contre les journalistes.
Des actes de
destruction et de vandalisme ciblés et intentionnels ont été menés par les
forces de l’occupation lorsqu’elles ont investi la mosquée Qibali, située au
sud de la mosquée al-Aqsa, du 13 au 15 septembre. Les portes ont été cassées,
ainsi que des fenêtres ornées et incrustées, les tapis et les piliers internes
ont été endommagés.
Les jours de
vendredi, les forces sionistes empêchent les musulmans d’entrer librement à
leur mosquée, en fixant les limites d’âge (50 ans, et parfois 40) pour les
fidèles. Le fait d’autoriser des fidèles de la bande de Gaza à venir y prier,
n’est qu’une mesure trompeuse de la part de l’occupant, pour faire croire à sa
« gestion libérale » des lieux saints. Mais les fidèles venant
de Gaza sont triés, et comptés. Cette mesure renforce au contraire la mainmise
sioniste sur la mosquée.
Plusieurs
cars transportant des fidèles des territoires occupés en 1948 en direction de
la mosquée al-Aqsa ont été stoppés et interdits d’entrer dans al-Quds. De plus,
les forces de l’occupation ont prononcé des ordres d’éloignement de la mosquée
à plusieurs fidèles dont la présence dans la mosquée a été jugée
« perturbante » pour l’occupation.
Le 1er octobre, les autorités de
l’occupation ont poursuivi leur encerclement de la mosquée al-Aqsa pour
empêcher les fidèles d’y entrer, et autoriser les colons à la profaner. Des
dizaines de Maqdissis ont tenu à accomplir leurs prières dans les rues de la
ville et près des barrages installés par l’armée de l’occupation. Un
hélicoptère a survolé la mosquée pendant des heures, pendant que les troupes
sionistes quadrillaient la ville.
Un rapport
de Qpress a signalé que près de 10.000 colons (officiels ou non) ont profané la
mosquée al-Aqsa depuis le début de 2015.
V – Déclarations :
Les
organisations de la résistance palestinienne ont fermement dénoncé les
pratiques de l’entité sioniste, visant à opérer un partage, dans le temps et
dans l’espace, de la mosquée al-Aqsa. Elles ont également dénoncé la répression
contre les Maqdissis et les gardiens de la mosquée (les murabitun et murabitat)
et appelé la nation à assumer ses responsabilités. Elles ont appelé, dans un
communiqué commun paru le 15 septembre, à une présence massive dans la mosquée
les jours du vendredi, comme elles ont réclamé la fin de la « coordination
sécuritaire » entre l’Autorité palestinienne et l’entité de l’occupation.
Les
organisations de la résistance ont salué les opérations menées par les
Maqdissis et les Palestiniens dans la ville d’al-Quds et en Cisjordanie, contre
les colons sionistes, que ce soit l’opération près de la colonie
« Itmar » ou celle à l’intérieur de la ville d’al-Quds. Pour les
organisations de la résistance, ces actes ne sont que la riposte naturelle aux
méfaits de l’envahisseur sioniste.
Le
porte-parole du mouvement Hamas, Sami Abu Zuhri, a déclaré le 15 septembre, que
les pratiques « israéliennes dans la mosquée al-Aqsa relèvent d’une
déclaration de guerre ». Il a demandé à la « communauté
internationale » de mettre fin au crime israélien avant l’explosion de
toute la situation ».
Mohammad
al-Hindi, membre du bureau politique du mouvement du Jihad islamique, a déclaré
que l’occupant profite des crises arabes et musulmanes pour imposer une
nouvelle réalité dans la mosquée al-Aqsa, et seuls les murabitun et murabitat,
y compris les enfants, la défendent. Il a affirmé que ces fidèles
« défendent al-Aqsa, au nom de toute la nation, n’ayant pour armes que
leur foi, leur volonté et l’esprit de défi face à l’ennemi agresseur ».
Le FPLP a
réclamé la mise sur pied d’une direction unifiée dans la ville d’al-Quds pour
affronter « la guerre systématique menée par l’occupation contre la ville
et ses lieux saints » et a appelé la population en Cisjordanie de se lever
pour affronter l’occupant.
Dr. Jamal
Amrou, directeur du département des archives dans la mosquée al-Aqsa a déclaré
que la situation dans al-Aqsa est de plus en plus grave, et empire de jour en
jour, ce qui confirme que nous sommes face à une guerre religieuse ouverte. Il
a appelé l’Autorité palestinienne a annuler les accords d’Oslo, à démanteler
l’Autorité et à agir sous les auspices de l’OLP, avec une nouvelle structure,
qui aurait pour objectif la libération nationale. Il a ajouté : « la
Jordanie avait l’illusion d’une souveraineté sur les Awqaf musulmans et
chrétiens dans la ville, mais l’occupant a réduit le rôle jordanien, et c’est
lui qui décide qui entre dans la mosquée al-Aqsa. La Jordanie est faible devant
les décisions sionistes, même s’il a été informé de toutes les mesures prises
dans al-Quds et al-Aqsa ».
VI – Al-Quds occupée : solidarité
Alors que les organisations populaires
manifestent en Jordanie en protestation des attaques sionistes contre la
mosquée al-Aqsa, il semble que le pouvoir jordanien se soit plié aux
revendications sionistes, concernant la présence juive dans la mosquée, comme
l’avait d’ailleurs annoncé sheikh Raed Salah, il y a quelques mois. Les
dirigeants jordaniens protestent du bout des lèvres, pour rassurer les masses
populaires, mais semblent plutôt enclins à laisser profaner la mosquée al-Aqsa
et les autres lieux saints palestiniens, se soumettant à la force des armes et
aux puissances impérialistes.
Ne voulant
pas assumer leur propre responsabilité envers la mosquée al-Aqsa, les ministres
arabes des relations extérieures, ainsi que la Ligue des Etats arabes,
demandent au conseil de sécurité de l’ONU d’assumer cette responsabilité. Ils
considèrent que leur appel est suffisant et qu’ils ont rempli leur devoir.
En Algérie,
une conférence de solidarité avec al-Aqsa a été organisée par l’association
« Mech’al al-Shahid » le 22 septembre . Au Maroc, des
manifestants à Dar al-Bayda’ ont dénoncé la judaïsation de la mosquée al-Aqsa
le 16/9.
Le 17
septembre, une journée de solidarité avec al-Quds et al-Aqsa a été organisée
par les radios et chaînes de télévision arabes, par une diffusion collective et
simultanée de ce qui se déroule dans la ville, pendant deux heures, sous le mot
d’ordre : « la mosquée ne sera pas divisée ».
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire