31/10/2018

La « grande marche du retour » : vers la libération de la Palestine Chronique et analyses (3) Octobre 2018


« La revanche d’octobre » est le nom de la riposte de la résistance palestinienne, plu précisément des Brigades Al-Quds, branche armée du Mouvement du Jihad islamique en Palestine, aux crimes de l’armée sioniste lors de la marche du retour du vendredi 26/10 « Gaza résiste et ne s’agenouille pas ».
Des rafales de missiles envoyées sur les colonies du pourtour de Gaza, pour faire comprendre aux sionistes que le sang palestinien n’est pas vain, que les crimes ne peuvent rester impunis, que l’équation voulue par les sionistes (silence contre crimes et sang) ne peut être instaurée alors que la résistance armée peut riposter, et pour confirmer l’équation instaurée par la résistance : « bombardements contre bombardements, sang contre sang ». Car la résistance populaire et pacifique des marches du retour ne signifie nullement l’abandon de la résistance armée, celle-ci protège celle-là.


Après « la revanche d’octobre », les sionistes bombardent, sans faire de victimes, détruisent un immeuble et touchent un des principaux hôpitaux de la bande de Gaza. Mais au-delà des bombardements, c’est la propagande sioniste, relayée par la presse internationale et arabe, qu’il faut démasquer, celle qui prétend que le Mouvement du Jihad islamique agit sur les ordres de l’Iran, comme si les Palestiniens sont incapables de résister et qu’ils ont besoin d’ordres, alors que leur propre vie et leur propre terre sont quotidiennement volés par les sionistes. 

Cette propagande sioniste bien rôdée déforme sciemment les événements qui se déroulent depuis plus de 7 mois dans la bande de Gaza, soit « la grande marche du retour », et diffuse tous les mensonges possibles pour que l’armée d’occupation puisse tuer sans être inquiétée. Mais la patience du peuple palestinien est grande, et son abnégation inégalée, et la justesse de sa cause et de sa lutte le rend encore plus déterminé que jamais. C’est pourquoi il poursuivra les marches du retour jusqu’à la réalisation des objectifs qu’il s’est fixés, dans l’immédiat et dans l’avenir proche : la levée incondionnelle du blocus contre la bande de Gaza et l’anéantissement du plan américano-sioniste de liquidation de la cause palestinienne, en attendant la libération et le retour au pays.

Au fur et à mesure que les marches du retour se poursuivent, les divisions au sein du gouvernement sioniste s’accentuent, certains membres jugeant qu’il est temps d’en finir et de lancer une offensive « finale » contre la bande de Gaza, pendant que l’armée et ses dirigeants jugent qu’une telle offensive serait une aventure vers l’inconnu, car la résistance palestinienne a développé ses armes et ses missiles et pourrait atteindre des villes (colonies) sionistes importantes, comme Tel Aviv. L’armée sioniste n’est pas prête pour une offensive, elle préfère tuer et même lancer une vague d’assassinats des dirigeants de la résistance, jugeant qu’une guerre ne servirait à rien si elle ne se termine pas par l’éradication de la résistance, ce qui semble impossible. 

Cependant, le développement des marches du retour, leur permanence et leur extension vers d’autres régions de la Palestine inquiètent les dirigeants sionistes. Ils ont fait appel à la « communauté internationale » pour négocier avec les dirigeants de Gaza (Hamas en premier lieu) une accalmie en contrepartie de facilités humanitaires. Ce qui a été refusé par les marches du retour qui réclament la fin du blocus, et non des miettes, car la bande de Gaza réclame la liberté et la dignité. Les effets du blocus criminel qui dure depuis 12 ans, les sanctions instaurées par le président palestinien Mahmoud Abbas contre la population de la bande de Gaza, et les crises financières de l’UNRWA qui suppriment les postes par milliers, se sont ajoutés les uns aux autres pour créer une situation explosive que les dirigeants sionistes et la communauté internationale souhaitent éviter. Ils ont tout simplement pensé qu’un peu de pain supplémentaire pourrait satisfaire une population vivant sous blocus depuis 12 ans. 

Ils ne connaissent pas la population de Gaza, ni son histoire résistante, ni son sens de la dignité. Ce n’est pas par hasard si l’armée sioniste a quitté ce territoire en 2005, si les organisations de la résistance ont pu se développer et développer leurs armements, si les marches du retour rassemblent toutes les semaines des dizaines de milliers de Palestiniens, malgré la situation catastrophique dans les hôpitaux, malgré les guerres criminelles lancées par l’occupant au cours de ces dix dernières années, guerres qu’il n’a pas pu remporter, mais où il a massacré et décimé des familles entières. 

La bande de Gaza reste un défi à la face de l’occupant et du « monde libre » qui le soutient, et les marches du retour sont le défi à la face du monde entier, car leur permanence risque d’embraser toutes les régions de la Palestine, puis tout autour de la Palestine. C’est le souhait des jeunes révolutionnaires qui participent sans hésiter à ce grand mouvement populaire de libération. 


Chronique (août – septembre – octobre 2018)


Les marches du retour se déroulent le long de la bande de séparation entre la bande de Gaza et les territoires occupés en 1948 et après : 6 tentes ont été installées, dans les provinces de Rafah, Khan Younes, le centre (Dayr al-Balah, Maghazi, Nusayrat et Breij), Gaza (Zaytun, Shaja’iya), le Nord (Jabalia, Bayt Lahia, Bayt Hanun). Aux marches centrales du vendredi qui se déroulent à l’Est de la bande de Gaza, se sont ajoutées les marches maritimes qui se déroulent au nord.


Août

La commission juridique du CNSM remet au Tribunal International un dossier entier sur les crimes de l’occupation au cours des marches du retour.

Vendredi 3 août, marche du retour placée sous le signe des « Fidélité aux martyrs d’al-Quds » : l’armée sioniste tue deux Palestiniens, Ahmad Yaghi (25 ans) et l’enfant Muadh Suri (15 ans), du camp Nusayrat, qui décède le samedi des suites de ses blessures. Dimanche, le jeune Ahmad Aydi (17 ans) décède des suites des blessures. Le nombre des blessés s’élève à 120. L’aviation « israélienne » continue à survoler l’est de la bande de Gaza pour frapper les jeunes qui lancent des ballons incendiaires. 10 incendies ont été déclarées dans les colonies du pourtour de Gaza, dues aux cerfs-volants et ballons incendiaires.

Dans le cadre des activités populaires, un mariage est célébré dans les tentes du retour, liant deux personnes qui ont participé à la marche depuis le début.

Les marches maritimes pour briser le blocus commencent à partir du dimanche 5 août, avec le lancement de « la flotte de la liberté n°5 »

Un communiqué du CNSM appelle la population à une large mobilisation le vendredi prochain, pour la marche du retour placée sous le signe de « Pour Gaza, la liberté et la vie ». Le CNSM affirme refuser les solutions proposées, qui sont partielles et ne correspondent pas aux vœux des Palestiniens, jugeant que les tentatives de faire cesser les marches du retour ne peuvent avoir d’effet.

Le ministre de la santé à Gaza annonce que le nombre des martyrs depuis le 30 mars dernier s’élève à 158 martyrs, et le nombre des blessés à 17500 blessés.

L’armée sioniste bombarde des sites de la résistance à Jabalia, et tue le mardi 7/8 deux combattants du mouvement Hamas : Ahmad Murjan, 23 ans et Abdel Hafiz Silawi, 23 ans. Les Brigades d’al-Qassam expliquent dans un communiqué que l’ennemi ment quant aux motifs de son bombardement.
La résistance riposte aux bombardements de l’occupant en tirant des rafales de fusées sur les colonies du pourtour de Gaza. Des dizaines de colons ont été blessés ou sous le choc. L’armée sioniste tue trois Palestiniens, dont une femme et son enfant, au cours de frappes de son aviation pendant deux jours de suite. 

Vendredi 10/8 Marche du retour : « Pour Gaza, la liberté et la vie ». L’occupant exécute 3 Palestiniens, dont un secouriste, Abdallah Qitati, 20 ans, à l’est de Rafah et Ali Aloul, 55 ans. 242 Palestiniens ont été blessés, dont 70 visés par les balles de l’armée d’occupation.  

Wissam Hijazi, 30 ans, décède trois mois après avoir été blessé par les balles de l’occupant. 

7 incendies sont déclarées dans les colonies du pourtour de Gaza. Un grand cerf-volant a provoqué la coupure d’électricité dans la colonie Sofa.

Au cours d’une conférence de presse, le CNSM annonce le slogan de la marche du retour du vendredi prochain : « Révolutionnaires pour al-Quds et al-Aqsa » en commémoration de la date de l’incendie criminelle de la mosquée en 1968. Isma’il Haniyya, dirigeant du mouvement Hamas, rappelle que les marches du retour se poursuivent en tant que mouvement populaire et pacifique, et portent « un message de notre peuple au monde entier, qui est son attachement au droit au retour et l’attachement de notre peuple dans la bande de Gaza à briser le blocus pour une vie digne ».

M. Ziyad Nakhalé, vice-secrétaire général du Mouvement du Jihad islamique en Palestine, lance un appel télévisé pour une large participation à la marche du retour en faveur d’al-Quds et d’al-Aqsa.

Vendredi 17/8 marche du retour « Révolutionnaires pour al-Quds et al-Aqsa » :  L’occupant exécute deux Palestiniens, Karim Fatayer, 30 ans et Saadi Mu’ammar 26 ans, et blesse 270 participants, ciblant les secouristes et les ambulances. 

Samedi 18, une marche est organisée, à partir du port de Gaza, pour réclamer la levée du blocus, avec la participation de 40 bateaux. 

Selon la presse sioniste, les snipers sionistes qui tuent la population à Gaza souffriraient de problèmes psychologiques. Les spécialistes proposent qu’ils soient suivis par des médecins.

Vendredi 31/8 « nos marches se poursuivent » : le ministère de la santé à Gaza annonce que les sionistes ont blessé, au cours de cette 23ème marche 240 Palestiniens, parmi eux la secouriste Shuruq Abu Msamih.  Les dirigeants de la résistance qui participaient à la marche ont affirmé qu’elles vont se poursuivre jusqu’à atteindre leurs objectifs, puisque la population de Gaza semble affluer et participer massivement. Pour Maher Muzhir, dirigeant au FPLP, les marches sont également un message à l’administration américaine lui disant que le projet de liquidation de la question palestinienne ne peut passer. 



Septembre

Dimanche 1er septembre : l’occupant tire sur les participants à la 6ème marche maritime qui s’est rendue du port de Gaza vers les barrières de séparation au nord de la bande de Gaza. Les 50 bateaux palestiniens ont été visés par les tirs de la marine sioniste alors qu’ils transportaient des malades, des blessés et des étudiants. Le porte-parole du conseil des marches maritimes , Bassam Manasra, a déclaré au cours d’une conférence de presse, que les Palestiniens de Gaza ont le droit de circuler dans les eaux territoriales de la bande.

Khaled al-Batsh, président du conseil national supérieur des marches du retour (CNSM), déclare que les marches du retour se poursuivront, et notamment en riposte aux déclarations du président américain voulant liquider l’UNRWA. Au cours de la marche « ensemble pour protéger les droits des réfugiés » qui a eu lieu près du barrage de Bayt Hanun/ Eretz (4/9), il a demandé aux masses de s’accrocher aux marches et à la résistance pour protéger le droit au retour et briser le blocus, disant : « si les marches s’arrêtent, le blocus se maintiendra, et nous ne l’accepterons pas ».

Vendredi 7/9, appelée « Nous retournerons malgré Trump » : la marche a été marquée par le martyre de deux jeunes, Bilal Khafaja, 17 ans, de Rafah, et Amjad Hamduna, 19 ans, de Jabalya, qui avait été blessé lors de la marche du 14/7. Des dizaines de Palestiniens ont été blessés et asphyxiés. Des jeunes sont parvenus à faire tomber un drône « israélien » qui lançait des bombes de gaz, à l’est de Gaza, et d’autres ont lancé leurs bouteilles incendiaires à l’est de Khan Younes sur les soldats de l’occupation.
Le martyr Bilal Khafaja a été ciblé par les snipers de l’armée d’occupation, il a été touché à la poitrine alors qu’il se trouvait éloigné des barbelés installés par l’occupant. 

Le commentateur politique Hussam Dajani déclare que le nombre important de participants à la dernière marche du retour, confirme la force de la détermination du peuple à réaliser ses objectifs, dont la fin du blocus contre Gaza. Il a poursuivi disant que la résistance ne peut rester sans riposter aux crimes commis contre les jeunes révolutionnaires. 

Le manque de fuel menace le bon fonctionnement des générateurs électriques dans les hôpitaux de Gaza, une des conséquences du blocus.

Exécution d’un Palestinien qui tentait de passer par le barbelé qui sépare Gaza de la Palestine occupée en 48. Après l’avoir arrêté, les sionistes lui ont tiré une balle dans le corps, le laissant sans soins, alors que les ambulances palestiniennes étaient prêtes à lui sauver la vie.

Lundi 9/9 : la 7ème marche maritime organisée par le conseil de la mobilisation nationale pour briser le blocus, se met en route dans l’après-midi, à partir de la zone nord de la bande de Gaza. Au cours de la conférence de presse préparatoire, Adham Abu Salima, président du conseil, déclare que des dizaines de bateaux, ornés des drapeaux palestiniens, prendront la route en vue de briser le blocus, et appelle l’autorité palestinienne de Ramallah de se joindre à ce mouvement.

49 Palestiniens ont été blessés, dont des secouristes et journalistes, par les soldats de l’occupation, qui ont tiré sur la marche maritime qui a eu lieu au nord de la bande de Gaza. 50 bateaux avaient participé à la marche, accompagnée sur le sol par des milliers de Palestiniens, qui réclamaient la fin du blocus.

Au cours d’une visite aux colonies de « l’enveloppe de Gaza », le président de l’entité sioniste Raovin Rivlin déclare « nous savons que la prochaine guerre sera plus dure que les précédentes ».

Jeudi 13/9 : Les organisations de la résistance palestinienne à Gaza ont déclaré, au cours d’une conférence de presse, qu’elles sont prêtes à riposter à toute agression « contre notre peuple avec tout ce que nous possédons de moyens et de possibilités », en vue de libérer « notre terre et nos lieux saints ». Les organisations de la résistance ont appelé à transférer l’expérience de Gaza vers la Cisjordanie, Gaza ayant réussi à chasser l’occupant du fait de la résistance. 

Une nouvelle tente a été installée dans le cadre des marches du retour, près de la colonie Zikkim, en vue d’élargir l’affrontement avec l’entité sioniste, du moins tous les lundis. Khodr Habib, membre du haut conseil national des marches du retour et dirigeant au Mouvement du Jihad islamique, a déclaré que la nouvelle tente du retour sur la bordure nord de Gaza vise à harasser l’occupant sioniste. Les jours du lundi, les manifestations se dérouleront au nord, vers Bayt Hanun. Ceci est un message à l’occupant, qui se rappelle très bien de la colonie et base militaire de Zikkim, qui a subi une attaque maritime de la part de la résistance (Hamas). 

Vendredi 14/9, marche du retour placée sous le signe « la résistance est notre choix ». Les forces sionistes exécutent trois Palestiniens, l’enfant Shadi Abdel Al, 12 ans, et les jeunes Mohammad Shaqqura, 21 ans et Hani Afafna, 21 ans. 

Les jeunes inaugurent les unités de harcèlement nocturne qui agissent de nuit, en brûlant des pneus et en provoquant les colons et soldats par les sons faits au cours de la nuit. La large participation aux marches du retour exaspère l’entité coloniale qui voudrait les faire cesser sous forme d’accord d’accalmie avec les organisations palestiniennes. Mais ces organisations refusent tout accord d’accalmie sans que le blocus ne soit levé, de manière totale. Les « facilités » de la part des sionistes, par le biais d’Etats arabes ou de l’ONU, ne peuvent les satisfaire, et par conséquent, elles appellent à poursuivre les marches sans prendre en compte les états d’âmes de l’entité sioniste.

La presse sioniste publie un reportage sur le long mur en cours de construction autour de la bande de Gaza. Ce mur qui s’étendrait sur 65 km couvrirait les « frontières » terrestres et maritimes. Il serait profond de dizaines de mètres. Des ouvriers roumains, brésiliens et d’autres Etats travaillent à la construction de ce mur. D’après le général chargé du mur, la construction de ce dernier mettrait fin aux menaces qui pèsent sur les colons installés sur la bordure de Gaza. 

Un nouvel appareil pour faciliter la tâche des snipers sionistes vient de leur être livré, consistant à souffler de l’air frais pour éviter les fumées des pneus de caoutchouc lors des marches du retour. 

La poursuite des marches du retour suscitent les querelles au sein du gouvernement sioniste, entre des ministres qui critiquent l’armée qui ne fait pas ce qui devrait être fait, selon eux et d’autres qui essaient de profiter de la situation pour se hisser au pouvoir. La surenchère lancée par les uns et les autres se concrétise par le resserrement du blocus maritime contre les pêcheurs à Gaza.

Décès du jeune Suhayb al-Kashef, 16 ans, des suites de ses blessures, le 16/9, occasionnées par l’occupant pendant la marche du retour, le mois précédent. 

Le père de l’enfant martyr Shadi Abdel Al raconte à la presse que son fils a participé à toutes les marches du retour, depuis le début, du côté de Jabalya, au nord de la bande de Gaza. L’enfant a levé les bras, pour faire le signe de la victoire, devant les soldats cachés derrière des monticules de sable en face. L’un des soldats lui a tiré une balle dans la tête. 

Le CNSM affirme que la marche maritime du lundi comportera plusieurs bateaux. Bassam Manasra, membre du Conseil, a affirmé que le peuple prend l’initiative, il est capable de troubler l’occupant et de l’empêcher d’accomplir ses objectifs. Il a appelé, en conclusion, la communauté internationale à assumer ses responsabilités et à poursuivre l’occupant pour ses crimes. 

Le ministre sioniste Gilaad Ardan a menacé de reprendre la politique des assassinats dans la bande de Gaza, signifiant l’assassinat des cadres dirigeants de la résistance. 

La marche maritime du lundi 17/9 a été férocément réprimée, avec 95 blessés. Les milliers de manifestants se sont massés au nord de la bande de Gaza, pour assister les bateaux qui tentent de désserrer le blocus maritime. Les manifestants ont brûlé des pneus pour empêcher les soldats sionistes de tirer, et ont scandé des mots d’ordre contre le blocus et pour le retour en Palestine. Quelques manifestants ont réussi à prendre des armes d’un soldat israélien qui a fui en les voyant entrer par les barbelés, du côté de la colonie Zikkim. Des jeunes sont même entrés dans la caserne militaire d’où se sont enfuis les soldats, laissant leurs armes, que les manifestants ont pris.

Daoud Shehab, porte-parole du mouvement du Jihad islamique en Palestine, qui a participé à la marche maritime a déclaré que « le peuple défend son droit à la vie, et il l’arrachera quelles que soient les tentatives de l’anéantir. Il y a une grande détermination à poursuivre les marches ». 

L’armée sioniste recherche des « objets volants » ayant pu entrer de la bande de Gaza vers l’intérieur occupé. L’armée pense qu’il s’agit d’un drône, et pour la presse sioniste, ce ne serait pas la première fois que des drônes sont envoyés de la bande de Gaza vers l’intérieur occupé.

Lundi 17/9 : Deux Palestiniens de Gaza, Naji Abu Assi, 18 ans et Alaa Abu Assi, 21 ans, ont été tués par l’armée d’occupation qui a lancé une fusée du côté de Khan Younes, au sud de la bande de Gaza.

Mardi 18/9 : L’armée sioniste tue deux Palestiniens, aux abords de la bande de Gaza : Mohamad Abu Naji, 34 ans et Ahmad Omar, 20 ans et blesse des dizaines lors d’une manifestation au nord de la bande de Gaza,. Des centaines de jeunes étaient parvenus à passer outre le barrage d’Eretz vers le mur construit par l’armée d’occupation. 

Khaled al-Batsh, président du CNSM affirme qu’il est important que les marches du retour s’étendent vers les différentes régions de la Palestine et dans l’exil. « Il faut intensifier l’Intifada et les marches pacifiques du retour, contre les barrages et les colonies de l’occupation. Nos marches vont se poursuivre, l’ennemi sioniste doit le comprendre, il n’est pas possible de reconnaître sa présence sur le sol de la Palestine. »

Les équipes sionistes de lutte contre l’incendie ont déclaré que 4 grandes incendies se sont déclarées dans les colonies des abords de la bande de Gaza. D’autre part, l’armée d’occupation a déclaré qu’une vingtaine de Palestiniens ont réussi à franchir les barbelés au cours de deux journées précédentes (mardi et mercredi 18-19). Un rapport des autorités sionistes de l’environnement déclare que les dégâts dûs aux incendies depuis le début des marches du retour ont touché 32 mille dunums, et 14% des zones protégées. Le montant des pertes s’élève à 15 millions de shekels.

Marche du vendredi 21/9 placée sous le signe de « Briser le blocus » : les soldats de l’occupation exécutent Mohammad Kallab, 20 ans, qui participait à la marche du retour. Sept incendies dans les champs des colonies ont été provoquées par les ballons incendiaires que les jeunes ont envoyés. Les manifestants brûlent des pneus pour brouiller la vue des soldats de l’occupation, cachés derrière des monticules de sable, qui tirent sur les manifestants des balles réelles et des fusées à gaz pour les disperser. Les blessés ont participé activement aux marches du retour, comme Bilal Abu Hussayn, 22 ans, sur sa chaise mobile, qui se dirige vers les barbelés. Il avait été blessé lors de la dizième marche du retour. Mohammad Na’izi, également blessé, ne rate aucune marche. Il considère que les marches du retour sont la moindre des choses que le peuple palestinien peut faire pour récupérer sa terre et sa liberté. 

Le ministère de la santé à Gaza déclare que depuis le 30 mars, début des marches du retour, l’occupant a exécuté 184 Palestiniens de la bande de Gaza, dont 32 enfants et deux femmes. Le nombre de blessés s’élève à 20.472 dont 5093 blessés par des balles réelles. Parmi les blessés, 448 sont dans un état grave. 

Selon la presse sioniste, une vingtaine de jeunes sont parvenus à couper les barbelés et à entrer dans les terres occupées. Ils ont tenté de démolir des installations militaires sionistes. 

Lundi 24/9 : les sionistes exécutent un jeune Palestinien, Imad Ishtiwi, 21 ans, lors des activités des unités de harcèlement et des manifestations nocturnes à l’est de Gaza. L’armée d’occupation a lancé des coups de feu intenses sur les manifestants et lancé des fusées sur le site Malaka, à l’est de Gaza, qui n’a pas fait de victimes. Pendant les manifestations nocturnes, les Palestiniens font entendre des sifflets et des chants révolutionnaires, par haut-parleurs, tout en brûlant des pneus. 

La neuvième marche maritime pour briser le blocus se déroule le lundi 24/9, avec des dizaines de bateaux transportant des Palestiniens victimes du blocus. L’occupant exécute Mohammad Abul Sadiq, 21 ans et blesse 90 Palestiniens lors de la marche, dont des journalistes. Les manifestants parviennent à faire tomber un drône qui lançait des bombes à gaz sur eux. 

Khaled Al-Batsh déclare suite à la marche maritime : « les Nations-Unies doivent savoir que notre peuple refuse l’occupation « israélienne » de notre terre, et que notre peuple ne reconnaît pas la solution des deux Etats ou le processus de règlement politique avec l’occupant spoliateur » ajoutant que « toutes les tentatives d’arrêter les marches du retour ou de les contourner ne nous empêcheront pas de les poursuivre jusqu’à la réalisation de nos objectifs ».

Le quotidien sioniste Haaretz a dévoilé que l’armée sioniste est incapable de trouver les moyens d’action envers les unités de harcèlement nocturne et les manifestations nocturnes qui se poursuivent le long des lignes séparant Gaza de l’intérieur palestinien occupé. L’armée craint que les manifestations ne soient une manière de s’infiltrer vers les colonies, et le commentateur sioniste Amos Hariel dit que les « manifestants à Gaza ont trouvé un nouveau point faible dans l’armée sioniste », ajoutant que les moyens utilisés le jour pour disperser les manifestants ne fonctionnent pas la nuit, à cause de la faible vue, c’est-à-dire que les snipers voient moins bien. 

« Un jour avant son martyr, il termine son travail dans l’unité du harcèlement nocturne à la « frontière » et rentre heureux, car il avait réussi à franchir les barbelés. Il me donne une enveloppe remplie de sable. Je lui demande ce que c’est, il répond : c’est le sable de notre terre. J’ai compris à cet instant qu’il allait vers le martyre, mais je ne pouvais pas savoir que ce serait si vite » (la mère de ‘Imad Ishtiwi, 21 ans, exécuté par l’occupant).

La presse sioniste déclare le mardi 25/9 que des ballons incendiaires ont été envoyés vers les colonies situés aux abords de la bande de Gaza, faisant 12 incendies. L’occupant nomme cela « le terrorisme des ballons ». 

La manifestation du mercredi 26/9 à Bayt Hanun pour soutenir la cause des réfugiés palestiniens a été réprimée par l’occupant qui a tiré des balles réelles et des bombes à gaz sur les manifestants. Ils étaient des milliers à réclamer le droit au retour des réfugiés et à refuser les plans de l’UNRWA contre les réfugiés.

La presse sioniste rapporte que 7 incendies se sont déclarées dans les colonies de l’enveloppe de Gaza, dues aux ballons incendiaires.

Le centre Mizan pour les droits de l’homme a déclaré que l’occupant a commis 130 agressions contre les journalistes, pendant les marches du retour, depuis le 30/3. 

Marche du retour du vendredi 28/9 placée sous le signe de « l’Intifada al-Aqsa » en commémoration de l’Intifada de septembre 2000. Les forces de l’occupation exécutent 7 Palestiniens participants à la marche : Mohammad al-Hum, 14 ans, Mohammad Awawda, 26 ans, du camp al-Breij, Iyad Sha’er, 20 ans, Walid Haniyye, 24 ans, Mohammad Shakhsa, 24 ans de la ville de Gaza, Nasser Musbah 12 ans, Mohammad Inshassi, 18 ans de Khan Younes.

La résistance palestinienne affirme que le silence international est responsable de la poursuite des crimes sionistes. « Le silence et l’incapacité sont le laissez-passer » pour la poursuie des crimes de l’occupant envers la population à Gaza. Les commentateurs ont mis l’accent sur le fait que les tirs des sionistes ont visé la tête et la partie supérieure des corps, dans le but de tuer et non de dissuader les manifestants de s’approcher des barbelés.

L’unité de harcèlement nocturne menace les colons de l’enveloppe de Gaza et leur demande de quitter leurs maisons et de ne plus y retourner, promettant d’intensifier leurs activités.

L’occupant annonce que 4 incendies se sont déclarées dans les colonies proches de la bande de Gaza et prétend avoir trouvé des dizaines de charges explosives. 




Octobre

Les menaces de l’occupation contre la bande de Gaza se font plus pressantes, d’après les commentateurs politiques. N’ayant pu obtenir une accalmie à leur manière, les sionistes menacent de bombarder et de détruire Gaza.

Les forces de l’occupation tirent sur les participants aux unités de harcèlement nocturne, blessant 3 Palestiniens.

Mercredi 3/10, l’occupant exécute un Palestinien, l’enfant Ahmad Abu Habl, 15 ans, en tirant un coup de feu sur la tête, lors de la marche pour lever le blocus près de Bayt Hanun, au nord de la bande de Gaza. 24 Palestiniens ont été blessés par les tirs de l’armée d’occupation, qui ont visé des ambulances. 

La presse sioniste signale 5 incendies dans le pourtour de Gaza, dues aux ballons incendiaires en provenance de la bande de Gaza.

La dixième marche maritime pour exiger la levée du blocus contre la bande de Gaza se déroule le lundi 1er octobre. Le premier secrétaire du conseil législatif palestinien, Ahmad Bahr a exigé, au cours de la conférence de presse précédant la marche, la libération de tous les pêcheurs détenus par l’occupant, à cause de leur participation aux marches maritimes et de l’accomplissement de leur travail. Le président du syndicat des pêcheurs, Nizar Ayash, a affirmé que l’occupant a confisqué 50 bateaux de pêche aux familles palestiniennes qui n’ont plus le moyen de vivre.

La presse sioniste signale les querelles au sein du gouvernement « israélien » à cause de la bande de Gaza. Les ministres s’accusent réciproquement de la détérioration de la situation dans les colonies. 

Vendredi 5/10  jour de la marche du retour avec pour mot d’ordre  « La fermeté et la résilience ». L’occupant exécute trois Palestiniens, l’enfant Fares Sersawi, 12 ans, et Mahmud Abu Sem’an, 24 ans, et Hussayn Raqab, 28 ans. 

Khalil al-Hayya, membre du bureau politique du mouvement Hamas, affirme « notre message est clair. Notre peuple ne craint pas l’occupant, et refuse de baisser les bras, il est déterminé à obtenir sa liberté. » Il a décrit l’attitude de l’occupant sioniste qui « tue nos enfants, nos hommes et femmes qui participent aux marches du retour » par la faillite et son incapacité à affronter ces marches.

Un ancien général de l’armée d’occupation déclare que son armée doit mener la guerre contre Gaza, et en finir. Dans une interview à la presse sioniste, il affirme que la direction « israélienne » actuelle est incapable de régler la question, elle manque de courage ».

Un avion de l’armée d’occupation bombarde des jeunes à Rafah, sans les toucher, le soir du dimanche 7/10.

Lundi 8/10, la 11ème marche maritime, avec le slogan « Palestine, nous arrivons »  se déroule au nord de Gaza, avec la participation de milliers de manifestants et des dizaines de bateaux en mer. 29 Palestiniens ont été blessés par les tirs des forces sionistes, dont 11 par balles réelles.

Le ministère de la santé à Gaza déclare mettre en route les ambulances maritimes pour secourir les participants à la marche maritime en pleine mer.

La presse sioniste rapporte les paroles d’un officier de réserve dans l’armée d’occupation affirmant qu’il faut engager des négociations avec Hamas, car il n’est pas possible de combattre les ballons incendiaires. Il a affirmé ces paroles alors que Netanyahu menace la bande de Gaza par une guerre.

Vendredi 12/10 : marche du retour placée sous le signe de l’Intifada al-Quds a vu un afflux impressionant de participants, qui réclamaient le retour en Palestine et la levée du blocus. Plusieurs jeunes ont franchi la barrière de séparation avec l’intérieur occupé, malgré les tirs nourris de l’occupant. La large participation à la marche indique la poursuite du mouvement. L’occupant exécute 7 Palestiniens, à cause de sa panique, pensant que la marche ne serait pas suivie massivement, à cause des menaces qu’il avait lancées. Les martyrs exécutés ce vendredi sont : Ahmad Tawil, 27 ans, Ahmad Abu Na’im, 17 ans, du camp Nusayrat, Mohammad Isam’il, 29 ans du camp al-Breij, Afifi Afifi, 18 ans, Mohammad Abbas, 21 ans, de la ville de Gaza, Abdallah Daghma, 25 ans, Tamer Abu Armana, 22 ans, du sud de la bande de Gaza. Des centaines ont été blessés par des balles réelles tirées sur le haut des corps des manifestants, pour tuer. 

Au cours de la marche du retour, la bravoure du martyr Abdallah Daghma sera longtemps dans les esprits de ses frères et ses parents. Il était parvenu à entrer à l’intérieur de la zone occupée et avait combattu un soldat avec ses mains, il avait réussi à le tirer sur une dizaine de mètres vers les barbelés avant d’être exécuté par un sniper « israélien ». Le père du martyr est fier de son fils qui lui avait promis qu’il ferait quelque chose qui lui lèverait le front.

Khaled al-Batsh, président du CNSM affirme que les colons de l’enveloppe de Gaza vont payer le prix du blocus, nous ne serons pas seuls à supporter le blocus ».

L’armée de l’occupation menace la population de Gaza et la résistance de lancer une guerre destructrice. La résistance affirme qu’elle est prête à riposter à toute agression et que les menaces n’ont aucun effet sur le moral de la population et de la résistance. Ahmad Mudallah, dirigeant au mouvement du Jihad islamique en Palestine, affirme que « la bande de Gaza résiste de différentes manières, d’abord les marches populaires puis la résistance armée. Si l’occupant décide de lancer une offensive militaire, la résistance armée ripostera, elle a acquis depuis 2014 de nouveaux moyens de lutte et s’est développée. Même aux heures les plus dures du blocus, la résistance a réussi à développer ses moyens. »

Les ballons incendiaires arrivent jusqu’à Tel Aviv, d’après la presse sioniste. 7 incendies ont été déclarées dans les colonies du pourtour de Gaza.

Lundi 15/10 : marche maritime au nord de la bande de Gaza, avec la participation de 25 bateaux en mer et des milliers de Palestiniens du côté de Bayt Lahia. 32 Palestiniens ont été blessés par les tirs des sionistes. Un des blessés succombe à ses blessures, il s’agit du martyr Saddam Shalash.

Le CNSM a déclaré que la large participation aux marches du retour nous place en situation de responsabilité nationale, qui nous pousse à les poursuivre jusqu’à la réalisation de leurs objectifs. « les solutions partielles sous des appelations humanitaires ne trompent pas notre peuple qui a décidé de poursuivre la marche en fidélité envers le sang de nos martyrs et des sacrifices consentis jusque là ». Le CNSM a appelé le peuple palestinien à participer à la prochaine marche sous le titre : « Gaza se soulève et la Cisjordanie la rejoint ». 

L’armée sioniste réclame le report de la guerre contre Gaza à la fin de l’an 2019, disant qu’elle a besoin de se préparer. 

Du côté des colonies, la première famille de colons à quitter la colonie Karm Abu Salem  a décidé de le faire à cause des ballons incendiaires et des fumées des incendies et des pneus. Les autorités de l’occupation ont construit des barrières internes équipées de jets d’eau pour éteindre les fumées des pneus brûlés par les jeunes Palestiniens. Mais leur tentative a échoué. 

7 Palestiniens ont été blessés le mardi 16/10 par les tirs de l’armée d’occupation, au cours d’affrontements à l’est de la ville de Dayr al-Balah, au centre de la bande de Gaza. Des dizaines de jeunes ont réussi à entrer dans les territoires occupés, les soldats sionistes ont tiré. 

Les colons de l’enveloppe de Gaza sont exténués du fait des marches du retour, disent les commentateurs politiques. Selon les dirigeants de la résistance, la direction politique et militaire de l’occupant a menti disant qu’elle pouvait mettre fin aux marches du retour et satisfaire les colons, mais en vain. Les marches du retour mettent les colons devant deux alternatives : soit partir soit étouffer. 

L’occupant bombarde le nord de la bande de Gaza, tuant un Palestinien, Naji Zaanin, 25 ans, près de sa maison à Bayt Hanun. 

Vendredi 19/10 , 30ème marche du retour avec le slogan « Gaza se soulève et la Cisjordanie la rejoint ». La participation populaire à la marche a été massive, par défi envers l’occupant qui avait menacé de lancer une offensive militaire contre la population de Gaza. Les soldats sionistes postés sur la zone de séparation ont blessé 130 manifestants, dont 25 enfants, et 4 secouristes. La particularité de cette marche fut également la participation de plusieurs localités palestiniennes en Cisjordanie à la marche du retour, comme la ville d’al-Khalil et à Ramallah, Nablus, el-Bireh. 

Pour Talal Awkal, commentateur politique, les messages envoyés par la résistance palestinienne à l’entité sioniste, a eu un effet de limiter le nombre de blessés, et les tirs des snipers. En effet, bien avant la marche, la résistance a lancé deux fusées, l’une sur un local à Beer Saba’ dans le Naqab et une autre près de Tel Aviv, pour dissuader l’occupant. Pour le membre du bureau politique du Mouvement du Jihad islamique en Palestine, dr. Mohammad al-Hindi, les marches du retour, qui vont se poursuivre, accentuent les crises internes du gouvernement « israélien », qui montre son incapacité à prendre une décision concernant Gaza. 

Des enseignants et intellectuels palestiniens à Gaza lancent une initiative d’encouragement aux œuvres littéraires et artistiques en soutien aux marches du retour. 

Lundi 22/10, les sionistes tirent sur les participants à la marche maritime et font 20 blessés. La marine de l’occupant a tiré sur les bateaux qui participaient à la marche, et les soldats postés près des barrières ont tiré sur les milliers de manifestants. Khaled al-Batsh affirme que l’occupant va être obligé de lever le blocus contre Gaza, et s’il ne le fait pas, le prix qu’il aura à payer sera lourd. Il a affirmé que les marches du retour vont bientôt s’étendre vers le reste de la Palestine, et notamment en Cisjordanie occupée. 

L’armée d’occupation exécute, le mardi 23/10 le jeune Muntasser al-Baz, 17 ans, à l’est de Dayr al-Balah, en tirant sur des jeunes qui manifestaient.

La presse sioniste affirme que 8 incendies se sont déclarées dans les colonies du pourtour de Gaza, dues aux ballons incendiaires. 

Vendredi 26/10, marche du retour placée sous le signe de « Gaza résiste et ne s’agenouille pas ». Ne pouvant supporter les marches du retour, l’armée sioniste tue 5 participants : Mohammad Abdel Nabi, 27 ans, Nassar Abu Taym, 22 ans, Ahmad Abu Labda, 22 ans, Ayesh Shaath, 23 ans, ainsi que Mujahid Aql, décédé des suites de ses blessures. 232 Palestiniens sont blessés.

 La résistance palestinienne a décidé de réagir, et les Brigades al-Quds, branche armée du mouvement du Jihad islamique, lance le samedi à l’aube l’opération « Revanche d’octobre » : des rafales de fusées sur les colonies du pourtour de Gaza, faisant quelques blessés. Consternation et stupéfaction des sionistes qui ne pensaient pas que la résistance appliquerait l’équation promise : « bombardement contre bombardement, sang contre sang ». L’Egypte intervient pour faire cesser les combats après que les sionistes aient réagi aux bombardements de la résistance, en frappant un immeuble et touchant un hôpital. La résistance déclare qu’elle accepte d’arrêter les fusées si la partie adverse cesse ses attaques, mais affirme qu’elle se réserve le droit de riposter et d’élargir le champ des attaques et leur intensité.

Dimanche 28/10 : l’aviation sioniste tire plusieurs fusées sur trois enfants qui jouaient près de leurs maisons , à l’est de Dayr al-Balah : Khaled Abu Sa’id, 14 ans, Abdel Hamid Abu Dhaher, 13 ans et Mohammad Satari, 13 ans, décèdent sur le coup. Les sionistes empêchent les ambulances palestiniennes de s’avancer vers les corps des martyrs. Ils prétendent que les enfants préparaient un attaque militaire contre eux, alors qu’ils mettaient des pièges aux oiseaux.  

Khaled al-Batsh a déclaré, au cours des funérailles des trois enfants que les enfants avaient le droit de se trouver là où ils étaient, car le terrain fait partie de la bande de Gaza. Il a rejeté les mensonges des sionistes et affirmé que le moindre prix que les sionistes devraient payer pour ce crime est la levée du blocus, entièrement. « l’occupant veut dire aux Palestiniens qu’il n’est pas autorisé pour vous de mener une vie normale » en tuant ces enfants.  

Lundi 29/10 : Marche maritime au nord de la bande de Gaza pour briser le blocus. Les soldats de l’occupation tire sur les foules et tuent Mohammad Abu Abada, 27 ans, habtant du camp al-Shate’. Pendant la marche, les participants ont levé les photos des trois enfants martyrs exécutés la veille à Deir el Balah par 7 avions « israéliens » et réclamé l’intervention de la résistance armée, signe de confiance de la population dans sa résistance.


Analyses et reportages


Les unités de harcèlement nocturne fondées par les jeunes de Gaza s’ajoutent aux diverses unités existantes, qui visent à protéger les manifestants et à lutter de manière pacifique contre les sionistes. Les unités de harcèlement nocturne sont présentes dans les 5 camps du retour le long de la bande de Gaza et ont pour tâche d’animer les camps pendant la nuit, en faisant du feu, en brûlant des pneus ou en sifflant. Un des membres de l’unité de harcèlement explique au journaliste qu’après le dîner, lui et d’autres jeunes se dispersent vers les camps du retour et commencent à brûler des pneus, à envoyer de la lumière sur les soldats sionistes installés de l’autre côté des barbelés, à crier dans les haut-parleurs, à envoyer des ondes laser sur les soldats, pour les empêcher de dormir et de se reposer. Ce qui pousse les jeunes à être actifs dans les marches du retour, ce sont les liens fraternels et l’unité qui les rassemble au cours de l’affrontement avec les forces de l’occupation. Tout le monde agit pur la Palestine et il n’y a aucune différence entre les organisations. 

 « les unités de harcèlement nocturne , fait et phénomène, expriment la capacité de la jeunesse révolutionnaire à donner du nouveau. Sur le plan pratique, elles ouvrent la voie à encore plus d’ingéniosité, d’autant plus qu’elles s’ajoutent à d’autres phénomènes qui dérangent l’occupant et le rendent incapable de riposter. Ces activités nocturnes donnent aux jeunes la capacité d’entrer dans les installations sionistes » (Ahmad Shiqaqi, Al-Istiqlal, N°1218). 

Le martyr Mohamad Abu Naji a été plusieurs fois blessé au cours des marches du retour, mais cela ne l’a pas empêché de poursuivre sa participation. Le mardi, Mohammad a enfilé sa kuffieh et porté le drapeau palestinien. Il a fait ses adieux à la famille, ses deux filles, son épouse et ses parents, puis s’est dirigé vers la manifestation, disant à son père qui lui recommandait de ne plus partir : « Père, c’est un projet que nous avons commencé, nous devons le terminer, nous ne pouvons pas l’arrêter ».

« Je ne sais pas comment le négociateur palestinien peut être dans un état de défaite et habité par une faiblesse inouïe au moment où il voit les jeunes révolutionnaires, dans les marches du retour à l’est de Gaza… Les actes héroïques que nous aperçevons dans les marches du retour expriment la grandeur de notre peuple palestinien et la foi profonde et la détermination totale qui l’habitent… La question a dépassé la levée du blocus ou l’ouverture des  voies de passage, ou l’amélioration de la situation des gens. La grandeur de ce que fait notre peuple porte en lui les graines de la victoire et annonce le réveil de cette nation qui a été dépouillée de tout, cette nation qui voit dans « Israël » un cancer incrusté dans son corps, et qu’elle devra éradiquer à la racine. C’est tout cela que fonde le jeune révolutionnaire palestinien qui efface les frontières et qui fait trember la terre sous les pas des sionistes. Des jeunes qui ne possèdent que des pierres, des pneus, des cisailles pour couper des barbelés qui les empêchent de revenir à leurs terres dont ils ont été expulsés par la force, ces jeunes font des miracles. » (Editorial al-Istiqlal, N°1221). 

Une caméra a réussi à prendre en photos un jeune Palestinien qui est parvenu à entrer dans un poste militaire sioniste, aux abords de la bande de Gaza, après avoir coupé les fils de barbelés. Il est entré au poste, a pris des armes et a dû revenir, poursuivi par des coups de feu qui n’ont pu l’atteindre. Il s’agit du jeune Bara’ Zakut, 24 ans, qui raconte son exploit avec fierté. « lorsque je suis arrivé aux barbelés, un enfant de 11 ans m’a encouragé, en coupant les barbelés, et me disant : allez, rentre. Il m’a donné du courage et j’ai commencé à gravir la montée, pendant que l’unité de caoutchouc brûlait des pneus pour me couvrir. Lorsque je suis arrivé au poste, les soldats étaient absents, il y avait un jeep militaire à 50 mètres, je suis rentré et j’ai pris des armes, mais les soldats ont commencé à me tirer dessus, d’une manière très intense. J’ai dû revenir.

« Pourquoi les marches du retour attirent-elles les diverses catégories de la population ? » se demande dr. Ahmad Shiqaqi dans al-Istiqlal, n°1224. Il répond par le fait que les jeunes Palestiniens ont toujours été à la pointe des luttes, ils ont constitué la direction de la résistance, et les marches du retour sont à l’initiative des jeunes qui voulaient dépasser les crises internes du mouvement national palestinien. Ayant été soutenues par l’ensemble des mouvements de la résistance, les marches ont attiré l’ensemble de la population, car elles ne se limitent pas aux affrontements à la ligne de démarcation avec les soldats sionistes, mais rassemblent des dizaines d’activités aux abords des tentes du retour, des activités culturelles et sociales ».

Les participants à la marche hedomadaire maritime pour briser le blocus contre Gaza viennent parfois du sud vers le nord de la bande de Gaza, déterminés à en finir avec le blocus. Ils viennent réclamer leur liberté, en brûlant des pneus, en lançant des pierres, en coupant les barbelés. Plusieurs jeunes ont déclaré à la presse que la répression et les tirs en leur direction ne leur font pas peur, et tout cela ne peut leur interdire de participer aux marches.

« Comment l’occupant se bat contre les marches du retour » ? Une question posée à propos de la propagande sioniste, depuis le déclenchement de la grande marche du retour le 30 mars 2018. Le moyen le plus répandu par la presse sioniste est le mensonge, prétendant que les dirigeants politiques de la résistance ne participent pas aux marches mais laissent les jeunes aller se faire tuer. D’autres mensonges concernent les prisonniers libérés qui vivraient dans le luxe à Gaza et ne participent pas aux marches. En prenant pour cibles les dirigeants de la résistance et les anciens prisonniers, l’occupant veut affaiblir le moral des jeunes participants. Un autre moyen consiste à innoncenter l’entité sioniste de la situation à Gaza, en voulant faire porter la responsabilité au mouvement Hamas, et par conséquent, détourner les jeunes contre le mouvement, au lieu des marches du retour. Pour le spécialiste de l’information, Nashat Aqtash, la propagande sioniste joue sur le tableau interne, pour détourner les jeunes de leur participation aux marches du retour, et sur le tableau externe, pour tromper l’opinion publique internationale, affirmant que les participants sont des combattants armés et qu’il s’agit de marches « terroristes ». Sur les deux tableaux, « Israël » a perdu.

A propos de la propagande sioniste concernant les marches du retour, des écrivains signalent que les journalistes arabes et étrangers reprennent souvent cette propagande, comme le fait d’insister sur le nombre de handicapés occasionnés par les tirs de l’ennemi. Bien que la responsabilité de l’armée d’occupation est claire, il semble que certains veuillent surtout faire porter la responsabilité du sort des blessés à la direction des marches du retour qui « envoie les jeunes se faire tuer ».

« les marches du retour » ont amené beaucoup de parties à Gaza, réalisant la gravité de la situation provoquée par ces marches et ses conséquences sur le terrain, locales et régionales, ce qui explique la participation des Nations-Unies, du Qatar, de l’Egypte, avec le soutien américain à ces mouvements, car Gaza est devenue une charge explosive en puissance qui peut éclater à tout moment et toucher plusieurs endroits.  Malgré ces mouvements, il ne semble pas encore que le blocus va être levé réellement. … Israël menace, mais ne peut prendre la décision de lancer son offensive, et les marches du retour se poursuivent. » (Amer Khalil, al-Istiqlal, 23 octobre).

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