« 13 ans sont passés, et mes filles
martyres n’ont jamais quitté mon esprit, la douleur provoquée par ce massacre
qui a emporté des âmes innocentes ne s’est pas estompée. Ce qui l’a peut-être
amoindrie a été le sort réservé à ce terroriste assassin » (Fayza Turki,
mère de Hazar et Dina Turki, assassinées le 4 août 2005 par le criminel Nathan
Zadeh).
En pleine crise politique, le peuple
palestinien poursuit sa résistance à l’occupation, avec les moyens disponibles.
Que ce soit dans les territoires occupés en 48 ou en 67, que ce soit dans
al-Quds, Gaza ou la Cisjordanie, le peuple palestinien affirme sa volonté de
chasser l’occupant et de retourner dans son pays.
Au moment où les marches du retour se
poursuivent, vendredi après vendredi, à partir de la bande de Gaza vers l’intérieur
occupé de la Palestine, et que les navires de la liberté se lancent pour briser
le blocus, l’armée sioniste a bombardé et tué à plusieurs reprises les
habitants de Gaza, mais la résistance a fermement riposté
Du côté
de la Cisjordanie occupée, la population résiste localement, dans plusieurs villages
menacés par la colonisation, et dans plusieurs camps de réfugiés que les
sionistes investissent régulièrement pour procéder à des arrestations. Dans
al-Quds et l’intérieur occupé en 48, la judaïsation se poursuit, avec la
démolition de maisons, la profanation de lieux saints, la création de nouvelles
colonies au détriment des Palestiniens. La promulgation de la nouvelle loi de « l’Etat-nation »,
loi coloniale par excellence, entérine les pratiques négationnistes de l’entité
« israélienne ». Craignant la résistance à Gaza et voulant éviter une
guerre, pour l’instant, l’entité sioniste propose une « trêve »
moyennant un allègement du blocus. La résistance palestinienne, toutes
tendances confondues, tient bon et refuse les propositions sionistes,
américaines et internationales, voulant séparer la bande de Gaza de l’ensemble
palestinien, sous le prétexte d’améliorer les conditions de vie. Elle refuse d’arrêter
les marches du retour, notamment après les déclarations américaines et sionistes
visant le droit au retour et falsifiant le nombre de réfugiés. Mahmud Abbas et
son équipe, qui refusent la levée des sanctions contre Gaza, continuent à
réclamer la remise des armes de la résistance, comme condition à toute entente
interpalestinienne.
De plus en plus, l’équipe au pouvoir à Ramallah est isolée, sur le plan intérieur, mais soutenue régionalement par les régimes arabes qui souhaitent en finir avec la question palestinienne. Elle s’est lancée dans une propagande contre les marches du retour et la résistance à Gaza, et notamment le Hamas, les accusant de vouloir faire une trêve avec l’occupant, dans le cadre du « deal du siècle » trumpien, comme si l’AP n’est pas engagée dans une collaboration étroite avec l’occupant, en Cisjordanie occupée, et que l’OLP moribonde a perdu toute efficacité depuis que Mahmoud Abbas en a fait sa propre cour d’applaudissements. Pour les organisations de la résistance, réunies à Gaza récemment, seule une OLP nouvelle et unitaire et combative, engagée dans la résistance à l’occupant, est digne de réunir le peuple palestinien.
Martyrs tombés de mi-juillet – fin août 2018
Ahmad Mohammad Mahamid, 30 ans, Umm
al-Fahem, assassiné près de la mosquée al-Aqsa, dans al-Quds, accusé d’avoir
voulu poignarder un colon (17/8)
4 Palestiniens sont tués par un
bombardement de l’armée sioniste : trois membres des Brigades al-Qassam,
Sha’ban Abu Khater, Mohammad Abu Farhana et Mahmud Kashta (20/7) et le civil
Mohamad Badwan, 27 ans, habitant Hayy al-Zaytun.
Une fusée lancée par l’armée sioniste tue
une famille dans la bande de Gaza : Inas Khammash, enceinte de 9 mois, et
l’enfant Bayan, un an et demi (9/8) et le citoyen Ali al-Ghandour, 30 ans. L’aviation
sioniste tue les enfants Ameer Nimra, 15 ans, et Lou’ai Kahil, 16 ans, par des
fusées (15/7).
Les Brigades al-Qassam (Hamas) annoncent le
martyre de deux de leurs membres, lâchement visés par les obus de
l’occupant : Ahmad Murjan et Abdel Hafez Silawi (7/8) et annoncent le
décès de trois martyrs tombés le 25/7 : Mohammad Ar’ir, Ahmad Bassous et
Ubada Farawna.
Le combattant des Brigades des martyrs d’al-Aqsa
(Fateh) Ahmad Hassan 35 ans et son fils Loua’i, 13 ans, sont tués par une
explosion au centre de la ville de Gaza.
Martyrs des marches du retour dans la bande
de Gaza : Karim Fatayer, 30 ans, de Deir Balah, Saadi Mu’ammar, 26 ans, (journée
du 17/8 pour al-Quds et al-Aqsa) ; Wissam Hijazi, 30 ans (blessé lors de
la marche du 14 mai, de Khan Younes et décédé le 13 août) ; Le secouriste
Abdallah Qitati (20 ans) et Ali Aloul (55 ans), assassinés lors de la marche du
10 août ; Ahmad Abu Loli, 40 ans, décédé le 11/8 ; Ahmad Ayidi, 17
ans, qui a succombé à ses blessures faites par l’occupant le 30 mars, le 5/8 ;
au cours de la marche dédiée aux enfants palestiniens, Majdi Satari, 12 ans, et
Mu’min Hums, 15 ans, ont été assassinés par les tireurs de l’occupant et Ghazi
Mustafa, 45 ans, assassiné à l’est de Khan Younes. Majd Aqil, 26 ans, est décédé
le 24/7 par suite des blessures infligées par l’occupant lors de la marche du
14/5 ; Karam Arafat, de la région de ‘Absan, est décédé le 23/7 suite aux
blessures infligées le 8/6 ; Abdel Karim Radwan, 22 ans, tué à l’est de Rafah
(19/7). L’enfant Uthman Halass de Shuja’iyya, et le combattant des Saraya
al-Quds, Mohammad Sharab, 19 ans, qui participait pacifiquement à la marche du
retour (14/7).
Le 29/7, Ayman Nafez Rabi’ Najjar (24 ans)
et Muhannad Hamouda (24 ans) ont été assassinés par un bombardement nocturne à
l’est de Jabalia, dans la bande de Gaza.
Le martyr Tareq Dar Youssef est exécuté par
des colons, après qu’il ait réussi à poignarder un colon dans la colonie de
Adam, en Cisjordanie occupée (25/7). La maison familiale dans le village de
Kubar a été démolie au mois d’août.
Arkan Muzher, 15 ans, tué par l’occupant d’une
balle dans la poitrine, lors de son invasion du camp Dhayshé, près de Bayt
Lahem le 23/7. Il faisait partie de la jeunesse du FPLP.
Dr Abdel Ghani Abu Madyan, décédé des
suites de blessures lors de l’agression sioniste en 2008-2009 (13/8).
Résistance
Selon la presse sioniste, les Brigades d’al-Qassam ont lancé plus
de 200 fusées et obus sur les cibles militaires et coloniales près de la bande
de Gaza, lors des affrontements armés des 8 et 9 août. 20 colons avaient été
blessés et des dizaines ont eu des crises d’hystérie.
Le martyr Tareq Dar Youssef a poignardé plusieurs colons dans la
colonie Adam, près de Ramallah. Un colon a été tué et deux autres ont été blessés.
Le martyr est originaire du village de Kubar.
Les marches du retour se poursuivent, de vendredi en vendredi, et
les tentes du retour sont toujours installées aux bords de la zone de
séparation entre la bande de Gaza et les colonies sionistes. Du côté de la mer,
le conseil pour briser le blocus a organisé la flotille de la liberté 3, qui
est partie du port de Gaza, vers le large. Cette fois-ci encore, l’occupant l’a
arrêtée et kidnappée, comme il a fait avec toutes les flotilles qui cherchent à
briser le blocus, et qui viennent en direction de la bande de Gaza.
Plusieurs officiers et soldats de l’occupation, dont des tireurs
installés à l’est de la bande de Gaza ont été la cible de tireurs palestiniens
et ont été blessés.
Une femme soldat de l’occupant a été blessée à la fin du mois de
juillet, dans le camp de Dhayshé, que ses troupes ont investies. Des
affrontements avec les Palestiniens ont eu lieu et la soldate a été blessée par
une bouteille incendiaire.
Des affrontements ont eu lieu entre la population du village de
Kubar, en Cisjordanie occupée, et les troupes de l’occupation, lorsque ces
dernières ont investi le village en pleine nuit, saccageant les maisons qu’elles
envahissaient et arrêtant plusieurs jeunes. L’occupant a diffusé un tract où il
met en garde la population contre le soutien aux résistants. L’invasion du
village par les troupes de l’occupation a duré plusieurs jours, après l’opération
menée par le martyr Tareq Dar Youssef, 17 ans, dans la colonie de Adam, vers la
fin du mois de juillet. Les soldats de l’occupation ont volé quantité d’argent des
maisons qu’ils fouillaient, comme la maison du prisonnier libéré Khaldun
Barghouty, et la maison de Serhan Barghouty (vol de 2400 shekels). D’autres
affrontements ont opposé la population de la ville d’al-Khalil aux forces de l’occupation,
lors des funérailles du martyr Rami Wahid Sabarna, 37 ans. Les sionistes ont
provoqué la population en lançant des bombes sonores et des balles enveloppées
de caoutchouc.
La bataille pour préserver Khan al-Ahmar, aux portes d’al-Quds,
rassemble de plus en plus de Palestiniens, ainsi que des solidaires étrangers.
Les prières du vendredi, notamment le 2/8, ont rassemblé des personnalités
venues de la Cisjordanie occupée et d’al-Quds. Un programme de soutien à la
résilience de Khan al-Ahmar a été mis en place par la population visée par le
transfert. Les autorités de l’occupation visent Khan al-Ahmar et d’autres
communautés bédouines, avec l’intention de les transférer pour laisser la voie
libre à l’extension des colonies.
La population de Umm al-Fahem, interdit à un groupe sioniste
fasciste d’entrer dans la ville. La municipalité de la ville occupée en 48 et
le comité populaire ont publié un communiqué disant qu’ils font porter la
responsabilité de toute agression sur la police sioniste qui a accompagné les
envahisseurs.
Les funérailles du martyr Ahmad Mahamid, de Umm al-Fahem, assassiné
dans al-Quds, ont été suivies par près d’un milliers de Palestiniens, suscitant
la colère des autorités d’occupation (20 août). Celles-ci voulaient confisquer
le corps du martyr, mais l’association Adalah est intervenue pour le libérer et
le remettre à la famille.
Malgré l’interdiction par le comité supérieur des masses arabes de
48 des drapeaux palestiniens lors de la manifestation à Tel Aviv, contre la loi
coloniale sioniste appelée « loi nationale », des dizaines de
manifestants palestiniens ont levé le drapeau palestinien, suscitant la colère
des sionistes, ultras et libéraux, ces derniers ayant voulu participer à la
manifestation. Les Palestiniens ont voulu affirmer que le pays leur appartient
et qu’aucune loi ne peut changer cette vérité.
Cette loi raciste a soulevé de nombreuses protestations, que ce
soit en Palestine occupée ou dans l’exil, étant donné qu’elle entérine les
agressions sionistes contre la terre et le peuple de Palestine. Même des
Palestiniens de 48, qui participent de manière marginale au pouvoir dans l’entité
coloniale, ont protesté puisque la loi les marginalise encore plus.
Dans le bourg de Sakhnine occupé en 1948, le comité populaire
appelle le 26/7 à la reconstruction de la maison de Hussayn Uthman, qui a été
démolie par l’occupant, quelques jours auparavant. Une caisse de solidarité a
été mise en place pour la reconstruction de la maison. Lors de la démolition de
la maison, la population de Sakhnine a affronté les démolisseurs, le 23
juillet, à l’appel de la mosquée du bourg.
Des centaines de Palestiniens de la ville de Shefa Amr, dans la
Galilée, ont manifesté à l’occasion du 13ème anniversaire du
massacre de Shefa Amr, commis par le colon Nathan Zadeh. 4 Palestiniens ont été
tués ce jour-là, les deux sœurs Hazar et Dina Turki, Michel Buhuth et Nadir
Hayek. La population de Shefa Amr, en colère, avait réussi à tuer l’assassin.
Répression et purification ethnico-religieuse
Un projet de loi sioniste vise le drapeau palestinien, emblème de
la lutte palestinienne pour l’indépendance. Selon ce projet, toute personne
levant le drapeau palestinien dans les territoires occupés en 48 serait
passible de prison (20 août).
Un groupe de colons soutenu par l’armée d’occupation a tenté de
chasser des bergers palestiniens dans la région Al-Mua’rajat, à l’ouest
d’Ariha. 6 Palestiniens ont été arrêtés parce qu’ils se sont opposés aux
colons. (6/8). Au mois de juillet, les autorités de l’occupation ont émis des
ordres de vol de 68 dunums des terres appartenant à des Palestiniens dans Ras
al-Ahmar, pour tracer une route coloniale. Les colons ont bloqué l’accès à des
centaines de dunums appartenant à des Palestiniens
de Khirbet Mazkouh et Suwayda, et interdit aux bergers et agriculteurs d’y
accéder.
L’occupant expulse 4 familles de Khirbat Yarzé, à l’est de Tubas,
sous le prétexte de manœuvres militaires. Ces mêmes familles ont été expulsées
une semaine auparavant, pour les mêmes prétextes (6/8).
Suite aux pressions de l’entité coloniale, Facebook supprime des
dizaines de comptes de Palestiniens qui dénonçaient les pratiques de
l’occupant.
Au cours du mois de juillet, l’occupant arrêté 450 Palestiniens en
Cisjordanie occupée, la bande de Gaza et
al-Quds, dont des dizaines d’enfants et 5 journalistes. Il a blessé près de
2000 Palestiniens dans la bande de Gaza et en Cisjordanie, y compris al-Quds. Les
agressions contre les journalistes, que ce soit dans la bande de Gaza ou dans
les territoires occupés de la Cisjordanie, indiquent la crainte de l’occupant
de voir ses pratiques dévoilées dans le monde.
Les forces d’occupation ont investi la faculté de lettres (Hind
al-Hussayni) où se tenait un congrès concernant la protection des awqafs
musulmans dans al-Quds et interdit le congrès.
L’entité coloniale a interdit l’entrée de 92 touristes de
nationalité turque dans la ville d’al-Quds, au mois de juillet, et interdit à
26 Palestiniens de s’approcher de la mosquée al-Aqsa et de la vieille ville. Le
29 août, l’occupant éloigne la militante Haandi Helwani de la mosquée al-Aqsa,
pour une durée de 6 mois. Or, Helwani subit depuis plusieurs années des
éloignements successifs de la mosquée. Le directeur de la police sioniste
considère Helwani, enseignante, comme un danger. Il lui a remis un carte
spécifiant les lieux qu’elle devrait éviter dans al-Quds. Une autre
enseignante, Khadija Khways, a également été éloignée de la mosquée al-Aqsa
pour 6 mois, ainsi que sa fille âgée de 16 ans, Shif’a Abu Ghalia, pour 15
jours.
Au niveau de la colonisation, le ministre de la guerre sioniste a
approuvé la construction de 400 unités coloniales dans la colonie Adam, au
nord-est de la ville d’al-Quds, au moment où « l’administration
civile » de l’occupant a approuvé l’augmentation de 40 unités coloiales
dans la colonie Efrat, près du bourg al-Khodr. 20 autres unités coloniales ont
été approuvées pour la colonie Esfr-Matsada, construite sur les terres du
village Sa’ir, à l’est d’al-Khalil. Une route coloniale a été approuvée reliant
les colonies Ofarim et Beit Arieh, au nord de Ramallah.
« L’administration civile » sioniste a approuvé le plan
de construction d’un cimetière sur 140 dunums des terres volées, près de la
colonie Oranit, entre Salfit et Qalqylia. Un autre plan de construction d’un
cimetière sur 140 dunums volés au sud de la ville d’al-Khalil. Début août, les
forces coloniales ont procédé à des nivellements de terrain entre deux
colonies, d’une superficie de 100 dunums, situées près de Bayt Lahem, pour
construire un parc naturel colonial.
L’occupant a démoli 63 maisons et structures en Cisjordanie
occupée, dont 43 dans la ville d’al-Quds, au mois de juillet. Les familles
Shawamra et Abu Rmayle dans She’fat ont été contraintes à démolir elles-mêmes
leurs maisons. Dans le bourg de Selwan, le citoyen palestinien Jamal Hadiya a
été contraint à démolir sa propre maison, par ordre de la municipalité
coloniale, sous prétexte d’avoir été construite sans autorisation. Cette maison
avait été construite il y a 25 ans.
4 maisons ont été démolies par l’occupant dans la ville occupée en
48, al-Lid, sous le prétexte qu’elles ont été bâties sans autorisation. Ces
maisons ont abrité 40 membres des familles visées par l’occupant (18/7). Deux
maisons ont été démolies dans la régin d’Ariha, le 19/7.
La sauvagerie des colons : un colon a tué le martyr Mohammad
Dar Yusuf, 17 ans, accusé d’avoir poignardé un colon dans la colonie Adam, au
nord-est de la ville d’al-Quds. 4 Palestiniens ont été agressés par les colons
dans l’ancienne ville d’al-Khalil. Un Palestinien a été blessé, après avoir été
agressé par un colon près du village Dayr Debwan, à l’est de Ramallah. Les
colons ont saccagé 553 arbres fruitiers dans le bourg d’al-Khodr, et incendié
deux voitures dans le village Urif, à l’est de Nablus. Les colons ont également
posé une stèle juive à l’entrée de la mosquée al-Ibrahimie dans la ville
d’al-Khalil. Des centaines de colons ont envahi les villages de Awarta, Halhul,
Taku’, Badhan, Soussia et ont pratiqué des rites talmudiques. A Nablus, les
colons ont incendié une maison et des terres cultivées le 27/7, avant de
prendre la fuite.
D’autre part, l’occupant a mis la main sur 200 dunums du bourg
al-Khodr, en vue de la colonisation.
Dans la ville d’al-Quds, à Selwan, l’association sioniste Atirit
Kohanim s’apprête à ouvrir un centre soi-disant pour les juifs yéménites, sur
les terres volées en 2015. Des caméras de surveillance au profit de l’occupant
ont été installées dans la vieille ville, dans Bab al-Asbat, et le quartier
Bi’r Ayub à Selwan. Dans Selwan, de nouvelles histoires inventées par les
sionistes autour des Juifs du Yémen sont devenues le prétexte pour coloniser.
Pour la 132ème fois, le village d’Al Araqib dans le
Naqab occupé a été démoli par les forces d’invasion sioniste qui ont saccagé
les tentes installées par les habitants du village. Elles ont également arrêté
plusieurs militants du village, dont le chef Sheikh Sayyah Touri. Le tribunal
de l’occupant a condamné sheikh Sayyah Touri à 10 mois de prison le 29 août,
pour empêcher la poursuite de la lutte contre la destruction de leur village et
leur expulsion. 40 chefs d’accusation ont été retenus par les colons contre
Sheikh Touri, dont « l’agression sur les terres d’Etat », et « l’incursion
sur des terres publiques » et la « violation d’un ordre juridique ».
Profanation des lieux saints
Les autorités de l’occupation ont fermé la mosquée al-Ibrahimie
dans la ville occupée d’al-Khalil devant les fidèles, pendant plusieurs jours,
pour laisser les colons profanateurs y entrer (8/8). Le conseil islamo-chrétien
de soutien à Al-Quds et les lieux saints a dénoncé cette
« provocation » et cette « agression », qui visent à
judaïser la mosquée. Le secrétaire du conseil a déclaré que la mosquée
al-Ibrahimie est un lieu exclusivement musulman, que les juifs n’y ont aucun
droit, et toutes les mesures de l’occupant sont nulles.
Les invasions sionistes de la mosquée al-Aqsa se sont poursuivies
au mois de juillet et août. Les sionistes ont fermé les portes de la mosquée
avec des chaînes lorsqu’un grand bloc de pierres est tombé près du mur
al-Buraq, suites aux creusements pratiqués par les colons sous la mosquée. Des milliers
de colons (3800) ont profané la mosquée, au cours du mois, en premier lieu des
ministres et députés sionistes.
.A plusieurs reprises, au cours de ces deux mois, les autorités de
l’occupation ont interdit l’accès à la mosquée pour la prière de l’aube (fin
août), du ‘asr (juillet) et ont fermé les portes de la mosquée devant les
fidèles, à la veille des fêtes du sacrifice, les empêchant d’entrer pour la
prière du ‘isha. Le 26 juillet, elles
ont brutalisé les fidèles après la
prière du vendredi, et ont fermé les portes de la mosquée. Elles ont lancé des
bombes sonores sur les fidèles et se sont postées devant la porte al-Maghariba.
Elles sont montées sur les toits de la mosquée al-Qibli pour pouvoir viser les
fidèles. Plusieurs fidèles ont été blessés. Elles ont arrêté les gardiens de la
mosquée pendant plusieurs jours, et interdit à plusieurs d’entre eux l’entrée à
la mosquée. Ces provocations et actes répressifs visent à la judaïsation forcée
d’une des plus prestigieuses mosquées dans le monde musulman.
Les sionistes réclament que la haute cour « israélienne »
leur permette d’envahir la mosquée et d’y faire des rites talmudiques. Le
danger d’un tel recours à la cour sioniste consiste dans la légalisation du
partage de la mosquée musulmane en lieu « juif » et musulman.
Le cimetière de la porte al-Rahma, à l’entrée de la mosquée
al-Aqsa, a été profané par les colons qui y ont pratiqué des rites talmudiques
(20.7)
Dans les prisons de l’occupation
Plusieurs prisonniers détenus dans plusieurs prisons de l’occupant
ont mené des grèves de la faim. Le prisonnier Hassan Shawka a arrêté la grève
de la faim qu’il a menée pendant plus de deux mois, après avoir reçu l’assurance
de sa libération à la date fixée par le tribunal, et que la détention
administrative ne sera pas renouvelée. Son état de santé s’était détérioré. Le
prisonnier Mohamad Rimawi a poursuivi la grève de la faim, au moment où les
forces de l’occupation arrêtait son père pour faire pression sur lui et l’obliger
à arrêter la grève. Depuis son arrestation, le 19 juillet, il a entamé la lutte
pour protester contre les mauvais traitements lors des interrogatoires.
La grève des tribunaux sionistes par les détenus administratifs se
poursuivra jusqu’au 10 septembre, selon le communiqué des prisonniers détenus
administratifs, qui annonce que le répit entre le 10/9 et le 10/12 concernant
les tribunaux a pour objectif d’évaluer les discussions entamées avec la direction
des prisons et les promesses faites jusque là.
De la prison, Nael Barghouty (38 ans de détention) décrit la
douleur qu’il ressent à cause des pratiques de l’Autorité palestinienne qui a
supprimé l’aide aux prisonniers de la bande de Gaza, détenus dans les prisons
de l’occupation et déclare sa solidarité avec ces prisonniers qui ont entamé la
grève de la faim, et avec leurs familles. Il dénonce la division des
prisonniers entre ceux qui sont de la bande de Gaza et les autres (lettre du
8/8).
Les journalistes prisonniers ont réclamé que le 8/8 soit déclaré
journée de solidarité avec les journalistes détenus dans les prisons de
l’occupation, affirmant que l’occupant exerce une politique de terreur à leur
encontre à l’intérieur des prisons, et au cours des séances d’interrogatoire.
Ils ont ajouté que les interrogatoires sont centrés sur le rôle des médias et leur
contenu.
L’occupant arrête à nouveau le prisonnier maqdissi Ubada Najib, 20
ans, à l’instant même de sa libération de la prison de Ramon (29 août). Il
avait été détenu pendant 7 mois. Les frères du prisonnier ont été convoqués par
les services de renseignements de la ville occupée d’al-Quds. Plusieurs autres prisonniers
maqdissis ont été arrêtés et transférés à la prison de Moskobiyya, pour subir
des interrogatoires, sitôt qu’ils avaient été libérés, au cours de ce mois.
Nadi al-Assir dénonce dans un communiqué du 25/7 le rôle criminel joué par les
médecins de l’occupation dans les prisons. Le communiqué cite notamment l’équipe
médicale de l’occupant dans la prison du Naqab.
Le tribunal miliaire de la caserne Salem située près de Jénine a
polongé la détention de sheikh Khodr Adnan, pour la 24ème fois. Il a
été transféré de la prison de Meggido vers la prison de Ramon. La dernière
arrestation remonte au 11/12/2017.
Deux prisonniers détenus dans les prisons sionistes sont placés en
isolement depuis des mois. Il s’agit de Ibrahim Arrouj de Bayt Lahem et du
prisonnier belge Alex Bens, qui vivent des conditions difficiles sur ordre du
shabak. Ibrahim Arrouj est le plus ancien des détenus administratifs, et Alex
est privé des visites familiales depuis 7 ans.
Le nombre des prisonniers condamnés à perpétuité a augmenté, selon
une étude menée par un centre de soutien aux prisonniers palestiniens. Ils sont
actuellement au nombre de 513 prisonniers, après la condamnation du tribunal
militaire d’Al Lid occupée de Mohamad Abu Rabb, 20 ans et Youssef Kamil, 21
ans, de Qabatia, près de Jénine, à la perpétuité. Ils ont été arrêtés le
6/10/2017.
La liste noire des normalisateurs et lutte contre la normalisation
Un rapport rédigé par une institution sioniste affirme le
resserrement des liens entre le Bahrayn et l’entité coloniale. C’est par le
côté religieux que le Bahrayn a normalisé ses relations avec l’entité sioniste,
considérant que cette entité représenterait les juifs et la religion juive.
Walid Jumblatt, député libanais et se positionnant plutôt à gauche,
a avoué avoir eu des entretiens par courrier avec le sioniste Uri Avneri, qui
est décédé récemment. Sous prétexte de « paix », ce député a oublié
que Uri Avneri est un colon qui a participé à l’expulsion des Palestiniens.
Deux sportifs saoudiens se retirent d’une compétition en Ukraine,
pour ne pas jouer avec des colons sionistes. Muadh Saleh al-Ghamedi et Nawaf
al-Ghamedi ont refusé de tendre la main aux sionistes.
Le centre cinématographique marocain accepte de prêter ses studios
pour tourner un film américain qui fait l’apologie d’un espion sioniste en
Syrie. Cet espion fut découvert et pendu. La position du centre a été dénoncée
par le comité antinormalisation dont le responsable a déclaré que le tournage
de ce film sur Elie Cohen est un crime de normalisation. Récemment, le comité
antinormalisation avec l’occupant a dénoncé la visite prévue au Maroc d’un haut
responsable de l’entité.
Le drapeau de l’occupant sioniste sera officiellement levé lors des
compétitions de judo qui se tiendront aux Emirats arabes unis, suite aux
pressions de la Fédération du Judo. Non seulement les Emirats acceptent la
venue de colons jouer sur leur sol, mais à présent, ces derniers ont le droit
de faire flotter leur drapeau (5/8).
Une rencontre secrète entre le ministre sioniste de la guerre et le
ministère qatari des affaires étrangères aurait eu lieu à Chypre, selon les
médias sionistes, au mois de juin dernier, pour discuter de la bande de Gaza.
Hayfa’ Mansur, une cinéate saoudienne affirme le 28/7 qu’elle est « heureuse
de travailler avec des cinéastes israéliens ». Dans une interview, elle
affirme qu’elle ne s’oppose pas à la rencontre avec des « Israéliens »
et qu’elle le fera dans le cadre des relations entre l’Arabie saoudite et l’entité
coloniale.
L’Union générale des Travailleurs de Palestine affirme son refus de
toute normalisation des relations avec l’occupant et ses syndicats. Cette
déclaration fait suite à la participation du secrétaire général de l’Union,
Shaher Saad et un officiel du ministre palestinien du travail dans l’AP, Samer
Salameh, à un congrès normalisateur avec la Histadrout sioniste.
La presse palestinienne
Walid Qitati, journaliste, a déclaré à la chaîne satellitaire
al-Aqsa : la direction politique du peuple palestinien a le devoir de
faire une révision complète de son programme politique, ainsi que de sa pensée
politique, qui nous a mis dans cette impasse après un quart de siècle, et conduit
aux accords d’Oslo et à la formation d’une autorité palestinienne sous
occupation. » Il a précisé que le projet de la résistance et la lutte est
celui de l’ensemble palestinien qui unifie la société avec tous ses partis.
« Il faut unifier la direction palestinienne autour d’un programme de
résistance, comme à travers les marches du retour et de la levée du blocus, qui
sont une des formes de l’ingéniosité palestinienne face à l’occupant sioniste.
Les slogns levés au cours des marches du retour depuis le 30 mars affirment que
le retour est un droit national, humain et moral. »
La presse rapporte la découverte de vestiges abbassides près du
bourg de Selwan, donnant lieu à des analyses de la pratique sioniste consistant
à détruire les vestiges musulmans, découverts au cours de fouilles et
creusements de la part des sionistes. Jamal Amru, spécialiste des affaires d’al-Quds,
affirme que des dizaines de vestiges arabo-musulmans ont été découverts par les
autorités de l’occupation, qui les transfèrent de nuit et les cachent. Des
ouvriers palestiniens employés par les services sionistes ont confirmé et
rapporté aux responsables les pratiques de l’occupant, visant à masquer les
vestiges arabo-musulmans de la ville, pour faire croire qu’elle a un passé « juif ».
Communiqués et déclarations
Sheikh Kamal al-Khatib, président adjoint du mouvement islamique
dans la Palestine occupée en 48, a déclaré que la mosquée al-Aqsa est en réel
danger par suite des incursions et provocations sionistes répétées. « L’occupant
profite des circonstances actuelles de la nation arabo-islamique pour imposer
des entraves contre al-Quds et l’intérieur palestinien. » Il a poursuivi :
« si les « israéliens » s’imaginent que ces incursions vont être
normalisées et habituelles, les jours qui suivent vont leur prouver qu’ils se
font des illusions.. »
Le chef du village Khan al-Ahmar, Ibrahim Abu Dahuk, affirme que
les habitants de Khan al-Ahmar ont pris une décision nette, soit la vie sur
leur terre, soit la mort, il n’y a pas d’autres alternatives. L’idée du
transfert est absolument rejetée. « Nous avons décidé et nous sommes
déterminés à ne pas partir, sauf s’ils nous ramènent à nos terres dans le
Naqab. Nous avons été expulsés du Naqab en 1948 et nous sommes ici depuis cette
date, nous avons bâti notre vie dans le labeur et la fatigue. Aujourd’hui, ils
tentent de détruire toute notre vie. »
Dans la colonie
L’occupant prétend avoir trouvé un cerf-volant incendiaire dans la
région de Nablus. Ce cerf-volant serait tombé près d’une usine de vin et aurait
provoqué une incendie (6/8). Le mois précédent, un cerf-volant aurait attaqué
dans la colonie Gilo, près de Bayt Jala.
Les marches du retour à partir de la bande de Gaza ont provoqué une
augmentation des maladies psychiques au sein des colons, selon la presse
sioniste (Yediot Aharanot), avec un taux de 300% (24/7).
Du côté de l’Autorité palestinienne
Les forces répressives de l’Autorité
palestinienne ont assassiné le jeune Awda Jahalin, 24 ans, dans Azariyé
(Al-Quds), le 10 août, après avoir investi la zone et et agressé la population,
en tirant des coups de feu et en frappant les gens.
Dans la ville de Nablus et ses environs,
les services de l’Autorité palestinienne sévissent contre les militants du
Mouvement du Jihad islamique en Palestine. Ils ont arrêté plusieurs membres au
cours du mois d’août. Les deux frères Riad et Ahmad Da’dass, prisonniers
libérés, ont été arrêtés, après la fouille de leurs maisons. Le prisonnier
libéré Salameh Abdel Jawad a été kidnappé et emmené vers des lieux inconnus,
après avoir confisqué sa voiture. Le prisonnier libéré Mu’tassem Madani, du
camp de Askar, avait été arrêté au début du mois d’août. Le militant Ahmad
Marshud a été arrêté par les mêmes services vers le 15 août.
Une manifestation s’est déroulée à Ramallah
contre la politique de l’Autorité palestinienne, réclamant la levée des
sanctions contre la bande de Gaza et la fin de la « coordination »
sécuritaire avec l’occupant dans les territoires de la Cisjordanie, ainsi que la
libération des militants détenus dans les prisons de l’AP.
Les prisonniers détenus dans les prisons de
l’occupation annoncent la grève de la faim pour soutenir leurs frères de Gaza
détenus, que l’AP a visé par des sanctions. Dans un communiqué, les prisonniers
affirment vouloir poursuivre leur mouvement de protestation contre la politique
de l’AP. Les prisonniers qui ont mené la grève de la faim en soutien à leurs
frères de Gaza appartiennent au mouvement Fateh (comme le combattant Abdel
Karim Uways), au mouvement du Jihad islamique (comme Maher Hashlamon) et au
mouvement Hamas (comme Hassan Salameh).
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